Muse Group rachète le logiciel Audacity

Audacity 3.0 vient de sortir et, dans la foulée, Muse Group annonce le rachat du logiciel. Comment une application libre peut être rachetée ? Quel est l’avenir du logiciel ? Plein de questions se posent autour de cet ancêtre du monde informatique.

Audacity 3.0, je vous en parlais il y a peu, le logiciel vient de fêter ses 21 ans de développement en Mars dernier. Disponible sur toutes les systèmes PC, la solution est pilotée par des développeurs indépendants qui mettent bénévolement la main à la pâte pour le faire évoluer. Voilà pourquoi la solution n’a pas un développement très rapide ni, peut être, une interface, des plus modernes.

Audacity 3.0

Aujourd’hui, on apprend que Muse Group vient d’acquérir Audacity. Première question, comment est-ce possible d’acheter les droits d’un logiciel libre piloté par des bénévoles ? La réponse est à la fois simple et complexe. Simplement parce que le créateur d’Audacity, Dominic Mazzoni, a déposé au début des années 2000, la marque Audacity afin de la protéger. Ainsi Muse Group devient légitimement le propriétaire de cette marque sans que l’on sache pour le moment si il y a eu un échange financier. Je suppose que la question s’éclaire de façon plus évidente avec la suite des explications.

Audacity est un vieux logiciel à la réputation assez particulière. Si personne ne remet en question ses capacités de traitement sonore, ses effets intégrés et l’immense panel de possibilités offertes gratuitement par ce logiciel libre… rares sont les personnes n’étant pas quelque peu critiques vis à vis de la qualité de l’ergonomie et de l’interface du logiciel. Cela n’a pas découragé des millions et des millions d’utilisateurs de télécharger Audacity mais cela a sans doute empêché une bonne partie d’entre eux de pousser plus loin l’usage du logiciel. Nombreuses sont les personnes qui, après avoir suivi à la lettre un bête tutoriel pour résoudre un problème précis, ne poussent pas plus loin leur expérience. Une interface agréable pousse à l’exploration, aux tâtonnements et à la recherche de solutions par soi même. Celle d’Audacity a surtout tendance à punir le néophyte.

Le Youtubeur Tantacrul, aka Martin Keary, est en charge de l’interface de Muse Score et va s’atteler au dépoussiérage d’Audacity.

Le rachat par Muse Group pourrait donc changer la forme de l’application, sans en changer le fond. La marque Muse Group qui développe le logiciel audio MuseScore annonce ne pas vouloir changer la gratuité du logiciel. Sans limitations payantes assure t-elle. Muse Group annonce juste proposer des fonctionnalités supplémentaires comme du stockage dans les nuages de manière payante mais totalement optionnelle. Sans obligation ni limitation pour la sauvegarde classique des créations sonores.

Muse Score

L’idée de Muse Group étant d’acquérir des logiciels pour les faire cohabiter dans un écosystème. Certains logiciels pouvant s’appuyer sur des fonctions payantes notamment via des sites web proposant des fonctions communautaires ou payantes comme c’est le cas de Muse Score qui propose des partitions de musique non libres de droits. Attirer des utilisateurs vers des abonnements payants par l’intermédiaire de logiciels gratuits peut être rentable. Le nombre d’utilisateurs d’Audacity étant, en soi, une bonne publicité si on apporte des outils supplémentaires transversaux avec les fonctions de partition. La création et la retouche de partitions étant un élément qui ne fait pas partie des composants d’Audacity. Comme le travail du son en lui même n’est pas dans les attributions de MuseScore. Vous voyez où je veux en venir, loin de se concurrencer, les produits sont complémentaires.

Et le parallèle est intéressant car le rachat de MuseScore n’a pas eu d’effets indésirables sur le développement du logiciel. Pour bien comprendre comment tout cela s’est passé, il faut revenir un peu en arrière. Le site web Ultimate Guitar qui propose les tablatures de guitare de millions de chansons et fait vivre une communauté entière de guitaristes, a racheté en 2017 le logiciel libre et gratuit MuseScore qui permet de créer ses partitions. Les développeurs du logiciel ont été engagés en tant que consultants pendant un an avant que l’entreprise ne se développe en embauchant de nouveaux talents. MuseScore a donc pu évoluer, mettant à jour son logiciel, son application mobile et ses services en ligne. Aujourd’hui MuseScore 3.0 est toujours libre et gratuit. Le site web propose des services professionnels qui sont accessoires et payants. MuseScore a été séparé de Ultimate Guitar au sein d’une entité baptisée Muse Group. entité qui vient donc de s’offrir Audacity.

