Calendrier rocambolesque, les équipes de LesNumeriques et de Gamekult1 ont tout juste eu le temps de poser leurs cartons chez TF1 qu’ils apprenaient avoir été « revendus » à Reworld Media. Cela ne vous évoquera peut être pas grand chose mais cette nouvelle est assez catastrophique pour la presse en ligne.
Les marques de Unify
TF1 avait depuis quelques années la volonté de se positionner plus fortement sur le web, la chaine de télé a donc créé il y a quatre ans la marque Unify qui a regroupé de nombreux sites parmi les plus populaires de la toile française : Marmiton, Doctissimo ou AuFéminin. A grand coups de rachats, Unify s’est emparée de beaucoup de pépites afin de créer une vaste audience sur de nombreux sujets forts. Pour toucher les segments informatique et conso en général ainsi que le jeu vidéo, Unify a mis la main sur Neweb, le groupe qui chapeaute les sites que sont LesNumériques et Gamekult, ainsi que leurs régies publicitaires.
Un rachat qui s’est accompagné d’un regroupement géographique puisque les équipes de ces sites – et des entités annexes comme CnetFrance ou ZDNet – se sont retrouvées embarquées dans la même aventure. TF1 a bien fait comprendre aux rédactions que le rapprochement physique des différentes entités était à la fois indispensable et salutaire. Tous les salariés ont donc fait leurs valises, abandonné leurs habitudes et pris possession de nouveaux locaux chez TF1 le 26 Juin dernier.
Soit 24 heures avant l’annonce d’un accord avec Reworld Media pour la reprise de la totalité de la division Unify et donc des équipes fraichement débarquées. Cet accord n’est pas encore validé par les autorités de la concurrence mais ne devrait pas poser de problèmes et la transaction devrait avoir lieu rapidement. Il ne fait donc absolument aucun doute que pendant que TF1 martelait que les synergies du groupe nécessitaient un rapprochement en leur locaux, ils négociaient en même temps avec Reworld Media la reprise des équipes. Ce qui forcerait un futur déménagement.
12 sites sont ainsi repris pour environ 25 millions de visiteurs uniques mensuel et 200 millions de pages vues annuels. Les régies vidéo, studio de création ainsi que les régies publicitaires et studio d’influence de Unify changent également de mains. Reworld Media deviendrait ainsi un mastodonte de l’internet Français avec 36 millions de visiteurs uniques.
@LamHua sur Twitter
La douche froide
Vous imaginez la situation pour les salariés, journalistes, équipes commerciales et techniques des différents sites ? Déménager dans un nouveau lieu vanté comme le berceau d’une aventure au sein d’un grand groupe Européen comme TF1 avant d’apprendre, littéralement quelques heures plus tard, qu’on a été négocié par ce grand groupe pour une autre entité ? Le coup au moral doit être difficile.
TF1 a tout planifié comme si de rien n’était. Une fête d’accueil a été organisée et permis aux nouvelles équipes d’intégrer l’entreprise. Des badges ont été distribués et les postes clairement mis en place pour accueillir tous les salariés. Tout cela pour quelques heures seulement.
De ce que j’ai pu comprendre auprès de différents acteurs dans le milieu, la volonté de TF1 de créer un canal stratégique sur le Web permettant de profiter d’une synergie télévision/internet s’est largement dissipée. D’abord parce que les relais imaginés pour passer de l’un à l’autre des médias n’étaient pas aussi évidents qu’espérés. L’étanchéité des usages étant plus grande que prévue. Difficile de faire allumer son poste de télé à un internaute pour suivre un contenu qu’il ne maitrisera plus. Et si il semble plus simple de faire basculer un téléspectateur vers un contenu lisible sur son smartphone, cela pose d’autres problématiques. En particulier celle de la perte d’attention du sujet de l’indisponibilité de son cerveau au moment où il lâche le grand écran…
Autres pistes, celle d’un désamour des moteurs de recherche de certaines pépites autrefois considérées comme hyper rentables. Les nouveaux changement d’algorithmes de Google seraient beaucoup moins généreux avec les forums qui faisaient la richesse – au propre comme au figuré – de certains sites comme Doctissimo. Les contraintes RGPD qui empêchent certaines synergies publicitaires espérées par cette diversification n’aidant pas, la recette voulue par TF1 / Unify était finalement moins simple a faire prospérer. Si on ajoute le fait que le groupe Unify a du mal a atteindre la rentabilité, cela fait de solides arguments pour essayer de couper cette branche.
Il faut dire que TF1 est sur un autre grand chantier, celui du rapprochement avec M6. Un travail important qui ne devrait pas poser de problèmes aux autorités de la concurrence et qui va permettre au groupe de se positionner comme un poids lourd publicitaire. La télé, ça paye. Et dans cette perspective les 300 salariés de Unify ne sont probablement plus vraiment considérés comme des atouts mais plutôt comme un caillou dans la chaussure d’une marche vers le succès. TF1 se voit en éditeur et producteur de contenus télévisuel plus qu’en patron d’un groupe de presse en ligne.
Les états d’âme de certains ont transpiré sur Twitter. Pour d’autres cela a été des échanges plus privés mais la situation est évidemment compliquée pour les salariés.
