Vers la fin des pénuries de processeurs chez Intel ?

Depuis le début de l’année, Intel subit de fortes pénuries sur ses processeurs. La maîtrise difficile de son nouveau processus de gravure en 10 nanomètres l’empêche de produire autant de processeurs que le marché en réclame. Cette situation pourrait s’améliorer dès le mois de Juin.

Depuis la fin 2018, la situation de la production d’Intel est complexe. Les soucis techniques de fabrication rencontrés par la marque l’ont poussé à faire des choix dans sa production. Et, en toute logique, ces choix ont été économiques. Au lieu de produire au fur et a mesures des demandes de ses partenaires toutes les puces dont ils avaient besoin, Intel a choisi de se focaliser sur le haut de gamme. Des pénuries récurrentes ont ainsi été rencontrées sur les puces les plus entrée de gamme de la marque.

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Intel avait promis de revenir à une situation plus normale dès le début de 2019, ce serait finalement en Juin que le fondeur pourrait voir la fin des pénuries récurrentes sur ses processeurs. En cause, le passage des usines de fabrication de la marque d’un processus de gravure en 14 nanomètres vers du 10 nanomètres pour atteindre la prochaine génération plus tard dans l’année. Ce changement de fabrication étant plus complexe que prévu, certaines usines ont été mises en pause ou se sont mises à produire moins que prévu.

Intel a décidé de se focaliser sur la production de solutions haut de gamme. Il vaut mieux pour eux livrer des processeurs vendus très chers plutôt que de lancer la production de puces plus entrées de gamme. Les solutions Core les plus élevées ainsi que les Xeon pour stations et serveurs ont donc eu la priorité de la production. Reléguant les carnets de commandes de puces plus accessibles, comme les solutions Gemini Lake en Celeron et Pentium, aux fins de production. Quand il reste un peu de temps pour les fabriquer.

Cela a fortement impacté le marché des portables entrée de gamme et des MiniPC qui n’ont plus eu de puces pour leur production, ou alors en quantité insuffisante par rapport à leurs prévisions. Si les grandes marques ont pu sortir leur épingle du jeu en étant approvisionnées correctement, d’autres plus petites ont clairement souffert de la situation. Certaines machines ont été stoppées dans leurs commercialisation et des marques se sont retournées vers des fins de stocks de puces plus anciennes : Core, Celeron et Atom d’ancienne génération.

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La situation devrait donc grandement s’améliorer – grâce notamment à des investissements massifs – dès le mois de Juin, ce qui relâcherait beaucoup de pression sur le marché. Les conséquences de ces pénuries sont en effet multiples et agissent en cascade.

Cela commence par l’habituelle loi de l’offre et de la demande. Quand une puce devient plus difficile à trouver, son prix augmente. C’est particulièrement vrai pour les petits fabricants qui n’achètent pas en direct chez Intel avec de gros contrats mais plutôt auprès de grossistes. Quand un de ces intermédiaire met la main sur un lot de puces qu’il va proposer à plusieurs clients, il jouera aux enchères inversées. Fixant la barre très haut en attendant qu’un acheteur, pris à la gorge par une production dans l’impasse, accepte ce tarif.

Mais les conséquences sont beaucoup plus larges. De nombreux acteurs comptaient sur la disponibilité de ces puces pour avancer dans leur production. Impossible de vendre certains produits avec des puces qui ne les prennent pas en compte. Les vieux Celeron et Pentium par exemple, ne savent pas forcément gérer une connectique USB 3.1 Type-C ou ne prennent pas en charge les mêmes fonctionnalités en interne : Wifi, affichage et connectique variées. Le Gemini Lake par exemple prend en charge l’HDMI 2.0, la DDR4 à 2400 MHz… Elements que les gammes Apollo Lake ne prennent pas en compte. Les constructeurs ont pris en compte ces avantages et les pénuries variées ont rendu le marché beaucoup plus instable en ne trouvant finalement pas les débouchés pour les intégrer.

