La VPC S1E03 : Une demande d’identification après la commande ?

C’est un des trucs qui fait le plus rager les internautes, une demande d’identification après avoir passé commande auprès d’un commerçant en ligne. De quel droit ose-t-on me demander ces informations ? Que vont t-ils en faire ? Est-ce même légal ?

Car oui, il n’y a pas grand chose de plus énervant que de commander un produit en ligne, de le payer avec éventuellement des frais de livraison express et de recevoir dans la foulée  (ou deux heures plus tard, cela arrive aussi) un petit courriel désagréable demandant de montrer patte blanche.

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Le scénario habituel est à peu près toujours le même. On commande, on reçoit un email demandant, afin de garantir la sécurité de la transaction, une série de documents. La plupart du temps il s’agit d’une copie d’une pièce d’identité et une facture à la même adresse que celle renseignée pour la réception de l’envoi. Parfois même on vous demande une copie recto-verso de la carte de paiement utilisée en masquant quelques chiffres histoire de rendre l’opération moins compromettante pour votre propre sécurité bancaire.

Evidemment, cela arrive toujours au moment le moins opportun, celui où vous n’avez pas les documents avec vous parce que vous êtes au boulot. Pas de scanner sous la main et surtout l’envie furieuse de crier au scandale contre ces méthodes.

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Extrait des CGV de RueDuCommerce

Les réactions sont en général assez véhémentes face à cette mauvaise farce. Et pourtant, il n’y a là point de surprise de la part du marchand. Cette méthode de vérification figure la plupart du temps dans les fameuses Conditions Générales de Vente des sites de VPC. De tous les sites de VPC.

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de LDLC

Pas la peine de vous dire que dans ces conditions vous ne passerez plus jamais par tel ou tel site, tous ont recours à cette méthode, seule vraie solution pour contrer les voleurs de numéros de cartes dont on parlait dans le précédent numéro de cette série. La démarche est énervante mais elle a permis de faire baisser considérablement le taux de réussite des pirates en terme de commandes frauduleuses.

Reste qu’il est parfois incompréhensible de recevoir ce type de demande lorsque l’on a déjà un lourd passé de bon client chez une enseigne. Difficile de comprendre pourquoi on vous demande une vérification pour une commande de quelques dizaines d’euros lorsque d’autres achats se sont effectués sans problèmes pour des montants largement supérieurs.

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Une demande d’identification type.

En fait, les raisons qui justifient cette vérification sont nombreuses : Un changement d’adresse de livraison, une présence en liste rouge, l’impossibilité donc de faire correspondre votre identité et votre adresse de livraison est la plus fréquente. Certains marchands ont mis en place de vrais petits systèmes d’évaluation du risque client : Adresse, type de commande, commandes précédentes, de nombreux facteurs sont pris en compte.

Les voleurs essayent plus systématiquement d’acheter certains produits que d’autres. Processeurs haut de gamme en boite, portables luxueux ou consoles de jeu sont visés en priorité car ils sont facile à revendre. L’historique client n’est pas spécialement pris en considération puisqu’un vendeur malhonnête peut très bien décider de se bâtir une réputation au préalable d’une série de commandes frauduleuses. Faire cinq petites commandes via Paypal depuis un compte alimenté une première fois puis en réaliser une grosse frauduleuse avec un numéro de carte bancaire volé est un scénario courant. Il arrive également qu’un pirate récupère les informations nécessaires à une commande et rentre sur votre profil chez un marchand. Il peut alors changer l’adresse email puis ajouter une adresse de livraison et passer commande en votre nom.

D’autres paramètres sont pris en compte, chaque marchand à sa petite recette pour faire ce type de vérification. Et enfin, il y a une procédure de vérification aléatoire comme je l’explique dans la vidéo. Certaines commandes peuvent faire l’objet d’une requête de ces fameux documents de la part du vendeur sans raison aucune, juste parce que vous avez été « tirés au sort »…

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Mais ce n’est pas le problème du client, il n’a pas à subir cette demande d’identification !