Reworld Media ou l’uberisation de l’info
Je connais assez bien les équipes concernées. Je ne les fréquente plus trop physiquement mais j’ai par le passé travaillé avec certaines d’entre elles. J’ai vu naitre Les Numériques. J’ai connu Vincent Alzieu au tout début de cette belle aventure et côtoyé de loin en loin de nombreux journalistes de ses équipes : Regis Jehl, Guillaume Henri, Marie Ciolfi, Mathieu Chartier, Tanguy Andrillon… J’ai lu quantité et quantité des papiers de toute la rédaction et ait même collaboré brièvement avec Florent Alzieu du temps de Blogeee.
J’ai également bossé avec les équipes de CNetFrance, même si elles ont bien changé depuis mon départ. Côtoyé les équipes de ZDNet. Et j’ai également pas mal fréquenté la famille GameKult en travaillant non pas avec eux mais plutôt « à côté » d’eux dans trois locaux différents. Certains de ces gens sont mes amis, je les ai vu grandir, évoluer, devenir des pros dans leur domaine et proposer leur expertise en ligne au travers d’un travail souvent acharné.
Apprendre que tous ces gens, ceux qui signent les articles que vous lisez mais également ceux qui font en sorte que les vidéos existent, que les tests existent, ceux qui s’arrangent chaque jour avec les galères de gestion que représentent une rédaction ou la gestion d’un site web. Tous ces gens sont très clairement menacés par la méthode Reworld Media.
Une méthode c’est quand on applique un certain nombre de règles pour parvenir à son but. Et la méthode de Reworld Media est toujours la même. Maximiser les revenus au détriment de tout travail journalistique. Le groupe a ainsi acheté plusieurs magazines pour en replacer les rédactions par des « éditeurs de contenus ». Des gens a qui on demandait d’écrire beaucoup plutôt que bien. Afin de maximiser le trafic. La méthode s’intéresse également aux « tendances » et publie en réaction. Les rédacteurs vont donc adapter leurs sujets en fonctions des horaires de publication.
Pour la sortie des classes par exemple, quand les ados reprennent leurs smartphones, il faut être présent sur des sujets précis. Ces fameuses « tendances » évoluent au fil de la journée et le contenu s’y adapte. On est donc enclin a produire un texte ne présentant aucun intérêt mais répondant juste à des arguments de recherche codifiés précisément pour attirer différents publics. L’expertise journalistique ou la décision du sujet a traiter n’entrent pas en ligne de compte.
Plusieurs magazines sont tombées dans l’escarcelle de Reworld en 2019. Avec grand fracas. C’est le cas du groupe Mondadori France qui éditait Biba, Grazia, Top Santé, Télé Star ou encore Science et Vie. Et cette méthode est alors systématiquement employée avec des journalistes qui se transforment en rédacteurs cornaqués par d’autres intérêt que l’information de leurs lecteurs. Epaulés par des algorithmes qui vont générer des articles à partir de mots clés et d’une IA plus ou moins bien ficelée. Aidés par de petites mains issus de pays francophones, souvent Malgaches, également déployés pour booster la productivité des sites. Il faut écrire vite, beaucoup et sur les sujets listés.
Une enquête de Arrêt sur images montre bien comment Reworld Media fonctionne
Et dans un grand jeu de vases communicants, les journalistes s’éclipsent peu à peu pour des pigistes aux statut inconfortables et donc corvéables a merci. Moins regardant sur la qualité du travail a effectuer et à qui on demande de ne pas se poser la question d’une quelconque éthique. La grande majorité des journalistes sont ainsi poussés vers la sortie, saisissant la possibilité d’une clause de Cession leur permettant de retomber sur leurs pattes en cas de rachat d’un titre de presse. Ils sont remplacés par des gens a qui on va faire tenir des cadences infernales.
L’aventure Science & Vie dont l’équipe démissionnera en masse pour fonder le magazine Epsiloon afin de ne pas trahir leur engagement journalistique est un bon exemple de ce transfert.
Agences tout risques
Sous traiter la production des contenus présente deux avantages majeurs : cela permet de ne pas avoir a payer des journalistes qui vont réclamer des salaires importants, des avantages sociaux, des vacances ou des tickets restau. Des gens qui peuvent tomber malades et qui ont des avantages liés à leur profession. Signer un chèque à un sous traitant, que ce soit une société privée ou un « partenaire » auto-entrepreneur ne pose par contre aucun problème. C’est à chacun de fournir le contenu qui a été commandé pour alimenter le site ou le magasine papier. Même malade un rédacteur sera sur la brèche si il ne veut pas perdre son contrat et continuera de travailler quand un journaliste salarié serait au fond de son lit.
Content Squad est une des agences de Reworld Media dont la mission est de créer du contenu sur mesures pour les marques
Mais cela offre surtout la possibilité de gérer le contenu produit à la virgule près. Sans rédaction, sans société de journalistes c’est l’éditeur du journal qui choisi ses sujets et comment les traiter.
Pas de problème a priori ? Sauf que la stratégie de ces magazines passe par une publicité proactive. Un jeu où on va démarcher les marques pour leur proposer un contenu – payant – a diffuser ensuite dans ses colonnes. Les sous traitants employés ne s’en cachent pas, ils travaillent autant pour alimenter ce type de sites que pour rédiger des contenus purement publicitaires. Et le mélange des genre est clairement mis en avant sur leurs profils.
