Ne laissez pas vos enfants ne faire que du Fortnite

Ce billet parle de Fortnite mais le vrai sujet est plus vaste, si il est logique que les enfants demandent toujours plus de temps devant leur jeu vidéo préféré, il faut savoir garder de l’espace pour d’autres activités.

Au début, je croyais que les signaux que je recevais étaient surtout liés au fait que le sujet m’intéresse. Depuis toujours, les parents que je croise comme mes contacts pros finissent toujours par mélanger leurs discours. Les gens que je côtoie me parlent un jour ou l’autre d’informatique parce qu’ils ont plein de questions auxquelles ils n’ont pas de réponses. Et les contacts pro ont tendance à devenir des contacts proches et on finit par s’échanger des mots au sujet de nos familles et de nos hobbies.

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Depuis des mois, je sens une certaine nervosité autour des jeux vidéo et de Fortnite1 en particulier auprès des parents avec qui je discute. J’ai déjà connu ça, souvent même. Il y a eu des précédents avant Fortnite avec des titres comme GTA V, MineCraft, World of Warcraft ou CounterStrike. La vieille inquiétude parentale des petits écrans qui occupent beaucoup d’espace dans la vie des ados et pré-ados est un marronnier de la presse informatique. Mais pour la première fois, je sens une vraie cassure dans la digue de l’autorité parentale, un abandon.

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Fortnite est une épreuve sociale pour l’enfant

Chez les enfants en ce moment, et en particulier chez les collégiens, le jeu Fortnite est devenu une passion dévorante. Je ne reviendrai pas longuement sur le jeu lui même, il s’agit d’un Battle Royale qui se joue en solo ou en équipe où le but est d’éliminer tous ses adversaires de manière à être le dernier survivant. L’ambiance est cartoonesque, le jeu est violent dans l’esprit mais graphiquement très propret, il est beaucoup moins dérangeant que de nombreux autres titres du marché et l’accuser de pervertir l’esprit de la jeunesse ne me viendrait jamais à l’esprit2

Mais le jeu est très populaire, extrêmement populaire, chez les enfants. Les rares mômes qui ne jouent pas à Fortnite au collège semblent aujourd’hui être, au mieux, mis de côté de certaines conversations, au pire, stigmatisés. La pression est énorme et tout le monde se raconte les exploits réalisés la veille devant son écran. Je devrais dire se re-raconte car une dimension importante de Fortnite est que les enfants jouent entre eux. 

A la sortie de l’école, il n’est pas rare de voir des gamins discuter entre eux et se quitter avec un « à tout à l’heure ». Il ne s’agit pas d’un rendez vous pour faire un foot après les devoirs et le goûter. Il s’agit de se retrouver dans le jeu. Pour discuter comme pour jouer. Fortnite est devenu un outil de communication pour beaucoup, on s’y échange des messages, des histoires et on revient sur la journée passée. Le jeu a remplacé les messageries classiques comme MSN et permet de récréer une communauté identique à celle de l’école. De ce fait, des binômes ou des équipes se forment et la journée de classe avec les copains se poursuit devant un écran.

Si un gamin ne joue pas, il n’est pas dans l’équipe. Et cela se ressent le lendemain puis les jours suivant à l’école. Il y a ceux qui jouent et ceux qui ne jouent pas. La pression est folle et retombe quasi instantanément sur les parents. Le harcèlement pour pouvoir jouer est énorme et chaque parent de collégien a probablement entendu parler de Fortnite.

L’éditeur du jeu a bien compris que pour que son titre reste toujours à la pointe des discussions, il fallait lui créer une saisonnalité. Les événements particuliers  s’enchaînent dans le jeu pour susciter l’intérêt. Des saisons se succèdent, des améliorations, des nouveautés, des événements, des habits, des danses… De quoi susciter intérêt et curiosité, créer des rites et des codes, de quoi enchaîner les discussions de cours de récré.

Avec des stars identifiées, véritables héros de ces jeu au même titre qu’un joueur de foot, et gagnant des millions en jouant, les enfants pensent également que devenir bons au jeu est une porte de sortie pour leur futur. Bref, tout est en place pour les laisser grandir dans une bulle bizarrement aussi opaque que fragile.

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Une bataille quasi impossible à mener pour les parents

Le « problème » de Fortnite pour les parents est double. D’abord le jeu est gratuit, ce qui empêche toute argumentation classique : Point de « c’est trop cher » comme avec un jeu récent à 60€ ou de négociation « carotte ou bâton » du type : tu auras le jeu si tu as un bon bulletin. Il suffit de cliquer quelque part pour l’obtenir.

Second souci, le jeu est vraiment multi plateforme. Il est possible d’y jouer sur smartphone, sur ordinateur personnel Mac ou Windows et sur console. Difficile, là encore, de contrer avec des arguments classiques comme « On va pas acheter une console pour un jeu » ou « Notre PC est pas assez puissant ». Il y a dans quasiment chaque foyer un dispositif capable de lancer le titre. Et à vrai dire, expliquer à un ado qu’on n’a pas le matériel suffisant pour y jouer quand tous ses copains l’ont n’est pas une argumentation valable à ses yeux.

La gratuité du jeu et son énorme compatibilité posent un vrai problème pour l’autorité parentale. Les parents sont les uniques responsables de la présence ou non du jeu dans le foyer. Ce qui rend la lutte difficile face à une argumentation classique type « Tous mes copains y jouent ».

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Fortnite n’est pas un problème en tant que jeu, il l’est en tant qu’unique loisir

Je n’ai rien contre Fortnite, le fait qu’il fonctionne aussi bien prouve qu’il s’agit probablement d’un bon jeu qui a réussi à faire mouche sur sa cible. Evidemment, sa gratuité et son modèle économique tout entier ont participé à son succès. Mais le jeu en tant que jeu n’est pas en cause. Ce qui commence à m’inquiéter dans ce que je vois autour de moi, c’est la place qu’occupe ce jeu auprès des jeunes et des très jeunes. Et la réaction actuelle de beaucoup de parents.

Depuis des mois, j’ai des témoignages de parents qui finissent par démissionner face au jeu. Démissionner dans le sens où leur rôle d’éducateur est aussi de sortir leurs enfants de leur chambre pour leur faire découvrir autre chose que cette seule passion. Les témoignages sont toujours à peu près identiques. Une lutte insistante entre leur progéniture et eux-mêmes pour jouer. Le jeu ayant souvent été installé au préalable par les enfants puisque gratuit et facilement disponible, les parents sont souvent mis face au « fait accompli ». S’en suivent alors des discussions « virulentes » pour tenter des les décrocher un peu de l’écran. Cela va de la négociation d’un certain temps de jeu à l’accomplissement de tâches avant de jouer en passant par l’heure limite où on devra éteindre avant de dormir.

