[IFA2018] Lenovo Yoga C630 : Du Windows sous Snapdragon 850

Le Lenovo Yoga C630 aura sur les épaules la lourde tâche de valider le Snapdragon 850 dans un environnement Windows. Annoncé à l’IFA, c’est le premier engin à poursuivre ce travail engagé entre les constructeurs, Microsoft et Qualcomm.

Lenovo profite de cet IFA 2018 pour annoncer son Yoga C630, un ultraportable de 13.3″ qui ressemble beaucoup aux autres machines de cette diagonale du marché mais qui cache en son sein un équipement particulier. Cet engin a beau être livré sous Windows 10, il embarquera un SoC ARM Qualcomm Snapdragon 850.

[IFA2018] Lenovo Yoga C630 : Du Windows sous Snapdragon 850

Ce Yoga C630 est donc la prochaine étape dans la course engagée entre Qualcomm, Intel et AMD qui vise à équiper les ultraportables modernes. La promesse de cette nouvelle solution est de proposer des performances largement supérieures aux – pourtant fort chères – machines actuellement équipées d’un Snapdragon 835. Microsoft et Qualcomm assurent que l’optimisation du code de Windows comme les avancées techniques de la puce parviendront à de très bons résultats tout en proposant une autonomie atteignant 25 heures entre deux recharges. Cerise sur le gâteau, le Yoga est suffisamment Zen pour se passer de toute ventilation et donc n’émettre aucun bruit en fonctionnement.

[IFA2018] Lenovo Yoga C630 : Du Windows sous Snapdragon 850

Le Lenovo Yoga C630 est un convertible, une de ces machines dont l’écran et le clavier peuvent se coller dos à dos pour effacer les touches au profit d’une tablette certes un peu encombrante, mais que l’on peut tenir  d’une seule main. Une main ferme évidemment, l’engin pèse 1.2 kilo tout de même, mais vous avez compris l’idée. Avec 12.5 mm d’épaisseur, le châssis en aluminium de ce nouveau venu propose un engin finalement moins encombrant que l’actuel Miix 630 de la marque. Un engin qui reprend le design de la Surface plutôt que du Yoga et qui emploie l’actuel Snapdragon 835. L’engin mesure 30.68 cm de large pour 21.6 cm de profondeur.

[IFA2018] Lenovo Yoga C630 : Du Windows sous Snapdragon 850

L’engin sera livré en 4 ou 8 Go de mémoire vive DDR4 et offrira de 128 à 256 Go de stockage électronique via une interface UFC 2.1. Grâce à la présence du Snapdragon 850, le Yoga C630 proposera une connexion 4G avec des débits pouvant atteindre 1.2 Gbps si vous tenez le bras au dernier étage de la tour Eiffel. On retrouvera bien sur un Wifi de type 802.11AC et du Bluetooth 54.0. On retrouve aussi une connectique minimaliste avec  deux ports USB 3.1 Type-C ainsi qu’un port jack audio 3.5 mm pour  casque et micro. Pas de lecteur de cartes ni de port HDMI ni USB Type-A, il faudra faire avec. D’autres accessoires sont disponibles comme un lecteur d’empreintes, une paire d’enceintes stéréo et une webcam Infrarouge pour piloter Windows Hello, la fonction d’identification de Microsoft. Enfin, la machine prendra en charge les stylets actifs même si ce point n’a pas été détaillé.

[IFA2018] Lenovo Yoga C630 : Du Windows sous Snapdragon 850

La dalle 13.3″ affiche en IPS un écran 1920 x 1080 pixels pilotés par un SoC très performant : LeSnapdragon 850 est un petit monstre avec quatre coeurs Kryo 385 Gold cadencés à 2.95 GHz et profitant chacun de 256 Ko de cache L2. Ainsi que quatre coeurs Kryo 385 Silver cadencés à 1.80 GHz avec 128 Ko de cache L2 par coeur. La partie graphique est pilotée par un circuit Adreno 630 à 710 MHz.

Si on se réfère à Qualcomm, son Snapdragon 850 proposera 30% de performances en plus et une augmentation de 20% de la longévité d’une batterie par rapport au Snapdragon 835. Cela, associé à un débit théorique plus important en 4G, est évidemment bon à prendre. Mais, en pratique, on constate assez vite que l’écart entre une solution d’émulation x86 sous Windows 10 tel que proposé par la solution ARM et une puce Intel ou AMD nativement en x86 est bien au delà de ces 30% de performances promises.

A moins d’une énorme optimisation du code proposant cette émulation, on devrait donc rester dans des eaux troubles en terme d’usages d’applications x86 sous Windows 10 version ARM. Pour les applications UWP exploitant nativement les capacités des puces ARM par contre, comme le navigateur Edge et les applications optimisées avec le nouveau SDK 64 bits de Qualcomm, les performances devraient être excellentes.

