Qualcomm Snapdragon X Elite : Plein gaz sur l’Intelligence Artificielle

Avec le nouveau SoC Snapdragon X Elite, Qualcomm mise à 100% sur l’Intelligence Artificielle pour séduire les utilisateurs de PC.

Après la couverture médiatique folle dont a bénéficié une Intelligence Artificielle aux usages pas toujours très clairs, après Intel avec Meteor Lake et AMD avec Hawk Point qui ont annoncé l’intégration de NPU dédiés aux calculs d’IA dans leurs processeurs, voici la réponse de Qualcomm, le Snapdragon X Elite.

Ce nouveau SoC fait comme tous les autres SoC, il accumule des compétences très spécialisées pour faire mieux que ce que font ses camarades de jeu concurrents sur des postes précis. Quand AMD et Intel promettent respectivement 39 et 34 TOPS de puissance de calcul pour l’IA sur leurs puces haut de gamme, le Snapdragon X Elite annonce fièrement développer 45 TOPS à lui tout seul. L’idée étant d’amener des applications à ne plus dépendre de la puissance de traitement de serveurs dans les nuages pour effectuer certaines tâches mais de pouvoir compter sur une machine totalement autonome.

Alors Qualcomm a fait comme d’habitude, sa puce est l’accumulation de compétences spécifiques et le constructeur a ajouté un gros NPU Hegagon à son offre pour se démarquer. On se souvient de la claque donnée par les puces ARM en matière de lecture vidéo avec des SoC capables de prendre en charge des formats impossibles à atteindre même pour le haut de gamme Intel et AMD il y a quelques années. Et cela sans dépenser trop d’énergie. C’était simplement du fait que les éléments prenant en charge cette lecture vidéo étaient optimisés au mieux pour ces tâches. Des bouts de silicium pouvant gérer le décodage de tel ou tel format sans aucun problème mais absolument incapables de faire quoi que ce soit d’autre.

Cette logique a été reprise en partie par AMD et Intel qui on ajouté des NPU à leurs processeurs mais qui annoncent des chiffres tirant partie de l’ensemble de leurs ressources. Pour arriver aux scores promis en calculs dédiés à l’IA tout entre en jeu : la partie processeur classique, la partie graphique et le NPU. Ce ne sera pas le cas chez Qualcomm, son NPU travaillera seul pour délivrer des compétences supérieures. Ce qui implique un meilleur rendement en terme de puissance de calcul en terme d’énergie mais également un impact sur la taille de la puce avec un élément performant mais qui ne saura pas faire autre chose.

En clair, un PC sous Snapdragon X Elite pourra prendre en charge des tâches liées à l’IA de manière plus rapide que les machines  sous Intel ou AMD sans avoir besoin en plus de mettre à genoux l’ensemble des autres usages. La partie calcul classique pourra continuer à tourner et à proposer une interaction fluide quand l’impact des calculs d’IA sur les processeurs traditionnels du monde PC pourrait ralentir fortement leurs usages. Qualcomm donne un exemple. Le logiciel GIMP dédié à la création et la retouche d’images peut accueillir une extension Stable Diffusion qui permet de générer des images à partir d’une phrase descriptive. Sur cette tâche le SoC ARM parvient à générer une image en 7.25 secondes quand la même tâche est effectuée en 22.26 secondes par un Intel Core Ultra 7 155H.

L’intérêt de l’offre de Qualcomm viendrait également du fait que pendant cette génération d’image, il serait donc possible de continuer à travailler avec le logiciel pendant que la machine Intel serait totalement consacrée à la génération de cette image. L’autre point viendrait de la consommation du SoC dédié qui serait moins lourde que la mise en marche des puces classiques. Ce qui pourrait rendre l’autonomie des solutions Qualcomm supérieure. 

  Snapdragon X Elite
Gravure TSMC 4nm
CPU Qualcomm Oryon, 12-coeurs –  3.8 à 4.3 GHz
GPU  Qualcomm Adreno – 4.6 TFLOPs
NPU Qualcomm Hexagon – 45 TOPs
Mémoire Jusqu’à 64 Go LPDDR5x-8533
Stockage SSD NVMe PCIe Gen 4 – UFS 4.0 – Lecteur SDXC V3.0
Photo Qualcomm Spectra ISP – 64 MP max, Double cpateur 2 x 36 MP – Fonction vidéo 4K HDR
Modem Snapdragon X65 5G
Connectivité Qualcomm FastConnect 7800 – Wi-Fi 7 – Wi-fi 6E – Wi-FI 6 – Bluetooth 5.4

Pour Qualcomm c’est un enjeu important, les précédentes générations de puces ne parvenaient pas à séduire le public avec des niveaux de performances trop en dessous des propositions d’AMD et Intel. L’arrivée d’un NPU solide pourrait être une solution qui les différencierait suffisamment. Pourraient car je ne suis pas sûr que le grand public soit aussi enchanté de l’arrivée de l’IA que la presse et les constructeurs. Si pour ces derniers l’Intelligence Artificielle est avant tout une belle histoire à raconter mais qui manque encore un peu d’épaisseur dans les usages quotidiens, je ne suis pas sur que le grand public la voie autrement que comme un gadget. L’émergence des IA n’aura lieu qu’avec une apparition consistante dans les usages les plus classiques. Traitement de texte, tableur, retouche d’image ou jeux. En attendant l’arrivée de cette génération de produits logiciels, cette « mode » est regardée avec prudence par les acheteurs.

