Lunar Lake c’est un nouvel accomplissement pour Intel, une architecture qui met en avant de nombreuses nouveautés pour le géant des processeurs bien forcé de se réinventer ces dernières années face à une concurrence de plus en plus rude. La marque s’est retroussée les manches et propose du neuf, des processeurs plus efficaces pour contrer Qualcomm sur le terrain de l’autonomie. Plus puissants en capacités graphiques pour se positionner face à AMD.
Avec Lunar Lake, c’est également une nouvelle approche du processeur mobile qui est proposée. Une approche qui rappelle Apple et ses puces embarquant de la mémoire vive sur le même support. Une gamme complète de Core Ultra 200V, très finement étagée, est donc proposée pour devenir le cervrau d’une gamme complète de machines portables aussi autonomes que puissantes si l’on s’en tient aux annonces du fondeur.
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Des Core Ultra 200V pour tous les goûts
La gamme Lunar Lake est très complète avec de subtiles différences techniques entre les différents modèles. Toute cette première série est basée sur une même recette. Une composition de 8 cœurs déployés en quatre cœurs d’architecture « Lion Cove » développant les plus grandes capacités de calcul et quatre cœurs « Skymont » moins rapides mais également moins gourmands. L’idée de ce dispositif est toujours la même, faire correspondre du mieux possible les demandes de calcul du système en activant le nombre de cœurs correspondant en temps réel.
Ainsi entre la puce la plus haut de gamme Core Ultra 9 288V et l’entrée de gamme actuel Core Ultra 5 226V, c’est exactement le même dispositif de cœurs. D’autres détails changent, évidemment mais il faut aller les chercher ailleurs avec parfois beaucoup de nuances.
On note par exemple deux étages de mémoire cache puisque les puces sont distribuées en 8 et 12 Mo. Et évidemment un jeu de progression sur la fréquence minimale et maximale des cœurs. Ainsi, deux gammes se dessinent avec les modèles « 8 Mo » de cache qui démarrent à 3.5 GHz et vont de 4.5 à 4.7 GHz en fréquence. Et les modèles « 12 Mo » qui débutent à 3.7 GHz pour atteindre un joli 5.1 GHz.
D’autres postes techniques suivent avec deux gammes de processeurs graphique Intel Arc. Le 130V basé sur 7 cœurs Xe2 tournant à 1.85 GHz. Et le 140V pour la gamme la plus évoluée avec 8 cœurs Xe2 oscillant de 1.95 GHz à 2.05 GHz pour le plus rapide. Derniers éléments, un NPU d’un côté évoluant de 40 à 48 TOPS et une déclinaison de la mémoire vive embarquée.
Lunar Lake fait disparaitre la RAM de la carte mère
C’était attendu mais la mémoire vive ne sera plus intégrée sur les cartes mères des machines portables équipées de ces puces. On retrouve ici assez peu de différence puisqu’il s’agit de LPDDR5x, c’est à dire des modules pensés pour être soudés à la carte mère par défaut. A la différence des DDR5 au format SODIMM qui peuvent être manipulées par les clients, la LPDDR5x est forcément soudée à la machine. Sur Lunar Lake c’est l’endroit où sont soudés ces composants qui change. Les processeurs embarquent de 16 à 32 Go de mémoire vive, au plus près de la puce, de manière à établir des échanges de données très rapides. L’avantage est évidemment dans cette capacité d’échange mais il va un peu plus loin pour l’utilisateur. D’abord, il évite de se retrouver avec de la mémoire trop lente puisque Intel ne laisse pas le choix de la vitesse de cette mémoire. Certains constructeurs ayant l’habitude de baisser en vitesse de mémoire sur leurs séries de portables suivant la gamme choisie.
Autre point positif, le refroidissement qui sera assuré par le même dispositif que le reste du processeur et qui devrait donc mieux gérer la mémoire vive. Enfin, le placement des composants étant un vrai casse tête pour le positionner au plus proche du processeur, les constructeurs ne seront plus tentés de trouver des « solutions créatives » trop éloignées et qui rendent les vitesses théoriques des puces assez éloignées de la réalité. Enfin, il ne sera plus question de mémoire monocanal, les puces seront forcément double canal. De nombreux constructeurs proposaient sur certains modèles 4 ou 8 Go de LPDDR soudée à la carte mère en monocanal et invitaient les utilisateurs à compléter cette mémoire par une barrette de mémoire vive supplémentaire pour retrouver la bande passante du double canal. Et tant que l’opération n’était pas faite les performances étaient loin de ce que les machines pouvaient, en théorie, délivrer.