Le risque est donc là. Quand vous arrivez sur un site comme Les Numériques ou Gamekult, pour ne citer qu’eux. Vous arrivez sur des pages rédigées par des journalistes et – pour être plus précis – par des spécialistes. L’équipe photo de Les Numériques ce sont des dizaines d’années d’expérience accumulée. Idem pour l’informatique avec des profils venant de plusieurs secteurs de l’industrie qui vont apporter des éclairages différents dans leurs tests. Quand vous lisez les tests d’un aspirateur, d’un téléviseur, d’un jeu vidéo ou d’un ordinateur portable, vous profitez de cette expérience qui va permettre de mettre en perspective les qualités et les défauts du produit. Vous pouvez être d’accord ou non, vous pouvez vous y retrouver ou pas. Mais dans tous les cas la plume du rédacteur est celle d’un humain ayant pour lui la responsabilité de signer son article.
Laisser les marques gérer le contenu rédactionnel pose en général un petit problème
Mais que penser d’un « contenu » dont le test qui serait fait par la marque en amont, sans passer par un laboratoire indépendant et transféré à une société en sous-traitance pour être ensuite affiché sur un site sous un aspect journalistique ? Un contenu qui ne serait non seulement pas signé mais qui aurait en plus été payé par la marque pour être affiché. Pensez vous que ce contenu sera fiable ? Qu’il mettra en avant les défauts du produit ? Toute la chaine aurait a y perdre si la marque était insatisfaite de la prestation proposée. Le rédacteur ne serait plus employé, le sous traitant qui le gère aurait droit à un rappel des propriétaires de la régie publicitaire qui gérerait la marque parce que celle-ci ne voudrait plus « communiquer » dans le magazine.
Les relations sont déjà parfois tendues avec la publicité et on a eu beaucoup d’exemples de marques qui retiraient – ou menaçaient de le faire – leurs campagnes de pub à cause d’un test un peu trop dur avec un produit. Si le contenu est acheté en amont pour communiquer sur des points précis chers à la marque, il ne sera pas possible de parler d’autres choses.
Vous sentez le risque pour un média de conseil comme Gamekult ou Les Numériques ? Si ce genre de contenus trouvait leur place sur ces sites, c’est toute la crédibilité de l’ensemble qui en pâtirait. Si un jeu vidéo héritait d’un test élogieux et d’une très bonne note signé par un « rédacteur » inconnu ? Si un téléviseur se retrouvait dans le top des modèles de l’année suite à la publication d’un test non signé ? C’est tout l’historique de ces sites qui s’effondrerait.
La grande force de ces médias est d’avoir construit leur contenu autour de personnalités. Des journalistes que l’on respecte – qu’on les apprécie dans leur choix ou non – parce qu’ils ont montré leurs compétences au fil du temps. Lire un jour un article qui va a l’encontre de votre propre avis par un journaliste est compensé par une argumentation solide et des tests indépendants. Compensé également par le fait que la même personne pourra écrire un article totalement en accord avec ce que vous pensez quelques jours après. Chaque rédacteur a su convaincre au fil du temps que son expertise pouvait dépasser nos propres ressentis. Le fait que je n’aime pas l’objet qu’il apprécie – ou l’inverse – n’enlève rien son expérience et son conseil.
Si cette relation de confiance disparait, si elle est dictée par des marques qui deviennent commanditaires des contenus, alors ces sites n’auront plus aucun intérêt.
Que faire ?
Accrochez vous ! La presse a besoin de vous ! L’expérience doit être traumatisante au possible pour les équipes de ces sites, celles qui signent les tests comme les petites mains qui font en sorte que vous puissiez les lire, toutes ont besoin de vous. Si vous voulez aider ces sites a ne pas sombrer dans la diffusion de contenus publicitaires a outrance, accrochez vous à vos rédacteurs préférés ! Envoyez leur votre soutien. Ne lâchez pas la rampe !
L’avenir nous dira comment les différentes rédactions réagiront à cette crise et comme Reworld va la gérer. Si la « méthode » est employée, et si les journalistes sont poussés vers la sortie comme cela s’est passé de nombreuses fois, vous le saurez bien assez tôt et vous pourrez en tirer des conséquences pratiques. Mais tant que les équipes sont en place il n’y a aucune raison de les abandonner et de leur ôter votre confiance.
Si des sites comme Les numériques ou Gamekult plongent dans ce type de contenus, vous perdrez des guides essentiels pour être certains de faire le bon choix. Même les archives seront sujettes a caution car il sera difficile de voir quel article sera rédigé par un journaliste ou par un publicitaire à moyen terme.
Que vous soyez lecteur ou non lecteur de ces sites, vous avez tout à y gagner. Le web n’est pas qu’une affaire de marchands mais également un lieu où doivent pouvoir s’exprimer des avis contradictoires et indépendants.
Notes :
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
Rien à ajouter à ton article, très mauvaise nouvelle pour l’internet francophone en effet…
Ça fait un moment que les numériques est devenu franchement pas terrible (pour rester poli)
TF1, la « boite à cons » et du « temps de cerveau disponible »… Un épisode rappelant le choc des cultures quand les bottes dans l’béton avaient entrepris de faire téléphoniste. Au moins là la mayonnaise avait pris avec un peu de persévérance qui n’est visiblement plus d’actualité.