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La négociation de temps de jeu

Fortnite est un jeu chronophage, il se lance rapidement et n’a ni début ni fin. Contrairement à beaucoup d’autres titres du marché, il est difficile de s’en lasser surtout si il se considère également comme un réseau social ayant une interaction importante avec ses camarades. Du coup, il faut lui faire une place, et une place importante, dans son programme journalier. Et c’est là tout le problème.

Passer une heure de jeu devant la télé ou devant Fortnite n’est pas très différent3, le souci, c’est que le jeu gomme tout le reste des activités de beaucoup de gamins. Chaque moment de liberté va droit au but : Lancer une partie et vérifier si un copain est connecté. 

Et ce n’est que la première étape. On le sait tous en tant que parent ou enfant, on a souvent affaire au « traînage de pieds » devant une activité externe. Emmener ses enfants au foot, au basket, à la musique ou à toute autre activité est souvent difficile. Mais aux témoignages reçus dernièrement, c’est devenu un véritable enfer. Emmener un enfant qui fait clairement la gueule pour faire du sport parce qu’il aurait voulu rester chez lui pour jouer sur sa console n’est pas une partie de plaisir. Le faire semaine après semaine devient carrément une torture. D’autant que la vengeance froide du tirage de tronche se poursuit pendant de longues heures après la « corvée » qu’est devenu l’activité extérieure.

Et beaucoup de parents démissionnent. Entre un ado qui fait la tête parce qu’on l’envoie quelque part faire une activité – payante de surcroît – et un ado invisible qu’on n’entend guère parce que bloqué dans sa chambre sur son écran, certains parents craquent. Il y a quelques mois, c’était encore rare, ces derniers temps cela semble beaucoup plus courant. Ce sont les animateurs de ces activités externes qui témoignent, des gamins qui ne mettent plus les pieds aux entraînements ou qui ne jouent plus de leur instrument de musique. Ils en ont désormais beaucoup. Des équipes incomplètes et un mouvement qui se précipite… Quand on n’est plus que 7 sur le terrain pour jouer alors qu’on devrait être 11, la motivation disparaît. Et ces enfants qui ne sortent quasiment plus en entraînent d’autres…

Les parents qui veulent avoir la paix lâchent la bride « du moment que les notes suivent ». La « console a gagné » finissent t-ils par dire. Je ne les juge pas, je sais que c’est difficile de lutter contre. Mais c’est pourtant nécessaire.

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Fortnite ne doit pas être le seul loisir d’un enfant

Si le jeu est très bien en tant que jeu, il n’apportera rien de plus que de l’expérience pour y jouer. On peut lancer 10, 500 ou 10000 parties et on n’aura pas plus enrichi sa culture personnelle, juste amélioré sa technique à Fortnite ou au jeu suivant du même genre. Il n’y a pas de scénario, pas d’histoire, pas de dramaturgie autre que les réflexes plus ou moins bons que celui d’en face. Ce n’est pas un mal en soi mais ce n’est pas une culture suffisante pour un enfant. 

Les activités sportives, socialisantes, les activités artistiques, les sorties en tous genres, la lecture, tous ces loisirs sont importants pour le développement de l’enfant. Tout sacrifier pour un jeu n’est pas un service à rendre à un ado en pleine construction personnelle. Il faut varier les plaisirs et trouver un équilibre entre les activités externes, la culture, la rencontre d’autres personnes et le jeu vidéo. Voir un enfant préférer une énième partie de son jeu à une sortie au cinéma à quelque chose de déroutant. Il faut parfois forcer la main pour ouvrir des perspectives différentes aux plus jeunes. 

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Je ne vous encourage pas a vous brouiller avec un enfant pour un jeu ni a lui bloquer l’accès à ce loisir mais, peut être, à dialoguer pour lui faire prendre conscience que ce n’est pas suffisant, pas assez équilibré pour son développement personnel. Qu’il doit respecter ses engagements par rapport à ses autres activités en club ou en équipe. Lui faire découvrir d’autres jeux et, pourquoi pas, de jouer avec lui à autre chose. 

Faire front pour sauvegarder autre chose que le tout Fortnite me semble indispensable pour un enfant. Cela ne doit pas passer pas la suppression du jeu mais plutôt par son encadrement.

Notes :

  1. Fortnite est LE jeu à la mode mais le problème va se répéter dans le futur car le mode de commercialisation Free To Play apporte de nouvelles problématiques au genre. Il y a quelques jours est sorti Apex Legends sur le même concept de jeu gratuit de type « Batlle Royale », il est possible que Fortnite soit délaissé pour un autre dans quelques mois ou quelques trimestres, le propos du billet est donc plus général.
  2. Cela ne me vient pas à l’esprit non plus pour un GTA V…
  3. Netflix expliquait il y a peu plus craindre de Fortnite que de ses concurrents pour sa croissance…

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65 commentaires sur ce sujet.
  • 8 février 2019 - 18 h 47 min

    Ca me rappelle l’ère où tout collégien se devait de jouer à Dofus et bien sur d’être abonner !

    Répondre
  • 8 février 2019 - 20 h 47 min

    Quoi dire … En tant que psy recevant des familles en consultation et des enfants en thérapie, ça serait assez long. La pression sociale est si grande, il y a une telle collusion entre parents et enfants autour de la question des jeux vidéos.
    Alors, pour faire, court, avez vous vu certains reportages de ces séries initiées je crois sur Arte, qui montrent des enfants vivants dans des régions où il n’y a pas d’accès si aisé à la « modernité ». Des enfants qui doivent marcher une heure matin et soir dans des conditions physiquement difficiles, demandant une vraie attention à leur environnement, un sens critique et un discernement essentiel face aux évenements inattendus, aux dangers toujours possibles. Et surtout, une présence palpable, un désir et une joie de vivre et une capacité de détente dont nos enfants sont devenus petit à petit totalement dépourvus. Vous vous rappelez l’histoire de la grenouille dans le film d’Al Gore qui meurt dans l’eau bouillante parce que la température monte lentement…
    Donc, se détendre est une compétence psychique acquise depuis la toute petite enfance et qui peut se perdre. Se détendre est un travail psychique. A ne pas confondre avec la jouissance. Etre capable de rester seul, être capable de s’ennuyer sans « péter les plombs » est une compétence psychique qui s’acquiert, se développe et … peut se perdre. La créativité nait d’une capacité à rester dans un état de pensée non organisée (Winnicott).
    Et NON, regarder la TV et jouer à un jeu vidéo, ce n’est pas tout à fait la même chose.

    Répondre
  • 8 février 2019 - 21 h 03 min

    @Le Breton
    Nope, à l’époque Dofus c’était bien avant que ça ne passe en pay to win.