De la LPDDR5x soudée sur un portable Meteor Lake actuel
Le défaut de cette solution est par contre évident, comme pour la LPDDR classique, l’acheteur doit choisir la machine en fonction de ses besoins dès l’achat. Il ne sera pas possible d’avoir de la LPDDR5x sur le processeur et le choix d’ajouter de la mémoire supplémentaire par la suite. Aucune possibilité d’acquérir une machine Lunar Lake en 64 Go n’est possible pour le moment. Le maximum embarqué est bien de 32 Go. Intel estime probablement que la cible d’engin ultra portable et ultra autonome de ces puces n’est pas celle d’unités de traitement et de calcul très haut de gamme nécessitant plus de mémoire vive que 32 Go.
Des circuit graphiques très complets
Les Meteor Lake proposent aujourd’hui une gamme assez large de puces graphiques, ce qui a tendance à brouiller la gamme. Avec Lunar Lake, l’offre est plus simple et va permettre à Intel de communiquer plus aisément sur les capacités de ses puces. On retrouve 7 ou 8 cœurs Intel Xe2 qui offriront une panoplie complète d’outils comme le support de DirectX12 Ultimate, la gestion du Super Sampling Intel XeSS, le support du XMX pour de l’Upscaling et du raytracing. Le circuit graphique prendra également en charge des calculs lié à l’IA et, comme le processeur, proposera de joindre ses effort au NPU.
120 TOPS… au maximum
Le NPU seul développera entre 40 et 48 TOPS de puissance de calcul lié à l’IA. Mais en ajoutant les possibilités offertes par le circuit graphique (67 TOPS) et le processeur de base (5 TOPS) on pourra atteindre 120 TOPS. Evidemment cette solution condamne le processeur à ne faire que ce type de calcul, ce qui est très théorique et représente un cas d’usage pas vraiment clair sur un ultraportable. Lancer un calcul lié à l’IA sur ce type de machine c’est la paralyser au même titre que le lancement du rendu d’une vidéo UltraHD. C’est faisable mais ce n’est pas forcément le bon outil pour.
Ces 120 TOPS sont donc théoriques et servent à répondre aux attaques portées sur ce segment par la concurrence comme aux impératifs posés par Microsoft via son appellation PC Copilot.
En pratique, Intel met en avant des usages variés avec divers outils allant de Blender à Première en passant par Lightroom. Les usages sont toujours à l’avantage de Lunar Lake qui se démarque de Meteor Lake parfois de manière très spectaculaire. Des fonctions utiles comme l’amélioration du discours dans une vidéo, la transcription automatique en sous titres ou le gommage de bruit numérique sont particulièrement avantagés.
Une efficacité annoncée comme redoutable
Le point peut être le plus intéressant dans cette offre Lunar Lake vient sans doute de la consommation des puces. Le TDP annoncé de l’ensemble des modèles mis à part le Core Ultra 9 288V qui est le plus haut de gamme est de 17 watts avec un minimum de 8 Watts et un maximum de 37 watts. Sur le Core Ultra 9 le TDP moyen est de 30 watts avec un minimum de 17 Watts et toujours ce maximum de 37 Watts.
Cela permet à Intel de mettre en avant une excellente efficacité d’un point de vue consommation. La marque pousse son avantage en comparant son offre avec celle d’AMD mais également celle de Qualcomm. Le gros argument de Qualcomm et de ses puces ARM ayant été leur autonomie avec des scores annoncés très élevés. Pour contrer cette communication, Intel n’hésite pas à faire de Lunar Lake le champion de l’autonomie en proposant jusqu’à 20 heures d’usage en bureautique avec une seule charge.
Le fondeur se base sur l’outil Procyon Office Productivity, un test qui imite les usages d’un utilisateur avec une suite office ainsi que sur Microsoft Teams pour pousser son avantage. En mettant en route un ultraportable équipé d’un Core Ultra 7 268V, le plus rapide et le moins économe en énergie de la série donc, les résultats montrent selon Intel une consommation en baisse par rapport à la un Snapdragon X1E-80-100 de Qualcomm. Les tests sont effectués sur le « même » portable fabriqué par la même marque. La batterie est identique, l’écran consomme la même chose, seule la puce change.
