Google I/O : Un bref résumé de la conférence d’hier

Comme chaque année, la conférence Google I/O est l’occasion pour la marque de faire le point sur le passé et surtout de parler du futur. Beaucoup de projets pour Google encore cette année et des promesses intéressantes sur pas mal de marchés.

Google, c’est donc désormais deux milliards d’appareils actifs chaque mois. Deux milliards, ce n’est pas rien. Alors, évidemment, il y a un monde entre appareil actif et humains mais tout de même, cela représente un sacré cheptel de machines.

2 000 000 000 d’appareils actif sous Android

Il faut mettre dans la balance le gros Geek et la personne qui n’a absolument aucun appareil numérique chez Google. Le premier a un smartphone – ou deux – une tablette, une montre connectée, un système Android TV et que sais-je encore. A lui seul, il peut totaliser un bon paquet d’appareils actifs mais, malgré tout, le chiffre donne le tournis. Deux milliards, ça fait quand même beaucoup.

C’est important pour Google car cela motive les développeurs, ce chiffre c’est autant de machines qui pourraient potentiellement acheter leurs applications. Avec deux milliards de places de marché dans le monde, on peut viser sur une application très grand public vendue fort peu chère ou carrément gratuite mais affichant de la pub, ou alors estimer que le gâteau est assez gros pour proposer des applications hyper spécialisées et complètes mais vendues à un prix assez haut. Bref, le chiffre est énorme et affiche la bonne santé du système.

Google I/O

Google Assistant ouvre un oeil sur le monde avec Google Lens

Google Assistant peut désormais utiliser la webcam de votre appareil pour regarder et analyser le monde. Grâce à la technologie Google Lens, l’application peut capter les images perçues et en les combinant avec d’autres données ainsi qu’une recherche sur les serveurs de Google, en proposer une analyse.

Les exemples sont assez bons. L’analyse d’une étiquette d’un produit Wifi permettra de s’y connecter directement. C’est à dire que lorsque  vous branchez un nouveau routeur par exemple, l’étiquette du produit vous donne le nom par défaut du réseau Wifi mais également son mot de passe de base. L’application reconnait le type d’étiquette, scanne les codes barre et vous connecte alors sur ce réseau. La fois d’après cela ne marchera plus puisque vous serez encouragés à changer le nom du réseau ainsi que le mot de passe mais rien ne vous empêche de créer un réseau invité et d’imprimer vous même une étiquette du même genre pour que les gens de passage puissent profiter de votre Wifi sans que vous leur dictiez les éléments nécessaires.

Autre exemple, la devanture d’un restaurant qui, une fois passée sous l’oeil de votre Google Assistant, permettra d’en tirer des données en ligne. Typiquement sa « note » en tant qu’établissement, des témoignages et, si le patron s’est enregistré sous les services de Google, la carte, les horaires et les tarifs. Evidemment, on pourrait croire qu’un patron de restaurant aurait envie de profiter du système pour fabriquer son enseigne de la même manière qu’un autre restaurant très bien côté d’une autre ville mais Google Lens n’est pas le seul élément analysé dans l’opération. On se doute que la position géographique permet à Google de déblayer pas mal de données pour faciliter le boulot de Google Lens. On peut également se poser la question de la pertinence de ce type d’interaction, faire 5 pas de plus pour lire la carte, jeter un oeil dans le café, regarder les prix et les visages des clients peut également tout à fait remplir cette fonction… Mais, pourquoi pas, de passage dans la rue on peut se renseigner ainsi rapidement sans avoir à s’arrêter immédiatement.

D’autres trucs sont également mis en avant, le fait de pouvoir identifier une fleur en la pointant de votre viseur, identifier un groupe et écouter sa musique en scannant une affiche de concert etc.

Ajouter le sens de la vue à Google Assistant a évidemment de l’intérêt, il reste probablement encore beaucoup d’usages a trouver à ce nouveau sens. Au passage, Google rend son Assistant compatible avec les iPhones et les iPads.

Google Home

Google Home débarque en France et prend en charge les appels

Google Home et Google Assistant vont donc débarquer en France cet été, après les US, l’Angleterre et l’Allemagne. Le système pourra acceder à plus  de services comme SoundCloud, Deezer et Spotify en version gratuite.

Google Home peut également prendre la main sur les Chromecast, ce qui donne des combinaisons intéressantes : Demander à son google Home d’envoyer un album audio issu d’une offre en streaming vers une Chromecast branchée sur une chaîne Hifi devient possible, tout en continuant à faire la vaisselle ou bricoler les mains dans le cambouis. On peut également demander à Google Home d’afficher sur une télé Chromecastée d’afficher son agenda ou la météo; Avec l’emploi de ce système, Google propose une alternative à la solution Amazon Show et son petit écran.