Les effets de ces pénuries sont également visibles sur les clients finaux. Avec moins de machines disponibles sur le marché, les enchères montent également pour le client final. Moins de choix, moins de production, ce sont des produits qui augmentent de tarif.

Intel Pentium Silver processors – launching in December 2017 and based on the Gemini Lake architecture – represent the cost-optimized option in the Intel Pentium processor family. (Credit: Intel Corporation)

L’arrivée en masse des puces 10 nanomètres chez Intel va donc fluidifier les livraisons. Les Processeurs Ice Lake en 10 nanos de génération Sunny Cove devraient être disponibles pour les vacances d’été et probablement arriver en masse pour la rentrée scolaire où les ventes de portables sont en général assez fortes. Ce ne seront pas les première puces de ce calibre chez le fondeur mais les premières à être produites en masse. Ces puces proposant une consommation très faible avec un TDP de 15 watts en quadruple coeurs trouveront sans aucun doute leur chemin dans des offres assez variées sur le marché. Elles pourraient également s’inviter dans des gammes de MiniPC. Intel montrant probablement la voie avec ses propres NUC. Des exemplaires de ces puces sont déjà en laboratoire chez divers fabricants, afin qu’ils travaillent sur leurs machines.

Il restera quelques mois aux Gemini Lake pour être commercialisés. Les pénuries subies auront largement mis à mal la carrière de cette vraiment excellente gamme de processeurs. Intel devrait néanmoins ne pas avoir d’états d’âme et passer à la génération suivante en 2020 avec les puces Elkhart Lake. Elles proposeront un bien meilleur circuit graphique en 3D et devraient devenir une entrée de gamme tout à fait intéressante. Avec cette gamme, Intel va lutter contre un AMD à l’appétit désormais féroce. La marque promet donc une expérience tout à fait suffisante pour une machine familiale classique. Un processeur capable d’assumer toutes les tâches non spécialisées et à faible consommation. Gemini Lake promettait à peu près la même chose avec une gestion 3D beaucoup moins poussée. Elkhart Lake semble corriger le problème et devrait offrir des performances correctes en jeu 3D à condition de ne pas avoir trop d’ambitions graphiques. Bref, l’arrivée peut-être d’un âge d’or du MiniPC capable de répondre à tous les critères familiaux aussi bien q’un boitier mini tour classique.


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27 commentaires sur ce sujet.
  • 10 mai 2019 - 15 h 36 min

    AMD attend quoi pour produire en masse ?

    Répondre
  • 10 mai 2019 - 16 h 01 min

    @max_971: Produire en masse quoi ?

    Répondre
  • 11 mai 2019 - 3 h 27 min

    @max_971: AMD n’est pas fondeur.

    Répondre
  • 11 mai 2019 - 11 h 59 min

    @Pernel: AMD n’est plus fondeur.

    Répondre
  • 11 mai 2019 - 16 h 00 min

    .
    GlobalFoundries a été créé par la vente des activités de fonderie de AMD le 2 mars 2009.

    Répondre
  • 11 mai 2019 - 17 h 27 min
  • 12 mai 2019 - 10 h 56 min

    Petite stratégie intelligente d’INTEL qui reste seul sur ce marché très entrée de Gamme en x86 .
    Pourquoi produire des puces a petits prix quand le marché reste professionnel et haut de gamme pour un particulier ?

    Désolé mais dans les joueurs que je connais tous jouent sur Consoles cause qu’un PC avec au minimum un Intel i5 et une carte graphique correcte cela coûte vite 500 euros .

    INTEL n’équipant pas les Consoles ,AMD doit déjà produire toutes ces puces pour consoles ce qui permet en retour a INTEL de moderniser ses USINES .

    Pendant cette modernisation ,INTEL peut aussi mettre plus d’argent dans la recherche ,tous ces CÈLERONS ,i3 et i5 seront aussi a changer dans quelques temps avec une finesse de gravure pour augmenter un poil leur vitesses .

