Intel supprime 80% de ses emplois en France, 750 personnes sur le carreau

Sale temps pour les employés d’Intel en France qui payent un lourd tribu à la restructuration de la marque. 750 emplois vont disparaître et avec eux la majorité des centres de recherche et développement de la marque dans l’hexagone. En plus d’être un drame humain pour 750 personnes, cette saignée à blanc met quasiment à l’arrêt les labos de recherche Français de la marque.

5 sites français d’Intel vont rendre leurs clés. Le géant américain se désengage fortement das l’hexagone en supprimant  80% de ses effectifs. Les 940 employés de la marque ne seront bientôt plus que 190. Parmi eux surtout des chercheurs puisque 95% des employés des différents centre de recherche de la marque en France seront impactés.

Intel France

En Janvier 2016 sur le site Intel….

les sites Intel de Sophia-Antipolis, Toulouse, Aix-en-Provence et Nantes sont les plus touchés et les employés de dénoncer le transfert des savoir faire des équipes Françaises vers des centres étrangers. Ce plan de licenciement fait partie de la restructuration mondiale d’Intel qui fait disparaître 11% de ses effectifs. Un plan qui fait suite à des résultats difficiles pour la marque,  Le chiffre d’affaire est certes en légère hausse de 3% sur un an mais le résultat net est divisé par deux.  Il passe de 2,7 milliards de dollars  à 1,3 seulement. Si on doit prendre en compte le plan de restructuration de la firme qui vient impacter ce chiffre, la santé d’Intel n’est pas au beau fixe.

Minimachines

Est-ce une raison suffisante pour mettre à bas la quasi totalité de ses centres de recherche en France ? Il y a tout juste un an le Président d’Intel France louait les investissements d’Intel en France et recevait le trophée d’Or des BAFA dans la catégorie « Investissement américain en France » indiquent les employés des sites qui vont être fermés par Intel.

 

Les cibles choisies par Intel semblent être les moins « stratégiques » pour la marque. Le laboratoire de Recherche et Développement d’Aix-en-Provence qui travaille sur les  protocoles NFC et qui vient d’être racheté par la marque va ainsi être fermé. Il représente 35 emplois. Puis le jeu de domino continuera jusqu’à la fin 2017 avec les fermetures des deux centres de Sophia Antipolis et ses 500 employés, puis Montpellier, Toulouse et enfin Rennes.

Les employés et syndicats mettent en avant la compétitivité des chercheurs français. Tant au niveau du savoir faire qu’en terme de coût économique. Avec le crédit impôt recherche, les salaires Français sont plus économiques pour Intel que les salaires US ou Allemands. La  volonté d’Intel n’est donc pas  que économique et cibler les établissements français découle d’autres  stratégies.

Une des volontés d’Intel ne semble pas de vouloir arrêter les activités liées aux centres qui vont être fermés. A Sophia Antipolis par exemple, beaucoup travaillent sur les modems 4G de la marque. Un des points clé du futur d’Intel selon les dire de son PDG Brian Krzanich. En fait, il semble qu’Intel veuille surtout concentrer sa recherche sur des structures moins éparses. Une manière de réduire les coûts en rationalisant le nombre de succursales qui fait du tort aux chercheurs français.

Intel assure une relocalisation des emplois dans divers pays mais qui pourra suivre si la destination future est l’Allemagne, les US ou l’Inde ? Et que se passera t-il si ces centres sont eux même délocalisés ou supprimés ?

Source : Usine digitale, Communiqué des employés d’Intel

 


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10 commentaires sur ce sujet.
  • 25 juillet 2016 - 13 h 41 min

    Juste une petite correction: « un tribut », « du tort »

    Répondre
  • 25 juillet 2016 - 13 h 46 min

    La crainte d’une avalanche de dépressifs en France?

    Répondre
  • Max
    25 juillet 2016 - 13 h 52 min

    Au début : « … se désengage fortement daNs … »
    Merci pour vos articles.

    Répondre
  • 25 juillet 2016 - 16 h 36 min

    c’est vraiment triste quand on imagine tout l’investissement qui se cache derrière ces emplois… toutes ces vies qui en dépendent … Enfin je suppose que certains diront que c’est la règle de toute entreprise qui enregistre une baisse de ses bénéfices, tant que la marge est garantie !!! C’est bien plus facile de virer que de chercher à restructurer les activités pour garder un maximum de sa main d’œuvre…

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  • 25 juillet 2016 - 16 h 51 min
  • 26 juillet 2016 - 11 h 03 min

    C’est triste d’apprendre cette nouvelle, j’imagine que malgré tout intel se porte bien (en tout cas beaucoup mieux qu’AMD ?)