La performance par watt mesurée pour la nouvelle puce Intel est 1.2 fois meilleure que celle du Snapdragon. Face à un processeur Meteor Lake actuel, on parle de de 2.29 fois mieux alors que la puce est censée être plus dépensière en énergie. Ce qu’annoncent ces chiffres est assez impressionnant. Non seulement la gamme Lunar Lake est plus rapide mais la gamme exploite mieux ses ressources que précédemment et sur un usage comme la bureautique cela fait toute la différence. Il n’est pas nécessaire d’exploiter la totalité des ressources de la puce pour proposer d’excellents résultats et cela permet d’économiser de précieux watts. Et Intel de mettre en avant l’autonomie attendue sur ce portable : plus de 20 heures d’usage d’une suite bureautique et 10.7 heures sous Microsoft Teams.
Toujours dans la même optique mais en mettant en face des puces Intel Core Ultra 9 288V, Qualcomm X1E-78-100 et AMD HX 370, les relevés d’autonomie sont encore à l’avantage d’Intel.
Cela est en partie possible par la finesse de gravure de ces puces. Une finesse obtenue en sous traitant la gravure du cœur et des entrées et sorties à son concurrent direct TSMC. Les cœurs sont donc gravés en 3 nm quand les I/O le sont en 6 nanomètres. L’explication d’Intel est assez simple. Le choix technologique retenu pour obtenir les puces les plus efficaces possibles nécessitait une finesse de gravure inaccessible à leurs fonderies, faire appel à TSMC et son processus N3B était donc la seule solution. En attendant qu’Intel rattrape son retard technologique. Ainsi cette année comme en 2025 des contrats importants ont été passés entre le concepteur de puces Américain et le fondeur Taiwanais. Le résultat est une grosse évolution d’efficacité pour Intel.
Des performances de jeu en hausse
En mettant en face de l’AMD HX 370 son Core Ultra 9 288V, la puce la plus rapide de son équipe, Intel a d’excellents résultats. Avec des réglages en FullHD sur des graphismes moyens, les performances obtenues sont très correctes sur une grande variétés de jeux. Pour rappel, ce n’est pas exactement une gamme de puces dédiées à un usage ludique, on parle ici d’ultraportables à vocation plus classique. La possibilité de jouer avec est néanmoins intéressante et correspond aux aspirations de nombreux usagers même si cela n’est pas le cœur de cible de cette offre.
Cela n’empêche pas Intel de taper assez fort sur Qualcomm en rappelant ses lacunes en jeu avec une liste assez large de titres testés sur leur plateforme. Les scores sont clairement à l’avantage d’Intel et le nombre de jeux impossibles à démarrer sur la plateforme Snapdragon sont encore nombreux.
Enfin, Intel montre l’avantage proposé par Lunar Lake face à ses propres puces Meteor Lake en mettant dans la balance son Core Ultra 7 155H qui, pour rappel, est un 16 cœurs et 22 Threads fonctionnant entre 28 Watts de TDP et 115 Watts en mode Turbo. Là encore cela reste impressionnant.
A noter que ces scores sont obtenus de manière native, sans l’artifice du Super Sampling proposé par le XeSS qui devrait augmenter le nombre d’images par seconde. Encore une fois, la possibilité de jouer à des titres comme Cyberpunk 2077, Spider Man, Civilisation VI, mais aussi des jeux très grand public comme Fortnite, Minecraft, DOTA 2 , CS2 ou Rocket League dans d’excellentes conditions est un gros point clé de l’offre. Les engins équipés de ces puces ne seront pas des machines de jeux mais leurs utilisateurs seront statistiquement des joueurs. Offrir la possibilité de lancer des titres majeurs sera donc perçu comme un plus pour une bonne partie des clients potentiels de ces engins. Même si il s’agit d’ultraportables avant tout conçus pour des usages plus basiques.