    Fortnite c’est nul de base…. faut aucun skill pour cette bouze.

    Répondre
  • 8 février 2019 - 21 h 19 min

    Ce qui est aussi très flippant c’est quand je vois la majorité des copains de mon fils de 8 ans qui jouent déjà à ce jeu…

    Répondre
  • 8 février 2019 - 22 h 01 min

    Merci pour cet article. Oui les jeux vidéos sont très addictifs et peuvent dans certains cas fonctionner comme une drogue (je le sais, j’y joue aussi ;-) ). La Chine a dû même limiter de force les heures de jeux des joueurs en ligne.
    Les jeux contribuent à enfermer les gens dans leurs bulles et pendant ce temps les gens ne s’intéressent plus à la réalité, ni même à la politique ou l’économie d’ailleurs, ce qui les rend étrangers aux décisions importantes prises par les gens qui les gouvernent.

    Répondre
  • dja
    8 février 2019 - 22 h 02 min

    Une stratégie:
    – pas d’exposition aux écrans avant 8 ans
    – ordinateur(s) uniquement sous Linux. Pas de license M$
    – pas de console de jeu, ou alors gameboy ou arcade non connecté
    – pas de télé, un vidéoprojecteur, et uniquement dans le salon
    – des vélos, du sport
    – smartphone, le plus tard possible
    – des bouquins, des liseuses, du modélisme, une imprimante 3d, …
    – beaucoup de patience et une certaine abnégation.

    C’est ce que je tente de faire… je vous dirai dans quelques années ce que ca donne ;)

    Répondre
  • 8 février 2019 - 22 h 57 min

    dja je pense que les enfants se foutent que ce soit microsoft, macos ou je ne sais pas quoi OS, ils veulent un accès à internet.

    D’autre part exemple personnellement vécu, dans une banque, une jeune fille n’arrivait pas à faire une opération sur l’appli de sa banque sur son smartphone. le gars lui explique qu’elle ne peut le faire que sur ordinateur, et là, elle pète un cable…en public ! Juste hallucinant..

    Pierre, pourquoi n’envoies tu pas tes articles dans les journaux..ton niveau d’analyse est toujours au top !

    Répondre
  • 8 février 2019 - 23 h 01 min

    Je suis en plein dedans… Et face a un gamin qui demande et invente des solutions pour avoir plus de temps de jeu, un pc pour lui dans sa chambre… Il faut trouver des stratégies pour parvenir à des compromis. Ce n’est pas facile!!

    Bel article en tout cas!!
    Merci

    Répondre
  • 8 février 2019 - 23 h 20 min

    Le pc était visible de tous dans le salon. Pas de secret. Expliquer à quoi tu joues. Arréter quand on te le demande.

    La tv+ console dans la chambre ? Une deuxième tv à la maison ? Pour quoi faire ?

    Le problème est en amont.

    Si mes fils seront mis au banc de la société par les copains, ils diront que leur père est con.

    Je remarque que les smartphones deviennent interdis hors du vestiaire dans de nombreux sites industriels, et dans de nombreux lieux de travail en général.
    Les adultes concernés n’ont pas dû se battrent longtemps contre la ps4 dans la chambre…

    Bel article.

    @dja
    Les bouquins papiers et le métal m’ont pas rendu populaire quand j’avais 10ans, mais je cours pas derrière des rêves de SUV aujourd’hui.
    Quelle part pour l’éducation, l’environnement, et le caractère/libre arbitre ?

    Et combien de temps par jours consacre-t-on a passer du temps en famille ?

    Oui, plus qu’à l’époque de germinal. Mais pas tant.

    Répondre
  • Xo7
    8 février 2019 - 23 h 41 min

    @dja: Moi voilà ou j’en suis ! :
    -1 Validé car n’étant pas joueur, il n’a pas vu le potentiel des tablettes qui traînaient un peu partout (merci Pierre).
    -2 Validé : chromebook à 12/13 ans pour recherche et apprentissage net (utilisation libre avec blocage horaire par le routeur).
    -3 Validé : switch a 14 ans ……. et je suis déjà en panique ! les mauvaises habitudes arrivent vite !
    -4 1/2 validé : une seule tv digne de se nom (important pour surveiller l’exposition) mais serveur film. Le videoprojecteur est un peu trop poussé.
    -5 validé mais pas facile à réaliser certaines semaines (en club ou en famille car les copains restent à la maison)
    -6 validé : smartphone sans abonnement internet donc simple téléphone amélioré (prévention/réseaux sociaux) .Nous sommes des extra-terrestres dans ce monde de consommation. Même les professeurs de collège ne maîtrisent pas la différence entre téléphonie et internet ! J’ai eu a plusieurs reprises des conversations ubuesques avec ses derniers. A croire qu’ils avaient été lobotomisés ou subventionnés par la marque à la pomme !Ah la belle maxime : « Je l’ai, nous l’avons tous et tu dois l’avoir aussi »… Ben non c’est juste un téléphone avec un écran. Mais… Ben non c’est juste un téléphone avec un écran pour plus de facilité vous voyez ? Mais alors…….Ben non c’est..
    -7 raté sur toute la ligne (pas faute d’essayer) sauf construction en briques
    -8 voir point 3, la patience vole déjà en éclats ado +jeux video = conflits à tous les coups

    On peut y arriver mais tout dépend en fait de ce que l’on montre ou réalise devant eux. Il est plus dur d’interdire de fumer a un ado lorsque l’on est déjà fumeur.Donc pour addiction au jeu je n’ai pas beaucoup de mérite. Ce qu’il faut absolument éviter c’est la tv/jeux video dans les chambres.

    Bon courage;)

    Répondre
  • 9 février 2019 - 0 h 10 min

    Je suis bien content des diverses applications qui aident à limiter le temps de jeu. Bizarrement les enfants ne discutent pas quand l’application s’arrêtent d’elle-même plutôt que quand les parents leurs disent d’arrêter. Mais c’est sur c’est un combat fréquent et Fortnite c’est l’arbre qui cache la forêt car il y a tellement d’écran de nos jours. En tant que parent c’est aussi à nous de montrer l’exemple et de ne pas être aussi tout le temps sur le téléphone ou l’ordi. J’essaye un maximum de ne pas être sur le téléphone ou l’ordi quand les enfants sont autours de moi.

    Répondre
  • 9 février 2019 - 0 h 49 min

    « Le jeu a remplacé les messageries classiques comme MSN »

    MSquoi? Même pour moi qui ai découvert Internet en 1995, la référence me paraît bien vieille ! :D

    Répondre
  • dja
    9 février 2019 - 1 h 27 min

    @philippe: Fortnite ne tourne pas en natif sous linux. Sous Wine, c’est bloqué – protection anti-cheat, donc c’est VM obligatoire avec un windows, donc license. Ce n’est donc pas un jeu réellement gratuit.