Bien triste, malheureusement dans l’air du temps.
Ca fait des années que je lit « Les Numériques » et surtout leurs essais … j’ai par exemple acheté des appareils photos d’après leurs recos ou des SSD externes… mais depuis un certain temps, ca devient n’importe quoi du point de vue rédactionnel avec de moins en moins de « vrais essais » et des produits qui ne sont absolument pas « Numériques » … style des planchas … désolé cependant pour l’équipe des journalistes. En ce qui concerne Minimachines que je suis depuis BlogEEE, la qualité est toujours au rdv … et j’ai été ravis d’y trouver des articles sur MinisForum, ce qui m’a aidé à sauter le pas .. et j’en suis ravi …
Hello, un grand merci pour cet article. Qu’attendre de médias qui nous vendent de la télé-abrutissante (l’île de la tentation, les enfants de la télé, etc.) ? Est-ce que l’éthique est si important pour eux ?
J’ai vu une pub de Science & Vie : ils vantent une expertise de plusieurs décennies, mettent la tête d’Einstein et passent à la télé -> c’est ça le business, qui va se soucier des méthodes de Reworld Media ?
Je suis particulièrement content du paragraphe de l’article sur la confiance : aujourd’hui je suis pas mal de tests d’articles venant de Youtubers en qui j’ai confiance (pas les influenceurs de Bangood, etc.), et ici-même aussi.
Aux experts du droit des affaires : y aurait-il un avantage (impôts, taxes, protection contre le droit du travail, etc.) à ce que TF1 ait rassemblé dans son siège tous ces médias avant la revente ? Est-ce que le projet d’association TF1-M6 a souhaité revendre pour éviter des cas de monopole pour certains médias (cuisine AZ / Marmiton, clubic / les numériques / CnetFrance, jeux-vidéo.com / Gamekult, etc., médias cités sous réserve d’exactitude tellement les rachats sont nombreux et opaques). Merci
@PCHM: après perso, j’ai acheté un aspirateur Rowenta il y a plusieurs années de cela suite à leur test qui s’il n’était pas numérique, restait sérieux dans la démarche.
Cet article et mon commentaire précédent m’ont fait réaliser que ça fait un bout de temps que j’ai pas « soutenu » Minimachines … honte à moi … réparé …
Cela me fait penser au aux mag de guitare de j’achetais par le passé, les tests de matos étaient, au départ, sans concession mais peu a peu, ce sont devenus de vraies pub qui pour le coup, étaient toujours suivis d’une page de pub officiel du produit…avec le prix du mag qui ne cessait d’augmenter.
Bref, le journalisme, peu importe le secteur, se transforme de plus en plus en pub sans complexe.
L’uberisation est également un cancer social.
Encore un super MERCI pour cette saine (mais inquiétante) clairvoyance. La télévision et en particulier TF1 et M6 ne présente plus aucun intérêt et la mainmise machiavélique orchestrée sur une partie du web prend le même chemin. Agé de presque 79 ans, j’ai eu la grande chance de connaître les débuts enthousiastes et prometteurs de Compuserve puis d’Internet. Ce qu’en font des grippe-sous est proprement écoeurant. Résistons les Amis.
un autre exemple de la dérive actuel :
https://www.fakirpresse.info/moi-journaliste-fantome-au-service-des-lobbies
merci pour ces infos
Très mauvaise nouvelle en effet :(
Pour suivre LesNumériques depuis un paquet d’années maintenant, la qualité des tests a progressivement diminué avec une logique de plus en plus discutable, à se demander s’ils ne sont pas déjà payés par des marques. Des tonnes d’exemples existent, un produit récemment testé à eu 4/5 dans chaque sous-catégorie sauf une où ils ont mis 3/5, et le produit a la note finale de 5/5. Hein ? Ou des tests de PC portables avec des caractéristiques identiques mais sur lesquelles ils ne vont pas juger de manière identique, j’ai vu passer à peu de temps d’intervalle deux tests de PC portables pour joueur avec la même autonomie mais pas du tout les mêmes critiques dessus.
En revanche certains de leurs contenus restent encore aujourd’hui qualitatifs, et pour ce qui est de Gamekult ils ont toujours fait de très bons articles (entre autres). J’espère très sincèrement que ça va rester comme tel, cela étant si eux changent pour des articles écrits sans souci de qualité les gens retourneront vite sur JVC. Gamekult est un site à abonnement payant, ce n’est pas la même chose que de proposer du contenu gratuit en ligne. Et pas mal de lecteurs sont attachés aux testeurs qui publient ces tests. Tandis que c’est largement moins le cas pour les numériques (qui connaît ne serait-ce que le nom d’un seul de leurs testeurs ?)
Bref, j’ai hâte (avec crainte) de voir ce que ça va donner, en priant pour qu’au moins Gamekult soit épargné et continue de fonctionner comme avant. Croisons les doigts !
Rien sur les conditions de travail des autres branches notamment des fabricants des produits dont il est largement fait la pub dans ce site de test. C’est pas parce que c’est made in France que c’est la fête a l’usine, c’est aussi une grosse cadence au smic sans 13eme mois et avec 50% d’intérimaires qui se retrouvent sans sans rien quand il y a une fermeture.