Intel soigne toujours son couteau suisse technologique
Un des gros points forts de l’offre Intel a toujours été de proposer des éléments en plus des capacités de calcul. On retrouve ainsi un module sans fil intégré avec du Wi-Fi7 et du Bluetooth 5.4 pour d’excellentes connexions réseau. Pas moins de quatre lignes PCIe 5.0 et cinq PCIe 4.0 pour des éléments externes ayant besoin de grosse bande passante comme les stockages les plus rapides. Six ports USB 2.0, deux USB 3.x, trois Thunderbolt 4, de l’Ethernet Gigabit, des MIPI-CSI, SPI et eSPI, des éléments de sécurité et des fonctionnalités d’encodage et décodage vidéo très complets. Outre les fonctions de prise en charge de flux AV1 et VCC, on retrouve les formats vidéo eDP 1.5, DisplayPort 2.1 et HDMI 2.1. Le circuit graphique pouvant afficher jusqu’à trois flux UltraHD à 60 images par seconde en HDR en même temps.
Ce que vous devez retenir de Lunar Lake
La nouvelle gamme de puces d’Intel rebat les cartes de son offre et va sortir en masse chez la majorité des constructeurs de PC internationaux. La gamme tourne autour de trois fondamentaux qui sont performances de calcul, performances graphiques et autonomie. Sur ces trois points, Intel promet un bond en avant notable. Les usages de l’IA sont très poussés par les constructeurs mais pour le moment leur emploi n’a pas encore vraiment de traction pour le grand public.
Intel promet donc des machines aussi bien capables de vous seconder toute la journée pour travailler que de vous détendre pour jouer dans un format vraiment ultraportable. La gamme est déclinée de manière très fine avec des capacités assez proches : quatre cœurs rapides, quatre cœurs économes. Pas d’Hyperthreading, un TDP identique de 17 watts pour la quasi totalité des solutions proposées. Les Ultra 5 ou Ultra 7 sont quasiment identiques en terme de construction, seul le Core Ultra 9 change vraiment son approche.
La nomenclature Lunar Lake se lit ainsi :
Intel Core Ultra 7 268V
Intel : la marque
Core Ultra : le type de processeur
5, 7 ou 9 : Le niveau de base de performances annoncé. Plus le nombre est élevé, plus les performances seront hautes
2xx : C’est la seconde Génération de Core Ultra
x2x, x3x, x5x, x6x ou x8x : Ce second chiffre indique les vitesses en MHz de la puce. Le x2x correspond à 3.5 / 4.5 GHz par exemple.
xx6 ou xx8 : Le troisième chiffre montre la capacité de mémoire embarquée. Le 6 correspond à 16 Go, le 8 à 32 Go
V : Indique la gamme Lunar Lake, à la différence des puces U ou H par exemple.
En attendant des tests pratiques des engins sous Lunar Lake, l’annonce faite par Intel à l’IFA est déterminante pour la suite de son histoire. Ses résultats en baisse et les attaques fortes sur ses parts de marché ont laissé des traces chez le constructeur. Le paquebot est difficile et long à manier et la direction actuelle d’Intel tente de faire revenir à lui les projecteurs actuellement braqués sur AMD et Qualcomm. Si Lunar Lake est effectivement aussi performant qu’annoncé, si les tests sont au niveau des projections d’Intel, alors la marque pourra compter sur un support fort des constructeurs mais aussi de ses clients.
Intel n’a plus vraiment le loisir de décevoir avec cette gamme de puces. Tout le monde l’attend au tournant.
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Hâte de voir les premiers tests :).
Tout cela est très alléchant. Espérons qu’Intel arrive à ns surprendre comme Qualcomm avec ses Snap X Elite. L’avantage avec Intel c’est qu’on ne devrait pas avoir à priori de machine avec des bios-uefi/firmware verrouillés…
On devrait pouvoir encore gagner en consommation en virant les transistors dédiés à la partie IA et en améliorant la finesse de gravure, tout en gardant la mémoire vive intégrée au processeur.
Au final pour 17W (si ça veut encore dire quelque chose chez Intel) je ne suis pas si impressionné.
Dans des machines à 1400€ ce sera sûrement difficile à vendre.
@Cinos: Il en faut beaucoup alors pour t’impressionner. Regarde « juste » 3 ans en arrière.
Hum rien qu’à voir les 9 références de la gamme alors qu’ils ont tous le meme nombre de coeur et de tdp et que ce sont des processeurs de niche (ultra portables) – je pense qu’Intel n’est toujours pas dans la bonne direction.
4 références (celles avec une fréquence plus faible) pourraient facilement être enlevées.