La mauvaise nouvelle est que la machine est toujours aussi inabordable que les précédents engins en Windows 10 ARM. Le Yoga C630 devrait être disponible sous peu en Europe à partir de 999€. Oui, 1000€ pour une version 4Go/128Go avec 4G et dont les performances sous des applications x86 classiques seront sujettes à caution. Alors il y a certes le gros avantage d’une autonomie de 25 heures mais j’ai deux bémols face à cette annonce. 

Le premier est que Lenovo n’a pas précisé la capacité des batteries de l’engin et il est possible que cette autonomie soit liée à diverses options. Ensuite et surtout que mes prises en mains des machines sous Snapdragon 835 se soldaient par une énorme autonomie mais par des temps de traitement tout aussi énormes sur certaines tâches. Ce que l’on gagne en possibilité de temps de travail, on peut le perdre en temps de traitement. Si on se retrouve avec 25 heures d’autonomie mais qu’un travail qui prenait 10 minutes avec un Core i5 se retrouve à durer 15 minutes avec un Snapdragon 850 le jeu n’en vaut pas forcément la chandelle. Les 5 minutes d’attente supplémentaires – ou les 10 secondes d’attente en rab pour une tâche durant habituellement 20 secondes – paraissent bien vite absolument insupportables.

Si l’objectif est d’obtenir un engin de surf et de multimédia pur, cela sera effectivement très efficace. Si il s’agit de faire ce que l’on demande à une machine sous Windows, c’est à dire un peu tout et n’importe quoi au vu de l’étendue des programmes disponibles, la note me parait salée et la maigreur en performances insupportable. Il faudra donc valider cet engin par des tests, je doute de toutes façons qu’un particulier comme un professionnel ne s’intéresse à cet engin sans le filet d’un examen très attentif de ce ratio performances/autonomie.


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19 commentaires sur ce sujet.
  • 5 septembre 2018 - 14 h 41 min

    Même si si les performances de ces engins sont encore optimisables, on a fait un petit bout de chemin depuis 2010 le Toshiba AC100 et son soc Tegra 2 ! Je me souviens heures passé à essayer de le faire booter avec un Ubuntu arm :-)

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  • 5 septembre 2018 - 14 h 45 min

    Evidemment le seul gros problème de ces système Windows/ARM, c’est le positionnement tarifaire vs performance. A près de 1000€, on a maintenant accès à des ultrabooks en core I7 quadri coeurs, 8 go ram, 256 go SSD

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  • 5 septembre 2018 - 15 h 34 min

    J’ai une idée, vous me direz si elle est farfelue ou pas :
    Construire un hybride 2-1 détachable avec la partie écran disposant d’un processeur ARM
    et une partie clavier composé d’un processeur intel ou AMD et d’une carte graphique.
    Donc si on se sert du mode tablette pour des travaux légers : large autonomie et si on cherche de la puissance/jeu grourmand on se met en mode laptop.

    Qu’en pensez vous ?

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  • 5 septembre 2018 - 18 h 16 min

    JFK très bonne idée

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  • 5 septembre 2018 - 19 h 42 min

    Asus avait tenté le concept il y a quelques années avec un ecran/tablette sous Android (arm) et un clavier/doc contenant un systeme Windows Intel. Cela ne m’avait pas convaincu a l’epoque car il y a avait tres peu d’intégration matériel/logiciels entre les 2 parties

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  • 5 septembre 2018 - 20 h 15 min

    La transition du mode tablette arm en mode portable x86 ne pourrait pas se faire sans un redémarrage…

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  • 5 septembre 2018 - 20 h 18 min

    D’ailleurs ça nécessiterait aussi sans doute 2 installation de Windows…

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  • 5 septembre 2018 - 21 h 51 min

    De base, un CPU ARM, aussi puissant soit-il tiens difficilement la comparaison avec les CPU x86-64 actuels. Alors, si il doit en plus de ça « émuler » l’architecture x86, aucune chance qu’il puisse un jour détrôner ses concurrents.
    Ça reviendrait plus ou moins à vouloir dépasser un avion en rajoutant des réacteurs dans son vélo…

    À mon avis, les SoC devrait rester et se développer davantage dans ses OS de prédilection, à savoir Android, ChromeOS voir Linux ARM (qui possède déjà une impressionnante bibliothèque de logiciels compatibles ARM).
    J’aimerais bien mieux voir des logiciels adapté pour ARM plutôt qu’essayer de faire cracher ses poumons à la puce pour émuler les logiciels x86 (et au final obtenir un résultat inférieure à une puce x86-64).