Les numériques sont déjà tombé dans le putaclick, c’est de pire en pire, c’est juste le coup de grace.
Mais bon … c’est toute notre société qui y est tombé dans une spirale d’idiocratie. le monde est mourant.
Honnêtement, perso j’ai déjà laché LesNums, +/- 2 ans apres la cession a TF1. J’ai eu 2 gros problemes:
1- la qualité des test a baissé, avec en particulier des incohérences d’un test a l’autre et des erreurs dans les fiches techniques – pas un gros probleme en soi, mais un peu le concept des M&M’s marrons: quand on osef la fiche technique qui est bien simple a faire, quid du test, bien plus compliqué ?
2- les forums n’ont jamais été exploités. Comparé a celui de Ars Technica ca faisait pitié. Les journos ne prenaient meme pas le temps de lire les comms signalant des erreurs. Leur faute ou celle de leur patron je sais pas, mais le résultat est le même.
J’y passe encore, moins d’une fois par mois. Effectivement trouver des tests produits valides en français va devenir tres problématique.
C’est vraiment triste que le Web n’arrive pas a se monétiser pour assurer sa survie. Dans une vie antérieure, certains de mes projets web media se faisaient subventionner… par le minitel. Le probleme n’est pas nouveau ^^
Gamekult jamais lu, mais Les Nums je les ai suivi depuis leurs débuts (un peu comme Clubic en son temps) jusqu’à il y a 3 ou 4 ans je pense (je n’étais même pas au courant de ce rachat par tf1).
Reworld Media (et d’autres… ce « grand » groupe issu des telecoms s’étant gavé de titres de presse divers par exemple) sont en train de tuer ce qu’il reste de journalisme indépendant.
Le journalisme indépendant maintenant ce sont des gens comme toi qui l’assurent Pierre.
@thomike: ça fait plaisir de voir un si riche disparité d’âge et d’origine (ethnique, professionnelle, etc.) rassemblé sur un blog comme celui-ci. Grand respect.
Je me disais, c’est ceux qui ont tué Science et Vie ? Ha oui, c’est bien ça.
Que dire de TF1 ? Ceux qui ont rejoint le groupe, ils s’attendaient à quoi ?
Je n’arrive même pas à compatir, comment accepter de travailler pour TF1, même un jour ? C’est un manque absolu de dignité, de déontologie, de fierté et la compromission absolue avec l’origine du mal, du vote FN, de l’ignorance crasse, de la bêtise infinie, de la beaufitude exposant 12, c’est la chaîne du vomi de la pensée que les personnes sans autonomie de réflexion régurgitent sans distance en se pensant informées et pertinentes.
Mmm…
Merci beaucoup prog-ammateur C’est très sympa. Lillois, j’ai vécu 35 ans en Alsace, entre autres et je suis définitivement installé en Floride depuis 8 ans. J’en ai vu, mais le sujet de ce thread est vraiment préoccupant.
Assez effarant de lire tout ça, j’avais lâché au fil du temps les ‘anciens’ (Clubic, LesNums, Zdnet), sur le web depuis 98 (& commencé un forum en 99 avec un pic en 2003 à 42k VU/j), j’en ai vu des transformations! En plus sur tout ces sites, s’il y a bien une chose vraiment saoulante, c’est que pour refuser les cookies, soit il faut les faire manuellement (+/- 7 à 15 cases à cocher suivant les sites et/ou le ‘groupe’) et ce aussi pour les ‘tiers’, là parfois la liste atteint les 700 partenaires voir +, à ‘refuser’ manuellement. Et si on a le malheur de vouloir refuser, ça revient en arrière pour proposer d’accepter tous les cookies ou de s’abonner. Pour parfois se voir octroyé de la pub en plus! (Jamais abonné mais LeSoir en Belgique le fait par exemple, j’en bénéficie ‘gratuitement’ via mon FIA ceci dit mais L’Echo semble faire la même chose)
Que des temps de cerveaux disponibles pour certains, quel triste temps.
@prog-amateur:
Clubic est redevenu indépendant, la période catastrophique « M6 » ou Clubic était devenue une poubelle numérique, c’est du passé, et heureusement.
Sinon il n’y a pas que reworld qui pourrissent ce qu’ils rachètent, y’a aussi entre autre webedia, qui on racheté allociné, qui désormais rackette ses visiteurs avec un « paye ou donne-nous toutes tes données perso ».
Du coup allocinè est mort, et vive senscritique, qui pour moi l’a remplacé avantageusement.
J’espère qu’on aura un bon remplaçant pour les numériques si il le faut.
@prog-amateur:
https://www.clubic.com/clubic/dossier-369336-a-propos-.html
ouais: c »est un peu comme cnews qui a viré pratiquement tous les vrais journalistes..pour ne plus faire d’info : que du talk/trash
quel monde!
Bah… Les Numériques… C’est pas une perte.
Comme dit par plusieurs, ça fait longtemps que je ne leur fait plus confiance pour leur « indépendance ». Surtout après certains articles (tests) mensongers. Je ne sais pas si ces articles étaient dus à de l’incompétence, volontairement négatifs, s’ils ne savent pas ce qu’ils testent/écrivent ou tout simplement parce-que la marque testée n’a payé la dîme LN pour avoir un article de qualité (malheureusement, je l’ai vu maintes fois dans la presse écrite et WEB).
