Le Chromebook Pixel était le porte étendard d’un Google qui voulait que son OS ne soit pas réservé uniquement à des machines entrée de gamme. commercialisé à 1299$, cet ultraportable était exceptionnel par bien des aspects. Il a rempli son rôle en sortant le système de l’ornière gluante du low-cost et en ouvrant la voie à des machines de plus haute tenue.
Mais bien que ce premier Chromebook Pixel coûte une petite fortune, bien qu’il soit présenté comme une sorte d’état de l’art de ce que l’on pouvait faire avec ChromeOS en 2013, l’engin n’échappe pas à une des règles de Google, à savoir une durée de support limité. En pratique, Google a fixé à 5 ans le support de ses machines sous ChromeOS. 5 années pendant lesquelles les équipes de Google travaillent à patcher les éventuelles failles du système et sécurisent celui-ci pour assurer à l’utilisateur que leur système d’exploitation ne ressemble pas trop à un morceau de gruyère. Sans ce travail de fourmi qui s’applique de mise à jour en mise à jour, votre machine devient vulnérable et vos données peuvent être compromises. C’est le cas des anciens Windows, par exemple, qui ne sont plus suivis.
Cette politique de Google peut se comprendre, cela coûte fort cher de payer une ribambelle d’ingénieurs pour travailler à ces mises à jour sans compter que certaines de celles-ci sont spécifiques à chaque système et il est évident que des travaux nécessaires au Pixel par exemple soient inutiles à tout autre Chromebook. Garder des cerveaux disponibles – et chers – pour suivre un système sur mesure d’une machine même plus en vente est évidemment une très mauvaise idée, commercialement parlant. Multiplier cette nécessité par le nombre de Chromebooks vendus devient un excellent moyen de perdre de l’argent.
On comprend donc bien que Google limite sa prestation dans le temps, du reste la marque indique bien que son système ne sera supporté que 5 années, mais face à un engin vendu 1299$, cela fait très logiquement grincer des dents. Encore plus quand on se rend compte que ce support de 5 ans démarre à la sortie d’un nouveau Chromebook et non pas à sa date d’achat. Face à un Windows généralement supporté pendant des périodes beaucoup plus longues. Windows XP par exemple, lancé en 2001 a été supporté jusqu’en 2014 par Microsoft. Les distributions Linux de type Ubuntu LTS1 sont également prévues pour bénéficier d’un support de 5 années mais rien n’interdit à un utilisateur de mettre à jour sa distribution gratuitement pour passer d’une LTS à une autre et ainsi étendre la vie de sa machine.
Que va t-il se passer pour les utilisateurs de Chromebook Pixel ? Pour la plupart des utilisateurs inexpérimentés – et Google a visé largement ces utilisateurs en leur adressant un message mettant en avant le côté sans soucis de ces machines toujours à jour – l’engin va devenir au mieux une presse papier qui sera remplacé par un autre. Au pire, il sera encore utilisé et dangereux.
Pour les utilisateurs plus expérimentés, il reste la possibilité de basculer le système sous Linux. De remplacer ChromeOS par une distribution libre et gratuite qui est encore supportée et régulièrement mise à jour contre les éventuels soucis de sécurité rencontrés. De nombreux guides pas à pas existent pour toutes sortes de Chromebooks et il ne vous reste plus qu’a farfouiller le net pour les découvrir. Le Chromebook Pixel, peu vendu en France et uniquement en exportation, aura sans doute droit à cette mise à jour particulière.
Ce que l’on peut retenir de cette aventure Googleienne, c’est qu’il reste très important de regarder à quelle date a été lancé un Chromebook avant de l’acheter, notamment en période de soldes par exemple. Si l’engin date de plus de trois ans, vous n’aurez que 2 années de support officiel pour votre machine. Il est alors utile de vérifier si des solutions de passage vers Linux existent et sont bien documentées. Des éléments à impérativement bien prendre en compte avant de craquer – ou non – avant votre achat.
Notes :
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
Moi aussi bien deçu, j’espérais un suivi des chromebooks plus digne que celà : 5 ans c’est très court pour un usage personnel, j’avais oublié que google était une marque commerciale…
Reste a savoir si j’ai fait un bon choix en achetant un Chromebook en Août .
Pour le prix ,j’ai certainement fait une affaire a 240 euros .
Encore qu’il faut mettre cette machine ASUS en concurrence avec mon ACER tactile sous Windows 10 payer 150 euros en solde .
Bref pour 400 euros ,il est vrai que ces deux machines sont complémentaires bien que d’un usage différent .
C’est sur que 5 ans c’est court ,reste a savoir si le logiciel ou le matériel cédera en premier après ces 5 ans .
Par contre ,il y aura très certainement une impossibilité a gérer mon Chromebook pour le passer sous Linux ,pas mal de touches différentes car pas destiné pour la même ergonomie .
Un pc de 2013 sous linux, windows ou macOS est parfaitement fonctionnel (quitte à passer par des maj). Un pc de 2013 sous Chrome OS est officiellement bon à jeter à la poubelle.
C’est hallucinant !!!
