Test Voyo V3 : Un mini un PC Fanless presque parfait

Là, dans ma main, un petit PC de 13 cm de côté, ultra-plat avec 1 cm d’épaisseur. Pourtant il embarque des composants étonnants, assez de mémoire vive pour faire tourner des sessions lourdes de surf, assez de stockage pour embarquer plein de jeux et un processeur suffisamment costaud pour coller à tous les besoins d’un usage quotidien d’un PC moderne. Ce Mini PC c’est le Voyo V3.

Toujours aussi étonnante, la marque persiste dans un design ultra compact. Ça ne lui a pourtant pas spécialement réussi avec le premier Mini PC qu’elle a sorti. Un très bon engin sous Atom Bay Trail trahi par sa très mauvaise dissipation de chaleur. Le nouveau venu semble reprendre la même recette à quelques aménagements près.

Voyo V3

Voyo V3 : Caractéristiques

Processeur : Intel Atom Cherry Trail x7-Z8700 quadruple cœur Airmont cadencé de 1.6 à 2.4 GHz avec 2 Mo de cache non ventilé
Chipset graphique : Intel HD à 200 à 600 MHz avec 16 UE
Mémoire vive : Soudée 4 Go DDR3 double canal SKHynix @ 1600 MHz
Stockage : M.2 128 Go amovible FORESEE FSSSDBEBCC-128G SATA 6Gb/s puces MLC
Réseaux: Wi-Fi 802.11 b/g/n RTL8723 1×1 150 Mbps – Bluetooth 4.0
Connectique façade : 1 bouton de démarrage, 1 led
Connectique dos : 2 USB 3.0, 1 MiniHDMI 1.4, 1 lecteur de cartes MicroSDXC, 1 prise alimentation MicroUSB, 1 prise jack 3,5 mm.
Connectique côté : 1 USB 2.0
Alimentation : Chargeur Externe 5V 2A USB Type-C
Poids: 146 grammes
Encombrement : 130 x 130 x 10 mm
Système d’exploitation : Windows 10 (Impossible a activer, probablement pirate)
Prix public : ??? – 175€ chez GearBest et à 181,10€ chez GeekBuying

 

Test Voyo V3

Dès la sortie de la boite, la surprise reste là, intacte. Pour avoir connu  des engins mille fois plus gros et mille fois moins performants, ce Voyo V3 reste une solution originale et intéressante à découvrir. Livrée avec le strict minimum d’accessoires, elle est accompagnée par un câble MiniHDMI vers HDMI de 80 centimètres et un chargeur secteur. C’est tout, c’est suffisant pour faire fonctionner l’engin out-of-the box puisqu’il est livré avec tout ce qu’il lui faut pour un premier démarrage immédiat.

Voyo V3

Le chargeur est plutôt bon, stable et efficace, il ne chauffe pas. Très différent du modèle de chargeur livré par la marque avec son Voyo Mini PC premier du nom. Il faut dire qu’ici il s’agit d’un adaptateur 5 Volts et 2 Ampères au format USB type-C réversible. Moins courant sur le marché, il faut probablement le payer un peu plus cher qu’un adaptateur MicroUSB standard. Si l’alimentation se fait en USB Type-C, il n’y a aucun moyen d’utiliser la sortie pour transmettre des données, il s’agit ici d’une fioriture technique permettant juste de brancher le câble sans faire attention à son sens de positionnement. Pas franchement utile à moins d’avoir envie de balader le Mini PC toujours avec vous.

Voyo V3

Le PC en lui même est franchement compact, son châssis en aluminium est bien découpé et agréable au toucher. La partie supérieure n’est pas en métal mais dans une sorte de plastique translucide décoré en sous épaisseur d’un fond blanc d’où transparaît le logo Voyo. Formidable. Rien à redire à priori et mis à part le bouton en plastique un peu toc, l’ensemble de la solution semble tout à fait correctement assemblée.

Voyo V3

L’installation de la machine est aisée, on branche l’alimentation, on connecte le câble MiniHDMI, un dongle USB pour profiter d’un clavier et d’une souris et il nous reste deux ports USB 3.0 de libre. Le Voyo V3 propose une connectique basique mais suffisante, la sortie MiniHDMI s’explique par la faible épaisseur de l’engin. Un port jack audio 3.5 mm est également de la partie ainsi qu’un lecteur de cartes MicroSDXC. Par contre la marque fait encore l’impasse sur la sortie Ethernet qui aurait été bénéfique à la solution au vu de l’espace laissé à l’antenne Wifi. Un manque qui s’explique par la faible place disponible.