C’est vrai, ce n’est pas le problème du client. C’est le problème du marchand. Là où cela devient le problème du client, c’est quand un marchand livre un pirate et prélève un autre utilisateur de carte bleue. C’est encore plus le problème du client quand ce prélèvement tombe sur vous et met votre compte bancaire dans le rouge avec 1000 ou 2000 euros qui disparaissent dans la nature. Comme expliqué dans le précédent numéro de cette série, vous serez remboursés mais pas avant quelques jours ou semaines, parfois un bon mois.

Il est donc facile de croire que ce n’est pas le problème du client, que les marchands n’ont qu’a assumer ces problèmes de fraude mais c’est aller un peu vite en besogne. D’abord parce qu’en demandant ces documents, les sites de e-commerce assument justement ce problème de fraude. C’est énervant au possible mais ça les protège efficacement.

Ensuite parce que protéger une transaction frauduleuse via cette demande d’identification fait largement baisser les tentatives de vol et protège donc tout le monde.

Enfin parce qu’en baissant les commandes frauduleuses, les site de VPC peuvent également baisser les frais de gestion et d’assurance liés à ce problème. Une baisse qui a un impact sur les tarifs des produits vendus. Si un marchand se faisait escroquer de 10 000€ par mois à cause de ce genre de pratique, il devrait récupérer la somme auprès de ses clients en augmentant ses tarifs. La pratique ferait également « appel d’air » et de 10 000€ d’arnaque on passerait rapidement au double puis encore au double rendant la situation impossible pour tout le monde.

SIPS_3Dsecure

3D Secure : Comment ça marche.

EDIT du 24/1 : Suite à pas mal de discussions en commentaires j’ai interrogé un ami banquier qui s’occupe notamment de VPC. Il me confirme qu’aujourd’hui la norme 3D Secure, celle qui procède à une double authentification du porteur de la carte via un système de SMS et de code, permet au marchand d’être informé de cette validation de sécurité et d’être assuré par la banque. Il n’y a donc pas lieu de demander des documents d’authentification après un paiement via 3D Secure. Si le marchand le fait, n’hésitez pas a lui signaler par email en réponse de leur demande, cela devrait résoudre la situation.

A noter que si certains marchands refusent le 3D Secure c’est juste pour des problèmes d’abandon de panier. En effet la présence d’une double vérification pose des soucis à de nombreux acheteurs qui n’ont pas forcément leur téléphone sur eux ou qui ont plusieurs cartes pour un unique numéro de téléphone. D’autres ne comprennent pas de quoi il en retourne et décident d’annuler la transaction. Ce soucis n’est pas le problème du client et c’est aux banques et aux commerçants de faire preuve de plus de pédagogie.

EDIT du 31/01 : On me signale que 3D Secure ne bloque pas totalement les fraudeurs, qu’ils réussissent à trouver le moyen de passer outre la protection proposée. Dans ce cas le commerçant est à chaque fois remboursé en cas de fraude. Mais  la prime d’assurance demandée par la banque se met alors à flamber ! Le commerçant à donc tout intérêt a faire une demande d’identification sur les profils qu’il estime problématiques.

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Ok ok, mais comment ne pas être pénalisé par cette demande d’identification ?

Le plus simple est d’avoir ces documents sous la main, d’une manière ou d’une autre. Une facture récente de votre fournisseur d’électricité, une copie de votre carte d’identité, le tout sous forme de fichier compressé et protégé par un mot de passe solide.  Cela permet de réagir rapidement en cas de demande d’identification.

On pourrait penser qu’être pro-actif serait également une solution, c’est à dire envoyer les documents d’office après avoir commandé. Cela met en fait plus la puce à l’oreille qu’autre chose chez les marchands qui se demandent pourquoi tant de zèle.

La dernière et bonne solution est de tenter de faire basculer votre profil en un profil validé en cas de prise de contact avec le vendeur : Après une commande, pour un renseignement, en cas de SAV, par téléphone ou par email. Les interfaces de gestion du risque client chez les revendeurs ont souvent une case à cocher permettant de vous faire entrer dans le gotha des clients vérifiés.