Ultimate Guitar

Audacity pourrait donc suivre la même voie. Proposer un logiciel libre et gratuit, proposer un site web communautaire de ressources accessible de manière totalement optionnelle et libre et proposer enfin un abonnement pro, payant, avec des fonctions annexes supplémentaires. La recette a particulièrement bien marché pour Ultimate Guitar et MuseScore. Elle pourrait fonctionner tout aussi bien pour le nouveau venu qu’est Audacity.

On peut donc s’attendre à certains changements dans l’interface du logiciel. Et en particulier un gros travail sur son ergonomie. De quoi dépoussiérer un peu les menus et les options pour coller un peu plus aux attentes actuelles.  On peut également compter sur l’apparition de nouveaux outils, sur l’amélioration des anciens et sur de nouvelles possibilités. Il est également possible qu’Audacity serve de porte ouverte vers MuseScore pour une gestion complète du MIDI. Il est enfin probable que le logiciel change de plate forme GPL comme l’a fait MuseScore il y a peu en expliquant pourquoi. Si Muse Group se base sur son expérience avec MuseScore pour la calquer sur Audacity, les nouvelles sont plutôt bonnes. La société pourrait prendre en charge des licences plus vastes de codecs, engager une équipe plus importante, ce qui assurerait des mises à jour plus fréquentes et proposer des fonctionnalités plus complètes.

Une autre approche du rachat d’applications

Muse Group a pris de la hauteur en tant qu’entreprise par rapport à MuseScore dans cette optique. Afin d’acquérir et de faire évoluer des logiciels de cette manière. C’est une philosophie quelque peu différente de ce que l’on voit d’habitude. On est plus habitué à un système de prédation et de territoires : lorsque de grosses compagnies rachètent des logiciels, on constate généralement deux scénarios. Soit les logiciels sont absorbés au sein de la solution développée en interne, pour y être développés ou pour y mourir dans une idée de non concurrence. Soit elle devient une solution indépendante, intimement liée aux logiciels de la maison mère. Dans la plupart des cas, les logiciels deviennent payants ou demandent un accès à vos données afin de vous pourrir de publicité en échange d’un service.

Muse Group semble vouloir fonctionner à une plus petite échelle et avec un autre objectif. Moins comme un prédateur mais plus comme un essaim d’abeilles. L’idée n’est pas de devenir le nouveau réseau social à la mode ou de bruler un maximum de cash pour se faire racheter par un plus gros poisson. L’objectif est plutôt d’être rentable sans pourtant offrir à ses fondateurs la possibilité de devenir millionnaires. Plutôt de continuer à faire tourner une équipe de gens motivés et passionnés… autant par l’évolution du produit que par un élément commun aux trois entités dont je vous parle ici : la musique. 

Si Audacity, en tant que logiciel libre et gratuit, peut dégager des revenus suffisants avec des options professionnelles intéressantes, pour payer des développeurs tout en attirant des utilisateurs pour l’autre logiciel libre et gratuit de Muse Group qui est MuseScore, c’est parfait. Si cela se combine ensuite avec de nouveaux outils et services venant du même monde, cela ne fera que pérenniser l’ensemble. Chaque essaim d’abeille vivant de manière autonome et pouvant, au fur mesure qu’il croit, aller essaimer ailleurs.

Reste à savoir si, dans l’avenir, Muse Group n’arrivera pas à une masse critique qui attirera d’autres appétits que celui des musiciens et amateurs de musique. Des gens plus intéressés par les revenus que le groupe pourrait dégager que par le développement des logiciels et des communautés respectives autour de ceux-ci. Des prédateurs plus que des polinisateurs. 

A suivre.

Source : LibreArts et merci à Madwill pour l’info


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24 commentaires sur ce sujet.
  • 3 mai 2021 - 14 h 15 min

    Merci pour cette news Pierre. Je ne pensais pas qu’on pouvait acheter un soft libre.
    Audacity, c’est un peu le VLC du logiciel audio. Le code étant libre, la communauté peut tjs en faire un fork sous un autre nom…
    Mais si MuseGroup se comporte en « pollinisateurs » c’est une bonne chose pour la suite.