Bcp de références quasi identiques c’est d’abord des charges de conception, d’ingéniérie, de stockage, de communication et surtout une nécessité d’avoir plein de commerciaux qui vont se servir des références pour rouler dans la farine les clients, fabricants de portable ou clients finaux.
Cela illustre également un choix d’Intel – je dépense énormément dans ces catégories sans valeur ajoutée technique et pas dans l’amélioration technique de mes produits.
Alors qu’un bon produit unique cela se vend tout seul et fait économiser énormément en marketing et entourloupes.
@Pierre Lecourt: malheureusement ces processeurs étant toujours vendu prioritairement pour fonctionner avec windows et le marketing IA étant ce qu’il ai, les NPU sont maintenant obligatoire pour bien vendre.
Pour moi, ça me semble être un sacré progrès pour intel.
En espérant que certains de ces processeurs se perdent dans des mini PC.
@Beaubarre: C’est une vision oui, mais cela ne correspond pas aux demandes des clients d’Intel qui, pour rappel, ne sont pas des particuliers mais des fabricants.
Entre un Medion, un Acer, un Razer, un Dell, un Asus, un HP et un Lenovo les attentes et les demandes ne sont pas du tout les mêmes. Si chaque marque met en avant son haut de gamme le gros de leurs ventes n’est pas du tout assis sur le même segment. HP vend du milieu de gamme par fourguons, Razer ne vise que du haut de gamme et Lenovo adresse pas du tout les mêmes puces suivant ses marchés régionaux. De l’entrée de gamme chez certains, des haut de gamme chez d’autres.
En gros tu expliques qu’un fabricant de télé ne devrait faire que des modèles 100 et 120 pouces à 16 et 20K€ avec Dolby machin et plein de features haut de gamme. C’est super mais en général ça se signe par une fin de partie assez rapide. Si Intel sabrait ses entrée de gamme dont tu sembles ne pas voir l’intérêt, il couperait une bonne partie de la branche qui lui permet d’amortir sa R&D justement. Tout simplement parce que les marques veulent de leur côté vendre des produits à différents étages tarifaires. Et que ce sont eux les clients d’Intel. Si Intel ne propose pas d’entrée de gamme ben c’est simple, ils iront ailleurs. D’ailleurs tu remarqueras qu’après avoir sorti des puces haut de gamme, Qualcomm annonce désormais toute une gamme plus accessible.
Il ne faut pas oublier que si certaines puces sont très semblables c’est probablement parce que beaucoup de Core Ultra 5 sont des Core Ultra 7 qui n’ont pas tenu les fréquences demandées. Tu proposes de les jeter, Intel préfère les vendre moins cher. Quelle solution sera la plus a même de rembourser la R&D sans couter une fortune en « conception » et « ingénierie » puisqu’il s’agit bel et bien de la même puce qui ne passe juste pas le même banc de test ?
Un bon produit unique c’est très bien, mais c’est pas possible pour Intel. Intel n’est pas Apple, n’a pas son soft et son hard. Ils ont pas des millions de clients en direct qui achètent des produits identiques mais des dizaines de clients différents qui vendent à des millions de clients finaux indirectement des produits différents.
interessant, j espere voir les cpu dans des mini pc.
Dommage tout de meme de ne pas proposer thunder bolt 5 et de rester sur du 1G ethernet
@SDK: Il n’ya pas d’écosystème pour le TB5 pour le moment. Cela aurait impacté les tarifs pour aucun scénario d’usage.
Pour l’Ethernet, tu as des lignes PCI pour intégrer le chipset de ton choix en cas de besoin. Sinon ben tu te bases sur le modèle Gigabit proposé par défaut.
Est-ce qu’il y a une différence de bande passante au niveau la mémoire entre les modèles 16 et 32Go ?
Le modèle 32Go est bien indiqué comme étant du double canal, donc 2x 16Go, mais je n’ai pas trouvé de détails sur les modèles 16Go.
Ça pourrait être des 32Go déclassés ou avec un seul module 16Go plutôt que d’être des 2x 8Go avec performance identique.
@Alf: Ce serait se tirer une balle dans le pied pour une économie d’environ 0$ non ? Risquer de se faire sabrer ses benchs pour économiser rien du tout ne semble pas être une bonne stratégie.