    En fait pratique l’utilisateur a juste besoin d’une puce plus économique et chauffant moins ce dont INTEL se moque éperdument .

    Enfin ,il faut aussi garder un prix offrant une marge même si chaque génération coûte de moins en moins chère .
    Je pense pas qu’INTEL ou AMD n’ai pas de marge même sur une entrée de Gamme .

    Les gros consommateurs de puces entrée de Gamme restant les no name chinois ,une absence de ceux ci cause de pénurie de processeurs facilite aussi les ventes de marques connues chez nous .

    Il est évident que si un EEE MAC était réalisé par APPLE celui ci disposerai sans pénurie de processeur INTEL .

    Répondre
  • 13 mai 2019 - 9 h 17 min

    @ptitpaj: merci pour ce partage

    Répondre
  • 13 mai 2019 - 11 h 18 min

    @ptitpaj:

    A ce petit jeux ils devraient surtout faire attention aux processeurs arm qui vont vite lorgner sur le marché de prédilection d’Intel , déjà que leur marché se réduit considérablement face aux smartphones.

    @Pernel

    Justement que Amd ne soit pas fondeur est à priori un avantage maintenant à moins que les fondeurs soient déjà surbookés ( et privilégient notamment la production pour smartphones, ce qui est sans doute le cas de TSMC). Le problème d’AMD est qu’ils ne peuvent pas être en même temps sur tous les fronts, ils ont déjà une roadmap bien chargée actuellement.

    Répondre
  • 13 mai 2019 - 11 h 47 min

    @Mezz: Entièrement d’accord. Malgré leurs défauts, le travail qu’ils fournissent est remarquable. J’ai d’ailleurs acheté un Ryzen 7 il y a quelques jours pour remplacer mon i5, rapport qualité/prix incroyable.

    Répondre
  • ans
    13 mai 2019 - 15 h 31 min

    @Pernel:

    Oui il sont au sommet de la vague en ce moment, chose que peu de personne ne pensait il y a quelque temps (en fait depuis le rachat de ATI..). Même le fait de se débarrasser des ses fonderies est en fait une bonne chose rétrospectivement, ils sont maintenant beaucoup plus souple dans un marché qui a considérablement changé depuis l’avènement des smartphones, c’est maintenant à Intel à qui je prévois quelques galères dans les prochaines années :P.

    Répondre
  • 13 mai 2019 - 15 h 49 min

    @ans: Absolument, chose que Intel devrait faire (même si je suis convaincu qu’ils ne le feront pas, par orgueil). 5 ans qu’ils essayent en vain le 10nm, il est toujours pas prêt d’arriver, TSMC font du 7, bientôt 5, Samsung aussi etc.

    J’espère vraiment d’AMD va continuer sur sa lancé et faire du Navi au niveau des rumeurs pour que je change ma vénérable 970. Mais bon sur le marché du GPU AMD n’est clairement pas favori, NVidia se touche sur les prix mais est intouchable sur le ultra haut de gamme (en perf), intouchable en conso (même si honnêtement la conso … à moins de jouer 18H par jours, on ne voit pas la différence, mais sur le papier c’est bien :D ) et est intouchable niveau fanbase (et argent).

    Le souci et c’est ce qui est « beau », AMD a un budget et une renommé moindre sur les deux marchés, ce bat contre deux géants en même temps et s’en sort avec les honneurs. (je précise, je ne suis pas fanboy AMD, j’ai plusieurs Intel, une 970 et un GPU de secours AMD (R7 240 payé 2€), je suis fanboy du rapport qualité/prix :D )

    Répondre
  • 13 mai 2019 - 16 h 12 min

    @Pernel: Alors :

    – Qui aurait assez d’argent pour racheter les fonderies d’Intel ? Pour rappel Intel à 14 Fab différentes dans différents pays et toutes sont occupées à produire. Chaque usine a coûté des milliards de dollars et nécessite d’autres milliards en investissements permanent. Moi je veux bien les acheter pour 1$ symbolique mais si on est un peu sérieux qui a les reins assez solide pour se lancer dans ce business ? Il faut également compter sur le fait que le savoir faire d’Intel n’est pas compris dans le prix et qu’il coûte lui aussi quelques $…

    – Quel intérêt Intel de se débarrasser de ses Fab ? Se retrouver en position de demandeur alors qu’aujourd’hui ils sont dans la position inverse ?