Voyo V3

Premier allumage et on comprend immédiatement que la solution est issue d’une carte mère de tablette. Un appui simple sur le bouton de démarrage ne provoque pas de réaction. Il faut appuyer longuement sur celui-ci pour que la machine s’anime. Un reste de l’architecture électrique des tablettes où on retrouve ce type de bouton à déclenchement long pour éviter les allumages intempestifs qui vident une batterie lorsque l’engin s’allume au fond de votre bagage. Rien de grave ou d’anormal, il faut juste être prévenu pour éviter le petit moment de panique quand il ne se passe rien lors de ce premier contact.

Voyo V3

Panique accentuée par le fait que le Voyo V3 n’a pas de led témoin d’activité de stockage et, étant pourvue d’un stockage électronique, n’a donc aucune activité spécifique pour signaler sa mise en marche. Heureusement cette angoisse est de courte durée, l’engin se retrouve sous Windows 10 en 8 secondes chrono. Un résultat étonnant qui donne tout de suite la mesure des services que la solution pourra rendre à l’utilisateur.

Car le maître mot de cette minimachine c’est sa réactivité. Avec son processeur Intel Atom Cherry Trail x7-Z8700, ce PC est franchement bluffant à bien des aspects. Il faut dire que cette puce est parfaitement secondée, la mémoire vive habituellement limitée à 2 Go sur les MiniPC est ici doublée. Avec 4 Go de DDR3, Voyo propose un fonctionnement en double canal qui augmente la vitesse de traitement des données. Mieux encore, au lieu de proposer un stockage eMMC soudé à la carte mère, le Voyo V3 embarque un connecteur M.2 standard où est branché un SSD de 128 Go très correct. Avec cet équipement, le processeur quadruple cœur cadencé de 1.6 à 2,4 GHz propose d’excellentes performances d’usage. Des performances suffisantes pour effectuer toutes les tâches classiques d’un PC moderne.

Voyo V3

Pour un travail bureautique par exemple, le Mini PC est tout à fait à son aise avec LibreOffice : Rédaction de documents longs, formatage et mise en page de plusieurs dossiers, énormes copiés-collés ou fusion de données depuis un tableur dans un document texte. Rien ne fait peur à la machine. Un PDF de 450 pages est ouvert sans aucun souci, on peut même naviguer dedans sans subir de gros ralentissement ni de gel de page.

Voyo V3

Le surf est également admirablement bien géré, les 4 Go de mémoire vive donnent assez de souffle à la solution  pour afficher une trentaine d’onglets sous Google Chrome sans souffrir de ralentissements. Les vidéos Youtube sont bien décodées jusqu’au FullHD, en « 4K », enfin, le « 4K » de Youtube, des ralentissements bizarres peuvent survenir. Le streaming est en règle générale parfaitement pris en charge : Dailymotion, Vimeo ou les vidéos Facebook sont lues sans soucis. Les chaines de télé HD également, c’est le cas d’Arte HD qui se diffusera avec fluidité sur la machine en plein écran. Netflix HD fonctionne également très bien en utilisant le lecteur du Windows Store. Les jeux en ligne dans le navigateur sont également parfaitement jouables.

Voyo V3

Le multimédia classique est évidement à l’honneur avec une très bonne gestion de la vidéo et de l’audio. Sous Kodi 16.1, quasiment tous les formats FullHD ou UltraHD sont lus sans broncher. En fait le processeur Cherry Trail est capable de décoder matériellement les formats H.264 et H.265, ce qui explique les bons résultats obtenus. Les format ISO de Blu-ray ou de DVD sont également parfaitement décodés. Il faut grimper dans des très haut bitrates pour commencer à toucher du doigt les limites du système. Un film test 4K de 100 Mbps ne sera pas affiché correctement, des images finiront par disparaître notamment dans les travelling verticaux toujours complexes à décoder. Pour le reste c’est un sans fautes. Voyo a choisi une sortie HDMI 1.4a pour la machine, ce qui limite le 4K à du 30 images par seconde et ce qui correspond bien aux capacités du processeur Cherry Trail.

