Les montres connectées Xiaomi ont un écosystème particulier. Elles utilisent leur propre logiciel et font appel à des puces maisons basées sur une architecture RISC-V. Un duo qui n’a pas que des avantages mais qui propose une alternative aux deux grandes autres solutions du marché proposées par Google et Apple.
Le gros point fort de cette architecture est dans l’autonomie proposée. On parle de semaines d’utilisation et non pas de jours entre deux recharges. Les puces RISC-V, taillées sur mesures, ne consomment quasiment rien. Le fait de limiter les interactions entre le smartphone et la montre permet également de baisser leur gourmandise en énergie. Le fonctionnement même de la partie logicielle de Xiaomi, moins générique que Wear OS, est plus économique en watts.
Pourtant la rumeur d’une évolution de l’offre du Tech-a-porter de Xiaomi vers Wear OS 3 est de plus en plus forte. Et il est possible que le constructeur Chinois se décide à porter une partie de ses montres vers le système de Google. Une partie seulement parce que son marché local n’est pas forcément le plus friand de cet écosystème. Un point d’achoppement politique pourrait empêcher le constructeur de proposer ses produits très populaires équipés du système de Google localement. Le principal point pour Xiaomi étant surtout de proposer en Chine son système de paiement sans contact à travers ses divers bracelets.
Mais pour le reste du marché, cela peut avoir du sens de passer à Wear OS 3. On a vu récemment que l’architecture RISC-V va prendre en charge Android, une évolution qui permettrait de conserver les puces développées par et pour Xiaomi via ses laboratoires et ses différents partenaires comme Huami connu pour ses montres Amazfit. Cela permettrait également de conserver des prix très attractifs puisque les puces RISC-V n’ont pas de royalties à payer. Le tout en proposant des autonomies plus importantes que ce que proposent les rares concepteurs de SoC ARM pour montres connectées.
Une évolution qui serait presque anti concurrentielle face aux puces ARM. Si Xiaomi parvenait à proposer les interactions complètes de Wear OS avec ses puces et proposait une meilleure autonomie et un meilleur prix, cela évincerait quasiment tout le marché classique des solutions actuelles. Un bouleversement important dans l’écosystème de Google qui tient probablement à conserver la totalité de ses acteurs.
Aujourd’hui, la parade trouvée par Xiaomi et Amazfit avec leurs produits est de proposer une application qui transfère vers les montres les notifications en provenance du smartphone. Cette application agit en tâche de fond et pousse les divers éléments choisis : une application de navigation va indiquer la marche à suivre. Un SMS sera rerouté tout comme un message en provenance d’un autre logiciel de communication ou un de vos réseaux sociaux. Cela permet toutes les interactions entre le smartphone et votre poignet. Le défaut de ce système est dans la limitation de la communication dans l’autre sens.
Une application de streaming musical peut exister, par exemple, mais elle ne gérera que des ordres simples en provenance de la montre vers le smartphone. Pause, lecture, avance ou recul de poste par exemple. Dans l’autre sens, cela permettra de remonter des éléments simple comme le nom de l’album et de l’auteur ainsi que le nom de la piste. Bien moins d’interactions et d’informations que ce que pourrait proposer une application dédiée d’un service de streaming. On pourra piloter sa musique mais il faudra sortir son smartphone pour avoir toutes les infos. Sous Wear OS, cette interaction est bien meilleure car au lieu d’avoir une sorte de télécommande d’applis, on aura un outil développé sur mesures pour Wear OS.
Même chose du côté des solutions de dialogue via la montre. Il faut utiliser son smartphone pour générer un ensemble de réponses spécifiques dans lesquelles on pourra piocher pour répondre à un éventuel message entrant. Impossible de rédiger depuis une montre de ce type un message « sur mesure ».