    @Xo7: bien joué, belle rigueur. On va tenter de faire la même, deux petits gars, c’est le début… mais quand on voit des gamins au primaire qui passent leur temps sur tablette à cliquer sur des cases comme des automates et déjà vu tout Starwars et les Marvels ultra-violents, on se pose déjà des questions pour le collège et aprés…
    Il faut se dire qu’ils nous remercieront plus tard – sans forcément l’exprimer ;-) bon courage Xo7.

    Répondre
  • 9 février 2019 - 3 h 16 min

    @Hotdog: J’aurais pu écrire ICQ

    Répondre
  • 9 février 2019 - 3 h 20 min
  • 9 février 2019 - 3 h 50 min

    Mouarf…De mon temps, les raz-de-marrées à la fortnite, ça n’existait pas ! Ce qui est assez surprenant, c’est que les dévs ont tout de suite alimenté la scène compétitive avec des tournois à gros cash prize histoire de continuer à alimenter le buzz…Un vrai phénomène !

    Répondre
  • 9 février 2019 - 7 h 13 min

    Avec les jeux cross plateformes le pb va se multiplier à l’avenir. Aujourd’hui c’est Fortnite, demain ça sera un autre jeu. Interdire le jeu me parait idiot, comme toute interdiction, elle multiplie l’envie de transgresser. Arriver à intéresser un ado/préado qui à pas envie me parait mission impossible. Va falloir réinventer une solution personnalisée à la quadrature du cercle pour chacun des gamins… Bon courage aux parents, et futurs parents.

    Répondre
  • 9 février 2019 - 9 h 10 min

    A titre personnel, j’ai été laissé de nombreuses heures devant des jeux vidéos quand j’étais gamins dans les années 90 (facilement 10h par jours) du coup je ne vois pas les jeux comme un ennemi. Par contre, je sais qu’il faut des limites car les conditions de jeux comme tu l’expliques dans ton article sont très différentes.

    En pratique, mon fils à le droit à 10h de jeux par semaine. Dans ces dix heures, il a le droit à un maximum de 8h de fortnite (qui passera bientôt à 6h). Effectivement, la pression sociale est maximale, des enfants de sa classe dépassent facilement 20h par semaine.

    La condition de ce temps de jeux, c’est un bon comportement à l’école, un travail régulier, le respect des règles de vie de la maison. Une baisse de résultats scolaires et c’est la fin de la console (le temps que ça remonte), un mauvais comportement à l’école ça peut être la suppression de séances de jeux (les séances font deux heures). Le non respect des règles de vie de la maison (pas de chaussons aux pieds, bazar dans la chambre, …) se soldent par du grignotage par tranche de 10 minutes des séances de jeux.

    Bien entendu, ces temps de jeux ne doivent pas prendre de temps sur les activités sportives, le temps de famille (balades, repas, …), le temps de sommeil, … pour ce qui est des activités sociales … l’intégralité de ses amis (filles comme garçons étant sur les jeux c’est compliqué de faire avec…).

    Après je ne pense pas que l’interdiction total soit très pertinente car c’est aussi, même si on peut le regretter, un facteur d’inclusion sociale.

    La semaine prochaine il part une semaine au ski sans rien de tout ça :)

    Répondre
  • 9 février 2019 - 9 h 21 min

    Ah l’éducation des enfants, tout un programme!

    Ca commence à merder dès les plus jeunes ages, à la crèche. Avec une épouse assistante maternelle j’en entends des vertes et des pas mures. En gros on fait des gosses parce que « ça se fait » et on se décharge de l’éducation sur les autres parce qu’on voudrait que les mômes soient des adulte sen plus petits… mais c’est pas ça.

    Ensuite les parents se déchargent de l’éducation sur l’école et les profs et ce n’est pas leur role.
    A la maison les parents s’en déchargent sur la TV, les copians et les jeux…

    Bref tant qu’ils n’ont pas à lever le petit doigt pour s’occuper de leur progéniture, parce quoi, c’est du boulot à plein temps, difficile en plus et on est rarement remercié de ses efforts.

    Et si on ajoute à ça la pression sociétale à l’école, voir le harcèlement dès qu’on sort un tant soit peu de la ligne, pas étonnant qu’ils suivent toutes les tendances comme des moutons à l’abattoir.

    Alors la croisade anti fortnite/smartphone/TV realité, elle devrait se faire plutôt du coté des parents mais c’est perdu d’avance.

    A+

    Répondre
  • 9 février 2019 - 10 h 01 min

    @dja:

    > pas d’exposition aux écrans avant 8 ans
    Pas sûr, car cela va toujours creer la jalousie façe aux autres (déjà vu plusieurs fois).
    L’important n’est pas de le bannir, mais d’en expliquer et limiter les usages

    > ordinateur(s) uniquement sous Linux. Pas de license M$
    Aucun rapport avec le sujet :) Par ce que là en plus ca marche aussi sur smartphone consoles…

    > pas de console de jeu, ou alors gameboy ou arcade non connecté
    Ca par contre je suis assez d’accord, une Snes, ou une Wii/Wii U hors ligne et pour jouer en famille !

    > pas de télé, un vidéoprojecteur, et uniquement dans le salon
    Evidemment, jamais de télé dans les chambres, c’est la base (mais ce n’est jamais respecté !)

    > des vélos, du sport
    Evidemment, mais c’est justement la difficulté expliquée dans l’article.

    > smartphone, le plus tard possible
    Evidemment, mais la pression sociale, c’est catastrophique !
    Et quand on entend des parents le justifier par ce qu’ils veulent pouvoir joindre le gamin tout le temps !

    > des bouquins, des liseuses, du modélisme, une imprimante 3d, …
    Bref, culture et loisirs créatifs. légos, mécanos, circuits éléctriques, dessins, peinture… enfin bref la normalité quoi ^^ Creer la curiosité !

    > Beaucoup de patience et une certaine abnégation.
    C’est le principe d’être parents non ? :)

    Répondre
  • 9 février 2019 - 10 h 30 min

    Bonjour à tous,

    merci Pierre pour cet excellent article, qui évoque tous les points, sauf un, qui est peut-être propre à mon fils mais j’en doute: la rage.