Il est loin le temps d’une presse technique réellement indépendante.
Quand au groupe TF1… Égaux à eux-même. Qu’attendre de plus?
@Greg :
T’as des extensions pour ton navigateur (Firefox, Edge, Chrome) pour automatiser tout ça : « Cookie Auto Delete » et « I don’t care about cookies »… Ces extensions sont fiables et te faciliteront la vie.
Il reste … 60 Millions de consommateurs et UFC Que Choisir ? Ok, pas en terme de périmètre mais de démarche critique.
J’espère que personne ici n’aura a lire des trucs qui vous enfoncent la tête sous l’eau le jour où votre job sera menacé. Je ne sais pas si vous imaginez la violence de certains de vos discours sur les salariés concernés. Que vous soyez en désaccord avec eux ou non, vous ne les aidez en rien mais vous justifiez la violence qui leur est faite. Et c’est assez triste à lire.
Merci Pierre de rappeler que les sites web sont faits par des travailleurs !!! Et comme beaucoup de salariés, nous tentons d’être fiers de notre travail malgré parfois les ordres que nous recevons.
@Pierre Lecourt: je pense que beaucoup de commentaires visent notamment les acteurs de la vente et non les journalistes en question (qui comme pour epsiloon ont pour certain une envie de faire de leur métier quelque chose d’éthique). J’ai personnellement vécu une fermeture de bureau et le pendant et surtout l’après ont été effectivement très difficiles à gérer.
Dans tous les cas, tu as raison de le rappeler, les salariés ne sont pas à blâmer. Ce ne sont pas eux qui décident d’aller chez TF1 ou qui décident de faire copinage de sponsoring avec telle marque. Ils subissent la situation et trouver un nouveau point de chute lorsque l’on n’est pas rédacteur en chef n’est pas aussi facile, surtout dans le monde du journalisme. C’est un domaine où il faut travailler dur en coulisse pour boucler les articles en temps et en heure, qui demande des déplacements, des appels, des enquêtes, etc.
La cause est au niveau business et la conséquence arrive droit sur les employés (qui doivent tenir ou partent par craquage), ainsi que leurs lecteurs qui lisent une nouvelle ligne éditoriale sans éthique.
Bien sûr Pierre a tout à fait raison et je l’en remercie. Si mes propos ont pu blesser les salariés concernés, je leur demande sincèrement de m’excuser. Ils n’étaient aucunement visés, par contre la politique exécrable de certains groupes est pleinement dans le collimateur et je les fuis comme la pire des pestes.
Je trouve également comme d’autres lecteurs ici présents que, même si subsistent quelques articles de fond passionnants et passionnés ( outre les rédacteurs cités par Pierre, Marie GdH par exemple pour l’audio a rédigé des pépites ), il faut désormais bien fouiller pour les trouver au milieu de billets de sponsoring, de simples reprises de communiqués de presse sans aucun esprit critique ou de pseudo essais de véhicules écrits à la brosse à reluire. On dirait que les méthodes que tu décris Pierre étaient déjà partiellement à l’œuvre, certes moins que sur Clubic mais suffisamment pour que cela soit rédhibitoire.
Pour cette raison j’ai aussi délaissé le site depuis quelques années alors que c’était, à mes débuts sur le net, celui que je consultais le plus, je lisais bien 80% de ses billets.
Très triste de perdre une telle référence.
Se savoir la propriété d’une chaîne poubelle comme TF1, cela doit être du.
@Le Breton: dur*
@Pierre Lecourt
Je comprends ta réaction et c’est pas contre les auteurs des articles (je ne dirais pas journalistes pour un bon nombres d’entre-eux) mais contres certains business models (donc, les décideurs) qui imposent certaines pratiques qui sont contraires à la ligne éditoriale du site.
Malheureusement, les dirigeants de ces sites « de tests » (comme bon nombre d’autres sites) pratiquent des méthodes qui sont à la limite du moral avec plusieurs expériences vécues : en gros, si tu paie pas la pub du journal/site, les résultats des tests seront mauvais.
Donc, au final, il n’y aura que ceux peuvent payer qui auront bonne presse (même si le produit est très moyen).
Il fallait que ça sorte car je l’ai très mal vécu à l’époque.
Heureusement, Minimachines.com me démontre tous les jours, par la transparence de ses articles, qu’il ne rentre pas dans ce jeu et ça fait vraiment plaisir. Et je vois aussi Pierre comment tu te démène pour que ça dure ainsi.
Oh ça me rappelle mon grand-père qui fulminait après la privatisation de « La Une »:
« Ah c’est bien de la télé de maçon, ça ! » :)
Bon courage à toutes les personnes honnêtes concernées par ce désastre.
Les temps sont durs pour Nextinpact aussi :
https://www.nextinpact.com/blog/49408/next-inpact-est-en-reel-danger-mort
@Luc: idem, j’ai lu le billet avec ÉNORME surprise (je ne m’y attendais pas).
Quelques jours avant, c’était Canard PC qui montrait des signes de problèmes.