L’arrivée de solutions Wear OS 3 signées Xiaomi est donc peut être une bonne nouvelle mais cela pourrait également en être une mauvaise. Si la marque décide de lever le pied sur ses autres systèmes par exemple. Ou si elle se décidait d’employer des SoC ARM classiques au lieu des puces RISC-V. Je ne suis pas sûr que l’utilisateur y trouve un véritable bénéfice en terme de prix, d’autonomie et d’usage global. J’espère sincèrement que la marque continuera à développer des solutions indépendantes privilégiant l’usage générique plutôt que le gadget.
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Le problème actuellement de ces gadgets est que tout est un compromis, c’est un peu usant, on peut avoir un monitoring du coeur très correct (huawei) mais tout le reste (sommeil, tracking, pas) est nul, ou tout qui est bien (apple) mais 0 autonomie… une situation où on a l’impression de devoir choisir son poison.
On pourrait se dire je me contente de ce que ça vaut, pour ce que ça vaut, mais avoir des écarts de 3km sur 15 parcourus c’est quand même la misère par ex.
@citral: La solution c’est d’en mettre 4 pas chères au poignets…
Haha exactement, en tous cas, news très intéressante merci pour le partage, je n’étais pas au courant de la rumeur.
Concernant les pratiques des chinois dans le domaine du software, après tout ce que j’ai vu niveau consoles je suspecte fortement qu’ils patchent à l’arrache de manière dégueulasse FreeRTOS, un certain standard basé sur risc-v pourrait faire du bien, ou même osons rêver, des solutions open source dérivées à la finale.
@citral:
avec 30% de succès des projets informations selon le chaos report de Standish Group…. pas besoin de des chinois pour du code dégueulasse, trop de sécurité et cie….. le reste de la planète sans sort déjà très bien
@citral:
avec de tel écart, ta un gros soucis
je suis a même pas quelques mètres
J’utilise une montre Garmin (forerunner 245) depuis 3 ans et demi et je trouve que c’est un bon compromis. Autonomie correcte (entre quelques jours pour de l’intensif et 2 semaines en économie maximale). C’est bien pour les personnes qui font du sport régulièrement, ceux qui veulent « juste » une montre connecté ne choisiront pas leur modèles (encore que, sur les plus hautes gammes ça se défend).
J’avais hésité à prendre une Amazfit, mais Garmin avait un écosystème mieux implanté et correspondait plus à mon « besoin ».
@Robert Gagnon je ne dis pas qu’il y a que les chinois qui pondent du code dégueu, juste que bossant sur des consoles d’émulation chinoises j’ai pu observer une tendance systématique quelles que soient les marques :
Ils prennent une base libre (linux, uos, rtos…) patchent le tout pour faire marcher sur 1 produit au mépris de toutes les bonnes pratiques (non redondance du code par ex) et claquent ça en binaire, rien à cirer de la GPL et autres licences.
C’est clairement le cas sur ces montres aussi (et les balladeurs mp3 à base de soc ingenic par ex)
Ce n’est pas ci gadget d’avoir WearOS sur une montre et je trouve ça plutôt une excellente nouvelle, surtout s’ils passent au dernier Snapdragon W5. On aurait au final, une très jolie montre comme savent le faire Xiaomi ou Huawei, mais aussi un OS rassurant et qui tient la route. Quant à l’autonomie, si elle tient deux jour, ça me va très bien, vu le temps de recharge des montres maintenant. On peut très bien la recharger quant on se lave ou le soir.
@gugus: Ce scénario, jolie montre + Snapdragon + Wear OS pose juste un petit soucis : le prix de la montre sera alors équivalent à celui des concurrents comme Samsung par exemple.
J’aime bien le fait qu’il y ait un challenger abordable avec une autre voie que celle tracée par Google. Surtout pour au final n’avoir que peu d’avantages techniques en employant Wear OS. Avantages qui se font rattraper de mises à jour en mises à jour par les solutions RISC-V et le système embarqué.
Je pense que c’est un joli coup que Xiaomi essaie de faire.
Lors de ce dernier CES toutes les montres annoncées sous WearOs utilisent le « vieux » W4100 alors que l’annonce du W5 date de juillet 2022.