Voyo V3

La partie audio est plus problématique puisque la puce embarquée ne gère pas tous les formats disponibles. Seuls les fichiers DTS et Dolby digital sont correctement gérés. La plupart des fichiers les plus complexes sont donc réduits à une simple stéréophonie classique. Pour la lecture de musique les formats les plus lourds sont bien évidemment pris en charge : MP3 et FLAC cohabitent parfaitement. La mémoire vive est suffisamment étendue pour laisser une application musicale lancée en arrière plan sans affecter les programmes courants. Un utilitaire comme Foobar2000, par exemple, peut très bien cohabiter avec une session de surf. La prise jack stéréo est très correctement amplifiée et ne souffre pas de défaut de souffle ou de masse. On pourra donc y brancher un casque ou une paire d’enceintes sans soucis.

Voyo V3

Des applications lourdes de tri de photos ou de retouche sont également exploitables, Photoshop se débrouille très correctement sur ce type de puce et il sera possible de manipuler des images sans difficultés. Attention, cela ne veut pas dire que vous aurez sous la main une station Lightroom low-cost. Si le programme de retouche d’Adobe tourne bien, cela reste un outil destiné à un usage amateur. Impossible d’imaginer travailler professionnellement un cliché avec un engin de ce type, les pré-requis sont beaucoup plus importants. Mais avec de la patience et sans ambition d’impression, le petit PC tourne comme une horloge. Par contre si vous espérez pouvoir retoucher en masse une carte mémoire de fichiers RAW issus d’un Reflex numérique. Oubliez, le processeur n’est pas taillé pour cette tâche..

Enfin, pour un usage en jeu vidéo, le Voyo V3 se comporte admirablement au vu de son encombrement et du fait qu’il ne génère aucune nuisance sonore : Beaucoup de titres plus ou moins récents sont parfaitement jouables. Comme pour les Bay Trail de génération précédente, le processeur embarqué s’avère tout à fait capable de venir à bout de nombreux jeux : En vrac et dans le désordre, j’ai pu tester pas mal de choses.

Des jeux Windows Store comme Ski Safari2 ou Candy Crush qui ne posent évidemment aucun problème à la solution. Mais également des choses plus gourmandes comme Torchlight II ou Diablo III qui vont se lancer sans soucis sur la machine. Il faudra évidemment ajuster les préférences graphiques pour éviter de baisser le nombre d’images par seconde dans Diablo III mais cela reste jouable. Burnout Paradise se comporte très bien, tout comme League of Legend, Hearthstone, CS GO, Trackmania Stadium, Day of the Tentacle remastered, Brothers A tale of two sons, Broforce, pas mal de jeux indépendants et MAME pour de l’émulation. Tout cela fonctionne plutôt bien sur le Voyo V3 sans jamais poser de problème au système même sur de longues périodes.

Voyo Mini PC Inside

Le Voyo Mini PC premier du nom.

Car le dernier test effectué d’un Voyo Mini PC, le Voyo V1 en l’occurrence, m’avait tout de même laissé un goût amer. Si la solution Bay Trail fonctionnait bien d’un point de vue performances globales, elle avait un vilain défaut. Celui de surchauffer. La faute à une conception totalement à côté de la plaque ou plutôt sous une plaque d’aluminium « magique » censée régler tous les problèmes de chauffe. Je dis magique parce que vu son placement et son efficacité, il fallait bien croire en la qualité alchimique ou ésotérique d’un tel dispositif pour lui confier la tâche de dissiper la chaleur dégagée par le processeur. D’autant plus dommage que la machine, une fois coiffée d’un dissipateur passif de plus grande taille, parvenait parfaitement à fonctionner sans broncher. Je ne m’étendrai pas là dessus davantage, vous pouvez vous reporter au précédent test pour plus d’informations.

Voyo V3

Après une heure d’utilisation à 100% de ses possibilités, les températures sont stabilisées

Pour résumer, le premier modèle avait l’équivalent électronique du point de côté des coureurs de fond. Le throttling. Sans m’appesantir techniquement sur le problème, je veux juste vous pointer du doigt ses conséquences : Le throttling est un effet secondaire indésirable dont souffre un processeur lorsqu’il est en train de se mettre en danger par la chaleur qu’il génère lui même. Plus un processeur est sollicité, plus il chauffe, plus il chauffe, plus il risque de se détruire. A l’approche d’une température trop élevée, il bloque donc ses capacités et fait tomber sa fréquence de fonctionnement pour se sauvegarder. En throttlant, il ralentit la cadence jusqu’à ce que sa température redescende. Le problème de se ralentissement, c’est qu’il se traduit par des performances exécrables.