Mais qu’est-ce qui se passe journalistiquement en France, est-ce que c’est ce qu’on appelle le « virage de la Data » ? (vraie question)
@prog-amateur:
Ce témoignage est encore plus édifiant et met la lumière sur un des rouages de l’édition en ligne (pas spécifiquement liée à l’informatique).
https://www.fakirpresse.info/moi-journaliste-fantome-au-service-des-lobbies
Les modèles économiques sont souvent fragiles et parfois à la mercie d’intérêts voraces et prédateurs dont la déontologie laisse à désirer.
Et c’est valable dans la presse écrite aussi.
Le constat est inquiétant car je pense que finalement assez peu de gens payent effectivement (abonnement, dons, cagnotte…) pour avoir accès à une information libre, indépendante et surtout de qualité.
Donc bravo aux journalistes qui y arrivent et courage aux autres.
@prog-amateur: En gros il se passe que les régies publicitaires et les marques préfèrent de loin confier des budgets à des influenceurs qu’à des sites avec des gens pouvant avoir une vision un peu acide de leurs produits.
C’est toujours le même truc : entre un contenu publicitaire qui va être proposé tel quel, même pas digéré, à un nombre hallucinants d’abonnés (réels ou non, capables d’acheter ou non, compétents ou non, interessés ou non) en échange d’un gros chèque. Et un média qui va tester les produits et soulever divers soucis et avec des lecteurs capables d’un certain discernement et d’installer un AdBlock, les marques ont vite fait leur choix.
La part distribuée de budget a destination des sites web avec une rédaction a fondu comme peau de chagrin au profit de médias moins regardants.
@bob: « Je n’arrive même pas à compatir, comment accepter de travailler pour TF1, même un jour ? »
Peut-être t’a-t-il échappé que dans un monde où le chômage est important (dans certaines professions plus que dans d’autres), la conjoncture ne les aide pas à être des Che Guevara de l’information.
Et pourquoi ne pas râler contre ceux qui laissent faire de telles choses : les lecteurs ? Combien y en a-t-il qui touchent plus que le salaire médian et qui refusent de subventionner un site… pour râler ensuite contre les rachats par des sociétés commerciales.
Je trouve facile de croire au « mythe du web gratuit financé par la pub » pour fustiger le rêve d’autres qui espèrent qu’un rachat ne les empêchera pas d’écrire ce qu’ils pensent.
Alors oui, il reste des sites de tests indépendants comme Que Choisir. Mais celui-là est payant comme par hasard afin de rester indépendant. (Enfin, le classement est gratuit mais on ne sait pas pourquoi.) Oui, certains ont démissionné en masse pour fonder un autre média comme Epsiloon. Ah, zut ! Encore payant pour rester indépendant.
Évidemment je préfère la méthode Minimachines où ceux qui ont les moyens subventionnent et ceux qui ne les ont pas ont aussi accès à la même information. Mais ouvrons les yeux : est-ce que Pierre pourrait payer un journaliste de plus ? Probablement pas. (J’écris sous le contrôle du maître des lieux ; qu’il m’arrête si je me trompe.)
Alors si vous avez ne serait-ce que 10€ par mois à mettre dans des sites web (c’est moins qu’un abonnement Netflix), faites-le c’est le seul moyen de rendre ces sites indépendants et de pérenniser le travail de ceux que vous appréciez.
Personnellement, je peux mettre à peu près 50€ par mois dans différents sites ou chaînes Youtube et je ne le regrette vraiment pas. (Je suis conscient que c’est beaucoup mais même 5 ou 10€ font une réelle différence quand c’est multiplié par plusieurs centaines de milliers de gens.)
Merci pour cet article éclairant et malheureusement navrant.
Pour que les sites d’informations soient rentables avec la publicité il faut du putaclic pour que ça fonctionne via les réseaux sociaux et n’avoir aucune éthique
Quand ils payent des journalistes au SMIC la qualité du contenu ne vole pas bien haut
Certains ont disparu : Canard PC et d’autres sont au bord du gouffre rue89 et nextinpact : https://www.nextinpact.com/blog/49408/next-inpact-est-en-reel-danger-mort
@Kikimoo: Merci, tu as, a mon sens, parfaitement résumé le problème en amont et ses conséquences.
@Luc & @Pierre Lecourt:
Merci beaucoup pour vos retours. Vous soulevez alors un point très important : on semble être en plein changement de modèle économique. C’est vrai qu’en lisant vos remarques j’ai le souvenir de modèles suivants :
> Avant Internet : achat de magazines papier à la carte & abonnement
> Arrivée d’Internet : magazines en ligne gratuits avec publicité + sponsoring
> Internet « 2.0 » : magazines en ligne gratuits avec publicité + référencement + affiliations
> Internet actuel : influenceurs ou magazines en ligne avec abonnement / don etc.
Finalement, j’ai l’impression que les lecteurs ont vécu leurs moments les plus avantageux (rapport véracité/gratuité de l’information) dans la période Internet / Internet 2.0 car il y avait un certain équilibre dans les rapports de force journalistes – marques. Ce rapport semble avoir été complètement déséquilibré avec l’arrivée des influenceurs. Depuis, je pense que nous lecteurs avons pris goût à cette gratuité sans forcément avoir pris en compte ce changement de modèle économique.
