Lancé il y a un peu plus d’un an, le Khadas Mind premier du nom était sorti sous processeurs mobiles Intel allant jusqu’au Core i7-1360P. La machine proposait alors une approche originale, celle d’un boitier embarquant processeur, mémoire et stockage mais aucune connectique.
Le Khadas Mind nécessite un support pour fonctionner, une sorte de Dock lui permettant de connecter divers accessoires. On peut donc lui ajouter un dock basique pour retrouver clavier, écran, réseau Ethernet et lecteur de cartes. Ou alors choisir un dock plus conséquent avec un circuit graphique intégré ou « coller » l’appareil au dos d’un écran pour retrouver une sorte de tablette. Bref un écosystème complet et intéressant mais qui souffre d’un défaut majeur, celui d’être lié à une marque seulement.
L’idée de base ressemble au Compute Card d’Intel. On achète une petite carte avec tous les composants internes et on l’intègre à une machine support qui peut être un All-In-One, un portable ou un dock. C’est le même scénario d’usage sauf qu’Intel avait dans l’idée d’en faire un outil dont pourraient s’emparer différentes marques. La proposition aurait alors permis d’acheter un Dock chez HP, un support mobile type portable chez Lenovo et un All-In-One chez Asus. Enfin, c’était le scénario d’Intel puisqu’en réalité la sauce n’a pas pris et que le projet est finalement tombé à l’eau.
Le nouveau Khadas Mind reprend le même principe mais passe à des puces plus récentes avec les Core Ultra au lieu des Raptor Lake-P. Les précédents accessoires sont compatibles et un acheteur des MiniPC précédents pourra choisir d’évoluer vers les nouveaux modèles. Ce qui n’aura probablement pas grand intérêt. Non pas que les nouvelles puces n’aient pas vraiment plus de performances que les anciennes mais que le parc est trop récent pour ne réaliser que cette évolution. Il est probable qu’ici la marque ne cherche qu’a étendre son parc de client pour pouvoir proposer à terme des évolutions plus sensibles.
C’est tout le problème de ce genre de pari. Il faut avoir les reins très solides pour convaincre ses clients. Qui peut être intéressé par cette solution ? Des pros qui vont avoir un MiniPC partagé sur plusieurs postes. On imagine un poste personnel avec juste des capacités basiques sur le dock le plus simple. Un poste plus mobile avec un écran. Et, pourquoi pas, un dock graphique partagé, pour des travaux de calcul. Bon, je ne suis pas certain que cela ait vraiment du sens face à l’achat de portables avec des circuits graphiques intégrés et un dock graphique classique. Pas plus que je ne sois persuadé que limiter l’accès à des compétences de calcul pour les salariés d’une entreprise qui en ont besoin ait du sens. Mais mettons que cela soit une option choisie par une marque.
A partir de combien de temps cette entreprise va prendre le risque d’investir dans un produit comme le Khadas Mind ? La première année c’est vraiment trop risqué, on ne sait pas si la formule sera vraiment reprise dans le futur ou si ce n’est pas un coup d’épée dans l’eau. La seconde année ? Est-ce qu’il ne vaut mieux pas attendre de voir si le produit est robuste, patienter encore un peu ? Et au bout de quelques mois se dire que peut être qu’en attendant encore un tout petit peu, on aura mieux l’année d’après ?
Et si on craque pour un Khadas Mind de dernière génération, combien de temps avant que le modèle soit dépassé ? Deux ans, quatre ans ? Six ? Cela veut dire que pour que la société Khadas trouve un intérêt économique à son système et que des clients réinvestissent ensuite, il se sera écoulé plusieurs années. Est-ce qu’elle pourra y trouver son compte ?
S’enfermer dans une gamme de produits jugés peu pérenne a été le défaut le plus souvent évoqué autour de moi pour les solutions Compute Card d’Intel. Pas un problème de coût ou autre mais bien de ne pas savoir de quoi demain sera fait. Et pourtant ce produit était présenté comme un standard ouvert. En cas de problème avec Khadas pour une raison ou une autre, le matériel choisi pour son évolutivité sera condamné. Encore une fois, comme je l’écrivais l’année dernière, Khadas est une société sérieuse. Mais il est difficile de parier son investissement informatique sur un format fermé quand on ne voit pas forcément très bien ce qu’il apporte à l’utilisateur final par rapport à des matériels classiques.
Le prix pourrait être un argument intéressant, pour le moment aucun tarif n’a fuité, mais un tarif abordable n’était pas spécialement un critère de la première génération.
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
J’ai toujours bien aimé le concept d’Intel mais j’aurais plus imaginé quelque chose moins « haut de gamme », de plus abordable et pourquoi pas, ayant pour seule connectique, de l’usb-c 3.2.
OK, c’est de l’ordre du gadget ou…du smartphone ;).
Il y a aussi que si la machine est autonome (avec batterie), il y a toujours possibilité de l’exploiter via rpd en wifi direct, avec de vieux appareils, sans investir dans de coûteux périphériques.
Bref, trop propriétaire, trop cher, trop incertain.
Personnellement, j’ai un portable qui fait quotidiennement l’aller-retour entre travail et maison pour être connecté de part et d’autre sur une station d’accueil (plus complète d’un coté que de l’autre). Je me passerais volontiers de transporter écran/clavier/souris du portable pour transporter plus léger et plus compact… je suis e-cycliste. J’ai déjà envisagé de prendre un MiniPC pour faire le job. Intel aurait dû se contenter de faire son travail, de définir un connecteur et un format pour ce genre de compute card, et de laisser faire les fabricants habituels pour proposer les accessoires et les cartes. Cette solution est sympa aussi pour l’évolutivité, des fabricants comme FrameWork auraient pu se rallier à cette norme. Maintenant, point de vue connectique, peut-être fallait-il aussi attendre que l’usb4 se généralise pour avoir une solution viable et rapide pour les périphériques de stockage gros volume parce que l’usb-c avec/sans thunderbolt, ce n’est pas clair du tout dans la tête des gens ni dans beaucoup de documents commerciaux.