Dire que je râle déjà pour la fin de support de mon MacMini de 2009 et de mon MacBook Pro de 2010 avec la sortie prochaine de Mojave… Je crois que je n’irais jamais faire un tour chez ChromeOS.
C’est le réveil brutal pour ceux qui étaient trop comptant de ne pas « payer » une licence microsoft incluse dans le prix du hardware 😂
Là tu achètes The ChromeBook Pixel une blinde, mais le support du software, tu l’as dans l’ « OS »
Hihihi….
Mais bon, qui aime chrome os devra se faire a ce nouveau bizness model
Je me demande si cela a un rapport avec son nouvel OS secret Fuchsia. Faut suivre les prochains arrêts de supports éventuels.
Apprends à pêcher et tu mangeras toute ta vie
Installe une distribution Linux et ton matériel sera maintenu à jour gratuitement sans porte dérobée toute sa vie durant
On peut aussi acheter un poisson ou une licence Windows
‘LLo,
« Fin de partie pour le premier Chromebook Pixel, Google stoppe son support »
« Cette politique de Google peut se comprendre, cela coûte fort cher de payer une ribambelle d’ingénieurs pour travailler à ces mises à jour »
Ouaip, mais en Linuxie en général & avec les distros dites roulantes (rolling release) en particulier sans fin de support déclaré (qui sont capables d’enterrer sans broncher n’importe quel hardware sans réinstallation aucune, donc), c’est à se demander ce qui motive ceux qui inlassablement & dans le sillage De Linus Torvalds (créateur du noyau commun à tout ce p’tit monde sur base Unix) maintiennent ceci à un niveau équivalent aux éditeurs poids lourds du secteur..?
La seule chose dont on puisse être à peu près sûr, c’est que pour la plupart d’entre eux, ce n’est pas la tune & le jus de cerveau nécessaire étant plutôt renouvelable contrairement à la plupart des composants nécessaires pour fabriquer la babasse rendue obsolète (qui va aller dans le pire des cas se faire cramer par des gamins au Ghana/Nigeria/etc pour les récupérer…) ce devrait être une solution durable (dans un monde parfait, pfuuu..!).
Devoir payer du cerveau pour conserver un support n’est selon moi pas vraiment défendable. Ce n’est vraiment valable que pour les spécificités d’une machine, qui se concentrent dans les drivers/modules, évoluant en pratique peu (au début) voir pas (dès 1 ou 2 ans après sortie) dès lors qu’on a driver model bien conçu donc stable niveau OS.
Le coeur du système, commun, doit de toutes manières être suivi pour les machines sorties ensuite sauf plateforme/processeur peu commun: Ce n’est pas le cas ici, c’était du x86-64 de la génération Broadwell si mes souvenirs sont exacts.
Google se fout donc du monde et prends ses clients pour des cons! Ils refont en réalité le coup d’Androïd sur les smartphones, sans l’alibi de la grande dispersion matérielle des plateformes de débilophones basées ARM.
Pour ma part, je n’ai jamais eu vraiment confiance: La clavier spécifique était à lui seul un nid à emmerde ayant le potentiel de rendre la machine inutilisable sous autre chose que l’OS de « Gogole », de même que son boot loader avec la possibilité qu’il y scotche l’utilisateur.
Maintenant, sur le fond, je ne suis pas certain que ChromeOS soit la meilleure cible à prendre tant au niveau trous que des pdm. On nous promettait d’ailleurs un armageddon numérique avec la fin de support de XP, qui conserve pourtant plus d’utilisateurs à l’heure actuelle que ChromeOS n’en a jamais eu, qui n’a absolument pas eu lieu.
Dès lors que l’applicatif en frontal sur l’internet (tout ce qui touche au réseau, cad essentiellement le navigateur internet sur un chromebook) reste mis à jour les risques sont en pratique limités: Il y a donc moyen de s’en sortir en installant un firefox en linux-app et en arrêtant d’utiliser le chrome fourni si plus MAJ par exemple.
Pour XP, la fin de support de Firefox arrive avec la fin de support du Firefox 52 ESR cette fin aout. Cela a en pratique donné 4 ans de bonus aux risques limités pour pas mal de monde. Sans même utiliser l’astuce consistant à le faire passer pour une version POS (Point-Of-Sale) qui permettait en plus de conserver des MAJ noyau minimales.
Donc, même pour tata Janine, ce n’est AMHA pas la fin du monde. Suffit que son p’tit neveu lui installe Firefox et arrête de fréquenter les bas fonds du nain-ternet.
Pour moi les Chromebook « haut de gamme » sont un non-sens.
Dans la gamme de prix du Pixel, je prendrais évidemment un Pc windows ou un Mac.
Un Chromebook, c’est un terminal super rapide,avec une bonne autonomie, et qui coûte pas grand chose.
C’est une connerie d’en acheter au delà de 300€
Au États-Unis, on trouve des Chromebook à 150 dollars et en refurb à partir de 100$.
En Europe, payer 200€ max pour un engin léger, sans maintenance et mis à jour 5 ans, c’est un excellent rapport qualité prix.
