Une puce ARM Cortex-A53 en 14 nano gravée par Intel en 2015

Intel n’a pas caché son intention de commencer à exploiter ses capacités de production de puces à destination d’entreprises tierces, et c’est dans ce cadre que le géant du processeur va produire dés 2015 une première puce ARM Cortex-A53 gravée en 14 nanomètres pour la société Altera. Une première pour le chef de file du x86, mais produire des puces du grand concurrent qu’est ARM peut avoir beaucoup de conséquences.

Résumé : Intel et Altera travaillent ensemble à la conception et à la fonte de puces ARM. Si cette information parait étonnante, c’est avant tout un moyen pour Intel de produire des processeurs qui permettront de financer ses investissements dans  ses usines de production. Altera n’étant pas un concurrent de la marque, le fait de produire des processeurs ARM ne porte pas de préjudice à Intel mais lui ouvre au contraire de nouveaux débouchés financiers.

Intel FAB 17

L’Usine 17 d’Intel. Champêtre non ?

Altera est un partenaire d’Intel et un des leaders mondiaux dans la fabrication de composants reprogrammables. Présents depuis le début des années 80 sur ce secteur, c’est un des dinosaures du genre qui a suivi toutes les étapes de la loi de Moore. Pour Altera, une branche de son futur passe par ARM et la marque va donc s’intéresser à la conception de puces Cortex-A53. Jusque là rien d’étonnant puisque la liste des marques ayant une licence ARM est très longue. La particularité de la future production de la marque est dans l’usine qui va produire la puce et la finesse de gravure demandée.

C’est Intel qui sera en charge de la fabrication de ce nouveau processeur. Bien que la marque soit historiquement en concurrence avec ARM, elle a choisi d’ouvrir les portes de ses usines les plus avancées pour produire une puce ennemie. Il faut dire qu’Altera n’est pas un concurrent du fondeur et que toutes les puces Cortex-A53 qui seront produites n’iront donc pas grossir les rangs de produits face auxquels Intel devra lutter.

Prévue en 14 nanomètres, cette puce sera composée de plus de 4 milliards de transistors et servira à piloter des interfaces réseau et télécom. De quoi laisser tranquille Intel dans son marché, tout en permettant de rentabiliser les investissements massifs consentis par la marque pour créer ses usines de processeurs. Intel va accentuer cette politique d’ouverture et se placer comme un fondeur comme les autres avec en plus les capacités de produire dés 2015 des puces gravées en 14 nanomètres si la marque tient son calendrier. Une étape importante pour le fondeur qui pourrait y trouver son compte et continuer à mener à bien des investissements toujours croissants.

Source : Cnet.com


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9 commentaires sur ce sujet.
  • 4 novembre 2013 - 13 h 36 min

    Hâte de voir ce que répondront les usines de Samsung. En tout cas, vivement qu’intel ne soit plus le seul dans le domaine du 22nm. Et si Samsung arrivait au 14mm en même temps, ce serait plus que bien.

    Petit aparté : je viens de regarder une revue qui avait sélectionné une centaine de machines. C’est à pleurer: Intel, Intel, Intel et re-intel. Seulement une machine en AMD x86 :/ Je pense aussi que c’est à nous consommateurs de nous battre pour une concurrence moins muselée. J’achèterais volontiers un cpu intel pour les performances, mais non. Je reste en AMD pour le moment (tant qu’ils feront du x86 en tout cas). Et je suis attristé de voir que la lignée des FX est compromise. Bientôt, nous n’auront plus le choix. Alors, j’attends aussi avec impatience que des puces ARM arrivent avec des capacités décentes pour animer un PC en Linux ou windows. Et bien sûr que les éditeurs se décident enfin à passer leurs exécutables en ARM.

    En attendant tout ça, j’ai l’impression que si on veut vraiment avoir le choix, faire jouer la concurrence, il faudra quitter le x86. Je ne suis pourtant pas un fan d’ARM (vieux cauchemars en langage machine :p), mais si AMD ferme sa branche x86, il va bien falloir trouver des alternatives.

    Mon commentaire peut paraître sombre, mais il reflète les réalités actuelles: pas le choix du fondeur dans le monde pc personnel, bridage de plus en plus des EFI… Et si le futur PC était une carte de développement en ARM ?

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  • 4 novembre 2013 - 13 h 56 min

    Espérons qu’ils n’en profiteront pas pour rajouter quelques instructions de leur cru, dans le but de « polluer » l’écosystème ARM 64 bits avec des incompatibilités!

    La société Altera compte bien sûr pour du beurre dans cette histoire. L’important c’est qu’Intel puisse (enfin) devenir le fournisseur des processeurs ARM pour winphone 9 (alias « RT » version 64 bits).

    Sur le front des serveurs, la situation est plus délicate puisqu’il est hors de question de sortir Win8.1 Server recompilé pour ARM64. Promouvoir l’emploi d’ARM sur les serveurs nuit donc à Intel sur le long terme parce que ça favorise linux (et donc réduit la dépendance vis-à-vis d’Intel). Mais être absent de ce marché serait fatal.