J’avoue ne pas être très fan d’avoir toute la DDR intégrée ainsi. Certes, cela va bien optimiser les débits mais il y avait sans doute moyen de faire un compromis différent, genre une partie intégrée l’autre classiquement ajoutée ; sortir du format SODIMM pour proposer plus facile à intégrer voir nécessairement double canal sur un emplacement avec une topologie plus optimale… OK, pour la majorité des utilisateurs et dans le cadre de machines de moins en moins évolutives cela devient sans doute un problème un peu abstrait mais cette évolution globale est quand même bien regrettable.
@yann: Il faut avoir conscience qu’il s’agit non pas d’une évolution du tronc mais d’une branche seulement. Celle de l’ultraportabilité. Les machines avec des puces plus classiques ou des compétences différents (studio, gaming…) auront toujours cette possibilité d’avoir du SODIMM ou du CAMM mais avec d’autres processeurs plus adaptés.
En gros ici on bascule d’un marché de LPDDR soudé à la carte mère à un marché de LPDDR soudée au processeur. Cela ne change pas grand chose si ce n’est de meilleurs débits.
@Pierre
Je comprends bien la nécessité d’une entrée de gamme, milieu de gamme, haut de gamme.
Mais il faut qu’il y ait une difference de performance marquée et pas marketing.
Au vu des specs, à part 16 go / 32 go j’ai l’impression peut être erronée qu’il y a max 10-15 % de performance en plus entre le plus faible et le plus puissant à la fois sur le processeur et le gpu bref pas une différence qui justifie une segmentation en 9 produits.
@Beaubarre: Sauf si tu veux 9 prix différents.
Inverse ton positionnement, si tu te dis qu’il y a 15% de perfs en moins pour le moins rapide et 9 échelons de tarifs, cela veut dire que tu peux avoir un prix positionné beaucoup plus bas pour une performance quasi équivalente. C’est très positif pour l’acheteur. Surtout quand on voit l’étagement des prix classiques chez Intel sur les générations précédentes. Si tel est le cas, les ventes de Core Ultra haut de gamme devraient être mauvaises, mon petit doigt me dit que ce ne sera pas le cas.
Et, encore une fois, l’alternative d’une segmentation unique sur les puces les plus haut de gamme conduirait a augmenter fortement leurs tarifs en n’ayant plus l’opportunité d’amortir leur R&D avec les puces les moins chères. En gros on aurait le tableau d’un vendeur de puces élitistes, vendues encore plus chères et plus aucune offre abordable ni entrée de gamme. Offre qui est le cœur des ventes professionnelles et rand public de la marque.
Pour refaire une analogie, c’est comme si ta pâtisserie de quartier ne faisait que des gâteaux pour 16 personnes a 50€ et plus aucune tartelettes 4 parts ni de 8 parts parce que la somme de travail demandée est sensiblement la même entre 4, 8 et 16 parts. On étale la pâte, on dépose son appareil, on ajoute les fruits et on passe au four. Bien entendu toi qui a un budget de 15 euros, tu n’achèterais pas de gâteau 16 parts. Le pâtissier qui n’aurait en fin de préparation de ses tartes 16 parts plus que de quoi faire une tarte 8 parts. Il devrait jeter sa matière première faute de circuit de distribution et donc augmenter encore le prix de sa version 16 parts pour absorber ses pertes. Ce n’est pas rentable a court, moyen et long terme.
Jeter les Core Ultra 5 à la poubelle après avoir payé leur gravure, leur intégration et leur mémoire vive jusqu’au test qui ne les fait pas passer en Core Ultra 7 n’est pas et ne sera jamais une pratique rentable, cela conduirait inévitablement a une explosion des prix des puces restantes.
Dis toi qu’avec un Core Ultra 5 commercialisé en entrée de gamme, tu payes moins cher ton Core Ultra 7. Tout en répondant au cahier des charges de sociétés comme Lenovo ou HP qui vont commander des dizaines de milliers de Core Ultra 5 226V par an. Sociétés pour qui chaque dollar compte sur leurs prix d’achat pour répondre à des appels d’offre de packs de 1000, 2000 ou 5000 PC one shot faits par la granbde distribution ou des sociétés privées pour leur personnel.
Intéressant pour mon prochain PC pro, ma boîte étant malheureusement mariée à Intel.
J’espère qu’ils reviennent dans le jeu avec la gravure TSMC, on peut espérer une franche amélioration.