De toute façon dans les conditions d’utilisation normales d’un Chromebook (déplacement, voyage, mobilité dans le domicile) il y a une chance sur deux pour que le hardware ait bien ramassé avant cette date.
40€ par an pour un ordinateur qui couvre 99% des besoins du quidam, chercher moins cher c’est de la pingrerie.
PS : j’ai rien contre les geeks qui maintiennent à jour leur 486 en compilant les drivers, ou qui pilotent l’ISS avec un rapsberry, hein…
Usage VS geekerie, m’voyez…
Je suis passé sur un Chormebook en sachant parfaitement que après cinq ans il n’y aura plus de mise à jour, et qu’il faudra soit change la bestiole, soit bricoler un peu pour mettre un autre OS.
L’usage prévu c’est de remplacer une tablette Asus, après une année, plus de mise à jour, et au fil du temps de plus en plus lente, après un an et demi je peux dire qu’elle plus utilisable, je l’avais quand même payé 300 balles.
Alors un système plus agréable (un vrai PC), mise à jour durant 5 ans, et qui ne ralentie pas (je l’ai depuis plus de deux ans) pour le même prix, je peux dire que je suis très satisfait de mon achat.
Évidemment, il faut savoir ce qu’on veut en faire, et quel sont les besoin.
Et surtout bien regarder la date de sortie de la machin.
Pour ce qui est de la durée de support (en fait pour reprendre la terminologie Google, il faudrait parler de MAJ Automatique plutôt que de support), la durée de 5 ans n’est pas gravée dans le marbre, initialement le support était prévu pour 4 ans, Google l’a passé à 5 (voir 6.5 dans certains cas, voir https://support.google.com/chrome/a/answer/6220366?hl=en). Google comme Microsoft dans le temps pour XP est *obligé* de rallonger la sauce pour ne pas s’aliéner sa *vraie* clientèle : le marché de l’éducation US pour ChromeOS, les entreprises pour Windows XP. A chaque fois que je me suis inquiété du statut de mon Acer C720p, la fin de vie annoncée avait été prolongé d’un an!
« Cette politique de Google peut se comprendre, cela coûte fort cher de payer une ribambelle d’ingénieurs pour travailler à ces mises à jour sans compter que certaines de celles-ci sont spécifiques à chaque système et il est évident que des travaux nécessaires au Pixel par exemple soient inutiles à tout autre Chromebook »
=> Si c’est le cas, c’est que c’est mal fait dés le début et ne peux être une excuse. Mais ils font pareils sur mobile, comme Apple. Le projet Treble sur Android va au moins dans le bon sens de la séparation matériel / logiciel.
Bref, c’est de l’obsolescence programmé, pur et simple. C’est d’autant plus gonflé que l’axe de Google est de mettre en avant, par rapport à Windows : pas de virus, de MAJ compliqué.
Je vous invite à voir la pub en question et la mettre en perspective avec ce « End Of Support » : https://www.youtube.com/watch?v=2xryaZF1Z4w
Un chromebook inutilisable à cause de la fin du support…Je suis un peu sceptique…
parce que le système n’est pas la cible principale des hackers qui préfèrent qui vous savez
parce que le système a plusieurs niveaux de protection, y compris hardware (protected boot)
parce que le support de l’OS ne veut pas dire que Chrome n’est pas mis à jour, lui et c’est quand même l’appli principale
d’autant que les utilisateurs ne sont pas toujours des geeks, seulement des gens qui surfent.
Le risque majeur c’est l’usurpation du compte Google par interception des identifiants, je pense, compte tenu du fait que c’est le sésame.
Est-ce que Crouton, en permettant l’installation et l’utilisation d’un Ubuntu complet permet d’ajouter une seconde couche de protection ?
C’est décevant, mais c’est pas la première déception, depuis la non compatibilité des applis Android avec mon C720P acheté 200e en soldes chez Darty, qui fonctionne toujours parfaitement, batterie incluse…
@brousse.ouillisse: Imagine une école ou tous les instruments d’enseignement sont des Chromebnooks et qui arrive en fin de support. Quelle idée saugrenue passerait dans la tête du premier élève un peu débrouillard ?
@Pierre Lecourt: Pas sur en fait, car la protection après la dernière mise à jour ne serait pas plus faible qu’avant mais » seulement plus faible qu’à venir »….Tout dépend de degré d’évolution dans le temps…
J’ai une petite question, est ce que la fin du support laisse l’utilisateur utiliser son Chromebook associé a son compte cloud ou Google coupe momentanément l’accès à ce dernier ?
@Xo7: Ou ont ils prévu un mode dégradé ? Un fonctionnement de base ?
Pour Monsieur et Madame Michu, c’est clair que ça peut faire un choc… Par contre dans la famille Michu leur ado va vite découvrir en creusant un peu sur la toile que Google n’a pas fermé son matériel (le BIOS/UEFI est géré par Coreboot) et qu’il peut installer autant un OS Linux qu’un ChromeOS avec du support et mises à jour (CloudReady de Neverware) et ainsi profiter d’un bel écran 3:2 avec un matériel encore très capable ;)
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