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  • 26 juillet 2016 - 12 h 25 min
  • 26 juillet 2016 - 15 h 47 min

    Un mal pour un bien peut-être ?

    C’est sûr INTEL est un grand nom mais aussi un grand monopole industriel .

    Commercialement parlant c’est une grosse partie de nos puces d’ordinateur .

    À une époque lointaine ,un président français prônait une institution européenne pour casser ce monopole qui se profilait à l’horizon .

    La chute des emplois à une époque où il est vrai les personnes qualifiées ne sont plus sûr de rien est le fait de carte mondialisation tant prônée aussi .

    C’est sûr que la recherche peut se faire aux USA et la fabrication dans n’importe quel coin du monde .

    L’écologie de la chose est que ce fabricant américain ne prendra plus notre eau pure pour ses usines .

    L’économie sociale en souffrira c’est sûr mais à t’on tant pleuré quand Renault est allé fabriquer des Dacia pour les vendre chez nous .

    Bizarrement si l’on regarde Renault ,il semble vendre les petites Renault pas cher en ex Allemagne de l’est et au delà du rideau de fer.

    Peut-être que demains nos processeurs seront tous made on Indian et seront des ARM même pas fabriqués par INTEL .

    Pour avoir acheté un Oric en 1984 faut savoir que cet ordinateur était assemblé en UK mais que la carte mère assemblée venait d’INDE .

    Juste une question combien de fabricant de processeur ou autres composants électroniques en France voir en Europe.

    Je pense pas usines mais réalisation 100% du composant ,pas une puce sous licence .

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  • 26 juillet 2016 - 16 h 08 min

    @ptitpaj: Il n’y a pas d’usines Intel en France, juste de la R&D… Notre eau est plus polluée par notre agriculture que par les usines de composants électroniques, c’est sur !

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  • 22 août 2016 - 14 h 36 min

    Bonjour,

    D’expérience, il est bien plus facile et rentable de délocaliser un centre R&D que des systèmes de production complexes intégrés dans des écosystèmes spécifiques. Surtout pour des sociétés qui exigent un retour sur investissement rapide.

    Les équations, les logiciels, algorithmes, les principes de recherche sont les mêmes à Sheng Zen, Calcuta ou à Kuala Lumpur !

    Ce qu’il faut ce sont des universités et des écoles d’ingénieurs approvisionnées par de grands bassin de population afin de pouvoir numériquement et statistiquement obtenir des résultats de classe mondiale..

    Exemple, si disons Inde 1% d’ingénieur, parmi ceux-ci disons 2/10 niveau mondial (expérience vécue fin des années 90), cela fait à la louche 0.002 de 1,3 milliards soit 2,6 millions d’ingénieurs de classe mondiale ! Donc avec un bon recrutement et une gestion du personnel adaptée aux cultures locales, il est possible de mettre en place en peu d’années des centres de recherche et des laboratoires performants … pour 1/3 à 1/10 de la masse salariale française. Sans compter les obstacles légaux et syndicaux : innombrables rubriques de ponctions sur les salaires, syndicats qui font chier pour faire chier, comités d’entreprise sangsue, copinage pour recruter les cadres, …

    Les délocalisations d’infrastructure de production sont par contre beaucoup plus longues et couteuses. Et pour du moyen à haut de gamme, finalement on transfère du Savoir-Faire qui se trouve très rapidement exploité par des nouveaux concurrents, qui en plus connaissent très précisément nos clients !

    Donc vouloir rendre attractif artificiellement et attirer à coût de crédit d’impôts des centres R&D sans investir dans les infrastructures industrielles correspondantes ; ce n’est pas forcément la meilleure méthode.

    C’est l’environnement macro-économique (lois, possibilité de test et de mise en œuvre des recherches, tissus industriels) qui fera qu’une structure R&D restera ou pas !

    Les décideurs politiques qui sont, pardon devraient être, concernés par la fermeture de ces sites devraient se poser la question suivante : quelles faiblesses a-t-on masquées avec ces crédits d’impôts et autres avantages financier accordés à crédit sur le dos du contribuable ?

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