    – Intel à 8 Fab qui produisent du 10 nano, 3 qui sont en cours de déploiement pour le 7 nano. La façon de distinguer la manière dont est gravé un processeur est différente entre AMD, Qualcomm et Intel.

    – AMD a 13.3% de PdM sur les processeurs x86. Ce qui veut dire qu’Intel à le reste. Si Intel passait ses contrats de gravure à GF ou TSMC les autres feraient la queue pendant des mois avant de pouvoir produire leurs propres puces. Le nombre de CPU produits par Intel est énorme par rapport à ceux d’AMD. Posséder sa propre solution de fabrication est donc un enjeu stratégique vital pour Intel, pas un péché d’orgueil.

    – Posséder ses usines c’est aussi le moyen de progresser sans dépendre des autres. Quand TSMC ouvre la voie à du 10 nanos ou du 7 nanos, il ouvre la voie à tous les concurrents. Aujourd’hui c’est au désavantage d’Intel mais cela a longtemps été un gros avantage stratégique et cela pourrait le redevenir. Par exemple pour abandonner le silicium pour d’autres matériaux.

    Répondre
  • 13 mai 2019 - 17 h 15 min

    @Pierre Lecourt: -Qui a assez d’argent, des holding par exemple, qui peuvent débloquer des budgets indécents.

    -L’intérêt pour Intel: ne plus avoir de retard sur sa production, ils ont déjà 5 ans de retard (ils avaient de l’avance donc ça compense une partie du retard), et c’est pas fini pour eux sur ce point. Vu leur poids ils seront plus que largement prioritaire dans la liste des « demandeurs ». Ils sont en position inverse? Oui mais ils sont actuellement incapable de fournir des produits a commercialiser donc oui et non.

    – Bien entendu que s’ils revendaient ça ne serait pas a TSMC ou Glofo, mais s’ils vendent a un investisseurs a budget « illimité » ou presque, en gardant les ingés idoine (comme a fait AMD, GloFo), ils seraient les seuls sur la liste.

    – Oui comme tu dis, ça a été un avantage pour eux, actuellement et pour encore pas mal de temps visiblement, c’est clairement a leur désavantage.

    Samsung par exemple, avec leur centaines de Mds et leur savoir faire auraient les épaules pour encaisser au moins un parti si ce n’est plus.

    Répondre
  • 13 mai 2019 - 18 h 15 min

    @Pernel:

    – Je vois pas qui, sincèrement. Intel se dévaluerait d’autant et la nouvelle entité serait juste une concurrente des autres… sans les brevets, le savoir faire, la force de la marque et le marketing. Bref, une coquille quasi vide. Qui achèterait un fondeur qui, selon tes dires, est en retard par rapport aux autres ? Quelle plus value ? Je vois pas trop qui investirait dans ce savoir faire ? Dans Intel, le dispositif de fabrication à du sens car la marque est capable – et va probablement- rebondir. Sans Intel derrière le dispositif serait à la fois extrêmement coûteux et en retard face aux concurrents ? Quel intérêt pour un investisseur ?

    -Intel a du retard sur un process de gravure. Mais travaille sur beaucoup d’autres trucs en parrallèle. Ce focus sur le nombre de nanomètres c’est se concentrer sur un sapin sans voir la foret derrière. InGaAs, Foveros, archis, GFX, 3DXpoint… Des éléments dont le temps de développement est long et moins visible que le seul chiffre posé devant un « nano ». Tout cela a au moins autant de sens que la finesse de gravure, qui, rappelons le inlassablement, n’est pas estampillée de la même manière suivant les acteurs.

