Concu pour un labo de recherche atomique Anglais, ce Harwell Dekatron a été fabriqué en 1950 avec comme optique la lourde de tâche d’effectuer des opérations de calcul simples mais nombreuses et répétitives. Avec sa puissance de 0.1 FLOPS ( Opération à virgule flottante par seconde) il remplaçait à lui seul une armée de petite main scribouillant des chiffres en pagaille sur du papier.
Sa durée de vie n’a pas été longue, rapidement dépassé il a été mis au placard avant d’être sacrifié en 1957 aux étudiants universitaires voulant s’initier à l’environnement des premiers ordinateurs. En 1974, l’engin était encore aux oubliettes lorsque l’université de Wolverhampton a décidé d’en faire don au musée des sciences et de l’industrie de Birmingham. Il est resté là, comme une pièce de l’histoire informatique jusqu’à la fermeture du musée en 1997.
Démonté, empaqueté et stocké dans les collections de la ville de Birmingham, il fût oublié pendant quelques temps jusqu’à ce qu’en 2008 un dénommé Kevin Murrell le redécouvre. Un travail de restauration commence alors pour l’engin jugée « très sale » par le conservateur Delwyn Holroyd. Il faut dire que l’engin est un nid à poussière avec ses 480 relais de téléphones et ses 7000 contacts.
828 transistors de type Dekatron, des tubes qui ressemblent à ceux des amplificateurs à lampe, permettaient des opérations accessibles à une calculatrice de poche, les 340 Bytes de mémoire lui offraient de quoi absorber cette vitesse de calcul et les résultats étaient imprimés sur des rubans percés de trous qui pouvaient être alors ré-interprétés par la machine. Le résultat d’une opération pouvait donc ensuite être exploité en faisant lire à cet engin le ruban qu’il venait de percer.
Si cette machine ne consommait pas 1.5 Kw et ne faisait pas autant de bruit, je trouve qu’elle ferait une déco superbe dans mon labo…
Étonnant de voir ce que 60 ans de recherche ont accomplis dans ce domaine, mes enfants n’ont pas connu un monde sans internet, j’ai passé une adolescence devant un PC, mes parents « s’y s’ont mis » et mes grands parents n’ont jamais pianoté sur un ordi. La baisse des prix et la plus grande compacité de ces engins ont évidemment joué un rôle très important dans cette évolution. La puissance monstrueuse contenue aujourd’hui dans une simple clé-PC qui embarque un processeur quadruple coeur me laisse parfois rêveur quand à ce que vont connaitre mes enfants quand ils auront mon âge.
Sources : Gizmag, The National Museum of Computing. Photos TNMOC et Bad Germ
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
1,5kW c’est bien pour l’hiver dans le labo
Un dekatron n’est pas un « transistor à lampe », mais un afficheur numérique : http://en.wikipedia.org/wiki/Dekatron
http://www.maximachines.net va-t-il bientôt ouvrir ? :D
Pas sur qu’il rentre dans ton labo !! t’aurais meme plus la place d’y mettre ta machine a café ^^
Il est clair que la puissance des ordi, la compacité et la polyvalence et le prix n’a plus rien a voir, et c’est ce qui a fait entrer l’ordi dans l’air grand public, imagine si l’os était encore sous MS/DOS ou CPM.
cela n’interresserait qu’une poignée d’initié.
La polyvalence l’ergonomie et le prix voila la recette du succès d’ l’ordi,
certains constructeurs ferait bien de s’en souvenir…
@Jkx: Ok, ce n’était pas clair . Tu peux détailler le fonctionnement s’il te plait ? C’est juste quelque chose qui annonce l’état du calcul ? Je pensais qu’il savait calculer, enfin passer d’un etat à un autre autrement que de façon lumineuse pour prendre part aux opérations de calcul.
@CerfVolant: A ce propose, la machine a café du Labo a une ODR :D
@Gatts: C’est pas prévu mais il y pas mal de sites qui parlent de ces vieux engins déjà :)
J’adore… Cela me rappelle mon vénérable Sinclair ZX-81, reçu à l’époque en kit à monter soi-même; le risque était important que rien ne marche, après des heures laborieuses de montage/soudage de composants; heureusement, le nôtre fonctionne encore…
Et c’est là qu’on se dit que, même si on se sent « jeune », les années ont passé… ;-)
Merci pour cette news, Pierre
@skyroller: absolument, cette sequence nostalgie me rappelle que je dessinnais sur les cartes perforés que mon pere ramennait par cartons du boulot et plus tard sur les revers des listings avec des bandes caroll des premieres imprimantes a aiguilles …
La première fois que j’ai vu un ordinateur dans un magasin ce devait être en 81 ou 82. C’était je crois un Commodore. Je suis entré par curiosité dans le magasin et je suis tombé sur le gérant qui très aimablement, alors que je lui avais dit que je venais en curieux, m’a montré cette machine et a passé un moment avec moi, m’en expliquant le fonctionnement.