C’est un souci fréquent des machines modernes lorsqu’elles sont mal dissipées. Hors, le Voyo premier du nom ressemble à une sorte d’archétype de la mauvaise dissipation thermique. Avec son design étriqué, l’absence totale de ventilation et une conception générale du problème posé par la chaleur laissée à l’appréciation du hasard, il entrait très vite en transe. Ses performances chutaient alors dramatiquement et le bénéfice de l’engin hyper compact se transformait en nuisance.

Voyo V3

En coupant le test on constate une basse de la température rapide des coeurs du processeur.

A la réception de ce Voyo V3, ma première interrogation a donc été de voir si, avec un design aussi compact, la machine était capable d’affronter la puce embarquée sans l’étouffer. Le premier modèle proposait un Atom Bay Trail Z3735F. Un Atom de tablette bien choisi pour la machine mais monté de manière tellement barbare que la solution ne pouvait pas fonctionner. Avec un Atom plus récent, un Cherry Trail X7-Z8700 plus rapide et efficace, la machine allait t-elle poser le même souci ?

Voyo V3

A 100% d’usage processeur, les coeurs sont chauds, mais pas de problème de Throttling.

Et bien non, les performances de l’engin sont excellentes et cela même après avoir demandé au processeur de donner 100% de ses possibilités pendant plus d’une heure. Le Mini PC continue de tourner comme une horloge. Je ne dirais pas que son design est parfait ou que le châssis est tout juste tiède. Non le Voyo V3 est très rapidement assez chaud, et son châssis finit par être clairement brûlant. Mais ça tourne et ça tourne très bien même.

Voyo V3

Pas mal de soucis persistent sur la conception de la machine même si des efforts ont été faits. La principale différence entre les deux modèles est liée aux matériaux choisis. Le processeur du Mini PC Voyo premier du nom était enfermé dans un boitier en plastique peu aéré et il était monté à l’envers. Sous la carte mère. C’est à peu prêt l’équivalent théorique du design d’un avion de ligne en plomb avec deux gros réacteurs très gourmand et deux petites ailes ne pouvant le porter qu’à pleine vitesse. Ça fonctionne, ça décolle même, mais pas vraiment très longtemps.

Voyo V3

La carte mère du Voyo V3 et le haut du boitier en ABS noir…

La marque a donc solutionné le problème avec le Voyo V3. De manière assez médiocre mais suffisamment efficacement pour que cela tourne sans soucis. Exit le plastique étouffant et bienvenue à un châssis en aluminium bien meilleur dissipateur thermique. Le haut de l’objet est pourtant réalisé dans ce que Voyo appelle du « verre trempé ». Ce qui est en réalité trop souple pour être autre chose que du plastique et de toutes façon positionné par dessus une coque en.. plastique. Si le verre n’est pas un si mauvais dissipateur thermique, le fait de l’avoir collé sur de l’ABS enlève tout son potentiel à la solution d’un point de vue thermique.

Voyo V3

Le processeur est toujours monté à l’envers. Il accumule donc de la chaleur mais en transmet tant bien que mal une partie au châssis par l’intermédiaire d’un gros pad thermique.  En fin de compte, le Voyo V3 peut tourner longtemps, à 100% de ses capacités, sans jamais throttler. C’est ce qu’on lui demande même si on aurait pu espérer un peu plus d’efforts de la part des équipes du constructeur.

Voyo V3

Et avec son équipement interne, le duo Atom X7-Z8700 associé à 4 Go de mémoire vive DDRL, les performances de l’engin sont excellentes dans la durée. Et c’est franchement un résultat impressionnant, d’autant que le MiniPC ne fait pas un poil de bruit. Il peut ainsi intervenir dans différents lieux de la maison sans aucun problème : Sous la télé comme engin multimédia. Sur un bureau pour faire du traitement de texte ou du tableur ou assurer une séance de surf multi onglets sans souffrir. Il peut débarquer dans une chambre pour jouer ou travailler et changer de pièce dans la foulée pour un autre usage. Son design très compact et sa connectique HDMI se satisfont d’un simple téléviseur pour fonctionner normalement.

Voyo V3

Face à des solutions SSD 32 Go, le Voyo V3 tire clairement son épingle du jeu.

La bonne performance proposé est aussi liée au stockage embarqué qui offre pas mal d’espace tout en étant très correct niveau vitesse de transfert. La plupart des MiniPC sont livrés avec 32 Go de stockage, quelques rares modèles sont équipés de 64 Go.