Je trouve que ça fait vraiment trop XXième siècle de produire ainsi une ribambelle de procs si proches les uns des autres.
Regardez chez Apple : 3 niveaux par génération. OK les 2 s’adressent pas les mêmes marchés.
Regardez Free par rapport aux autres opérateurs.
Cette histoire de l’optimisation a vécu je pense.
Db
@Gaduc: Encore une fois Apple maitrise le hard et le soft et vend en direct à des clients finaux leurs machines avec leur système géré de A à Z. Apple demande à des sous traitant des composants qui collent à leur besoin..
Intel maitrise… juste leurs processeurs et vend en direct à des assembleurs qui demandent des puces étagées. Si tu es un fabricant de pièces détachées et qu’on te demande une gamme de puces, ben tu fabrique une gamme de puces.
Si demain tu dis a tes clients/usagers dans ton travail que tu ne va pas fournir ce qu’ils demandent mais ce que tu acceptes de leur fournir, je donne pas cher de ton boulot.
Imagine qu’Intel ne lance qu’un seul CPU Lunar Lake. Au hasard un Core 7 milieu de gamme, les 256V et 258V pour avoir les 16 et 32 Go. Ils se feraient alors doubler par AMD et Qualcomm sur le prix avec des offres inférieures et sur les perfs avec des puces plus performantes. Il resterait quoi à Intel ? Dire « on fait comme Apple, vous n’avez pas le choix on sait mieux que vous ce qu’il vous faut ? » Ce ne serait pas viable très longtemps. Les fabricants de portables délaisseraient totalement la marque.
Cette posture ne fonctionne que quand on n’a pas de concurrence.
[…] ACTU Intel Lunar Lake : plus de performances et plus d’autonomie […]
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@Pierre Lecourt:
Ben je viens aussi de lire votre billet sur le Swift. Donc je ne suis pas le seul au final à ne pas être impressionné par le volet IA.
J’étais pas si loin pour l’estimation du prix, le Swift à 1200€, ouille.
Notez que je ne saurais comparer à ce qu’il se faisait il y a trois ans, ma machine doit tourner avec une technologie bien plus vieille que cela.
@Cinos: Ah mais il n’y pas que l’IA ici, par rapport à une puce moins récente il y a plus de perfs en 3D, en 2D, en calcul et de meilleures fonctionnalités pour une consommation quasi équivalente. L’IA ne m’impressionne pas non plus effectivement, mais le reste va dans le bon sens.
J’ai un peu de mal avec l’intégration de la RAM.
Pas spécialement pour les aspects réparabilité/évolutivité, le sujet a ete bien traité dans l’article et suffisamment débattu dans les commentaires.
Par contre niveau thermique, est ce rajouter quelques watts juste à coté de du processeur ne va pas compliquer les choses pour ce dernier ?
Certes avec tout concentré en un même point, les fabriquants pourront certainement faire des économies de caloducs mais il ne faudrait pas que le CPU s’auto limite parce qu’on lui a placé une chaufferette sous les pieds…
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Très bon article de synthèse, merci Pierre. Pas fan du tout de l’IA, je trouve néanmoins l’évolution des perfs par watt, assez dingue en peu de temps ! J’attendais Lunar Lake sur ce point depuis un moment, la finesse de gravure et les optimisations paient !
Hâte de découvrir ce qui va prendre la suite des processeurs Intel N100 et de voir des machines fanless équipées de cette génération de puces ! Des infos là-dessus Pierre ?
On devrait avoir des machines incroyablement légères, autonomes, silencieuses… et polyvalentes et puissantes ! Jvais bientôt pouvoir remplacer mon Pentium N5000 / 4Go RAM fanless de 2018 😉
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@Pierre Lecourt:
Je suis d’accord avec cela, mais sans la partie IA et donc avec un gain de transistors on aurait encore mieux.
Soit une consommation encore plus faible (en virant les transistors) soit une augmentation de puissance pour les tâches communes (avec ce surplus de transistors).
Ce qui sera sans doute le cas quand la bulle marketing de l’IA-partout aura éclatée.
Alors ces CPU se traîneront une partie IA inutilisée.
Aujourd’hui je serais très impressionné si Intel nous sortait une solution N300 + ARC de faible consommation.
Des technologies disponibles mais pas exploitées dans ce genre de configuration.
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