Je lui est demandé le prix : 54 000 francs. Ouch, cela faisait une sacrée somme.
Devant mon étonnement il m’a dit : « Mais monsieur, vous aurez un ordinateur, tout le monde aura un ordinateur… »
L’histoire lui a donné raison.
A part cela, je suis heureux de retrouver ce blog (sous une autre forme peut-être) étant moi même passionné de petits ordinateurs.
Je regrette la disparition du forum de blogee. Il y avait là dedans une masse de renseignements précieux.
Ayant connu les débuts de l’informatique avec un TRS80 Model 1, puis Apple IIE, Atari 520/1040 et ainsi de suite, je ressens un brin de nostalgie avec ce billet, et je me dis que les moins de 30 ans doivent ouvrir des yeux ronds devant un tel monstre.
Mon regret : voir l’uniformité de l’informatique en 2012, on ne retrouve plus des tas de petits bijoux comme on en avait avec des TO7, Oric Atmos, et j’en oublie. Difficile de mettre les mains avec un POKE ou un PEEK, tout passe via un SDK, tout est interfacé, géré, optimisé.
Mon bonheur : voir qu’en 30 ans tout a tellement avancé, tellement puissant, ergonomique, pratique, et connecté, partout, tout le temps.
@Pierre, c’est juste un afficheur. En gros, tu l’alimente en ~ 180v (jusqu’à 380v pour certains modèles), toutes les pins doivent être à 1 (180v ..), tu passe à l’état bas, celle que tu veux éclairer. Pour passer au suivant, il faut passer à l’état bas la pin suivante.. Mais il me semble que l’on ne pas passer directement du 0 à 2, il faut obligatoirement passer par 1, car sinon la pin 2 ne va pas bien s’allumer (ca va scintiller entre 1 et 2) ..
Dans le genre « vieux machin », moi cela me rappelle mon premier contact avec un truc « informatique », c’était un beau Merlin rouge en 1978.
http://odysseedupixel.fr/2012/03/merlin/
Mon premier contact avec l’informatique « domestique » = Tandy TRS-80 MC-10, à la même époque que le ZX81 (que mon bon-frère avait, on se tapait la comparaison à l’époque ;-) ).
Mon premier contact avec l’informatique « pro » = Amstrad 1512.
Avec entre-temps, quelques Amstrad et autres Atari.
Mon premier rapport aux virus… le premier démarrage de mon Atari 520STE… au premier boot = 3 jolies bombinettes noires à l’écran ! Illico ramené, illico changé. A l’époque, il y avait eu un « bug » dans la chaîne de fabrication (la tronche du bug, une belle série « foireuse » oui). Je n’ai jamais su le fin mot de l’histoire.
Sinon, pour la petite histoire, le lecteur de bandes (un peu plus moderne que celui présenté ici toutefois ;-) ) était utilisé au moins jusqu’au tout début des années 2000 dans les télécoms. Le code employé était le Baudot (CCIT Nr 2 à 5 bits). J’en ai manipulé des milliers et des milliers de kilomètres, lol, avec l’habitude on arrivait même à la lire « à l’œil », sans intervention mécanique (car il s’agissait de lecteurs mécaniques).
Ouchhh, cela ne nous rajeuni pas…
@Julius:
54 000 francs un commodore? Non pas possible. Le commodore 64 valait dans les 2000 francs par exemple.
54 000 francs à l’époque c’était vraiment énorme. J’ai regard un SMIC en 1981 c’était 479 euros (mensuel) soit 3100 francs et c’est du brut!
Les tubes Dekatron sont non seulement des afficheurs, mais aussi des systèmes capables de compter, par l’effet de l’ionisation de proche en proche des éléments.
De ce que je crois comprendre, on peut faire un ordinateur avec des Dekatrons un peu comme on fait une calculatrice mécanique en faisant tourner des engrenages, une dent à la fois.