    Je l’entends jouer avec ses copains, nos cloisons franciliennes sont fines, et ce n’est que récriminations « Allez Epic, quand est-ce que tu corriges ce bug », « Mais allez, encore un lag, putain » et lamentations « mais d’où il sort lui », « mais non le lag, voilà chuis mort », etc etc…

    Pendant des heures. Du haut de ses 11 ans, il va m’expliquer que c’est pas normal que ça marche pas ce soir. Pourquoi Epic Games ceci, pourquoi Epic games fait pas cela…

    Et oui, si je lui dis d’aller faire autre chose, c’est la tronche. Je suis assez perplexe aussi, je ne sais trop que faire. Et encore, ça c’est quand on est là. Il est seul tous les soirs en rentrant de l’école, sitôt les devoirs bâclés il se précipite pour son fix quotidien.

    Et pourtant c’est de l’ennui que peut naître la créativité; privé de Fornite, il a fini par aller jouer aux lego. Et moi je préfère le voir se creuser les méninges à les assembler, foi d’ingénieur, qu’à bourriner sa manette.

    Mais oui, impossible de l’interdire. Je crois qu’on va en venir aux quotas aussi. Pas facile, pas populaire, et on n’a pas forcément beaucoup de temps à lui accorder… D’autant que le gros de mon temps libre je le passe aussi sur mon PC, geek un jour…

    Un analyste m’avait dit un jour: « rien de tel que des enfants pour vous ruiner vos théories sur l’éducation » :).

    Bonne continuation tout le monde,

    Ivan.

    Répondre
  • 9 février 2019 - 11 h 36 min

    @IvanP.:

    “rien de tel que des enfants pour vous ruiner vos théories sur l’éducation”

    Mais c’est tellement ça !

    Et les principes qu’on applique facilement à un enfant de 6/8 ans qui deviennent inapplicables quand cette petite tête blonde atteint 9/10 ans ^^

    Répondre
  • 9 février 2019 - 11 h 56 min

    Je suis surpris que personne ne pointe du doigt les éditeurs : ils ont une grosse responsabilité, en ce sens que depuis quelques années (depuis les MMORPG je dirais), ils mettent de plus en plus de mécanisme dans de nombreux jeux qui, justement, rendent addictifs. On est passé des jeux « solo » qui se jouait en 15-50H de jeu en tout à des jeux « infinis » qui ne s’arrêtent jamais et qui incitent (ou amènent) les – ou au moins certains – joueurs à se connecter encore et encore, et jour après jour. A un moment donné, c’est à ce niveau qu’il faudra agir.

    Les mécanismes en question sont mis en avant pour maintenir les joueurs dans le jeu : plus de joueurs qui jouent régulièrement, c’est plus de buzz pour le jeu (donc plus de nouveaux joueurs) et plus de chances de conversions vers un achat payant in-game.

    Dans les exemples : les « daily login » (« connectez vous chaque jour pour recevoir un cadeau virtuel in-game » – même dérisoire, çà fonctionne), les « défis journaliers » (« battez 5 adversaires chaque jour pour une récompense supplémentaire »), les succès incroyablement longs (« gagnez 10000 combats et recevez une box surprise in-game ») … Tous ces mécanismes ne coûtent rien en terme de développement et sont donc très faciles à mettre en place côté éditeurs, n’ont souvent que peu d’intérêt ludique et in-game (et ne risquent donc pas de déséquilibrer l’écosystème du jeu), mais, malheureusement, tendent aussi étonnant que celà puisse paraître à générer une dépendance de la part de certains joueurs, qui vont se sentir « obligés » (le mot est trop fort : « amenés », plutôt) à se connecter sans arrêt. Avec un sentiment diffus aussi que pour « finir le jeu », il faille réussir tous les défis / quêtes / etc. présents dans le jeu, et qui pour certains sont incroyablement longs – encore une fois, c’est artificiellement conçu ainsi en amont pour que les joueurs restent le plus longtemps possible sur un jeu.

    A nouveau, il faudra à un moment donné que les choses changent en amont, d’autant que c’est un jeu de dupe : la masse de joueurs et la masse de temps disponible, même si elle tend à se maximiser, est finie, et pour un jeu qui phagocyte une telle quantité d’heures de jeu, beaucoup de produits resteront sur les étagères des stores sans être joués/téléchargés (ni ramener d’argent à l’éditeur) (jusqu’à ce qu’un nouveau jeu fasse la hype).

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  • 9 février 2019 - 11 h 59 min

    @IvanP.: Je compatis, j’ai une fille de 11 ans et il faut dire que c’est l’age ou ça devient délicat, transition entre l’enfance et l’adolescence…
    Je suis en garde partagée, et bien qu’étant un geek, les écrans sont très peu accessibles chez moi contrairement a chez sa maman, ou, ma fille a un accès sans restriction a son smartphone, tablette ou encore le pc a base de réseaux « sociaux »…
    Sa maman me disait que notre fille était devenue très agressive depuis quelque temps, avec un langage de plus en plus fleuri, alors qu’avec moi, rien a dire… du coup, j’avais du mal a comprendre ce comportement.
    Et puis est arrivé le jour ou ma « princesse » m’a supplié de lui laisser un (des nombreux lol)smartphone de recupe qui traîne dans mes tiroirs.
    Après un temps de réflexion, j’accepte, j’en remets un en route (sous lineage lol) et vois avec elle ce qu’elle y fait ensuite, du Tic-toc, du snap chat, du msp…l’horreur!!!!
    Mise à part la médiocrité et dangerosité (que l’on pourrais développer) de ces applis, c’est l’état de dépendance et de changement de comportement qui suit, en moins de 3 jours (pourtant, limité a 45 min par jour), fini les heures passées avec ses lego et playmobil a se créer des histoires, fini les idées de bricolage pour se créer des accessoire pour ses jeux, fini l’envie de faire une partie puissance4, cochon qui rit, dixit ou encore times up, et je ne parle pas de misère pour les devoirs,bref, je l’avais perdu!!!
    Résultat, après discutions avec la maman, fini les smartphones et tablettes avec les réseaux sociaux, uniquement le pc sous surveillance pour les SIMS et les recherches éducative et aussi la wii (pas cher d’occasion ;) ) pour des parties en famille!
    L’ennuis est essentiel chez l’enfant, ça lui permet de se détendre, de se recentrer sur lui, de développer son imagination, de rêver sans que l’on lui impose ses rêves…
    Pour la pression social sur les enfants, elle ne date pas d’aujourd’hui, mais elle a explosé au début des années 80 (oui, la ou tout est parti dans tous les sens), quand les marketeux ont commencé a s’attaquer a la tranche de la population qui a le plus gros pouvoir d’achat…les enfants!!! via le porte monnaie des parents et grands parents lol
    Ils faut rester vigilants et s’intéresser a eux (ils adorent çà!) , parce que sinon, ce sont les « marques » qui le font a notre place.