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  • 6 septembre 2018 - 7 h 41 min

    Pour moi la messe est dite, à ce prix là y’a pas (ou trop peu) de client.
    Moitié moins cher ça commence a devenir intéressant pour les bidouilleursb et les nomades.
    Dommage ça a l’air d’être une belle machine tout de même.

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  • 6 septembre 2018 - 11 h 06 min

    @Annoshim: « De base, un CPU ARM, aussi puissant soit-il tiens difficilement la comparaison avec les CPU x86-64 actuels »
    Comme le ThunderX2 dont Gygabyte utilise ?

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  • 6 septembre 2018 - 12 h 20 min

    Serait il possible d’installer un double boot (ou au moins, par défaut, remplacer le système windows) par un linux compilé pour ARM? Pour le coup, on garderait cette autonomie et on aurait un choix logiciel quand même relativement important! Tout pour de la bureautique et sur surf en tout cas, voire même plus (programmation python « lègère » ou travail étudiant avec mathematica par exemple)

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  • 6 septembre 2018 - 12 h 51 min

    Je ne comprend pas pourquoi Intel ne fait pas comme ARM avec des architecture asymétrique multicore pour avoir une faible conso en idle/faible charge (BIG.little), et pourquoi pas même des cores hybride ARM/X86

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  • 6 septembre 2018 - 21 h 25 min

    @Jean-Baptiste LE GUENNEC: ça coûte cher de faire une nouvelle archi, surtout que le temps que ça marche tu risque la mauvaise images de produit mal fini. Je me souvient encore des série z qui promettaient beaucoup et ne sont jamais arrivé a rien à cause de produit trop jeune.

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  • 7 septembre 2018 - 10 h 03 min

    @youri_1er: Je trouve étonnant que ARM y arrive et pas Intel, vu les différences de budgets.

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  • 8 septembre 2018 - 14 h 41 min

    @Jean-Baptiste LE GUENNEC: C’est pas une histoire de moyens financier mais de temps de développement et d’optimisation.
    ARM fait ça dans son archis depuis des décennies, I?Ntel aussi.

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  • 9 septembre 2018 - 10 h 16 min

    @Jean-Baptiste LE GUENNEC:

    Il y a surtout 2 grosse différence entre ARM et Intel.
    La première, c’est qu’ARM ne fait que la conception des puces.
    Intel les conçoit ET les produits. En plus du coût de conception, il faut en plus ajouter pour Intel la mise à niveau des lignes de productions.

    Après, la plus grosse différence se situe au niveau des architectures en elle même. ARM est sur des architecture du type RISC alors qu’intel est sur du CISC. Le nombre d’instruction gérées par les processeurs Intel (ou AMD) n’a rien à voir avec ceux d’ARM. La complexité amené par le nombre d’instruction gérées augmente le coût de développement pour Intel aussi.

    Mécaniquement, ça coûte bien moins cher à ARM pour créer une nouvelle architecture qu’à Intel.

    Sinon, la solution commence à être intéressante.
    C’est envisageable pour les personnes sur le terrain n’ayant pas accès à un prise pour recharger régulièrement.
    Je pourrais même envisager cette machine pour un usage perso en complément de mon pc fixe.

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  • Tof
    9 septembre 2018 - 23 h 45 min

    Pfff, dépendre du bon vouloir des initiatives de Google pour espérer avoir des pilotes libre pour la partie GPU pour Linux…

    Un Ubuntu en ARM sur ce genre de plateforme, cela m’aurait bien plu.

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  • 10 septembre 2018 - 9 h 38 min

    @Tof: ce n’est google qui est en cause pour le manque de pilote libre pour GPU. Ce sont les concepteurs de GPU qui font les efforts pour faire du pilote. Évidemment, ils en font pour les marchés les + intéressants financièrement.

    Moi aussi j’aimerai bien un Ubuntu sur ce genre de plateforme, mais pas à ce prix là. J’espère beaucoup un PINEBOOK motorisé par une RockPro64 ou équivalent.

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  • Tof
    11 septembre 2018 - 15 h 14 min

    @Skwaloo: j’ai essayé un peu le Pinebook avec une KDE Neon ARM dessus, à l’occasion du FOSDEM en début d’année. C’est bleuffant au début de voir tourner sur une distro avec un vrai DE complet dessus… Mais le manque de puissance de la plateforme se fait vite sentir, et surtout la qualité du matériel (clavier, écran, boitier, etc…) est vraiement « cheap ».

    Des drivers libres pour le GPU, intégrés au noyau mainstream, c’est souvent hélas le gros point noir d’ARM sur Linux… :/

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