Et si la prochaine Surface de Microsoft n’était pas un produit haut de gamme ? Avec Windows 10 Cloud, l’éditeur pourrait introduire une version low-cost de son produit phare destiné au marché de l’éducation. Une Surface Cloudbook, solution au nom suffisamment évocateur pour faire un rapprochement immédiat avec les concurrents sous Chrome OS de Google.
On retrouve, bien sûr, le terme Book présent dans les ChromeBook de Google. Avec CloudBook, Microsoft reprendrait donc la même idée d’un livre connecté. Le terme cloud évoque évidemment les nuages numériques et si Google fait appel à Chrome puisque c’est le nom de son navigateur internet, les deux termes désignent un livre ouvert vers Internet.
Un très bon choix de nom qui n’est pas spécialement neuf puisque Acer se sert de cette dénomination depuis un moment pour ses machines entrée de gamme que sont les Aspire One. Cloudbook est suffisamment évocateur pour être compris immédiatement quand il désigne un ordinateur. Ce ne sera pas une machine hyper performante mais bien un moyen d’accéder à du contenu en ligne. Le nom a également l’avantage d’évoquer une continuité dans la gamme de Microsoft qui a déjà sorti son SurfaceBook. La filiation est donc claire pour les acheteurs : on est parti de la surface pour aller vers la SurfaceBook, une déclinaison portable du concept de tablette initial. Et on poursuit avec une déclinaison très orientée vers un usage web avec le CloudBook.
Evidemment, Microsoft n’est pas que un fabricant de matériel, la marque est avant tout l’éditeur de Windows et l’apparition de ce CloudBook signe l’arrivée de Windows 10 Cloud. Une version édulcorée de Windows 10 qui n’est pas sans rappeler les versions Starter lancées avec les netbooks de Windows 7.
Mais si les versions Starter de Windows n’avaient pas de grosses limitations techniques, ce Windows 10 Cloud pourrait bien être plus limitatif pour ne pas dire castrateur. L’idée de Microsoft semble de vouloir limiter les applications installées sur ce système à des éléments uniquement tirés de son Windows Store1. Ce qui revient, de fait, à un éventail d’applications presque équivalent a ce que proposait Windows RT.
Presque, parce que désormais il y a la Plateforme Windows Universelle ou UWP. C’est à dire la possibilité pour les appareils exécutant Windows 10 de lancer une application WinRT mais également des API Win32 et .NET.
Du mieux évidemment mais il reste des conséquences négatives du fait de ce choix. L’impossibilité de lancer une application 32 bits achetée auparavant par exemple, ou de télécharger une application sur un site alternatif, de profiter d’applications qui ne seraient pas passées d’abord par le contrôle de Microsoft. Le système sera bien capable d’exécuter une application Win32 classique mais uniquement issue du Windows Store et cela fait une énorme différence de potentiel.
Si on comprend parfaitement bien l’intérêt de ce dispositif dans un cadre spécifique comme le monde de l’éducation, le filtre du Windows Store ayant le gros avantage d’empêcher la propagation de virus et autres infections en tous genres, ce choix serait clairement un énorme handicap pour un particulier ou une entreprise. Tous deux voulant, à priori, profiter de l’éventail complet des possibilités du système de Microsoft.
Un e solution d’Intel pour l’éducation : Le classmate
La tentation de revenir sur le marché de l’éducation est probablement assez forte pour Microsoft et cela pour deux raisons. D’abord parce que c’est une manne financière importante et que les achats faits sur ces programmes éducatifs peuvent représenter de gros investissements qui manquent en ce moment à des acteurs du marché PC classique. Ensuite et surtout parce que chaque machine qui entre dans une salle de classe fait du prosélytisme pour le système qu’elle embarque. Un enfant, éduqué sur une solution ChromeOS avec un accès aux outils bureautique de Google et à son navigateur par défaut, verra l’univers de Microsoft comme une alternative, un second choix après les solutions de Google. Un effet qui a servi Microsoft depuis le lancement de Windows en 1985. Un effet boule neige qui conditionne les habitudes d’achat et d’usages qui pourraient totalement renverser la vapeur au profit de Google et au détriment de Microsoft.