Tout l’enjeu pour Qualcomm est d’arriver à convaincre des éditeurs car pour le moment les mastodontes du secteur sont trop contents d’avoir l’IA comme argument supplémentaire pour leurs offres sur abonnement. Que ce soit Adobe ou Microsoft, l’IA est un bon moyen de faire passer la pilule d’une offre en ligne en ajoutant un service que le PC de monsieur et madame tout le monde ne sait pas gérer. Pas sur que ce soit si rapide de voir apparaitre la gestion locale d’un NPU sous Photoshop ou Word sir l’IA est un argument en faveur des abonnements chez Adobe et Microsoft. Si Qualcomm met en avant la simplicité et la confidentialité de son offre avec des documents qui restent en local, il va lui falloir développer des partenariats avec des éditeurs spécifiques. Le recours à GIMP, logiciel libre, pour mettre en valeur les capacités de sa puce est un bon exemple de cette problématique.

Pour favoriser cette émergence de nouveaux produits logiciels tirant parti localement de son NPU, la marque lance le Qualcomm AI Hub. Un centre de ressources pour développer des produits exploitant les solutions Snapdragon. Pas moins de 75 Intelligences Artificielles optimisées y sont disponibles. De quoi déployer de nombreux types de services au cœur de ses programmes avec des vitesses de traitement élevées. Une IA optimisée étant quatre fois plus rapide qu’un modèle classique selon le constructeur.

Est-ce que l’IA fera enfin naitre un intérêt pour ces solutions ? Peut être. Si le Snapdragon X Elite est suffisamment puissant dans les autres tâches et si son tarif n’est pas si éloigné de la concurrence à performance égale, pourquoi pas. En 2024/2025 je ne vois pas pour le moment qui troquerait de la performance globale au profit d’un service d’IA. L’offre n’est pas encore entrée suffisamment dans les mœurs pour être un atout indispensable aux utilisateurs. Surtout en mobilité. Cela changera peut être à l’avenir avec des programmes de plus en plus assistés par des IA. Mais cela veut dire que AMD et Intel, ainsi que d’autres concepteurs de solutions ARM comme… Apple, auront plus de temps pour proposer des puces plus matures sur ces segments.


Soutenez Minimachines avec un don mensuel : C'est la solution la plus souple et la plus intéressante pour moi. Vous pouvez participer via un abonnement mensuel en cliquant sur un lien ci dessous.
2,5€ par mois 5€ par mois 10€ par mois Le montant de votre choix

Gérez votre abonnement

6 commentaires sur ce sujet.
  • Dom
    26 février 2024 - 14 h 45 min

    Ca fait combien de fois que Qualcomm annonce faire « mieux que la concurrence x86 » pour qu’au final ça se révèle décevant ? Mais le problème vient-il vraiment de la puissance de leurs puces ou plutôt du mauvais travail de Microsoft ? Il devrait peut-être embaucher le gars qui a créé tout seul gratuitement box64 et box86 pour Linux…

    Répondre
  • 26 février 2024 - 14 h 58 min

    Qualcomm reparle du snapdragon x elite annoncé en octobre il me semble. Cette fois c’est pour parler d’IA mais toujours aucune machine sur le marché. Aucun test sur une machine constructeur. Ça commence a faire long je trouve, ou c’est juste moi qui suis impatient…

    Répondre
  • 26 février 2024 - 15 h 58 min

    Avant de parler NPU, on attend déjà de voir les coeurs CPU Nuvia à l’oeuvre sur du Win 11 Arm natif avec des applications comilés adhoc
    Et quid de d’une émulation X64/x86 performante à la hauteur de Rosetta2 sur Apple Mxx ?

    Ca c’est dans les mains de MS …

    Répondre
  • 26 février 2024 - 18 h 08 min

    *un PC sous Snapdragon X Elite pourra prendre en charge des tâches liées à l’IA de manière plus rapide que les machines sous Intel ou AMD*

    et ces PCs, sont-ils avec nous dans la pièce en ce moment ?

    Répondre
  • Tof
    26 février 2024 - 20 h 10 min

    J’y vois un progrès: Qualcomm vient peut⁻être de comprendre que pour trouver un vrai usage à son offre hardware ARM, il faudrait s’intéresser aux logiciels libres…
    Sur Linux tout est prêt pour accueillir ARM, les librairies, noyau, etc.. tout est compilable pour architecture arm64, alors que Qualcomm ferme ses SoC.

    Ses échecs répétés avec Windows devrait lui apprendre que le mastodonte Microsoft n’arrivera pas à se bouger efficacement sur ARM avec son poids, son historique et ses dépendances de code X86 qui datent des années 1990’s.

    Que Qualcomm lance ses nouvelles puces avec support total au noyau linux mainline, sans blob ni trucs fermés, ni specs non-divulgées qui nécessitent des mois/années de reverse-engineering de la part des devs linux. Alors il y aura vraiment des machines sous puces ARM Qualcomm qui reflètent et exploitent réellement les perfs et le potentiel raconté par leur discours commercial. Et par effet de bord peut-être que des gens chez MS se bougeront un peu sur ce domaine.

    Répondre
  • 27 février 2024 - 11 h 21 min

    En regardant ollama, moteur Open Source pour faire tourner localement de l’IA, j’étais frappé par la différence de vitesse entre un Intel I5 10th et un Mac Air M2. Pour le premier, pas utilisable et pour le second, tout à fait correct avec un écart de vitesse au moins de 20.
    En regardant ollama sur github, quelqu’un avait posé la question et la réponse était que la performance se nichait sur les débits mémoire et la puce M2 avec sa mémoire intégrée avait un débit particulièrement optimisé. Est-ce que ces histoires de puces dédiées ne sont pas bridées par la vitesse à laquelle on les alimente par de la mémoire ?

    Répondre
  • LAISSER UN COMMENTAIRE

    *

    *


    TopAchat Sponsor Officiel de Minimachines Geekom Sponsor Officiel de Minimachines GeekBuying Sponsor Officiel de Minimachines Banggood Sponsor Officiel de Minimachines