Mips Open : L’architecture processeur MIPS va devenir Open Source

En Juin dernier, Wave Computing rachetait la licence d’exploitation des processeurs MIPS. Aujourd’hui, elle annonce sa libération avec l’arrivée de MIPS Open au début 2019.

C’est une surprise mais le calcul n’est pas mauvais. Le rachat en Juin dernier de l’architecture MIPS par Wave Computing semblait offrir une perspective toute professionnelle à ce type de processeur mais sans grand impact sur le marché futur. Des solutions libres comme RISC-V lui faisant une concurrence assez féroce.

En annonçant MIPS Open, Wave Computing prend le marché à contre pied en ouvrant de nouvelles perspectives à cette « vieille » architecture. MIPS et son jeu d’instructions ISA, deviendront donc Open Source d’ici le premier trimestre de l’année prochaine. MIPS Open ne concernera que MIPS Release 6 en 32 et 64 bits puisque la Release 5 et les précédentes resteront totalement fermées et propriétaires.

Est-ce que cela va attirer de nouveaux projets autour de cette branche informatique ? Difficile à dire. Certains supercalculateurs font toujours appel à cette solution mais c’est surtout dans le monde réseau que MIPS est très présent même si il se fait clairement rattraper par des solutions concurrentes. 

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Le DIE d’un MIPS R3000A de Playstation

Beaucoup de machines grand public ont utilisé MIPS, les PlayStation, PlayStation 2 et PlayStation Portable chez Sony mais aussi la Nintendo 64 ont ainsi été équipées de ces puces. Grandes stars de l’époque avec leur présence dans les machines leader de la création 3D qu’étaient les Silicon Graphics. Wave Computing indique d’ailleurs que plus de 8.5 milliards de puces MIPS ont été vendues de part le monde tout en oubliant de détailler l’historique de ces ventes. Si les solutions ont été très populaires dans les années 2000, elles sont aujourd’hui très largement à la retraite pour la plupart.

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MIPS Open va permettre aux développeurs de travailler sans avoir à supporter les licences des puces, ce qui pourrait ouvrir la porte à la création de systèmes libres sur un matériel bien documenté. De quoi écrire des logiciels véritablement OpenSource et performants. On peut se demander, cependant, si il y aura un assez fort engouement pour créer un écosystème MIPS Open. Aujourd’hui, les MIPS R6 comme les 6200 et M6250 visent surtout l’IoT, les réseaux et les applications industrielles.

Wave Computing continuera de vendre ses compétences d’assistance sur mesure tout en continuant de proposer les licences de générations précédentes. La société espère sans doute que le côté Open Source ouvre des perspectives nouvelles pour vendre des licences de puces MIPS R6. Si l’architecture devient Open Source avec MIPS Open, le matériel n’est pas pour autant Open Hardware et il faudra toujours passer à la caisse pour les fabriquer. L’exploitation des technologies propriétaires de Wave Computing exploitant des architectures comme son AI Dataflow resteront également sujettes à des royalties.


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6 commentaires sur ce sujet.
  • 18 décembre 2018 - 14 h 50 min

    Ils sont peut-être les premiers à prendre en compte une évolution qui semble assez inéluctable dans le grand chamboulement en cours côté processeurs: Synthétisable mais non libre et hors cadre pour pas mal d’usages spécialisés chez ARM. Intel qui peine à sortir du PC (ils loupent toute tentative de sortie de ce cadre pour le moment), traînant la compatibilité comme un boulet. PowerPC progressivement sorti de partout (sauf IBM, qui se les réserve) malgré ses qualités.
    Le processeur du futur est en effet bien parti pour être libre, pas uniquement car RISC-V pousse, mais car il y a vraiment un besoin entre ce qui n’est pas accessible, ce qui se meurt à petit feu et ce qui ne fait pas forcément le job.

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  • 18 décembre 2018 - 14 h 59 min

    @yann: Tant que la fermeture remplira les caisses (les leurs aussi puisque le gros des puces qui se vendent chez MIPS ne passent pas en Open Hardware) cela ne changera pas.

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  • 18 décembre 2018 - 17 h 47 min

    Mips comme le Mips d’une Gcw zéro ? Ou bien d’une retrogame rs97 ?

