Et si Qualcomm se débarrassait de sa branche processeurs ?

Le coeur du business de Qualcomm n’est pas dans la production de processeurs, ses SoC Snapdragon font recette mais le jackpot provient surtout des retombées financières liées à ses très nombreux brevets mobiles. Ceux liés à la communication 3G lui rapportent près des deux tiers de son chiffre d’affaires.

Un constat qui pousse aujourd’hui certains de ses investisseurs à demander à la direction de Qualcomm d’abandonner la branche processeur de la marque. Les fameux Snapdragon sont en effet beaucoup plus coûteux pour la firme que l’exploitation des brevets déjà en place.

qualcomm Snapdragon 800

Jana Partners LLC est un fond d’investissement qui se bat pour que Qualcomm abandonne cette voie de développement et cesse ses investissements dans la branche conception de processeurs. Une méthode abrupte qui aurait pour but d’inverser la tendance baissière du titre en bourse.

Il faut dire que la concurrence devient de plus en plus forte et les investissements sont nombreux. Des marques comme Rockchip ou Mediatek se sont ajoutées à la longue liste des fabricants de puces déjà concurrentes à celles de Qualcomm.

Sur le marché des smartphones, Qualcomm est en tête, mais sa part de marché s’amenuise de mois en mois et l’apparition de solutions propres aux fabricants de solutions mobile pose des problèmes de visibilité pour l’avenir de la marque. Si Huawei, LG, Samsung et d’autres se mettent à exploiter leurs SoC maison, le marché des smartphones va finir par se réduire à peau de chagrin pour la concurrence. Chez Samsung, la concentration de ces derniers temps autour de ses solutions maison enlève certains fleurons de ses gammes vers une ouverture à la concurrence.

Qualcomm Snapdragon

De l’autre côté, le bas du marché est devenu un vrai terreau pour des marques comme Mediatek, AllWinner ou Rockchip, ce dernier étant aidé en prime par Intel pour concevoir des solutions 3G/4G performantes pour inonder les zones de développement massives comme l’Inde ou la Chine.

La Chine, où Qualcomm a dû payer une amende de près de 1 milliard de dollars liés à sa position dominante en tant que propriétaire de brevets et vendeurs de puces. Amende assortie d’une modification de la manière de percevoir ses royalties sur ce marché particulier.

snapdragon

Le Chiffre d’affaire de Qualcomm n’est pour autant pas entamé et reste en hausse, le premier trimestre 2015 annonce une évolution positive de 7% avec un CA de 7.1 milliards de dollars… Pourtant la bourse sanctionne l’avenir de la marque avec un recul de ses titres qui totalise 11% sur une année.

Ce recul important inquiète certains investisseurs qui se sont penchés sur les comptes de la marque pour soulever le fait que la rentabilité globale du titre est amoindrie par cette branche processeurs. La partie brevet et la Recherche et Développement autour d’eux serait bien plus rémunérateur si Qualcomm se séparait de cette activité Snapdragon, la revente de cette branche serait également lucrative.

La séparation de la branche processeurs aurait également un effet bénéfique pour la concurrence qui pourrait piocher dans le catalogue de brevets de la marque sans avoir l’impression d’enrichir un concurrent pour la vente de ses puces…

Bien sur, cela pourrait également être une vision très réduite de l’activité de Qualcomm, les brevets liés à la réussite de la marque sont pour beaucoup probablement issus de la recherche effectuée autour de la création de ses puces. Se séparer de ses Snapdragons serait également un coup assez rude en terme d’image pour Qualcomm.

Pourtant, avec un portefeuille représentant 2 milliards de dollars, Jana pourrait avoir un écho dans les rangs des investisseurs de Qualcomm. Si la marque représente 114 milliards de capitalisation boursière aujourd’hui, une baisse des titres continue pourrait mettre le feu aux poudres et faire poids sur d’autres investisseurs. Il faut dire que l’idée de se débarrasser de cette activité coûteuse qu’est la conception de puces sur un environnement ultra concurrentiel peut paraître la meilleure solution pour beaucoup et surtout que les exemples de sociétés ayant abandonné leur branche matérielle pour se tourner vers les services ont bonne presse. La réussite d’IBM sur ce point reste probablement gravée dans les esprits chez beaucoup d’investisseurs.

Source : Wall Street Journal


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5 commentaires sur ce sujet.
  • 14 avril 2015 - 10 h 48 min

    Le problème c’est que c’est aussi pour ses proc snapdragon que Qualcomm est connu du grand public, mieux, c’est aussi ce qui lui donne une image de grand constructeur presque au niveau de samsung ou encore intel pour les PC. Se débarrasser de sa branche pour ne faire que gagner de l’argent facilement ne ferait que détériorer son image à mon goût. Et donc ça rejoint l’article : session de sa branche = reduction des investisseur ou chute de son action (ou le contraire s’ils promettent de faire gagner encore plus d’argent) …

    Répondre
  • 14 avril 2015 - 11 h 49 min

    session de sa branche hardware => stagnation => fin de Qualcomm à moyen terme

    Répondre
  • 14 avril 2015 - 13 h 00 min

    il me semble aussi que ses processeurs sont dans le haut du panier en terme de qualité et performances, au coude à coude avec Nvidia et Samsung, les Mediatek, AllWinner ou Rockchip seraient eux plutôt des apprentis sorciers avec leurs technos Big.Little

    j’pense que plutôt de se séparer de la branche réduire la voilure ou leur coùt serai plus judicieux histoire de devenir plus attractifs sur le marché

    Qualcomm est un géant en tant que fondeur, il a la main mise sur un bon paquet d’interfaces, ethernet, wifi, etc…

    mon Xperia Mini Pro utilise un Snapdragon S2

    me vois sérieusement pas prendre autre chose que Qualcomm pour mes chip wifi par exemple et ce largement devant Ralink, Realtek ou Broadcom

    Répondre
  • 14 avril 2015 - 18 h 00 min

    Snapdragon est certes un bon fondeur de puce mais il reste évident que la course à la technologie a un prix.

    Je pense pas qu’un fabricant de processeurs peu gagner de l’argent qu’avec du haut de gamme mais c’est sur qu’il en gagne pas plus avec du bas de gamme .

    Le problème des puces de Snapdragon c’est qu’elles n’occupent qu’un marché de smartphone et que cela limite donc leurs utilisation .

    Un Rockchip passe plus partout pour un coût inférieur et Intel a prouvé qu’il pouvait faire des puces pas chère pour ce marché bien qu’il soit évident que d’ici quelques années Intel fabriquera des puces Arm ou les fera fabriquer par un sous traitant formé par lui .

    Faute de processeur limité a un seul marché ,il y a des chance que les actionnaires grincent des dents .

    Apple fait fabriquer ces processeurs selon des critères précis et ne semble pas perdre pour autant son Aura sur ce marché .

    Aussi ,je pense qu’il va se passer la même chose chez Snapdragon ,études interne et fabrication par autrui afin de gagner de l’argent .

    Rien donc a perdre pour les utilisateurs .

    Répondre
  • 27 juillet 2015 - 10 h 20 min

    […] de Reuters n’est pour le moment qu’un fantasme et le reflet du souhait d’une partie de l’actionnariat de Qualcomm de voir l’entreprise se débarrasser du secteur…. Il y aurait d’énormes barrières dans le regroupement des activités de la marque sous la […]

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