A noter un détail qui a toute son importance, Microsoft offrira la possibilité à un possesseur de Windows 10 Cloud de passer à une version classique familiale ou pro du logiciel. Cela ne sera pas forcément utile pour tout le monde mais, à vrai dire, cela dépendra des opportunités laissées par les fabricants au coeur de leurs machines.
Vers des produits Windows 10 Cloud plutôt entrée de gamme
Microsoft étant un éditeur, la Surface Cloudbook ne serait évidemment pas le seul engin de ce calibre. L’idée est plutôt de proposer un format au marché pour qu’ils puissent proposer leurs solutions. Le jeu n’est plus aussi simple pour Microsoft qu’il y a quelques années où il n’existait pas d’alternative commerciale grand public à Windows. Aujourd’hui un constructeur qui choisit de fabriquer des CloudBook sous Windows 10 Cloud a probablement déjà sur le marché un Chromebook. HP, Lenovo, Acer, Dell, Asus… tous ont des solutions sous ChromeOS et proposer sur le même terrain un engin sous Windows 10 Cloud ne devient donc pas un complément à leur activité mais bien une auto-concurrence.
Le site Windows Central semble avoir mis la main sur les spécifications minimales pour équiper ces machines et on retrouve beaucoup des lignes directrices de Google pour ses Chromebooks.
On retrouve donc pas mal de points de points communs entre les deux plateformes, la quantité limitée de stockage par exemple qui est presque une marque de fabrique des Chromebooks. Les Cloudbooks ne pourront pas en embarquer plus de 64 Go pour les solutions 64 bits et 32 Go pour les machines 32 bits. Ces stockages devront répondre à un impératif de démarrage rapide qui colle au type d’usage exigé par ces engins et on retrouve donc des eMMC rapides ou des SSD uniquement. La mémoire vive restera limitée à 4 Go maximum.
L’autonomie est un autre point important puisque là encore Microsoft veut tenter de faire jeu égal avec les Chromebooks : La performance visée est plus de dix heures d’usages pour chaque machine. En pratique, cela doit permettre à un étudiant de « tenir » une journée de travail scolaire. Les autres lignes guident bien sur l’usage ainsi recherché : Le démarrage à froid d’un engin sous Windows 10 Cloud ne doit pas excéder 20 secondes et la sortie de veille 2 secondes. Le but de Microsoft est donc de faire concevoir un système pour des PC qu’on allumera le matin et qu’on utilisera en sessions tout au long de la journée. Le réveil rapide permet de suivre un cours, de changer de classe, de pianoter une note rapidement et de refermer à chaque fois son appareil. De la même manière qu’on utilise un smartphone avec plus de confort de frappe.
Le listing de ces composants, et l’évidente remise qu’appliquera Microsoft sur son système, feront de ces CloudBooks des engins très accessibles. On peut imaginer des tarifs très compétitifs. On imagine que ces engins pourraient débuter largement sous les 200€ pour les moins chers d’entre eux.
Il y a là une opportunité intéressante pour les fabricants. La possibilité de proposer un portable à prendre en considération comme une plateforme plus qu’en un produit achevé. Si Windows 10 cloud peut évoluer vers un une version complète du système et qu’un fabricant est assez malin pour proposer un engin avec des trappes d’accès facile à ses composants, on peut facilement imaginer une solution évidente d’évolution.
On achète un Cloudbook 4 Go / 32 Go sur un SSD au format M.2 sous Windows 10 Cloud à petit prix. On le fait évoluer vers une solution plus puissante quand le besoin s’en fait sentir en ajoutant un peu de mémoire vive et en rajoutant un stockage 2.5″ classique dans son châssis. Il ne reste plus alors qu’a mettre à jour sa licence pour donner une seconde jeunesse à une machine,
Windows 10 Cloud enterre t-il à nouveau l’Atom d’Intel ?
La fiche de spécification semble être assez claire, la puce minimale pour occuper un de ces engins est un Celeron quadruple coeur. Les Atom Cherry Trail semblent donc exclu de cette gamme de produit. or ces Cloudbooks vont constituer la gamme des produits les plus accessibles du marché. Il sera difficile de commercialiser des engins dont les spécification seront inférieures. On imagine mal quelle valeur aurait un Atom X5 ou un Atom X7 au sein d’un portable sur le marché. Comment le placer d’un point de vue tarif.
le scénario le plus probable semble être une redite de ce qui est arrivé aux Atom Diamondville et Pineview, c’est à dire une disparition pure et simple du paysage faute d’évolution d’une part et suite au refus de les laisser exploiter Windows dans des conditions efficaces. L’Atom Cherry Trail va donc disparaître petit à petit du paysage et, si Intel ne se décide pas à faire évoluer cette gamme, mourir, encore.