A noter que si vous avez opté pour une livraison en express et que vous avez été freiné par une demande de ce type, vous pouvez très bien demander au service client du vendeur de vous rembourser la différence d’avec une livraison standard.

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Et si je suis blacklisté ? Si personne ne veut plus rien me vendre en VPC ?

Rigolez pas, cela arrive. Notamment parce que de nombreux sites de e-commerce passent par des sociétés tierces pour assurer leurs expéditions. Un site comme FIA-NET par exemple, évalue chaque commande de ses sites partenaires et délivre le précieux sésame d’une expédition rapide pour de nombreux sites web.

Si l’organisme de certification juge votre profil bizarre ou insuffisant, il peut demander ces fameux documents. Vous montrez alors patte blanche et tout rentre dans l’ordre. Là où cela se complique, c’est en cas de soucis. vous commandez chez un fleuriste des roses pour votre conjoint à Noël, il demande une vérification de vos coordonnées, cela vous embête et refusez de lui donner en allant chez le fleuriste du coin à pieds. Vous faites opposition au paiement auprès de votre banque et tout rentre dans l’ordre.

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Fia Net assure une très vaste étendue de vendeurs en ligne. En cas de liste noire, c’est un casse tête pour commander ensuite.

Pas de soucis pensez vous mais vous venez de basculer dans la liste noire d’un organisme de contrôle et il est possible que du jour au lendemain plus aucun site web ne vous autorise à commander en VPC. Chaque marchand qui se référera à cet assureur aura alors une information négative vous concernant et refusera de vous livrer quoi que ce soit.

La solution, puisqu’on est en France, sera de contacter l’organisme de contrôle qui a fait de votre profil celui d’un mauvais payeur et, grâce à la Loi Informatique et Libertés, lui demander de supprimer les données vous concernant. Il sera tenu de le faire.

Mais alors que vous pensez que tout va rentrer dans l’ordre lors de votre prochain achat, vous essuyez alors un refus du commerçant en ligne. La raison est assez simple, vous avez déjà été blacklisté par un organisme d’assurance en ligne. Les vendeurs abonnés à ce service ont donc téléchargé votre profil lors d’une mise à jour de leur « liste noire » . Et alors qu’il est facile de demander au fichier central de l’assureur la suppression de vos données, c’est quasiment impossible de le faire pour l’ensemble des revendeurs utilisant ce service et ayant développé un système de protection en local. Vous voilà dans les limbes du commerce électronique, entre l’enfer des pirates et le paradis des clients anonymes.

La solution ? Créer une autre adresse sur sa boite aux lettres, utiliser le nom de votre conjoint par exemple, ou faire livrer sur votre lieu de travail. Pas l’idéal mais pour avoir discuté avec de nombreux clients dans ce type de cas de figure, aucune solution n’a été trouvée pour retrouver facilement son « honneur » de cyber-acheteur.

demande d'identification

3 règles d’or en cas de demande d’identification.

  1. Rien ne sert de vous énerver par email ou d’hurler au téléphone, votre contact n’y pourra rien. Cela dit, un coup de fil courtois au standard d’un site web avec un bref rappel d’un échange passé ou de commandes précédentes sur de nombreuses années, voire de la trace d’un SAV précédent, peut faire changer la donne. Un voleur ne commande pas depuis 2 ans au même endroit avant d’utiliser un numéro de carte bleue volé.
  2. Garder en tête que tous les sites de ecommerce sont dans la même situation et que grâce aux systèmes d’assurance, ils mutualisent leurs profils. Se dire que ce type de vérification est insupportable et que l’on va commander ailleurs n’est donc pas spécialement productif. Car cela risque même de vous nuire à terme.
  3. Avoir sous la main une copie des documents demandés permet de ne pas trop ralentir la commande. La solution peut parfois être trouvée en 2 petites heures dans la journée. En cas de ralentissement, pensez à demander un remboursement d’une éventuelle demande de livraison expresse…

Retrouvez tous les articles de cette série sur la VPC.


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67 commentaires sur ce sujet.
  • 24 décembre 2015 - 11 h 51 min

    Pour information, lorsque l’on saisi un code de carte bancaire a l’envers 4321 au lieu de 1234, l’argent est donner mais la sécurité est prévenue qu’il s’agit d’un retrait sous la contrainte ou non désirer.