Voyo V3

Quasiment tous avec des puces de mémoire eMMC installées directement sur la carte mère et non évolutives. Le Voyo V3 déroge à cette mauvaise règle. Il propose un SSD au format M.2 de 128 Go. Un espace de stockage suffisant pour de multiples usages autant multimédias que ludiques.

Voyo V3

Voyo V3 : La minimachine entrée de gamme parfaite ?

L’engin n’est pourtant pas dénué de défauts, loin de là. Si le processeur n’est pas étouffé par la carcasse, le Voyo V3  à tout de même une fâcheuse tendance à méchamment monter en température. Le problème de ce type de machine très compacte et qui peut chauffer de manière importante, c’est le risque de la recouvrir négligemment en posant un papier ou un bouquin par dessus sur le coin de son bureau. Je ne donne pas cher de sa peau, écrasé sous une pile de documents. L’engin a absolument besoin d’être à l’air libre pour fonctionner à 100% de ses capacités et même comme cela, je ne sais pas comment il va survivre dans la durée.

Voyo V3

Autre problème d’importance, le wifi est parfois capricieux. Si votre couverture réseau n’est pas excellente, il faudra probablement souffrir les déconnexions intempestives que j’ai rencontrées. Il est tout à fait possible d’avoir un très bon débit 802.11b/g/n tant que l’on est à courte portée et sans obstacle de son routeur. Télécharger HearthStone a été possible en Wifi avec des débits oscillant entre 1.4 et 1.7 Mo/s. Mais si on s’éloigne un peu trop de la zone de couverture la plus avantageuse, le chipset RTL8723 embarqué perd les pédales. A vrai dire, il n’y est pour rien, le fait d’avoir intégré une antenne patch dans une carcasse aussi minimaliste est probablement à l’origine de ce défaut.

Voyo V3

Le module Wifi et son départ d’antenne.

Enfin le prix demandé, autour des 200€ avec ses 128 Go de SSD, est assez élevé pour un engin de ce type. Certes il est prêt à l’emploi et ne demandera pas un investissement supplémentaire, mais c’est loin des tarifs des Mini PC sous Atom Bay Trail classiques.

 

Voyo V3 Mini, j’achète ou pas ?

Malgré les efforts de la marque, je ne peux toujours pas recommander cet engin au grand public. Le Voyo V3 est une super machine pour les connaisseurs. Ceux qui n’hésiteront pas à l’ouvrir pour l’améliorer. Car en opérant une petite dissection du boitier, on peut constater que la majorité des problèmes rencontrés pourraient être très facilement réglés par la marque… A condition donc de changer de boitier.

Voyo V3

Au repos le boitier est déjà à 32°, il grimpe à plus de 50°C en charge !

Les principaux soucis du Voyo V3 sont effectivement liés à son format trop fin, en augmentant de quelques millimètres son châssis il aurait été beaucoup plus intéressant. L’absence de port Ethernet par exemple, lié au format de la machine, n’est pas une bonne idée. Mais le principal problème reste lié à la chauffe du processeur. Sans jamais poser de soucis de performances, la température dégagée est quand même très élevée ce qui n’est pas forcément rassurant.

Voyo V3

Un énorme pad thermique fait la jonction entre le processeur et le châssis alu

A l’ouverture de la solution,  on se rend vite compte que les choix faits par le constructeur ne sont pas extraordinaires. Une solution de dissipation trop épaisse qui vient coiffer la plaque d’aluminium pour dissiper la chaleur du processeur, de la mémoire vive et de quelques autres composants. Le pad employé est censé transferer la chaleur au châssis mais ne fait ici que l’emmagasiner et la restituer faiblement à l’aluminium. Ce dernier ne dissipe donc pas assez pour assurer un transfert rapide vers l’air ambiant et encaisser la chauffe générée. Le recours à ce type de pad épais de plusieurs millimètres est un signe de faiblesse technique. Au lieu d’emboutir une plaque métallique épaisse qui aurait pu venir rejoindre le processeur, le choix d’un gros pad thermique offre une solution plus économique mais beaucoup moins efficace.

Voyo V3

Sous le pad thermique, une feuille collante anti statique…

Le système fonctionne mais en remplaçant le dispositif d’origine par un dissipateur plus épais, en choisissant une antenne Wifi externe à la place de l’antenne patch, on découvrira probablement un engin encore plus efficace et cohérent.

