Vous avez surement déjà vu en action un simulateur de vol moderne. On parvient à proposer aujourd’hui des pays entiers sans aucun problème avec un PC grand public. On peut faire le tour de la planète ou passer sous l’arc de triomphe en avion. Comme on peut piloter une navette, un sous marin ou une moto sans bouger de chez soi.
Mais, en 1970, ce n’était pas aussi simple. Les ordinateurs avaient bien du mal à fournir assez de données pour afficher précisément un terrain et il n’était pas question pour eux de vous transporter dans une réalité alternative à grands coups de pixels. Pour compenser, les ingénieurs avaient recours à des éléments connus et fiables : des poulies, des engrenages et des courroies. Du solide qui permettait de tromper l’oeil humain d’une autre manière.
En Europe, par exemple, on avait eu l’idée de monter un bras sur des axes horizontaux pour qu’il puisse balader une camera sur la maquette d’un terrain de jeu miniature. L’idée étant alors de proposer le point de vue d’un conducteur de char au travers de son périscope d’observation. Quand le conducteur tournait à droite, la caméra tournait de concert. Quand il accélérait, le système suivait le même rythme. De telle sorte que le regard correspondait aux actions menées sur le « terrain ».
Le tout était piloté par un ordinateur de l’époque afin de retransmettre les ordres de la cabine de pilotage vers la caméra et de la caméra vers la cabine. Car cet ensemble développé en France retransmettait aux conducteurs les secousses de sa conduite. C’était bien plus économique que la mobilisation des véhicules qu’il proposait de remplacer.
On pouvait laisser un débutant s’entrainer à manipuler l’engin sans craindre de le voir passer au travers d’une caserne ou de défoncer quelques barrières.
Il pouvait en outre être configuré pour piloter différents chars. Le modèle présenté en vidéo permettait aux débutants de faire leur apprentissage de base sur des engins différents. Et même des modèles d’une armée différente. On s’asseyait dans un simulateur posé sur des pistons hydrauliques qui retranscrivaient le relief du terrain de la maquette. Un écran donnait l’image au travers du périscope et on était plongé dans un terrain plus vrai que nature. Le terrain était gigantesque avec village, vallon, rivière et obstacles. Des passages permettaient de ressentir l’effet du terrain sur la conduite. De la route goudronnée au marécage boueux en passant par un terrain enneigé, la simulation ne réagissait pas à la même vitesse.
En 2004 cependant, ce système a été abandonné par l’armée Suisse, jugeant probablement plus efficace des scénarios plus vastes avec un simulateur totalement virtuel. Les pannes et la maintenance de cette solution de 1970 devenant trop complexe à gérer. Le système a alors été récupéré par le musée militaire Suisse au lieu de partir au recyclage. Et le musée a entrepris de tout remettre à jour : le système hydraulique a été repris mais également la partie informatique.
Certains éléments étant irréparables et non remplaçables ils ont été confiés à… un Raspberry Pi. La partie vidéo est toujours traitée en analogique de manière à conserver au maximum le matériel d’origine et son cachet particulier.
Ce qui permet aujourd’hui aux visiteurs de pouvoir utiliser ce simulateur particulier et de faire un petit tour sur la maquette d’origine…
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
J’avais essayé celui du Camp de Carpiagne, le modèle oldschool avec la caméra était ouvert au publique et j’avais pu, via une connaissance, faire un tour dans le modèle d’entrainement pour char Leclerc, avec cabine sur vérins et maps en 3D + différentes config de conflits : j’avais pris une grosse claque à l’époque tant par le côté ingénieux du « vieux simulateur », tant par l’accélération du char leclerc :D
vraiment ingénieux ce système de caméra mobile, pour compenser l’absence de rendu 3D de l’époque.
Super intéressant, merci pour l’article
J’avais oublié ces vieux simulateurs qui m’avaient fait rêver à une autre époque…