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  • 4 novembre 2013 - 14 h 21 min

    @Zhir : j’avoue ne pas comprendre la volonté de MS de ne pas vouloir recompiler windows pour support des ARM. Est-ce une volonté politique ou bien un réel problème technique ?

    Je ne sais plus qui avait dit sur ce site qu’en fait, il y avait bien des options « cachées » pour compiler en ARM avec Visual C++.

    Bref, la crainte de toolschain-compilateur trop complexes ou un accord MS/Intel ?

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  • 4 novembre 2013 - 15 h 45 min

    A mon avis le problème est la trop grande variation entre les processeurs ARM.
    Développer pour ARM demande trop de travail pour prendre en compte les spécificités. Si ca marche pour les programmes applicatifs qui sont loin de la machine, ca doit trop se compliquer dès que l’on se rapproche trop du matériel.
    J’ai un peu l’impression que les problèmes liés à ARM ressemblent à ceux pour les drivers graphiques.

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  • 4 novembre 2013 - 15 h 50 min

    Ce n’est absolument pas nouveau que le manque de concurrence est un problème. Le couple Wintel à pu se servir des frabricants d’ordi comme de leurs prostituées. On n’a fait notre malheur nous même en ayant d’yeux que pour Wintel.
    @Baldarhion, je ne sais pas ce que tu appels « des capacités décentes ». Il y a déjà plein de choses rapide sur ARM, et il y’a des trucs sympa comme effacer un détail d’une image avec Photo Painter qui sont tout à fait utilisable. Aujourd’hui les meilleurs ARM ont des rapidités équivalentes aux ordinateurs de bureau d’il y a quelques années, et même équivalente au plus faible des i3 actuel. Et ces dernières années l’informatique n’a pas été bouleversée par l’augmentation de rapidité des x86.
    AMD arrive sur ARM avec du très intéressant : « équivalente à celle de composants x86 quadricœurs cadencés à 4 GHz. »
    http://www.silicon.fr/puces-pour-serveurs-amd-mise-sur-les-apu-et-les-arm-87108.html
    Pas de Win non RT sur ARM ? Crimo$oft s’est employé à alourdir Win pour nous faire changer de machines, pas facile de faire marche arrière. Et sans appli non recompilés pour ARM, aucune utilité. Autant repartir sur du nouveau + efficace.

    @Zhir, l’important c’est qu’il pas qu’un seul fournisseur de SoC. C’est une aubaine que des ARM, sur serveur ou pas, nuisent à l’étouffement du marché par Intel.

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  • 4 novembre 2013 - 16 h 06 min

    @Pascal, ils sont pas encore nombreux à s’intéresser sérieusement à leur pilotes graphique pour Linux. nVidia s’améliore bien sur ce plan.

    @Baldarhion, un futur PC… une Kayla de Seco (+GPU) ravi un copain.

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  • 4 novembre 2013 - 18 h 19 min

    @Skwaloo : J’ai vu que Nvidia avait libéré ses sources pour les drivers GPU… Donc, vraisemblablement, AMD devrait faire de même.

    Vrai qu’en calcul pur, les ARM se défendent plutôt très bien. J’imagine surtout une machine capable de faire tourner des logiciels de rendu 3D, montage vidéo, After Effects. Et euh… quelques jeux bien sûr ;)

    J’ai vu sur les docs ARM qu’on pouvait tout à fait gérer un bus PCIe (mais sur 8 lignes = ce qui est largement suffisant pour les jeux auxquels je joue… Si ils sont recompilés pour une plateforme ARM. ce qui ne devrait même pas être trop complexe vu les noyaux actuels qui se chargent de la majorité des communications avec les composants.

    C’est vrai que les keyla sont tentantes (quand elles auront baissé de prix un peu. Et surtout, j’espère que les rumeurs d’une sortie imminente de Tegra 6 sont fondées.

    J’ai aussi vu sur la doc ARM que le multi-cpu est prévu. Et j’imagine déjà pour la moitié du prix d’un i5 avoir 8 vrais cores travailler sur un gros montage/session AE/rendu 3D.

    Hum… Peut être que finalement je suis en train de briser le lien psychologique qui me tient au x86… Après tout, ça doit faire plus de 20 ans que je n’ai plus touché à l’assembleur :)

    @Pascal : merci pour le lien.

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  • 4 novembre 2013 - 18 h 34 min

    @Baldarhion: AMD doit d’abord se consacré aux serveurs…

    Ma Nexus10 m’a fait autant de calcul que les 2/3 des contributeurs sur WorldCummunityGrid en 3 mois. Mon pote qui sa Kayla fait surtout du Blender.

    Quand il y aura une bonne diffusion et de la concurrence alors les prix vont baisser (aujoud’hui on trouve de la tablette 7″ à 39€ fdp compris. Déjà sur le Tegra5 il y aura de l’OpenGL 4.3 (non limiter à l’ES), ce qui va faciliter les portages.

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  • 5 novembre 2013 - 4 h 31 min

    Au début des années 2000 Intel produisait ses propres processeurs ARM les XScale (une évolution des StrongARM acquis de DEC) mais ils ont revendu le tout à Marvell pour 600 millions de dollars en 2006.

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