En 2021 donc, Imagination croyait dur comme fer en RISC-V, annonçant une puce Catapult composée d’un CPU et d’un GPU maison autour de ce jeu d’instruction. Quatre ans plus tard, c’est la déconfiture, le projet est tout simplement abandonné.
La marque oublie donc Catapult pour s’intéresser à d’autres objectifs et en premier lieu ses circuits graphiques et des développements liés à l’IA, un secteur investi dés 2017. Des marchés sans doute plus porteurs que les puces RISC-V qui semblent être dans le collimateur de l’administration US.
Fini le SoC 100% Imagination Technologies, la marque revient à ses premières amours. Celles consistant à fournir des briques matérielles pour que d’autres s’en emparent et construisent des puces autour. Avec des solutions graphiques et une orientation vers les NPU, IT indique pourtant rester très engagé autour du jeu d’instruction RISC-V et de son écosystème.
Le développeur reste prêt à travailler avec d’autres acteurs autour de ce jeu d’instruction pour fournir les éléments graphiques et NPU dont ils auraient besoin. Estimant même pouvoir devenir le meilleur choix possible en termes de solution graphique pour le RISC-V. L’idée étant probablement de proposer ses solutions aux nombreuses marques développant actuellement des puces RISC-V pour des milliers de produits. Qu’il s’agisse de micro contrôleurs basiques, de puces plus évoluées pour des objets connectés ou de SoC clairement plus complexes qui sont en train d’émerger. Des dizaines de marques travaillent à ces développements de par le monde avec une très belle effervescence en Chine ou la dépendance aux jeux d’instructions ARM et x86 est de plus en plus combattue pour lutter contre les diverses sanctions américaines.
Catapult aurait pu trouver son marché, mais aurait sans doute dû lutter âprement avec les douanes US. En proposant uniquement un circuit graphique, dût-il être compatible avec RISC-V, le risque d’une censure commerciale est moins élevé. Du reste, Imagination Technologies est aujourd’hui dans une étrange posture. La fin du partenariat historique entre la marque et Apple a été le début d’une descente aux enfers pour la marque. Lorsque la scission est actée en 2017, lorsque Imagination perd le marché des iPhone et des iPad, c’est la débandade. L’action chute en bourse, la marque ne sait pas trop vers quelle solution se tourner pour retrouver ses marges passées et envisage même de se vendre à Apple.
Les dernières rumeurs indiquent que le propriétaire de la marque envisageait même de vendre purement et simplement sa division de développement de solutions graphiques. Canyon Bridge Capital Partners, l’actuel propriétaire d’Imagination Technologies, bien qu’enregistré en Californie, est en réalité une entité financée par le gouvernement Chinois. Et plusieurs enquêtes semblent pointer du doigt que de nombreux brevets et développement de la marque auraient migré vers des sociétés de développement Chinoises. Ce qui aurait permis à ces sociétés d’avancer rapidement dans le développement de nouveaux circuits graphiques. Des puces exploitables aussi bien sur le plan militaire que pour développer des IA ou des super-ordinateurs.
Entre cette information autour de Catapult et l’injonction faite à TSMC de ne pas graver les puces de Sophgo, le monde du RISC-V paye assez cher l’intérêt que lui portent les entreprises Chinoises.
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La Chine semble être très active dans le domaine de récupération plus ou moins forcée de brevets et de licences…
Ca ne date sans doute pas d’aujourd’hui, ça semble remonter en force et l’UE essaie de riposter : https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/20/l-union-europeenne-lance-une-procedure-contre-la-chine-a-l-omc-pour-des-pratiques-commerciales-deloyales-en-matiere-de-propriete-intellectuelle_6506915_3210.html
Juste après la carte Milk-V Oasis. C’est compliqué RISC-V en ce moment. TSMC est clairement sous pression US, la Chine doit trouver une solution alternative.
Et sinon, l’UE compte se sortir les doigts ?
Ha bah non, on me dit dans l’oreillette qu’entre le les lobbies US et chinois, c’est pas facile, blablabla…
Je ne doute pas de la capacité de la Chine à s’extirper de cette situation, elle se donne les moyens, elle.
Se lancer dans RISC-V, c’est être en concurrence avec beaucoup de monde qui fait déjà des puces à bas coût et performances moyennes.
Le fait que RISC-V soit un jeu d’instruction assez médiocre n’aide pas.
@Treza:
la mechanceté gratuite lol. de toute facon c’est de la meeeeeerrrrdddddeeee
@Treza:
En quoi c’est une jeu d’instruction médiocre?
Ca me fait penser à ceux qui s’imaginent que si les puces ARM sont plus économes en énergie c’est grâce au jeu d’instruction…alors que c’est avant tout lié à la conception des puces elles même…
Pour moi RISC V n’est pas plus médiocre que les autres…il est même moins bordéliques que les deux autres parce qu’il a pas « vécu » comme ARM et X86.
Les performances des puces sont moins bonnes parce qu’il n’y a pas de gros acteurs qui investissent dedans…pas parce que le jeu d’instruction est médiocre…
@Alu
Le jeu d’instruction de base a été créé par des universitaires, les mêmes qui avaient créés les premiers RISC il y a 30 ans, et leur vision est très datée. D’ailleurs, je suis loin d’être le seul à critiquer RISC-V.
Il y a certains principes de base dans RISC-V, comme rendre les instructions très faciles à décoder, limiter les accès aux registres à 2 lectures / 1 écriture par instruction. Cela amène des modes d’adressage très limités, pas d’instructions à trois opérandes, ce qui nécessite davantage d’instructions, des sauts, plus de pression sur la prédiction de branchement. Pour avoir une bonne densité de code, il faut utiliser le jeu d’instruction compressé (un peu comme Thumb). Ça amène beaucoup de problèmes ces instructions de longueur variable, les stratégies de fusions entre instructions, la pression sur certains registres, etc, etc.
On rajoute par dessus pleins d’extensions, un « design by comittee » avec des intérêts contradictoires.
Le problème est que RISC-V est un exercice pour enseigner à des étudiants comment faire un microprocesseur, simplement. Ca va pour des microcontrôleurs, ce n’est pas très adapté à des processeurs à hautes performances (ARM l’a bien compris en ayant ARM32 et ARM64 très différents).
Il reste un avantage à ARM par rapport à x86, surtout si on veut faire cohabiter dans un téléphone des processeurs avec des performances différentes (big/little) mais des jeux d’instructions identiques, il est bien plus difficile de supprimer les portions obsolètes du jeu d’instruction x86.
Donc, oui, RISC-V est médiocre, c’est à dire « dans la moyenne », pas grand chose d’innovant.