    -Pour combien de temps ? 2021 c’est le calendrier prévu pour le 7 nano. Après ce n’est pas parce qu’un des acteurs assure qu’ils ont commencé le lancement d’une usine en 3 nano alors que c’est juste une demande préliminaire pour l’acquisition d’un terrain en vue de construire la première pierre d’une usine qui mettra 3 à 5 ans a être prête à la production si tout va bien… Que la concurrence est si en avance. Faut arrêter de croire que chez certains il y a des génies et pas chez les autres. Ces développements sont longs et coûteux, ils demandent des milliers d’ingés qui bossent chacun sur une pierre d’une énorme pyramide. Tout le monde peut y arriver en embauchant les bons ingés et en leur filant la motivation et le temps nécessaire. Les débauches récentes d’Intel des cadres d’AMD sont un bon exemple. Ce ne sont pas des génies mais des gens qui savent extrêmement bien gérer des équipes. Assembler les briques de brevets et concevoir des plans à 2-5-10 ans.

    Et puis Intel est pragmatique, surtout avec Bob Swan aux commandes. Il l’était déjà auparavant, il suffit de voir un Kaby Lake-G pour s’en rendre compte. Si demain Intel voit que son soucis de prod perdure et qu’ils s’en sortent pas, ils iront voir des fondeurs capables de les régler au lieu de se laisser distancer. Tout en continuant a produire leurs autres puces. Ils ont les moyens de payer les services de GF ou TSMC. Et si un jour AMD se retrouve face à une problématique du même ordre, et que cela profite à Intel, ce dernier se fera probablement une joie de leurs graver leurs puces. C’est du capitalisme pur et dur, l’orgueil n’a pas grand chose à voir la dedans.

    Répondre
  • 13 mai 2019 - 20 h 29 min

    @Pierre Lecourt:

    Je pense aussi qu’Intel risque vite d’avoir de réels problèmes avec ses fonderies. Même s’ils elles tournent à plein régime actuellement, j’ai peur que cela soit qu’ à court ou moyen terme.
    Il faut vraiment ce dire que l’avènement des smartphones à considérablement changer la donne. Intel (comme Microsoft pour les OS) ayant raté le coche , d’autres sociétés (comme Arm, Qualcomm OU TSMC) se sont considérablement renforcés et risque de prendre le lead à Intel. D’autant que d’un côté, Amd reprend dernièrement du poil de la bête et de l’autre les puces arm vont débarqués tôt ou tard pour de bon sur leur marché de prédilection.
    Je serai Intel , je scinderai la société en deux (comme AMD un temps avant qu’ils se désengagent totalement) avec les fab à part.

    ANS/MEZ

    Répondre
  • 13 mai 2019 - 21 h 26 min

    @ANS/MEZ: Scinder en deux c’est une idée mais pour en faire quoi de la partie fab ? On la vend a qui ? A perte ? Avec combien de pertes ? Pourquoi faire ? Pour quel avantage ? Aucun en vérité.

    Qu’est ce qui empêche demain Intel de prendre une licence ARM et de produire de l’ARM dans ses propres usines ? Ils peuvent fabriquer n’importe quel Cortex en quelques mois et concurrencer les autres acteurs de ce marché. Devenir du jour au lendemain un concurrent de GF, Samsung ou TSMC. Ils peuvent produire du Qualcomm ou du Mediatek pour rentabiliser leurs usines.

    Intel n’arrive pas a graver du x86 10 nanos en nombre pour le moment (même si cela a tendance a se résorber) mais la marque n’aurait aucun soucis a graver du 10 nanos ou du 7 nanos en ARM hein. Il n’y a pas une recette que TSMC ou GF ou Samsung maîtrise et Intel pas, c’est juste lié aux technos employées.