Voyo V3

Je ne peux qu’encourager Voyo à abandonner les MiniPC de ce calibre. Avec un engin identique mais de deux centimètres d’épaisseur au lieu d’un seul, il aurait été possible de trouver une solution véritablement exceptionnelle : On aurait retrouvé un design parfaitement silencieux avec un dissipateur un peu plus conséquent collé à un châssis 100% en aluminium, et la machine aurait été parfaite. Il aurait été possible d’embarquer un port réseau Ethernet ainsi qu’une prise d’antenne externe. Certes l’engin aurait été moins compact mais le service rendu aurait été beaucoup plus convaincant.

Voyo V3

En fait, je pense que la marque Voyo s’est coincée dans un concept qui n’est pas le bon, celui de fournir un engin plus compact que ses concurrents. L’idée est louable mais, ici, elle tourne à la caricature et ne s’intéresse pas aux usages réels de ce type de machine. Deux pistes seraient à retenir pour le fabricant pour son prochain Voyo V4. Soit de laisser tomber les boîtiers culminants à un centimètre d’épaisseur pour proposer des solutions plus épaisses mais réglant les problèmes décrits plus haut. Soit de proposer un boitier avec carte mère extractible. Je ne  suis pas sur qu’il soit facile de proposer une carte mère sur le marché avec ce type de puce embarquée, mais il y aurait moyen d’outrepasser d’éventuelles limitations en employant un châssis plus cosmétique que véritablement exploitable.

Voyo V3

Si demain Voyo proposait ce type de carte mère abordable, avec deux slots SoDIMM de DDR3L, un emplacement mSATA, M.2 ou un SATA classique au lieu et place de l’équipement de base livré, je ne doute pas un instant que la solution rencontrerait un grand succès. Le problème est que je ne pense pas qu’il soit possible de livrer une carte mère avec un Atom Cherry Trail. Cette catégorie de puce n’est pas commercialisée pour cet usage par Intel qui refuserait probablement sa distribution pour cette destination. La solution donc ? Proposer un châssis décoratif dans un format barebone qui ne servirait que de prétexte pour la commercialisation de la carte. Il y a là un coup à jouer car une première génération de stockage mSata ou M.2 ne va pas tarder à chercher à se recycler chez de nombreux utilisateurs.

Voyo V3

Test Voyo V3 : Que conclure ?

Si vous aimez bricoler et que le format de ce type de PC vous intéresse, le Voyo V3 sera un investissement de base assez bon pour construire une minimachine fanless confortable. Si vous recherchez quelque chose de plus simple, prêt à l’emploi, le MiniPC peut également fonctionner mais il faudra vraiment veiller à le dégager de toute contrainte pouvant entraîner une surchauffe et peut être acheter un adaptateur USB 3.0 vers Ethernet Gigabit.

Le Voyo V3 est disponible à 175€ chez GearBest et à 181,10€ chez GeekBuying.

Merci à GearBest pour le prêt de ce produit.


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64 commentaires sur ce sujet.
  • 5 juillet 2016 - 11 h 23 min

    Bonjour

    Merci pour cette revue. C’est grâce à vous que j’ai décidé de sauter le pas et de m’acheter ce mini-PC. sauf que pas de bol. Le boitier n’a jamais démarré. En effet lors du premier boot de windows, une vérification du disque a été lancée suivie par un message d’erreur. En relançant la machine je tombe sur une commande shell et je vous avoue que je n’y connais presque rien à ce niveau.
    Question: y’a t’il un tuto montrant comment réinstaller une nouvelle version de windows ou de vérifier si l’erreur ne vient pas du disque?
    En parcourant d’autres sites/blogs/forums j’ai vu que seule la version chinoise de windows 10 était « installable » pour des raisons d’activation. j’ai donc téléchargé une image windows 10 pour voyo v3 que j’ai trouvé sur le net et tenté de l’installer depuis une clé usb
    (1er probleme probleme dans le bios: l’ordre du boot. mon ssd integré à la voyo n’est pas listé même s’il est détecté par le bios dans un autre menu)
    en ajoutant la clé j’ai pu démarré le programme d’installation de windows, qui, se plante à chaque fois à la même étape. Je ne sais donc pas si c’est à cause de l’image windows ou c’est le ssd qui déconne.