    Répondre
  • 24 décembre 2015 - 11 h 59 min

    @Pierre Lecourt:
    le moyen de pression est que si tu as un malentendu avec un VPciste et que tu ne veux pas lâcher l’affaire, tu peux te retrouver blacklisté partout.

    Répondre
  • 24 décembre 2015 - 12 h 00 min

    @SirGallahad: vraie info ou légende urbaine ? ma banque ne m’a jamais informé de ce fait

    Répondre
  • 24 décembre 2015 - 12 h 37 min
  • 24 décembre 2015 - 16 h 44 min

    @Dadoo: Voir l’edit sur le 3D SEcure et les conséquences que cela implique.

    @Dadoo: Tout achat, avec quelque monnaie ou moyen que ce soit, se solde par une enquète de slvabilité du payeur. toujours. Que ce soit en tâtant le mouton que tu troque contre du bois à l’achat par Carte bleue. Quand on vérifie que ton chèque est pas déclaré volé ou qu’on demande le go en appelant un organisme de vérification, quand on examine la tête d’un billet en transparence ou qu’on croque une pièce d’or.
    Après, la déclaration CNIL ne doit pas porter sur « mauvais payeur » mais « client problématique ». La nuance peut être grande mais un client peut être solvable et classé dans les mauvais payeurs. Encore une fois le jeu en vaut t-il la chandelle ?
    Si la CNIL examine le fichier et tombe sur un listing de ce genre, la boite perds son seul patrimoine et son outil de travail et peut fermer dans la foulée en plus d’avoir une amende et une peine de prison potentielle pour ses administrateurs.

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  • 24 décembre 2015 - 15 h 50 min

    Je ne dis pas que c’est inintéressant (si un peu le coté cuisine je le reconnait), je dis que c’est contraignant, dangereux et comme d’hab cela n’ennuie que les gens honnêtes.

    Ma banque par exemple lorsque je paye une petite somme me renvoie sur une page sécurisée qui me demande mon anniv et si la somme est plus importante, un code qui m’aura été envoyé sur mon mobile : là je suis d’accord, c’est efficace, simple et sans danger d’usurpation d’identité. Evidemment si le voleur possède mon mobile avec son code de déblocage, ma carte bleue et ma cni (pour la date de mon anniv) je suis fait, mais si dépossédé de tout cela je n’ai pas fait opposition je suis un peu con quand même ^_^

    Bref par mesure de sécurité en ce moment aussi bien en commerce qu’en politique, on accepte tout et n’importe quoi, et aucune mesure liberticide n’est reconnue : non et non. Le premier mag en ligne qui me demandera ma cni perdra ma clientèle ou alors il faudra qu’il m’envoit celle de leur gérant que je puisse vérifier sur le registre national des sociétés moi aussi !

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  • 24 décembre 2015 - 15 h 52 min

    Pour finir un aspect dark de ces procédures est surtout de savoir si le client est solvable, sous couvert de tout autre chose. Et de faire des fichiers de « bons et mauvais clients » et les vendre. Cela c’est tout à fait illégal de la manière dont c’est fait.

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  • 24 décembre 2015 - 22 h 57 min

    Article intéressant, j’ai annulé la commande d’une clé W8 le mois dernier, suite au refus d’envoyer copie de ma CNI par mail, alors même que le paiement avait été contrôlé via 3D Secure.

    Le fond de l’affaire – vu du client – est bien : envoyer des données sensibles dans la « nature » VS gagner quelques euros (souvent le prix détermine le choix du site de VPC)

    Il n’est question dans les justifications/réponses que du risque pris par les vendeurs. Chacun son métier, 3D secure fonctionne sauf erreur. Donc au vendeur de se reposer dessus.