    Répondre
  • 3 mai 2021 - 14 h 41 min

    Euh? Je suis un peu perplexe, pourquoi des fonctions midi? Convergence audacity LMMS en vue?

    Répondre
  • 3 mai 2021 - 14 h 43 min

    @Bastien B.: LMMS serait (conditionnel appuyé) une des future ruche de Muse Group oui.

    Répondre
  • 3 mai 2021 - 15 h 05 min

    Mouais.
    A voir.
    J’espère juste qu’on n’aura pas des popups à la c*n au chargement de l’application pour nous inciter à migrer sur la version premium.
    Bon et puis, Audacity étant sur GitHub, à la manière d’OpenOffice, un fork, c’est vite fait si jamais ça sent pas trop bon dans le coin…

    Mais bon, que sera … sera !

    @Pierre et Madwill > merci de la news ! :-)

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  • 3 mai 2021 - 15 h 12 min

    Je dois pas être câblé comme tout le monde, ou bien mes besoins étaient trop modestes, mais j’ai toujours trouvé l’interface d’Audacity simple d’utilisation. Peut être pas jolie, mais efficace. J’ai navigué dans celle-ci pour répondre à mes besoins (transcodage, montages simples, filtres et effets) et je n’ai jamais été perdu ou frustré au point de chercher un tuto sur internet.
    Restons positifs, comme Pierre, en espérant que cette acquisition ne nous privera pas d’un outils fabuleux dans l’avenir.
    Un grand merci à ceux qui ont développé et maintenu cet outils indispensable.

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  • 3 mai 2021 - 15 h 41 min

    @Pierre Lecourt: Ah….A leur place j’aurais fait le truc à l’envers: intégration de fonction piste audio, filtre beat detection, aide au calage & co, dans LMMS. l’interface d’audacity est chargée & très orientée « édition audio », j’ai peur que ça pique les yeux avec du midi en plus

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  • 3 mai 2021 - 15 h 55 min

    Bonjour Pierre,

    Je suis malheuresement loin d’être aussi optimise que toi.

    Je suis utilisateur de MuseScore depuis de nombreuses années et j’ai passé des centaines d’heures, si ce n’est de milliers, sur ce soft que j’adore. Comme pour ton génialissime blog, j’ai fait des dons pour que ce logiciel libre puisse continuer à se développer. Dans le même esprit j’ai acheté les applications mobiles alors qu’elles ne me sont guères utiles.
    La V2 de MuseScore a été vraiment un grand pas en avant dans l’utilisabilité du logiciel et l’adjonction du réseau « social » de dépôt de partition lui a permis d’attirer un nombre impressionant de nouveaux utilisateurs et de créateurs, dont certains extrêmement talentueux.

    A ma connaissance la société ayant racheté MuseScore n’est pour rien dans ces deux faits (corrigez moi si je me trompe). Au contraire, c’est avec la montée en puissance de MuseScore qu’elle a flairé le bon coup. Alors c’est sûrement très bien pour les développeurs (c’est mon métier) qui ont maintenant une source de revenus fixes, soit.
    Par contre qui est totalement indamissible, c’est que le colossal travail musical qui a été mis à disposition librement par les utilisateurs de la plateforme en ligne est devenu payant ! Ou commun privatiser un bien commun. C’est malheureusement dans l’air du temps.

    Alors bien sûr il y avait des problèmes de droits d’auteur, car de nombreux arrangements concernent de la musique actuelle et donc sous copyright. Mais il y a aussi beaucoup de créations que les compositeurs ont déposées en libre accès et qui se retrouve de facto accessibles au téléchargement uniquement après avoir payé la dîme. La solution est de mettre sa partition en domaine public, mais on parle de centaine de millier de partitions pour qui cela n’arrivera jamais car leurs auteurs sont passés à autre chose ou ne se reconnecteront jamais pour faire la démarche.
    Ah, et depuis le rachat une v3 est sortie, je n’ai guère vue d’évolution dans l’interface de MuseScore qui est pourtant pas mal critiquée elle aussi. Tout ce que j’ai remarqué c’est le changement des fonts par défaut, et à priori il y a eu quelque chose sur le positionnement rythmique mais moi je ne vois guère de différence au quotidien.