    Qui fabriquerait ses puces x86 en 7 nanos ? TSMC en est incapable, GF pas plus que Samsung ne le pourrait pas non plus. Ce n’est PAS une histoire de finesse de gravure pure et dure. C’est qu’il est plus difficile de graver en 7 ou 10 nanos du x86 que de l’ARM. Bref, si Intel vendait ses Fab, ils n’auraient plus de fabrication de processeurs que chez un seul graveur sans concurrence : A savoir l’entité née de la séparation de leur Fab. Leurs anciennes usines qui leur vendrait les puces plus cher que ce que cela leur coûte aujourd’hui. Grosse stratégie.

    Pour ARM+Windows… La recette du marché ARM ouvert à Windows, le duo comique nous l’a déjà faite 2 fois avec Microsoft en appui. Les deux fois cela a fait un flop technique et commercial énorme. Parce que le résultat n’est pas brillant et que la réactivité des acteurs est massive : Intel, AMD, Nvidia. Personne ne veut voir ce gâteau disparaitre. et il vaut mieux sacrifier ses marges (vendre des puces plus musclées moins cher) que de voir ses marges disparaitre.

    Enfin si AMD s’est débarrassé de ses Fab, c’est dans un autre temps et un autre contexte. Et aussi pour ne pas mourir… Or Intel va bien et vendre ses Fab serait encore une fois totalement contre productif.

    Répondre
  • 13 mai 2019 - 22 h 48 min

    @Pierre Lecourt: Intel a déjà une licence ARM depuis pas mal d’années maintenant, il me semble qu’ils n’ont rien sorti (enfin rien de concret).
    C’est ce qui est bizarre avec Intel, ils ont une licence ARM, et ont essayé en vain de concurrencer ARM sur les téléphones, ils ont du fric et de savoir faire dans pas mal de domaine mais ne s’en servent pas (ou pas comme il faut), les actionnaires sont contents mais pas les clients.

    Répondre
  • mez
    13 mai 2019 - 23 h 15 min

    @Pierre Lecourt:

    Je ne parle pas de vendre ses fonderies, mais juste de dissocier Intel en 2 entités , ce qui leur permettrait d’être plus souple et de pouvoir produire des puces de sociétés tierces (et pas du x86). Même si comme tu dis ils ont les moyens financiers et techniques, je doute qu’ils se lancent à leur compte à la conception de puces Arm maintenant.

    Pour ce qui est de fabriquer des puces x86 , je ne pense pas qu’il y aura un énorme besoin vu que le volume se déporte sur les puces Arm. Ceci dit il me semble que les prochains Ryzen en 7nm seront fournis par TSMC justement. On peut toujours discuter de celui qui a le lead technique entre les différents fondeurs, mais ce qui m’impressionne surtout est l’évolution des fondeurs Arm… il y a seulement quelques années il n’y avait même pas débat. . et demain TSMC en sera à 5nm quand intel se cantonnera à du 10nm ( on peut débattre des procédés de chacun, reste que l’évolution est impressionnante )

    Pour ce qui et des puces Arm pour windows je pense surtout que les premières puces étaient un galon d’essaie pour Qualcomm, le temps joue pour eux et je suis persuadé que des prochaines puces investiront le segment pc (leur marché prioritaire reste clairement le marché smartphone de toute façon). D’autant que ça risque de bouger, on peut penser qu’Apple décidera un jour ou l’autre de porter au moins une partie de sa gamme sur de l’Arm.

    Je suis d’accord pour dire qu’Intel va (très) bien. Pour le moment.

    Répondre
  • 14 mai 2019 - 0 h 00 min

    @mez:

    Mais Intel a du mal a produire la demande de ses puces x86 avec ses multiples Fab. En ce moment c’est pire mais c’est toujours compliqué de fournir 100% de la demande. Si la marque a construit autant de Fab c’est parce que leur carnet de commandes déborde, pas pour faire joli à coups de milliards d’investissement. Même avec un rendement à nouveau à plein volume, ils n’auraient probablement pas de trou dans leurs carnets de production. Ils pourraient accueillir des productions tierces mais je pense que ce serait moins rentable pour eux aujourd’hui.