A l’heure actuelle il n’y a que Oppo qui a sorti une montre utilisant le dernier processeur SnapDragon, et depuis quelques semaines on a des leak de la prochaine Ticwatch de Mobvoi.
Que ce soit Mobvoi ou Xiaomi, sortir une montre Wear OS sous W5 avant cet été et donc avant la prochaine Galaxy watch 6 est plutot une bonne strategie. (si et seulement si Xiaomi passe au W5)
Pour la premiere fois Samsung avec sa watch 5 et Google avec sa Pixel ne seront plus en avance technologiquement.
Apres je reve peut-etre… mais avoir wearOS dans un boitier de Xiaomi watch S1 pro… ce serait mon combo parfait.
Disons qu’il y a vraiment 2 types d’utilisateurs principaux, le « hyper connecté » qui va sans doute préférer wear os pour pouvoir envoyer des messages directement depuis sa montre et ce genre de trucs, et le sportif qui préférera toujours une autonomie solide. 6h d’autonomie en gps sur une rando de 3 jours bin…
Intéressant comme news
Je suis entré dans l’univers des montres connectées par Xiaomi. Sur le papier, la smartwatch cochait toutes les cases : design rond et pas désagréable, autonomie de plus ed 20j, et un tarif à 100€
Après quelques années, je suis passé à l’Apple Watch pour une raison : la possibilité d’accéder depuis ma montre aux caméras de surveillance de ma maison (HomeKit)
Le truc, c’est qu’en passant à l’Apple Watch je me suis pris un tsunami dans la figure. Certes l’autonomie passe de 21j à 1j, mais d’un point de vue matériel et usages, c’est un peu comme passer du téléphone fixe filaire, avec le boitier rond pour composer des numéros… à l’iPhone 14 Pro
Et en plus je n’ai pas eu à payer 600 ou 800€ comme je m’imaginais que ça coutait … non, j’ai pris la SE et elle était dans les 300€, avec la fonction eSIM.
Pas un surcout de folie par rapport à une Xiaomi neuve, mais d’un point de vue possibilités c’est le jour et la nuit
Rien que le fait de recevoir des coups de fil sur sa montre, sans smartphone à coté (donc vraiment autonome sur cette fonctionnalité) et de pouvoir décrocher et faire une conversation, c’est un game changer.
Ensuite, il y a l’écosystème Apple qui est juste redoutable
Enfin, il y a les apps.
Et les apps, ça change tout. Un peu comme si on comparait un ordinateur avec quelques apps installées et l’interdiction d’en ajouter, avec un ordinateur qui peut tout faire pour peu que l’on installe la bonne app : c’est un monde de possibilités immense qui d’un coup s’ouvre à vous, ça n’a RIEN à voir
Alors reste le souci de l’autonomie, mais avec un petit support en silicon payé 8€ sur lequel j’emboite le chargeur induction de l’Apple Watch, l’affaire est très simple : je pose dessus ma montre au moment de me coucher, et je la reprends le matin chargée à bloc
Jusqu’ici, ce que je pensais rédhibitoire, c’est à dire une autonomie d’une journée (2j en vrai), est devenu en fait un non-problème
C’est surtout une caractéristique que l’on met en avant des les discussions comme arbre pour cacher la foret. Oui, ma Xiaomi tient 21j et mon Apple Watch 2j, oui, mais c’est vraiment comme comparer un réveil matin avec un iPhone, et d’expliquer qu’avec une pile le réveil matin tient 6 mois. C’est vrai, mais c’est oublier que le réveil matin est incapable de passer des coups de fil, de lancer des jeux, de payer son jambon sur le marché, de checker ses mail et de répondre à une conversation Whatsapp…
@citral : +1. Oublier les besoins de certains utilisateurs mène à en perdre une partie. Le jour où je ne trouverai plus de montre connectée avec mes besoins, j’en aurai une « normale » et quelques appareils qui feront le taf dont j’ai besoin.
Ne trouvant pas de smartphone correspondant à mes besoins, je n’ai plus de smartphone. Ce sera pareil pour la montre connectée le jour où la mienne rendra l’âme.