    J’espère sincèrement que tu as raison. Si l’on pouvait par exemple coupler Audacity pour pouvoir jouer des Waw/Flac ou autre de manière synchronisée dans Musescore, je serai bien content (je sais, avec jack c’est possible sour Linux, mais pas vraiment plug&play).
    Wait & See…

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  • 3 mai 2021 - 16 h 09 min

    @GorBy69: Je suis assez d’accord avec toi mais malheureusement les problèmes légaux sont les plus difficiles a résoudre de manière douce (surtout les soucis de copyrights).

    Pour le reste je préfère rester positif, on a assez de pessimisme ambiant pour rester sur une note positive aujourd’hui. Quitte à, comme dit @rapht, se pencher sur un éventuel Fork dans le dutur.

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  • 3 mai 2021 - 17 h 53 min

    @Pierre Lecourt: Merci pour ton analyse.

    Je pense que cela va aussi permettre de répondre a une forte demande, a savoir, Audacity sur Android (et IOS?), ce qui pourrait d’ailleurs être la principale source de revenue du soft.
    Voir ce qui l’en est du coté MuseScore, si l’appli sous linux (ou Win?), que j’utilise régulièrement, est toujours complètement libre et open source, ce n’est pas le cas sous Android, le code est complètement fermé avec une appli pétée de traqueurs, d’autorisations aberrantes et d’achats intégrés qui vont de 1 a 50€, je ne doute pas que c’est ce qui attend Audacity et ça risque de causer quelques déceptions.
    Maintenant, il va y avoir des salaires verser et pour ça, il faut bien une rentrée d’argent et impossible de faire payer les utilisateurs sur PC (qui profiteront quand même d’une monté en gamme du soft) au risque de voir un fork surgir, donc, merci Android et son « Linux » fermé.

    Pas mal d’applis Linux sont portées sur Android par des développeurs indépendants ou des sociétés mais elles n’ont plus rien de « libre et open source », au mieux, l’on doit payer une petite dote pour une app qui fait bien le job (après tout, tout travail mérite salaire), au pire, elles sont chères, vérolées et complètements a coté de la plaque.

    @GorBy69: C’est sur que cela a été la douche froide quand j’ai voulu chopper une vielle TAB type GP (ça faisait longtemps lol), que des sites payants, en plus, sur du taf fait bénévolement!! Bon, après quelques recherches, on trouve des sites ou c’est gratuit, mais comme tu dis: »Ou comment privatiser un bien commun. C’est malheureusement dans l’air du temps. »
    A ce propos, un petit exemple assez frais: https://non.tuxfamily.org/wiki/News ou comment se faire voler tout son taf.

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  • 3 mai 2021 - 18 h 36 min

    @Madwill: Et tout l’intérêt de déposer le nom de son aussi libre qu’il soit.

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  • luc
    3 mai 2021 - 19 h 14 min

    HS: King Kong, quel morceau d’anthologie, un de mes favori du grand FZ.

    Quant au sujet de l’article, j’ai plutôt du mal à être résolument optimiste au regard de ce qui s’est passé avec MuseScore comme évoqué plus haut.

    A voir …

    Répondre
  • 3 mai 2021 - 19 h 42 min

    Est ce que la licence actuelle d’audacity est préservée?
    Un bon aperçu sera si la GPL disparait pour une licence open source maison un peu à la Oracle…

    Répondre
  • 3 mai 2021 - 20 h 14 min

    Encore un truc qui fout le camp. Moi je ne me fais pas d’illusions, ça finira par être payant. Mais il va falloir enrichir des fonctions qui sont toujours restées assez basiques, mais pour un soft gratuit on pouvait faire preuve d’indulgence.

    Répondre
  • 3 mai 2021 - 20 h 31 min

    Je bosse pour un (petit) éditeur open source.
    L’ensemble de notre soft (et 90% de ses extensions) est distribué sous licence agpl.
    La boîte est bienveillante, aide la communauté open source, et se rémunère en fournissant du support aux entreprises pour qui le soft est devenu crucial et qui sont prêt à payer de leur plein gré.

    Tout ça pour dire que ce n’est pas parce qu’un projet est backé par une entreprise a but lucratif que ca doit forcément partir en vrille…

    Bon en vrai Y’a peut être plus d’exemples de cas où ça part en vrille, mais en tout cas, c’est pas une fatalité :)

    Répondre
  • 3 mai 2021 - 22 h 07 min

    « Une interface agréable pousse à l’exploration, aux tâtonnements et à la recherche de solutions par soi même. Celle d’Audacity a surtout tendance à punir le néophyte. »

    Pour l’interface agréable justement, je préfère Ocenaudio, gratuit également, et d’ailleurs compatible plugins VST.