    PS : je cherche tjrs une licence W8… :)

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  • rik
    25 décembre 2015 - 21 h 31 min

    Cette « sur-sécurisation » me semble néfaste, et si je prends le cas du contrat de cyber commerçant chez monwifi.fr, le 3D Secure garantie le paiement, quoiqu’il arrive, car considéré comme suffisamment fiable par l’établissement bancaire : SMS envoyé sur un téléphone associé à la carte, code saisi en retour, cela suffit pour identifier une personne pour eux.
    Effectivement cela freine certains clients, les moins habitués à internet, mais en expliquant le fonctionnement, tout s’arrange facilement et la transaction est sécurisée pour toutes les parties au final, super ;-)

    Si, en tant qu’acheteur, un site me demande des informations sensibles alors même que j’ai utilisé le 3DSecure, j’annule et je vais à la concurrence, c’est aussi radical.

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  • 26 décembre 2015 - 1 h 56 min

    @pierre : mes problèmes avec Virgin c’est qu’il n’avait soit disant pas eu les papiers, aucune opposition de ma part sur l’achat.
    Mais c’est surtout que aujourd’hui, je ne peux plus acheté de billets d’avion sur un comparateur. Ou alors c’est fax de pièces justificatives + paiement par virement.
    Heureusement, les sites de compagnie aériennes marchent avec le 3d secure et donc aucun souci.

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  • 26 décembre 2015 - 11 h 08 min

    @Slupeko: Tiens je savais pas qu’ils faisaient ça, tu es en liste blanche dans l’annuaire ?

    Non justement, peut-être que ça a été trouvé dans des précédentes commandes où il m’arrive d’indiquer mon numéro de téléphone fixe, ou bien directement de la banque pourquoi pas.

    Répondre
  • 27 décembre 2015 - 20 h 51 min

    Bon article et explications claires.
    Je ne suis par contre pas d’accord avec la conclusion.

    Pourquoi devoir montrer patte blanche ?
    Si un marchand ne veut pas de mon argent et/ou ne me fait pas confiance, c’est son choix; qu’il ne s’étonne pas que j’annule ma commande.
    Si un marchand ne met pas en place un système comme 3Dsecure pour éviter les annulations ou autre, c’est son choix; qu’il ne vienne pas demander par la suite d’être rassuré sur la légitimité du paiement.

    Je rejoins Dadoo, les gens sont tellement pressés comme des citrons de tout les côtés qu’ils finissent par accepter n’importe quoi; en prétextant je ne sais quoi, ou pire en pensant que « c’est normal »; et là, je trouve qu’il y a un problème; car non, ce n’est pas normal.
    Alors ok, c’est dans les CGV qu’on accepte implicitement quand on passe commande, mais de mon point de vue cette close est abusive.

    Je déjà eu affaire à ce type de demande, j’ai annulé ma commande. Un site m’a même demandé pourquoi et je leur ai expliqué qu’il n’avait aucune légitimité à me demander ce type de documents/informations.
    Une fois, après ce type de demande et donc annulation de mon achat, j’ai commandé les mêmes objets sur le même site avec les mêmes informations et la même CB quelques jours plus tard : aucun problème.
    Je ne dis pas que cela marche à chaque fois, mais l’automatisation de ces systèmes est évidentes, toutes les x commandes ils font cette vérification, et ce, sans raisons apparentes.

    Une vente est un accord de confiance entre le vendeur et l’acheteur. Certes cette relation est plus simple pour l’acheteur, car confronté à un seul vendeur quand ce dernier peut avoir à gérer des dizaine milliers voir des millions d’acheteurs. Personnellement, si le vendeur ne me fait pas confiance, c’est son choix, on ne fait pas affaire ensemble c’est tout.

    Après tout est question d’acceptation. Si vous acceptez le doute que le vendeur possède à votre encontre et que vous acceptez de lui transmettre des documents qu’il n’a pas la légitimité de vous demander et donc d’obtenir, c’est votre choix en tant qu’acheteur.

    Mais quand on est grignoté de tous les côtés et qu’on l’accepte, il faudra savoir rester très réaliste et responsable pour arriver à comprendre que ce sont nos choix qui ont aboutis au fait qu’il nous manque un bras.