    Je suis preneur de tout conseil, lien, tuto, blog qui me permettrait de faire un premier diagnostic de mon ssd afin de m’assuerer de son integrité et m’aider à réinstaller windows 10 sur une machine chinoise ou idéalement sur la voyo v3. Merci à PL pour ses revus et à vous tous pour le partage .
    Merci

    Répondre
  • xly
    5 juillet 2016 - 15 h 06 min

    Relisez ci-dessus mes messages signés xly. Il semble que les licences gratuites Windows 10 des PC Box chinoises (ou autres)sont soumises à plusieurs conditions restrictives notamment taille de la Ram (< 2 Go), type de Bios (Uefi), empreinte matérielle (modifier le matériel d'origine "casse" la licence).
    Une solution serait peut-être d'essayer d'installer une ancienne version "officielle" de Windows XP, 8 ou 10…Mais ce n'est sans doute pas possible avec le Bios livré avec la X3.

    Bon courage quand même.

    Répondre
  • 7 juillet 2016 - 15 h 50 min

    Rebonjour

    J’ai pu copier une installation windows10 pour voyo v3 sur une clé et commecé l’installation sauf qu’une nouvelle erreur CRC apparait je vous laisse regarder les captures d’ecran esperant que cette fois je peux trouver une solution pour checker l’integrité du disque chez l’un de vous:

    1 / http://hpics.li/758023e
    2 / http://hpics.li/469e775
    3 / http://hpics.li/b86fe58

    Répondre
  • 12 juillet 2016 - 16 h 42 min

    […] Le Voyo V3… […]

  • 14 juillet 2016 - 16 h 30 min

    Comment s’appelle le premier jeu ou il y a un ogre? Merci

    Répondre
  • 15 juillet 2016 - 3 h 55 min
  • 25 juillet 2016 - 17 h 53 min

    […] un excellent Voyo V3 qui faisait fonctionner ensemble un Atom Cherry Trail x7-Z8700, 4 Go de mémoire vive et un SSD […]

  • 3 août 2016 - 17 h 46 min

    Bonjour, je trouve le netbook Voyo Vbook V1 (le netbook, donc pas le minipc !) tres interessant pour son poids (790gr), son prix (env 200E sur les sites chinois) et son dualboot Windows+Android … par contre certains forums signalent des soucis avec l indicateur de batterie et le clavier (et des sites le mentionnent à 1070gr donc je sais pas trop s il est vraiment à 790gr) … vous auriez des opinions ??

    Répondre
  • 13 septembre 2016 - 9 h 21 min

    […] On peut par exemple imaginer glisser une carte mère de MiniPC comme le Vorke V1 ou le Voyo V3 par exemple au sein de ce type d’appareil. Il y aurait probablement des aménagements technique à faire pour assurer la compatibilité des éléments mais le jeu en vaut la chandelle puisque cela permettrait d’optimiser de manière efficace la dissipation de ces engins. Le Vorke V1 pourrait ainsi perdre don ventilateur et le Voyo V3 améliorer sa dissipation de base. […]

  • 21 novembre 2016 - 13 h 19 min

    […] 128 Go de stockage M.2 Intel Cherry Trail X7-Z8700 Windows 10 WiFi N Bluetooth 4.0 à 172,46€. Lire le test. Merci à Monwifi pour […]

  • 22 novembre 2016 - 2 h 06 min

    Comparé à un Vorke V1, ce mini pc semble équivalent niveau performance ? Avec moins de USB, et pas d’évolution possible ?

    Répondre
  • 30 décembre 2016 - 16 h 18 min

    Bonjour j’ai reçu mon voyo v3 avant hier. Première étape formatage et réinstallation en français. Ayant déjà un voyo vbook v3 en z8300 les driver sont quasi les même car même architecture. Pour le moment j’ai fait tourner des jeux Windows store comme asphalt modern combat et nikel. J’ai mis aussi Photoshop éléments 15 sa tourne. Niveau chauffe je trouve ça raisonnable. Maintenant oui, à voir dans le temps.

    Répondre
  • 4 mars 2020 - 11 h 20 min

    Bonjour,

    Après 2 mois d’utilisation (peu intense) la batterie c’est mise à gonfler et à décoller complètement la plaque de plexiglas du dessus. La machine chauffe tellement qu’elle à besoin de faire des appelle d’air elle même -.-

    Répondre
  • 4 mars 2020 - 11 h 30 min

    @Dorian: 2 mois d’utilisation et 4 ans de déballage !

    Répondre
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