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  • 3 mai 2021 - 23 h 23 min

    Ca me rappelle le dictionnaire multilingue Babel… Ils demandaient aux utilisateurs d’enrichir les dictionnaires en rajoutant des traductions de mots… Babel resterait toujours gratuit ! Résultat : un beau jour, le dictionnaire est devenu payant. Les utilisateurs ont été trahis. Et je ne sais pas ce qu’est devenu Babel. A court terme, certains ont dû gagner de l’argent avec cette affaire. A long terme, je ne sais même pas si ce logiciel existe toujours…

    Répondre
  • 4 mai 2021 - 0 h 40 min
  • 4 mai 2021 - 9 h 48 min

    @Pierre Lecourt: Tout a fait, open source ne veut pas dire Bisounours… Si on l’on considère que l’image compte plus que le concept, le nom, la marque ou le logo, doit être protégé en priorité. D’ailleurs, c’est ce qu’a fait Muse Group.

    Répondre
  • 4 mai 2021 - 14 h 33 min
  • bob
    5 mai 2021 - 17 h 35 min

    Pppp…

    Ben un Fork, ça devient FuckACity et puis voilà.

    Répondre
  • 10 mai 2021 - 16 h 56 min

    @Madwill et @GorBy69
    pour ce qui du dépôt de partition, la question qui se pose est celle la licence qui s’applique aux créations mises sur le dépôt. Je ne sais pas si il y a des spécificités du droit concernant les partitions, mais si rien n’est précisé par le dépôt, c’est le droit d’auteur classique qui s’applique, sauf si l’auteur lui même le signale. Si le dépôt demande l’acceptation d’un accord de licence, c’est celle ci qui s’appliquera. Dans bien des cas, un tel dépôt n’aura rien d’un bien commun, plutôt un système informel de partage d’oeuvres qui peut s’arrêter à tout moment.
    Les droits n’ont de valeur qu’a partir du moment où ils sont défendus. Donc si les dépositaires des créations n’en font rien, la situation restera tel quel.
    Mais je rejoins n0n0n4t0r, ce n’est pas parce qu’un projet est backé par une entreprise a but lucratif que ca va forcément partir en vrille…

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  • No
    13 mai 2021 - 9 h 50 min

    Bonjour,

    Toujours et encore le terme « Open Source » pour occulter et travestir le « logiciel libre », et semer la confusion. « Ces deux termes disent des choses profondément différentes sur les logiciels, car ils se basent sur des valeurs différentes » dixit : https://www.gnu.org/philosophy/open-source-misses-the-point.html que je vous invite à lire, à partager et repartager :)

    Et pour ceux qui n’en auraient pas le temps, un petit extrait : « Les deux expressions représentent des points de vue basés sur des valeurs fondamentalement différentes. L’open source est une méthodologie de développement ; le logiciel libre est un mouvement de société.

    Pour le mouvement du logiciel libre, ce dernier représente un impératif éthique, l’indispensable respect de la liberté de l’utilisateur. »

    Et, quant bien même Muse Group déclare vouloir garder Audacity sous licence GPL (et la passer en V3), faîtes bien le distinguo, et allez soyons optimistes, cessez d’employer « Open Source » pour des logiciels GNU/GPL (oui je sais je rêve, mais comme le dit si bien Pierre Rabhi « C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain »).
    Enfin pour en revenir à Audacity, je pense que Muse Group devrait d’abord s’atteler à corriger certains bugs et améliorer le logiciel (reconnaissance auto du bitrate de l’audio importé, et des cartes sons interne par exemple) avant de s’occuper du look, mais c’est un avis perso.

    Sur ce bon son à tous !

    Répondre
  • 5 juillet 2021 - 12 h 28 min

    […] Muse Group assurait en mai dernier vouloir tout faire pour améliorer Audacity, son interface, ses performances et ses possibilités. Le logiciel resterait à la fois Open Source, sous licence GPL et totalement gratuit. L’idée étant pour Muse Group de rentabiliser son achat avec son écosystème musical composé de différents logiciels et sites web. […]

  • 6 juillet 2021 - 11 h 26 min
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