Les constructeurs vont t-ils suivre la proposition de Microsoft ?
sur quel pied danser ? Avec les Chromebooks, les constructeurs de PC ont une solution qui fonctionne et qui ne demande pas beaucoup de suivi ni de SAV. Les machines profitent des capacités de cicatrisations logicielles du système. Elles se mettent à jour en permanence, ne sont pas sujettes aux problèmes logiciels de Windows et ont très bonne presse dans la plupart des pays anglophones. Proposer un Cloudbook aura pour premier effet de semer le trouble pour les acheteurs. Un trouble déjà existant et palpable sur le marché quand on met en perspective les portables entrée de gamme sous Windows 10 et les Chromebooks qui n’ont pas hésité à remonter en tarif ces derniers trimestres.
Les différences de services tendent à rendre cette double proposition a peu près lisible après une petite explication de texte. Mais comment expliquer à un nouvel acheteur pourquoi il devrait choisir entre, au hasard, un portable Windows 10 HP plutôt qu’un Chromebook HP ou un CloudBook HP ? Quel avantage pour l’un ou pour l’autre ? Comment ne pas imaginer un impact sur les ventes des machines traditionnelles – et plus chères et donc plus rémunératrices pour les marques – si le succès pour les CloudBooks était au rendez vous ? Une marque préférera t-elle vendre un Cloudbook à 200€ avec les soucis techniques liés ou un Chromebook quasi autonome au même tarif ou un PC Windows standard à 300 ou 400€ ?
Autre détail, si Microsoft débarque avec sa propre recette, la marque sera en directe concurrence avec les constructeurs. Et on a vu à la sortie de la Surface première du nom que la pilule avait été amère et difficile à avaler pour pas mal de constructeurs. Se placer dans le sillage de Microsoft pour proposer des produits derrière une Surface Cloudbook les positionnerait naturellement en suiveurs, ce qui n’est pas forcément des plus valorisant.
Enfin, l’image du Windows Store ne s’est toujours pas améliorée auprès du grand public et proposer des machines uniquement capables d’y puiser sonne de la même manière qu’un écho de l’aventure WindowsRT. Aventure qui a laissé de profondes traces dans l’esprit et les comptes des constructeurs comme du public.
Notes :
- On imagine que, comme pour WindowsRT il y aura des hacks pour outrepasser cette limitation
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
tout est dit avec la dernière image :D
Faut il voir un rapprochement entre cette news et celle d’un windows10 sous Snapdragon ?
@sourioplafond: Un peu tôt pour le dire mais c’est évidemment une perspective évidente.
Pour la communication de Microsoft annoncer les deux en parrallèle aurait de trop forts relents de WindowsRT pour que cela soit judicieux.
Étonnant d’exclure les Atom, alors que l’excellente Surface 3 est sur un Atom X7 et est une machine très très capable, comme le montrent certaines vidéo youtube.
On imagine bien que la Surface 3 sera une sorte de modèle pour ces Cloudbooks.
En revanche, upgrader le SSD M.2 ou autre chose, il faudra repasser, car accéder au SSD des Surfaces, tous modèles confondus, nécessitent de décoller l’écran ou de scier la coque.
@Xanxi: Je ne pensais pas aux Surface pour l’upgrade, plutôt aux cloudBook plus proche d’un portable standard. L’idée de la trappe n’est peut être pas passée à la .. .trappe.
L’idée de microsoft n’est pas mauvaise mais trop en retard. Entre un futur cloodbook et un chromebook qui a accès au playstore android comme sur mon R11…. Lequel des deux aura le plus d’applis utilisables ?