La petite boite est également capable de transmettre des informations à votre smartphone. Demander le chemin à votre Google Home pour aller à un lieu de rendez vous et votre parcours via Google Maps sera orienté directement sur votre téléphone, prêt à l’emploi.

Autre nouveauté, il sera possible de transformer le Google Home en enceinte Bluetooth pour utiliser en local le système sans passer par Internet. Par exemple pour diffuser de la musique depuis votre smartphone vers l’appareil.

Mais la plus grosse annonce est bien le support des appels téléphoniques en VoIP directement depuis la station Home. Des appels « gratuits », donc, qui passeront par internet pour les US et le  Canada. L’option n’est pas annoncée en France pour le moment. Cela veut dire que votre Google Home aura son propre numéro privé de téléphone mais que vous pourrez également tenter de rattacher le Home à votre numéro de téléphone mobile.

Le but du jour pour Google est de rendre son outil rapidement indispensable afin d’en tirer le maximum de données. Faire de son Assistant et de son Google Home de véritables aides au quotidien rendra la vie plus facile et poussera à s’en servir en permanence. Chaque élément que vous ferez transiter via cette solution sera dûment cataloguée et analysée pour en tirer des informations pertinentes. On peut imaginer que si Google arrive à faire des corrélations profondes entre des événements et des actes au travers de ses appareils, ces données vaudront de l’or. Imaginez que Google puisse noter qu’un pourcentage plus important que d’habitude d’usagers demande des informations sur un événement après le passage d’une publicité. Google pourrait indiquer à la marque que son format a plus d’impact. Si une réaction importante se fait sentir au travers de requêtes qui augmentent Google pourrait prendre les devants et établir des tendances.

google Photo

Google Photo veut scanner, retoucher et imprimer vos images

Folle soirée entre amis, beaucoup de clichés pris et, comme toujours, un certain embarras à lancer un partage de vos images entre tous les invités. Vous en connaissez certains mais pas tous, des clichés peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes et l’ensemble de ces données est compliqué à partager finement. Plus de soucis, Google Photo va pouvoir scanner les images, effectuer une reconnaissance faciale et proposer de partager suivant les visages identifiés. Cette fonction baptisée « Partage suggéré » est, bien entendu, ultra flippante car elle rentre totalement dans votre intimité et permet à Google de tisser une toile de liens entre vous et d’autres utilisateurs. Cela dessine une toile d’informations qui appartiennent totalement à votre sphère privée.

Google I/O

Ce que google Photos note de vos souvenirs se traduit en mot (et en datas)

D’autres fonctions de partage sont également possibles avec des librairies partagées, vous pouvez désormais classer vos photos au travers d’albums que vous  destinerez à différents publics : Famille, amis, enfants, grands parents. Chacun pourra voir son catalogue d’images s’étoffer au fur et a mesure que vous choisirez quelles photos partager depuis votre collection complète.

Google I/O

Autre nouveauté, la possibilité de faire imprimer par Google des albums physiques, depuis votre application sur smartphone. A partir de 9.99$, ce service pourra être proposer activement par l’application qui détectera un événement particulier. Une série de clichés à un mariage, une soirée, un pique-nique et voila qu’en vous allégeant de quelques dollars, vous recevrez chez vous un souvenir tangible de ce moment. Google n’est pas le premier à se lancer dans cette aventure mais la marque a les reins assez solides pour assurer un rendement sympathique à ce dispositif.

L’idée est bonne et le souvenir physique est toujours quelque chose d’agréable à partager et à conserver. C’est également une bonne nouvelle puisque le meilleur moyen de rendre ce service rentable est d’offrir son accès au plus grand nombre ce qui pourrait ouvrir l’application à plus d’appareils.

Google travaille également sur des solutions de nettoyage d’image pour magnifier vos souvenirs. C’est le genre de solution qui fait un peu peur car les filtres et autres manipulations d’images ont tendance à lisser tous les clichés dans la même veine. Mais c’est également prometteur pour certaines problématiques comme le nettoyage d’images comme on peut le voir sur l’animation ci-dessus.

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La première Beta d’Android O est disponible

Android O est lancé en Beta pour les possesseurs de smartphones Pixels et Nexus. Une beta évidemment très beta et plutôt réservée aux développeurs. Cela permettra sans doute de mieux comprendre comment le futur d’Android évoluera même si on se doute que cette beta en cache une autre et que peu après la publication d’Android O, une nouvelle beta du futur Android sera annoncée…

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Android Go vise le prochain milliard d’utilisateurs

Google lance Android Go, une version allégée d’Android qui vise les marchés émergents ou plutôt les téléphones low-cost des marchés émergents. Android Go, c’est un des bébés de Sundar Pinchai, l’actuel CEO de Google.