    Répondre
  • 27 décembre 2015 - 21 h 47 min

    @lff1266: « Bon article et explications claires.
    Je ne suis par contre pas d’accord avec la conclusion. »

    Euh, il n’y a pas de conclusion à ce billet, il n’y a que des conseils pour ne pas être coincé. Si tu veux annuler la commande, parce que tu n’as pas confiance dans un marchand qui veut authentifier ta commande, c’est ton droit le plus strict. Tu fait ce que tu veux et c’est bien mal me comprendre que de croire que je vous force la main a montrer vos documents de gré ou de force.

    C’est juste que dans beaucoup de cas, notamment lorsque l’on est confronté à un délai, il est parfois plus simple de suivre la procédure pour que tout rentre dans l’ordre. C’est également une explication sur les aventures rocambolesques de certains qui ne comprennent pas pourquoi d’un coup ils ne peuvent plus acheter en ligne parce que leur profil est mis sur une liste noire. Pourquoi d’u coup on leur demande systématiquement de montrer patte blanche sur tous les sites ayant mutualisé leur système de protection contre la fraude.

    A cela j’ajoute que je ne vois pas grand monde refuser de donner une pièce d’identité quand un hypermarché la demande lorsque l’on paye par chèque. Et qu’avec la recrudescence des problèmes de cartes, ce type de pratique va s’étendre rapidement au paiement par CB. Et là je serais curieux de voir qui refusera encore ?

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  • 27 décembre 2015 - 23 h 09 min

    @Pierre Lecourt: « Euh, il n’y a pas de conclusion à ce billet, (…)  »

    Les 3 règles d’or sont la conclusion. Elles synthétisent les conseils donnés tous au long de l’article. Je trouve juste qu’il manque une 4e règle : « Enfin, vous pouvez tous simplement choisir d’annuler votre commande ».

    Je ne pense pas que tu forces la main de qui que ce soit. Comme je l’ai dit, les explications sont claires . Elles permettent de mieux comprendre les raisons qui poussent les sites à ce type de pratique.
    Le client a souvent tendance à oublier sa propre responsabilité, notamment le fait de lire consciencieusement les CGV avant de commander sur un site permet de savoir où on met les pieds.

    Et je suis d’accord, je l’ai même écrit dans mon commentaire : une vente est une relation de confiance (cf. 4e paragraphe), que chaque parti peut interrompre pour des raisons qui lui sont propres.

     » (…) ils ne peuvent plus acheter en ligne parce que leur profil est mis sur une liste noire. »
    Quant au blacklistage, je n’ai jamais été confronté à ce problème à grande échelle, que ce soit personnellement ou dans mon entourage.
    Il me semblerait très étonnant que ce type de mesure extrême arrive sans aucune raison valable. Mais il est vrai que la définition de ce qui est « valable » dans ce cas doit différer selon le côté duquel on se place.

    « A cela j’ajoute que je ne vois pas grand monde refuser de donner une pièce d’identité quand un hypermarché la demande lorsque l’on paye par chèque. »

    Je suis d’accord. C’est tout de même un peut différent dans la mesure où il n’y a pas de photocopie du document, mais un numéro CNI marqué au dos du chèque dans le cas où celui-ci est refuser. Je ne pense pas que le supermarché recopie ces informations dans un fichier le soir après fermeture.
    Alors que dans le cas des sites en lignes, les documents sont probablement conservés ad vitam. D’ailleurs dans les CGV, il signale qu’il peuvent être amenés à demander ces documents pour valider une commande, il ne précise pas ce qu’il en advient après coup.

    « Et qu’avec la recrudescence des problèmes de cartes, ce type de pratique va s’étendre rapidement au paiement par CB. Et là je serais curieux de voir qui refusera encore ? »

    Peut-être personne, il est vrai. Peut-être les gens qui réalisent que ce problème peut être traité en amont, et qu’il le devrait.
    D’ailleurs il l’est déjà : 3Dsecure en est un exemple. Mais les banques permettent à leur client « vendeur » de passer outre. En proposant des services moins cher et donc moins sécurisé, elles provoquent elle-même ces problématiques. C’est dommage.