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  • 9 février 2019 - 12 h 52 min

    voilà nos règles à la maison (2 enfants, fils de 11ans fortnite et fille de 9 ans minecraft):

    5h30 de jeux par semaine (répartis suivant temps libre, de 30mn à 1h30 par jour)), une application bloque leur compte dès que temps est dépassé. Fin des écrans à 19h. Malus de 5mn pour bazar, dents pas lavées, etc… On arrive souvent à 10 15mn par semaine en moins.

    mon fils qui a un ordi dans sa chambre depuis ses 11 ans a un peu plus de temps (toujours limité par logiciel) pour faire du scratch, mails, musique, etc…. j’ai remarqué qu’il en passe aussi à regarder des videos de joueurs fortnite. Difficile de controler ça.
    les enfants n’ont pas de tablette, ni de smartphone.

    Côté école, son groupe de copains ne joue pas à Fortnite (ils sont en CHAM et font donc beaucoup de musique), donc socialement le ver n’est pas encore dans le fruit.
    Le plus important ça me semble de limiter avec un logiciel de façon non négociable le temps passé dessus.

    Après c’est vrai qu’il se met dans tous ses états quand il joue, ou quand il m’en parle.
    il cherche aussi l’iphone de sa mère pour du duolingo (appli pour apprendre l’espagnol), du spotify, enfin bref toujours une excuse pour parasiter un écran qui traine. On lutte au quotidien quoi, comme tout le monde!

    D’ailleurs, depuis l’arrivée de Minecraft à la maison il y a 2 ans, je suis tombé dans les jeux (je n’avais plus joué depuis mes 16 ans). Et aujourd’hui, à la maison, c’est moi le véritable accroc à fortnite…

    d’ailleurs je passai sur le site pour récupérer le lien d’affiliation minimachines à materiel.net pour acheter un écran gamer, parce que j’en ai marre de me faire laminer à cause de mon écran 60hz (est-ce vraiment l’écran qui n’est pas fait pour ce jeu? serais-je trop vieux pour ces bêtises?), quand je suis tombé sur cet article!

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  • 9 février 2019 - 12 h 52 min

    @django: L’editeur est dans son rôle…faire de l’argent, c’est le consommateur qui décide même si il l’oublis 80% du temps.
    Et c’est le rôle parents de couper le robinet, qui a se faire détester par sa progéniture (toujours ingrate de toute façon mdr)

    Répondre
  • 9 février 2019 - 13 h 14 min

    J’utilise la limite de temps de connect au niveau du router. Malheureusement, la fin tombe souvent en pleine partie. Soit il faut donner une rallonge ou alors c’est la crise. Bref, ça finit toujours mal.
    Et que pensez-vous du visionnage de parties sur Youtube ? Ce sont encore des heures et des heures de perdues…
    Et là, il y a moyen de voir les vidéos même après l’arrêt de la connexion internet ! Il suffit d’avoir tout mis en tampon. Les enfants trouvent ça assez vite… :-(

    Répondre
  • 9 février 2019 - 13 h 24 min

    @Marc:

    Entre un dessin animé crétin et une vidéo tout aussi crétine j’ai tendance à le laisser regarder des vidéos sur youtube. De toutes façons, il les regarde sur la télévision du salon alors je vois un peu le niveau. Si le langage me déplaît ou bien si l’ambiance générale du youtubeur me déplaît je lui dis de ne plus regarder ce youtubeur ou cette chaîne.

    Répondre
  • 9 février 2019 - 13 h 44 min

    @Madwill:
    Tu as pleinement raison. Mais je suis largement fautif, je ne trouve déjà pas le temps de faire ce que j’aimerais, alors de là à trouver l’énergie de le motiver pour autre chose…

    Répondre
  • 9 février 2019 - 13 h 57 min

    @dja:

    Pour ce qui est de l’expositions aux écrans et smartphones le plus tard possible, ça se débat. C’est sur qu’idéalement ça serait une mesure bénéfique ; mais ces technologies sont devenues tellement prégnantes à nos vies que ça pourrait être également handicapant pour l’enfant s’il n’y a pas accès avant, tout se joue souvent très tôt pour développer de bonnes facultés.
    A mon avis il faut restreindre et contrôler, sans pour autant interdire.

    Répondre
  • 9 février 2019 - 14 h 19 min

    @Mezz: Je pense que ce n’est même pas l’écran lui même le problème mais plutôt sa mise en réseau ouvert, on se retrouve avec un foyer, un cocon, de-sanctuarisé. Comme si on laissait la porte d’entrée ouverte pour que n’importe qui puisse y rentrer et faire ce qu’il veut dans notre propre foyer… Et c’est rarement avec de bonnes intentions.
    Fortnite est plus un réseau social qu’un jeux a proprement parlé (il y a normalement une fin dans un jeu…) qui s’immisce dans le sanctuaire familiale au même titre que fb, snap et consort…
    Quand nous étions gosses, ça ne posait pas de problème que de lâcher la console pendant 2h (atari 2600 ou mieux la NES mdr) on mettait en pause, seul les joueurs devant la console faisait « le jeu », on ne ratait rien et on avait le temps.

    Répondre
  • 9 février 2019 - 15 h 48 min

    Les Titres comme Fortnite et autres, c’est du social-jeux,
    car autrement, je penses qu’il y a beaucoup plus amusant…
    personnellement, j’aimais jouer aux jeux d’Action-Réflexion !!!

    Si Vous Vous souvenez de Lode Runner, d’Emerald Mine, de Lemmings, de Worms…
    des jeux où on prends son pieds à résoudre des énigmes logiques !
    Jouer un peu, ça va, jouer beaucoup…
    bonjour, les dégâts !!!

    Répondre
  • 9 février 2019 - 15 h 55 min

    Il y a peut être un remède efficace contre Fortnite:

    1. En bon parent tu organises une fête d’anniversaire avec un petit paquet d’ado ou pré ado boutonneux.
    2. Tu cales au bon milieu un mi tournoi Fortnite (il faut bien sur respecter le fait que ce jeu soit au centre de la vie sociale des enfants
    3. tu t’installes et tu fais une ou deux partie avec eux et si tu trouves les moyens de les écoeurer, vas y.

    4. La honte/le malaise aidant, ton gamin choisis un autre jeu,et avec un peu de chance, ça va faire tache d’huile auprès de ses camarades.

    Je vous rappelle le précédent facebook/ instagram/Snapchat
    ou twitter / Telegram

    Votre gamin est accro à dofus? je peux vous présenter une mamie de 70 ans niveau 200…

    Répondre
  • 9 février 2019 - 16 h 23 min

    Il faut ressortir les vieiles recettes: que ferait Loïs dans ce genre de situation? (Merci Malcolm)

    Répondre
  • k
    9 février 2019 - 17 h 41 min

    Merci Pierre pour cet article.