Cette version d’Android est particulière parce qu’elle a été pensée pour les usagers vivant dans des régions moins couvertes par un réseau. En clair, le smartphone n’a pas besoin d’une connexion à internet permanente mais se suffit à lui même. Le système est également moins gourmand avec des applications de base qui demandent moins d’espace de stockage et moins de mémoire vive tout en consommant moins de données. Android Go utilise un Play Store différent avec des applications calibrées pour des performances amoindries.

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Ces aménagements faits, les smartphones pourront fonctionner avec des composants beaucoup plus entrée de gamme : 512 Mo de mémoire vive seront, par exemple, suffisants, peu d’espace de stockage et des SoC entrée de gamme. Ils pourront profiter d’applications comme Youtube Go qui a été pensée pour un public particulier puisqu’il permet de télécharger une vidéo pour la regarder plus tard mais également de la partager en Peer-to-peer pour ne pas avoir à la re-télécharger. Youtube Go permet également de savoir combien de données va nécessiter la vision d’une vidéo avant de lancer son streaming, ce qui est utile quand on est limité à un petit montant de data par mois.

Bref, une solution complète pour équiper de smartphones Android les utilisateurs des pays les moins riches, des utilisateurs qui pourraient permettre à Google de poursuivre sa croissance et afficher un nombre d’appareils actifs encore supérieur lors de sa prochaine google I/O.

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Un casque de réalité virtuelle 100% autonome avec le Daydream Standalone

Enfin, Google a annoncé travailler sur un nouveau dispositif de réalité virtuelle en complément de son précédent modèle. Il s’agit d’un objet totalement autonome au contraire du premier où il fallait glisser son smartphone en face d’un dispositif de lentilles pour jouer le rôle d’écran. Ici, l’objet se suffit à lui même et offre donc tous les éléments nécessaires à une utilisation d’applications VR.

Ce dispositif est, comme d’habitude, un moyen d’amorcer la pompe pour pousser différents fabricants à proposer le leur. HTC et Lenovo semblent vouloir répondre à cet appel et travaillent sur leur propre casque DayDream autonome. Parmi les particularités de ce nouvel appareil, l’intégration d’un capteur d’environnement issu de la technologie Tango. Ce système baptisé WorldSense peut donc prendre en mesure la pièce qui vous entoure de manière autonome, sans avoir à créer un espace de déplacement avec des barrières ou des capteurs. L’idée est que l’objet soit totalement autosuffisant et qu’il puisse s’utiliser facilement, n’importe où. Une bonne idée est un dispositif plus facile à contrôler que la première solution Daydream. En contrôlant exactement tous les éléments minimum intégrés au casque, Google sait comment commander son univers virtuel. Acheter un système dans lequel on glisse son smartphone peut s’avérer frustrant si il manque une option, un capteur ou si des éléments basiques comme la boussole ou l’accéléromètre posent problème. Aucune date de sortie ni aucune photo n’ont, pour le moment, été annoncées.

Reste à savoir si le marché va suivre, si l’industrie du jeu vidéo ne semble pas vraiment retrouver pour le moment la rentabilité de ses investissements dans la VR, il me semble que l’industrie du spectacle pourrait en tirer vraiment profit. Je viens de rédiger un travail dans ce sens pour un partenaire en expliquant comment un lieu comme un théâtre ou un stade pourrait développer un système de captation de spectacles en 360° sur plusieurs caméras pour permettre aux spectateurs de revivre l’événement auxquels ils ont participé quasiment depuis la scène.

google-glass

Pas de matériel, pas de smartphone, pas  de Chromebooks, pas de gadget

Un point marquant de cette Google I/O est l’absence de nouveauté matérielle. Pas un seul gadget à se mettre sous la dent. Google lens semble avoir remplacé Project Glass et la totalité des annonces tourne autour des produits anciens ou des évolutions de solutions déjà annoncées par le passé. Google ne profite pas de l’événement pour annoncer de nouveautés matérielles donc, ce qui est pourtant une des marques de fabrique de ce format chez le moteur de recherche.

Il n’y a pas eu de nouvelle tablette, de nouveau smartphone ni même un nouveau Chromebook à la Google I/O. La marque s’est assagie et n’a probablement pas besoin de déployer des nouveautés comme par le passé. Elle a peut être également compris qu’il valait probablement mieux travailler avec des marques tierces et proposer des objets tangibles, que tout un chacun pourrait se procurer, plutôt que de concevoir des solutions très élitistes, réservées à une fraction d’utilisateurs et accessibles sur invitation contre une somme d’argent beaucoup trop élevée.


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3 commentaires sur ce sujet.
  • GdB
    18 mai 2017 - 20 h 57 min

    Merci Pierre pour ce compte-rendu!

    Répondre
  • 18 mai 2017 - 21 h 31 min

    Oui merci, étonnant salon au final très quelconque, rien qui fasse réellement envie en fait.
    Le diable n’aurait-il plus d’idées ? :)

    Répondre
  • 5 juin 2017 - 11 h 57 min
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