    Le point sur lequel je voulais surtout insister est celui du choix. Cela ne ressort pas suffisamment dans mon commentaire. My bad…
    Chacun à le choix :
    – Le vendeur peut choisir de demander ces informations ou non.
    – L’acheteur peut choisir de les fournir ou non.
    Et ce choix « ponctuel » ne devrait pas avoir d’incidence sur l’avenir.

    Répondre
  • 30 décembre 2015 - 20 h 43 min

    J’exècre la demande d’identification par fia-net (principal prestataire de « confiance » exerçant en france) et n’oubliez pas lors de l’envoi de vos documents que ceux ci passent sous législation luxembourgeoise beaucoup plus laxiste en france concernant les données personnelles…

    Moi quand je vois le logo fia-net sur un site d’ecommerce je passe direct via paypal qui m’évite cette procédure de « vérification » (qui fait perdre 48h…), de communiquer des documents de manière non sécurisée et surtout la rémunération de cette société scélérate !!!

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  • 11 janvier 2016 - 18 h 38 min

    Petite expérience personnelle :
    Il y a environ 4 ans, j’ai voulu faire une commande en ligne chez un commerçant chez qui je commandais pour la première fois. Quelques heures plus tard, j’ai reçu un email de Certissim, me demandant beaucoup –trop– d’infos (CNI recto/verso, justificatif de domicile de moins de 3 mois, test salivaire, …) à envoyer par courrier (pas possible par email). Ca m’a gavé, j’ai donc annulé ma commande, et je suis allé faire mon achat directement dans une boutique physique.

    L’année dernière, j’ai voulu prendre un forfait mobile.
    Là, re-belotte, j’ai une nouvelle demande de vérification Certissim. Pensant que les contrôles sont faits au hasard, je passe une nouvelle commande. Encore une fois : demande de vérification Certissim.
    Finalement, comme j’ai vraiment envie de ce forfait mobile, je m’exécute et j’envoie tous les justificatifs demandés par courrier postal (ils n’acceptent toujours pas les emails).
    Au bout de 2 semaines (!!!) je reçois un mail m’indiquant que mon dossier est refusé, parce que mon RIB a été imprimé, et qu’il n’est donc pas valide. WTF ? Je n’ai que des RIB « imprimés », car ma banque ne m’envoie mes relevés que numériquement. Je ne peux pas faire autrement.
    J’ai essayé de les contacter par email, ils ne répondent pas.
    J’ai essayé de les contacter par leur formulaire de contact, ils ne répondent pas.
    J’ai essayé de les contacter par téléphone, personne ne répond.
    J’ai réussi à avoir quelqu’un au téléphone (en essayant des numéros au hasard), et j’ai enfin compris que j’étais blacklisté parce que quelques années auparavant, j’avais refusé d’envoyer mes pièces justificatives.
    J’ai demandé comment être enlevé de la blacklist –> aucune réponse, malgré toutes mes relances (je pense que désormais, dans mon dossier il est écrit en gros et rouge : GROS CHIEUR).

    Depuis, il m’est impossible de commander dans une enseigne qui passe par la vérification Certissim (la commande est automatiquement refusée), et c’est un peu casse pieds.

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  • 18 novembre 2016 - 11 h 57 min

    Il y a 4 ou 5ans de ça, j’avais passé commande sur Play-Asia pour acheter une carte prépayée PSN. La carte n’était pas envoyée physiquement, le code était envoyé par email (à l’époque, les codes n’étaient pas envoyés instantanément; cela pouvait prendre de 2h à 6h pour les recevoir).
    Quelques heures après avoir payé j’ai reçu un mail m’indiquant qu’ils n’avaient pas réussi à m’identifier et qu’il faillait que je fournisse des pièces justificatives (recto/verso CNI, passport et permis de conduire,…) à envoyer par mail.
    Je leur ai envoyé un mail pour leur demander la raison pour laquelle je devais leur fournir toutes ces pièces, que d’ailleurs je refusais de leur fournir ces dernières voulant me faire rembourser et que ce n’était pas la première fois que je commandais chez eux… ils m’ont répondu qu’ils ne m’avaient jamais envoyé de mail de ce genre.
    Prudence donc…

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