    Je souhaite vous apporter mon témoigne sur une situation similaire mais vécue
    de l’autre coté de la barrière : en tant qu’enfant.
    J’espère que ce témoignage pourra aider les parents confrontés au problème à mieux
    gérer la situation.

    Mes parents m’ont volontairement privé de jeux vidéos jusqu’à mon arrivée au
    collège. J’avais accès à une gameboy et une poignée de jeux mais ça s’arrêtait
    là. C’était très difficile pour moi de m’intégrer car la plupart des autres
    élèves avaient toute la panoplie. Je feignais donc de savoir de quoi ils parlaient
    afin d’être accepté. Je crois que je n’ai jamais autant menti de ma vie que pendant
    cette période. Il me fallait être très imaginatif pour trouver des bobards susceptibles
    de faire croire que j’avais moi aussi joué à tous ces jeux dont ils parlaient.
    Je me souviens aussi des innombrables périodes de récréation passées à faire
    le tour de la cour seul, faute de vraiment trouver un groupe auquel m’intégrer.

    Lors de mon arrivée au collège, mes parents ont consenti à m’offrir d’avantage
    de jeux vidéos. J’ai donc pu m’intégrer pleinement au groupe d’amis que j’avais
    à l’époque et arrêter de mentir à ce sujet. J’allais chez eux le soir pour goûter/jouer
    et eux venaient chez moi pour faire de même. C’était une période formidable.
    Mes parents étaient aussi très content d’avoir des invités à la maison et c’était
    parfois l’occasion de faire nos devoirs ensemble.
    Les devoirs étaient faits, les résultats scolaires présents, j’avais le temps
    de m’amuser avec mes amis. L’équilibre était vraiment bon. Parfois, surtout lors
    des beaux jours, au lieu de jouer aux jeux vidéo nous allions traîner dehors,
    faire du vélo, du foot…

    Il y avait un ordinateur dans le couloir. Il y avait internet mais je ne savais
    pas vraiment m’en servir. J’avais une boite mail et j’échangeais parfois avec
    des amis.

    En 5ème mon père m’a offert un ordinateur avec Windows et Office. Il n’avait
    pas internet. J’ai fais le tour de tous les menus/programmes par curiosité.
    J’ai fini par découvrir la fonctionnalité « macro » d’Office, qui a été le point
    de départ d’une formidable épopée dans la programmation informatique (qui se poursuit
    aujourd’hui).

    Jusqu’ici tout allait bien. Mais petit à petit, le temps passé sur les jeux vidéos
    empiétait sur celui passé sur les devoirs, qui devenaient par ailleurs de plus
    en plus conséquents. Le volume horaire des cours lui aussi devenait de plus en
    plus conséquent (avec les diverses options). Mes résultats n’étaient plus aussi
    brillants mais restaient satisfaisants.

    Puis adolescence oblige, je me montrais de plus en plus réfractaire à l’autorité
    des professeurs. A ma décharge j’étais loin d’être le pire, mais je devenais très
    bavard. Cette défiance vis à vis de l’autorité ne passait évidemment pas très bien
    auprès des enseignants. Combiné avec la baisse de mes résultats, j’ai commencé
    à avoir droit à la rhétorique du « tu file un mauvais coton ».

    J’ai fini par découvrir les jeux en ligne, notamment World of Warcraft, suggéré
    par un amis de l’époque. Ce jeu m’a comme hypnotisé. Je n’avais jamais eu
    l’occasion de jouer à un tel jeu : le monde était immense, ultra-immersif, la
    mécanique de récompense rodée. Au début je jouais pour explorer. J’avais
    l’impression de découvrir une deuxième réalité tellement ce jeu était immersif.

    Ce jeu a renforcé la dynamique de la baisse de mes résultats. Jusque là rien n’était
    irréversible. Seulement voila, les enseignants ont estimé que ma trajectoire
    était mauvaise et que mon comportement en classe était lié à ma baisse de résultats.
    Ils ont donc sorti l’arme de l’intimidation à laquelle je n’avais jamais eu droit.
    Menacé de sanctions, de diverses convocations, la mise en question de mon avenir
    scolaire a été le moyen par lequel ils ont essayé d’inverser la tendance.
    Très vite l’entrain avec lequel je venais en cours a été remplacé par une forme
    d’anxiété. Cela faisant un moment que mes devoirs n’étaient plus fait, ou du moins
    faits partiellement, mais le fait de savoir que j’allais être contrôlé avec
    des sanctions lourdes à la clé me rendait très nerveux. Cependant, à la fin d’une
    journée de classe je m’empressait de retourner sur mon jeu favori.

    Mon implication scolaire déclinait petit à petit. Cette nouvelle a fini par arriver
    aux oreilles des parents de mes amis qui ont demandé à leur progéniture de couper
    les ponts avec moi afin d’éviter une contagion.

    Parallèlement je devenais plus à l’aise avec l’écosystème des jeux en ligne. Je
    m’étais fais des amis en ligne que je retrouvais tous les jours. Ils ignoraient
    mon age et ma relativement bonne orthographe me faisait passer pour plus vieux
    que je n’étais, d’autant plus que je n’avais pas de micro.

    Je pense qu’à partir d’ici la suite est évidente. J’était de mieux en mieux
    dans mon monde en ligne, je passais d’agréables moments à vivre des aventures
    drôles et intenses avec des amis qui me considéraient. De l’autre coté j’étais
    confronté à des enseignants de plus en plus coercitifs et je voyais mon cercle
    d’amis se restreindre.

    Mes parents ont bien entendu été tenus au courant de ma baisse de résultats. Les
    jeux vidéos sont rapidement devenus le bouc-émissaire de la situation. Ils ont
    complètement passé sous silence l’aspect complémentaire de la situation, à savoir
    mon entrain de plus en plus limité à aller en cours à cause de l’ambiance qui y régnait.
    Les premières privations ont eu lieu, à base de séquestration de câble d’alimentation.
    Je passais le temps de ces privations à me balader en repensant à toutes mes expériences
    sur le jeu et à ce que j’allais faire une fois la privation terminée.

    La rupture a eu lieu un jour lors d’un contrôle de maths, la matière dans laquelle
    j’étais historiquement le meilleur. J’avais traîné en ligne la veille, un de mes
    premiers raids, j’étais exténué. Je maîtrisais le sujet du contrôle mais je ne
    voyais plus l’intérêt de viser une bonne note : de toute façon je perdais mes
    amis et les enseignants étaient mécontents. J’ai donc pris la décision de ne rien
    écrire. Pour la première fois de ma vie j’ai rendu copie blanche.