    Le volume se déporte sur ARM en partie, c’est à dire sur la partie smartphone. Le marché PC décroit mais il reste important et Intel l’occupe en grand majorité. AMD va probablement prendre encore des parts de marché le temps qu’Intel propose des puces en 10 et 7 nanos. Mais de combien, en imaginant qu’il passe de 13.3 à 20% cela fait toujours quelques centaines de millions de puces a graver pour Intel. Pas rien a gérer non plus.

    Le temps joue pour Qualcomm oui… A condition de voir cela en laboratoire. c’est à dire très théoriquement sans concurrence. Un jour les puces ARM Qualcomm rattraperont les puces Intel x86 d’aujourd’hui en émulation x86 de windows. Mais en attendant, AMD et Intel vont regarder sagement ARM progresser en se tournant les pouces ? non, ils vont proposer encore plus de perfs, encore plus de fonctions, des avancées différentes… Tant que le jeu sera de faire du Windows x86 en émulation cela ne fonctionnera pas. Il faudrait que Qualcomm développe un OS lui même et une émulation d’usages qui seront toujours gagnants pour Intel en x86 pur?. C’est peut être ce que va faire Apple effectivement. C’est la seule issue valide. Est-ce que cela sera un succès pour autant ? Je ne sais pas. Pas idée de comment réagira le public à une nouvelle proposition. Linux poussé par Qualcomm ? Cela voudrait dire des années de marketing lourd pour faire entrer dans le crâne de tout le monde ce qui n’a jamais réussi a rentrer et d’un coup Microsoft qui deviendrait non plus un allié mais un concurrent… Bref c’set pas gagné.

    A noter que ARM n’est pas dans la boucle, le deal Win10 sur ARM est entre Microsoft et Qualcomm. Personne d’autre n’a voulu jouer le jeu. Nvidia a refusé de porter l’émulation de Windows 10 sur un tegra. Ils ont bien fait. Les ventes ont été catastrophiques comme pour Windows RT. Les constructeurs qui ont joué le jeu en sont encore une fois pour leurs frais : Machines invendues et invendables… grosse pertes.

    Il faut voir les manœuvres dont est capable Intel pour contrer ce genre de tentative. Tout le principe des ultrabooks est né de RT. Il fallait a tout prix réagir à la sortie de Windows RT. Alors Intel décidé de lancer cette gamme d’ultraportables concurrents avec des règles drastiques : SSD obligatoire pour un temps de sortie de veille ultra rapide, performances élevées, écran HD puis FullHD, minimum de RAM imposé, performances minimales élevées, énorme autonomie, poids en baisse, machines fines. Ce qui était un voeu d’Intel il y a quelques années a façonné le marché aujourd’hui… quasiment 100% du marché est au format ultrabook aujourd’hui.

    Et demain, avec Foveros, Intel va construire des puces comme ARM construit ses SoC. Les mêmes agglomérats de coeurs, des modems 4/5G intégrés, du Wifi, des DAC, des circuits graphiques, de la RAM ultra rapide…

    La marque va avoir non plus un moule pour créer des réfs sur lesquels les constructeurs vont devoir s’adosser. Mais des réfs quasiment sur mesure pour chaque type de machine : Privilégier la vitesse : Plein de gros coeurs + 2 petits coeurs pour tenir la machine éveillée. De l’autonomie ? Plein de petits coeurs et un gros à la rescousse en mode sédentaire. De la connectivité ? Un ensemble de Wifi/5G sur mesures… Ou tout cela à la fois. Le tout pour un coût de développement minime entre les versions. Tu auras la même souplesse qu’ARM dans un monde x86 avec la possibilité d’ajouter des fonctions hyper variées pouvant aller jusqu’à s’associer avec AMD ou Nvidia pour ajouter des fonctions graphiques en attendant du Made in Intel sur ce point. Pour réaliser cela, la marque a besoin d’être son propre fondeur. Pas dépendante d’une autre entité, pas en partageant ses lignes avec des concurrents.