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  • 18 décembre 2018 - 18 h 28 min

    Je comprends pas bien l’idée de réinsérer une veille technologie même gratuitement d’apparence .

    Je pense que si tous le monde peut disposer de plans offerts gratuitement ,les usines pour construire son rares et très encombrées par une productions d’autres puces plus chères .

    CERTES en théorie ,il y a un marché concurrencer les processeurs de technologies ARMS dans un entrée de gamme ,sauf que les utilisation de ce type de processeurs restent limités .

    Exemple ,si demain j’ai besoins d’une machine qui clone la PLAYSTATION 1 & 2 ,OK c’est bon .
    Par contre ce processeur vaut rien pour créer un clone AMIGA .

    Autre problème ,créer une carte mère qui intègre aussi une puce graphique et des ports standard de PC ,nécessite une étude et une réalisation de prototype .

    On ne parle pas de construire un processeur qui remplacera Z-80 et 8086 mais bien d’un processeur inutile a beaucoup de gens .

    Je vois même pas ce type de puce OPEN source livré a bas coût remplacer a coup sur une puce ARM d’entrée de gamme .

    C’est sur qu’un ARCHIMÈDE ou un AMIGA cela a de la gueule sauf que c’est exploitable par pas beaucoup de gens .

    J’ai lu quelque part que rapidement les Intel 80286 on remplacé certaines puces spécialisée car beaucoup moins chère a l’achat et plus facile a intégrer .

    Actuellement certaines puces coûtent quelques euros a moins de 30 euros et la plus part utilisent un brochage permettant leur remplacement par un modèle supérieur ou inférieur .

    Combien aurait coûté un PC sur lequel la puce INTEL aurait put être soit un 386 ,486 ou Pentium ?
    Si une gamme différente de voitures peut utiliser un même moteur ce n’est pas le cas en Informatique ma PS-3 fera jamais le boulot de mon Dell en ATHLON X2 .

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  • 18 décembre 2018 - 21 h 10 min

    Il va sérieusement falloir que l’open hardware prenne son envol, et qu’immédiatement dans la foulée la communauté du libre les suivent. En tous les cas je le souhaite furieusement :)

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  • yan
    19 décembre 2018 - 7 h 39 min

    @Pierre Lecourt:

    Il est clair qu’il n’est pas leur intérêt de couper la branche sur laquelle ils sont assis. Mais ils ont clairement une carte à jouer en profitant d’une architecture qui a déjà une assise dans l’industrie avec des gens qui l’utilisent et les outils de développement, un support logiciel.

    Maintenant, IBM avait lancé un ballon d’essai comparable il y a 5 ans (sentant comme d’habitude avec un temps d’avance le vent tourner) avec OpenPower qui n’a AMHA pas vraiment porté ses fruits… Pourquoi? Peut-être car Big-Blue est un ogre qui fait un peu peur, au point que l’avantager en allant de son côté n’a pas été jugé opportun dans la stratégie de boites comme NXP après le rachat de Freescale.

    Car concevoir actuellement un SoC dont le processeur reste certes un élément central, mais qui fait de moins en moins la performance globale et l’adéquation de la solution, devient peut-être trop pour un seul acteur. On va alors prendre le chemin de partager la roue pour ne plus perdre du temps à la réinventer chacun de son côté, en concentrant l’énergie sur ce qui va autour et les accélérateurs matériels qui vous différencient réellement de la concurrence.

    ARM a apporté une solution au problème avec le synthétisable, mais au delà d’être réfractaire à leur assurer là aussi une position dominante, c’est une architacture pas très bien conçue au départ (devoir refaire un jeu d’instruction pour passer au 64 bits était évitable, à croire qu’ils n’avaient jamais pensé sortie du processeur de calculette) et pas vraiment universelle car impossible à intégrer dans du critique (états indéfinis à chaque page de leur documentation). Ce dernier point pose un vrai problème car il restreint fatalement les débouchés pour les fondeurs qui s’y investissent. Et au rythme ou se propagent les calculateurs embarqués dans tout ce qui vole/roule/vogue, l’industrie, l’énergie, l’habitat… c’est un problème qui va aller croissant.

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