Et si l’usage bureautique est limité a office en ligne ça va faire bien maigre comparé aux outils google…
Est-ce que ce Windows Cloud autorisera les fameuses applications X86 Win32, émulées dans le film ci-dessous avec un PC sous processeur ARM Qualcomm qui fait tourner Photoshop ?
https://www.youtube.com/watch?v=A_GlGglbu1U
Une belle manière de gonfler à bloc le catalogue des applications « sérieuses », non ?
Le plus est peut-être là.
Ha quel plaisir de retrouver ce bon vieux minitel (https://fr.wikipedia.org/wiki/Minitel)
Plus aucun contrôle des applications et du contenu.
Tout se trouve chez les gentils.
Et comment je fais quand je suis en vacances sans réseau pas de gsm et pas de wifi ? (à la campagne quoi !)
@eugene: soit tu profites de tes vacances pour lâcher un peu ton écran, soit tu te sers du mode hors-connexion, qui existe déjà sur les Chromebook avec de nombreuses applications ( https://support.google.com/chromebook/answer/3214688?hl=fr ) :)
@eugene : tu fais pareil la même chose que dans les pays qui n’ont pas un accès internet fiable et / ou totalement bridé (si j’ose dire) par la censure numérique : tu n’achètes pas.
Je ne comprends pas bien Microsoft sur le coup. Est-ce que l’objectif c’est de faire pipi partout pour marquer le territoire, essayez d’aller jouer sur la plate-bande du voisin ?
Est-ce que ce n’est pas un produit de « nantis » vivant dans un pays ou l’accès au web est au taquet.
Est-ce que l’on n’est pas en train de vouloir fourguer aux étudiants des machines pouraves complètement prisonnière ? Whaoo, le store Microsoft, c’est du rêve !
Est-ce que les gens ne vont pas finir par se lasser ?
J’ai trouvé ma réponse dans l’article lu complètement au lieu de l’avoir survolé.
Donc oui à ma UESTION, mais avec peut-être la réserve de devoir repartir avec des applis 32 Bit filtrées par le store. Ce qui limiterait grandement les choses puisque mon vieux Photoshop 32 bit ne saurait alors tourner dessus. Et qu’Adobe me renverrait vers un Windows 10 normal pour continuer à en profiter. D’ailleurs Adobe propose-t-il encore ses produits haut de gamme en 32 Bit ? Pour un Adobe Premiere, pour sûr, c’est râpé. Et en vidéo numérique, c’est le désert des tartares le store Windows 10 !
iOS et Android vont pouvoir dormir sur leurs deux oreilles si cette restriction n’est pas facilement contournable.
Un outil de création musicale simple à aborder comme le fameux Garageband sur iOS a un clone sur Android qui s’appelle Walkband. Mais rien de tel sur le Windows Store. Quand à la vidéo numérique pour tous, cela fait des années que Live Movie Maker de Microsoft n’a pas évolué et que sa version Modern UI n’existe pas. Aux abonnés absents dans le store.
Sans compter que les versions allégées de Word, Excel et PowerPoint en Modern UI supposent d’avoir un compte Office 365 qui, sauf erreur de ma part, est payant.
Microsoft et les outils pédagogiques pour tous, globalement c’est vraiment pas ça !
de toute façon, tant qu’il n’y aura pas le logo d’une pomme dessus, ça ne marchera jamais.
chasse au troll.
@eugene:
Alors dans de telles conditions ce sont de vraies vacances 🤗
Je viens de faire l’acquisition d’un Chromebook Acer R13 et je suis agréablement surpris par la simplicité de l’OS, de sa réactivité et de toute la bibliothèque d’applications Android du Google Play Store désormais accessible, alors elles n’ont pas encore un affichage totalement adapté aux Chromebook mais je ne doutes pas que les développeurs vont y remédier lors des prochaines mise à jour de leurs applications.
Quand même encore quelques lacunes de l’OS comme pouvoir imprimer/scanner sur une imprimante WIFI ou piloter des systèmes musicaux connectés etc.
Alors Windows 10 Cloud en feras t’il autant, plus, ou moins et avec autant de simplicité de maintenance de l’OS tout en échappant le mieux possible aux virus et autres malwares.
[…] premier jour. L’étendue du market de Microsoft s’est également élargie et la compatibilité UWP de Windows 10 S autorise également les applications Win32 et .NET et non pas …. Le fait de ne pas pouvoir installer de programmes tiers aura également un impact sur la […]