    Répondre
  • 14 mai 2019 - 0 h 05 min

    @Pernel: C’est intéresant une licence ARM, ça permet de voir exactement comment sont fabriqués les SoC, les différents Cortex, les Mali…

    Ilmagine que Renault puisse acheter une licence Volkswagen ou Mercedes. Tu crois qu’ils hésiteraient ? Tu crois qu’ils sortiraient des moteurs « Volkswagen » dans leurs voitures ? Ce serait suicidaire commercialement parlant, ils ruineraient leur image. Par contre ils pourraient suivre leurs avancées et leurs développements.

    Répondre
  • 14 mai 2019 - 0 h 22 min

    @Pierre Lecourt: Je n’ai pas dit le contraire, c’était un exemple parmi tant d’autres. Ces dernières années Intel a fait des choix très discutables.

    Répondre
  • 14 mai 2019 - 0 h 42 min

    @Pernel: Je suis bien d’accord, surtout avec cet entêtement ridicule du x86 dans le monde de la téléphonie. Il y avait bien mieux a faire.

    Répondre
  • Mez
    14 mai 2019 - 15 h 33 min

    @Pierre Lecourt:

    Merci pour la réponse instructive. Reste que je suis beaucoup moins optimiste pour Intel même si je ne dit pas qu’ils vont mettre la clé sous la porte pour autant, loin de là :D.

    En effet Intel ne va pas se tourner les pouces en attendant Qualcomm, mais c’était également le cas il y a 1, 2 ou 3 ans et quand on voit l’évolution comparée en terme de volume et performance des puces Arm et x86 ça fait quand même un choque. .(d’autant que je me suis ‘amusé’ à lire quelques commentaires d’avant l’ère smartphone, et autant dire que personne mis à part Qualcomm n’avait prédit la situation actuelle et la place qu’occupe les puces à architecture Arm maintenant).
    Ce qui est sur c’est qu’il se vend grosso modo au moins 10 smartphones pour 1 pc, que le x86 (et je ne pense pas qu’intel se mette à produire des processeurs Arm) n’investira pas le marché smartphone alors que l’inverse sera vrai (au moins par l’intermédiaire d’apple et de chrome os à minima). Même si Intel conservera sans doute le leadership sur le marché des laptop, je crains que le rapport de force va s’inverser entre x86 et Arm. L’avènement des smartphones cumulé au tassement des pc à clairement redistribués les cartes.

    Répondre
  • 14 mai 2019 - 15 h 41 min

    @Pierre Lecourt: Absolument. Intel c’est surestimé (ou a sous estimé ARM).

    Répondre
  • 16 mai 2019 - 3 h 11 min

    @Mez
    Attention, oui les ventes de smartphones sont importantes, et croissante, oui Qualcomm / Mediatek / Samsung & co vendent plein de CPU mobile en margeant sévèrement.
    Mais il ne faut pas oublier qu’il y a aussi quelques chose en face de ces plateformes mobiles hyper-connectés: Derrière chaque contenu regardé sur un smartphone (flux audio ou vidéo streamé, webapp, services de messagerie, réseaux sociaux & co) il y a des serveurs, du stockages, des base de donnés, des CDN.. bref une montagne d’infrastructure remplis de CPU qui coute très cher, et très souvent d’origine Intel.
    Bref, la demande croissante de smartphone et machin mobile, même basé sur de l’ARM, porte indirectement aussi la croissante d’Intel sur le marché des CPU serveur, un marché ou Intel reigne en roi (et sur lequels eux aussi margent sévèrement !)

    Répondre
  • 25 novembre 2019 - 17 h 52 min

    […] avant une demande de plus en plus forte qui contrecarrerait les efforts menés en production et qui met à mal ses anticipations pour cette fin d’année. Si tout ce qui est produit est immédiatement absorbé par le marché… autant produire les […]

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