A propos Pierre, peux-tu confirmer que tu as désactivé les cafés au profit de Paypal stp (la page café dans à propos mène à un 404) ? merci
@Kikimoo: Ah ben c’est sûr. J’ai un lectorat assez vaste au final et si j’en crois les messages et autres que j’ai de sa part, la plupart de mes lecteurs sont plutôt des gens ayant un bon salaire et un bon niveau de vie. En terme de soutien il doit y avoir une petite cinquantaine de personnes qui se sont engagés régulièrement (Paypal, Stripe, Patreon, Tipeee, Brave) et une centaine qui font des dons ponctuels chaque année. Evidemment cela ne permet pas de dégager un salaire.
Cela représente quelque chose comme 2000€ Brut à l’année. C’est évidemment pas ça qui me fait vivre. Si 1% des lecteurs du site versait 2.5€ par mois je toucherais un smic net. Mais après je ne me plaint pas, c’est juste que ne pas payer est devenu la norme et que très peu de gens se rendent compte que le site n’a ni pub, ni cookies, ni billets sponso parce que je m’y refuse.
Je ne peux pas me plaindre car les internautes sont dans un bain qui a évolué en douceur. Au fur et a mesure. Ils se rendent bien compte que, par exemple, les billets d’affiliation ont pris le pas sur le reste des contenus un peu partout, même sur des sites bourrés de publicités et d’opérations marketing… Mais ça ne semble pas faire tilt parce que c’est devenu la norme partout. Bientôt ce sera ça la majorité du web : de la pub, du sponso et des contenus rédigés par les marques… Et là bon courage pour retrouver des avis techniques pertinents.
J’ai déjà tenté par deux fois d’abandonner les travaux annexes au site pour me consacrer pleinement au blog en annonçant cette décision aux lecteurs et en leur expliquant que ce ne serait pas tenable sans leur aide. A chaque fois cela crée une « vague » d’abonnements de quelques personnes et puis rien. Et comme je dois payer mes factures ben je jette l’éponge. Je reprend le boulot annexe, dans l’ombre. Les internautes ne peuvent pas se rendre compte qu’ils auraient un meilleur web en payant sur un modèle comme le mien car je ne veux pas, non plus, de Paywall…
Ce billet par exemple est assez symptomatique de la situation. Le rédiger en pleine période de soldes cela n’a rien de logique. Je devrait tabasser des bons plans comme un malade pour tenter de gagner en affiliation. Mais non je suis trop bête, je passe ma journée au tel pour essayer d’avoir des infos. Je discute, je rédige un long billet au lieu de twitter « On a jamais vu un prix aussi fou » comme un débile. Et parler des machines AYN pas dispo, des puces ARM a venir ou des RP2040 n’est pas plus malin.
Mais « This is the way » pour moi.
Au sujet de la compassion avec les « salariés » de TF1… Oui ce n’est pas si évident. Quand CNETFrance m’a expliqué vouloir abandonner Blogeee.net et intégrer son contenu dans les pages du site général comme une rubrique parmi d’autre. J’ai abandonné. J’ai démissionné. J’ai perdu un salaire confortable et tous les avantages d’être journaliste et je suis reparti de zéro. C’est un risque qui m’a coûté très cher. Qui me coute encore très cher car j’ai largement baissé mon niveau de vie. Mais je pouvais pas faire autrement. Maintenant je vois mal tout le monde faire la même chose parce qu’une entité que l’on condamne, entre au capital de sa boite.
Si demain l’actionnaire majoritaire de son entreprise devient une entité que l’on ne peut pas souffrir pour des raisons étiques (qu’elles soient politiques, écologiques ou autre) je suis pas sûr que tout le monde démissionne immédiatement. J’ai du mal a reprocher a un salarié de LesNumeriques ou Gamekult, qui n’a aucun pouvoir décisionnaire, de ne pas démissionner le jour ou il apprend qu’il va changer d’employeur et passer de Neweb à TF1…
@prog-amateur: Les cafés sont toujours là j’ai juste oublié de modifier le lien sur cet a propos.
https://boutique.minimachines.net/boutique/cafe
Pour rappel : Juin 2017, je publiais ceci :
https://www.minimachines.net/a-la-une/quelques-nouvelles-de-minimachines-51022
@Pierre Lecourt: HS mais Merci Pierre pour https://www.minimachines.net/a-la-une/quelques-nouvelles-de-minimachines-51022 , cette video me rassure…je ne suis pas seul a avoir un « labo » bordélique :)
@Madwill: A ma décharge je reçois entre 15 et 20 colis par semaine…
@Pierre Lecourt: Pfff…je n’ai même pas cette excuse
Sinon, pour en revenir au sujet, une presse indépendante (papier ou numérique te peu importe le sujet), ça se paye et par qui? bah par les lecteurs.
Prenons l’exemple de la presse traditionnelle d’information, elle appartient presque entièrement a quelques milliardaires et l’on voit régulièrement des informations biaisées ou pour bien orienté l’opinion publique selon les copains des proprios de ces journaux.
Les seuls journaux étant un minimum indépendants, le sont uniquement grâce aux dons (abonnement ou autre) de leurs lecteurs…
Dans la vie, rien n’est gratuit, surtout pas la liberté, il faut juste savoir combien on est prêt a y mettre et avec quelle « monnaie » payer.
@Pierre Lecourt
Merci pour le rappel du lien café.
Ça me rappelle que j’ai des devoirs aussi envers ce site (au moins une fois par an he he…)