(Les Dekatrons, les lampes (triode, pentode…), les relais électromagnétiques ne sont pas des transistors, pour autant ils ont tous servi à construire des ordinateurs.
électronique
@Pierre Lecourt: Merci pour cet article qui me rappelle moi aussi mes jeunes années avec les Apple,TRS-80, Sharp, puis la « démocratisation » du ZX-81 à monter soi-même (~1000F de l’époque quand même, le TRS-80 était plus près de 5 à 7000 F en 1979 selon les configs et Apple déjà bien cher par rapport aux autres, mais déjà en avance il faut bien le dire!) ainsi que le Jupiter Ace qui fonctionnait en Forth au lieu du Basic de rigueur à l’époque sans parler d’un SKS, arrivé dans mes mains je ne sais comment et qui tournait sous CP/M.
@Julius disait: Je regrette la disparition du forum de blogee. Il y avait là dedans une masse de renseignements précieux:
+1 Ca doit dormir dans un répertoire chez CNet et je suppose que Pierre n’en a plus ni la « propriété » ni la possibilité de remettre la main dessus ?
@Chris: je pense qu’en effet il y a un zero de trop !!
l’amstrad CPC 6128 que j’ai acheté en 85 coutais environ 5/6000 frs (900 euros), j’avais bossé un mois comme manutentionnaire pour me le payer avant de partir a l’armée…
@Chris …il n y avait pas que le franc francais a l epoque …
@Chris:
Il n’y a pas forcément d’erreur. J’ai récupéré vers 1998 un ordinateur d’une pharmacie avec sa facture. C’était un IBM 386sx25 avec un disque dur de «20 millions de caractères». Et la facture mentionnait un tarif de 56’000 FF HT !
Si c’était pour un pharmacie je pense que le prix devait inclure le logiciel de gestion (assez cher) et peut-être aussi une imprimante. De mémoire les 386sx25 tournaient plutôt autour de 30-35.000 FF à l’époque…
Pour moi, CPC 464 acheté en 1985 avec écran couleur : 3990FF, ajout du lecteur de disquettes 3 pouces 2 faces de 180ko si mes souvenirs sont bon : 1990FF de plus 2 ans plus tard! Une ruine : mais c’est aussi les premières lignes de basic, les programmes qu’on passe des heures à recopier, et qui ne marchent pas (et comme je comprenais rien à ce que je tapais à l’époque, ça restait inutilisable…), la lecture des jeux sur cassette qui durait des plombes, et pas certain que le jeux démarre à la fin du chargement : bref, un gamin de maintenant n’en voudrait plus, c’est certain… Et pourtant, un bon Grisor, Hunchback, Soul of a Robot…
ah, et j’oubliais, les premiers « piratages » avec Amscopy et autres petits programmes sympathiques du même genre : les échanges de disquettes à la récré allaient bon train dans la cours du collège…
@eeeric:
Le CPC 464 avait un écran monochrome et était à cassette. Le cpc 6128 était en couleur et à disquette.
@Raceme:
Oui les prix dans cette gamme à l’époque mais on parle de machine très très différentes.
Les 286 ou 386 étaient des machines « pros » très très chers.
@a: les cpc 464, 664 et 6128 existent en version couleur et monochrome
Ca manque le cpc :)
Je vais me refaire un tour sur phenixinformatique.com pour voir les dernieres nouveautes
[…] cet Harwell Dekatron, dont je vous ai déjà parlé, est le modèle restauré récemment, celui qui a redémarré pour fêter ses 60 bougies il y a […]
Merci Pierre pour ce retour en arrière « Maximachine » !!
En effet force est de reconnaître que nos « joujoux » (oui avec un x) d’aujourd’hui descendent directement de ces « armoires, pièces » informatique où les moindres données étaient stckées sur des bandes de 30 cm de diamètre et qu’il n’était pas rare d’avoir des ruptures dans les archives.
Bref que de progrès : bandes, 5.25 pouces disquettes, zip « iomega », disquettes 3.14 pouce simple ou double, et enfin DD divers et variés…
Et maintenant en 25 ans nous avons un tél voire une box média (linux voire win 10) au top de nos besoins. voire explosant nos besoins des années 90 !
Bref cette piqûre de rappel me fait du bien.
Elle nous rappelle que nos minimachines restent l’apanage des maximachines des années 60 et qu’il y a eu de part nos industriels un sacré taf concernant les composants électroniques et leur miniaturistation.
Bref que du bon…