    Je m’attendais à un cataclysme mais il ne s’est rien produit dans l’immédiat.
    J’ai été convoqué par ma prof principale deux semaines plus tard pour parler de
    ma situation. Lorsqu’elle m’a demandé si j’étais content de venir au collège le matin
    je n’ai pas pu retenir mes larmes. Elle a donc suggéré à mes parents de m’envoyer
    voir un psychologue.

    J’ai passé donc trois samedi matin chez un psychologue. C’était agréable de voir
    que mes parents prenaient du temps pour moi : le simple fait de faire le trajet
    en voiture avec eux, au petit matin, puis d’aller déjeuner ensemble me réjouissait.

    Toutefois je ne souhaitais pas parler. La situation était loin d’être claire dans
    ma tête et de toute façon il n’était pas possible d’arrêter l’école. Je suis donc
    resté muet trois matinées de suite face à cette psychologue.
    Devant ce comportement un peu autistique, elle a décidé de me faire passer un test
    de QI et un test de personnalité. L’aspect procédurier de la démarche a contribué
    au fait de que je collabore. Le test de QI a révélé un score très élevé.
    Il faut savoir que ce test n’est en pratique prescrit que pour déceler des pathologies.
    Pour le coup un score très élevé indique des prédispositions aux troubles autistiques.
    Il en a été conclu que je n’étais pas entrain de bouder mais que le problème était
    plus profond.

    A partir d’ici les choses ont pris une autre tournure. A partir d’ici ma scolarité
    a définitivement basculée. Mes parents ont mis au courant ma prof principale des
    résultats. Cette dernière m’a demandé si elle pouvait en parler à ses collègues.
    J’ai naïvement répondu que oui. Je n’aurais jamais du. Tout à coup, je n’étais
    plus à leur yeux un mauvais élève qu’il fallait « mater » mais un mauvais élève arrogant
    qui estimait ne pas avoir besoin d’apprendre parce qu’il était déjà super intelligent.
    Rien n’avait changé dan ma vie, mais toute la perception des enseignants sur
    ma situation avait changé. Mes parents ont demandé à ce que la pédagogie soit
    adaptée à ma situation (qui relève de la pathologie) mais se sont vu opposer une
    fin de non recevoir par le corps enseignant.
    Les profs ont pris à partie les élèves, et du statut de « je n’ai qu’un ami » je
    me suis retrouvé avec 100% d’ennemis, retrouvant dan le discours de chacun
    le discours haineux des enseignants.

    A partir de là, il n’était plus question pour moi de mettre les pieds à l’école.
    Un bras de fer juridique s’est engagé entre mes parents et l’éducation nationale.
    La suite est tragique mais ce n’est pas vraiment le sujet.

    Vous pouvez tirer les leçons que vous voulez de cette expérience, pour moi le bilan
    c’est que les jeux vidéos n’ont été que la moitié du problème, et certainement pas
    la moitié qui m’a été la plus désagréable…

    Répondre
  • 9 février 2019 - 18 h 57 min

    @k: merci de ton témoignage :)

    Répondre
  • 9 février 2019 - 20 h 10 min

    @k: ton témoignage ouvre les yeux sur certaines choses, tel que le manque d’attention, toujours plus croissant,que les adultes portent aux enfants, pensant que les gosses doivent être indépendants le plus tot possible, ce qui arrange les adultes…
    En tout cas, c’est mon ressenti…

    Répondre
  • 10 février 2019 - 8 h 08 min

    Je note tous vos conseils, mon petit n’a que 18 mois :-) . J’ai encore qques années de répit !

    Répondre
  • 10 février 2019 - 8 h 53 min

    @Caribou:

    Quelques mois tout au plus ^^

    Répondre
  • 10 février 2019 - 9 h 27 min

    @Caribou: t’inquiète pas… Ça grandit trop vite et quoi que tu fasses, tu seras un mauvais parents, comme tout le monde mdr

    Répondre
  • 10 février 2019 - 12 h 36 min

    @k
    Je veux bien lire la suite (en mp si tu veux) car mon fils de 13 ans est un peu dans le même cas : dysgraphique, utilise l’ordi en classe pour écrire, mais se réfugie dans le jeu (clairement c’est son seul centre d’intérêt, et il discute avec des tas de personnes), n’a pas de goût pour les matières scolaires. Il n’a qu’une seule envie : arrêter d’y aller. Sans travailler il a 10 de moyenne, s’il force un peu il a de très bonnes notes, mais ça ne l’intéresse pas cette compétition. Heureusement je l’ai mis dans un collège où les profs sont compréhensifs et connaissent les enfants à particularités : tous disent qu’il est capable et attendent des résultats. Je communique avec les enseignants et le directeur. Mais je ne sais pas comment réagir si, après les vacances il refuse d’y retourner. Je ne sais pas non plus si je vais pouvoir l’empêcher de continuer de jouer (3 DD cassés en 1 an sur son Lenovo T430 parce qu’il force trop). lyjazzatgmail.com

    Répondre
  • 10 février 2019 - 13 h 04 min

    @Lydia: « (3 DD cassés en 1 an sur son Lenovo T430 parce qu’il force trop) » typique de la personne qui tape sur le repose poignet quand il a un coup de nerf (le DD se trouve juste en dessous)

    Répondre
  • 10 février 2019 - 13 h 14 min

    @H2L29
    Non, je ne crois pas qu’il soit violent. Au contraire, c’est un calme, épicurien, jamais stressé. Mais il est puissant ET en surpoids.
    Mais tu as raison je vais regarder son attitude quand il joue : la position avec ordi sur les genoux ou sur le lit peut être en cause…

    Répondre
  • 10 février 2019 - 17 h 33 min

    @Lydia: la prochaine fois remplace le disque dur par un SSD, il ne risquera plus de le casser ;)

    Répondre
  • 10 février 2019 - 17 h 36 min

    @Daba : c’est fait :-)

    Répondre
  • 10 février 2019 - 18 h 01 min

    c’est pas fornite le probleme. c’est surtout l’abus d’écran; et fornite ne fait que donner l’illusion que le virtuel remplace le reel.
    sinon lydia, force ton enfant a pratiquer un sport, a faire des rencontres a sortir a quitter son ecran car le jeuvideo ou internet ne sera pas la solution a son maletre. De plus le jeuvideo ca reste un loisir ou une passion mais c’est tout sauf un travail et c’est pas ce qui le rendra intelligent et cultivé. Et s’il ne comprend pas pourquoi il doit aller a lécole. Et bien c’est que tu lui as pas transmis les valeurs comme l'(apprentissage, l’effort, l’autonomie, la discipline, le gout du savoir et d’entreprendre. En somme, bouge lui le cul et s’il comprend pas; coupe lui le courant.
    Bref c’est plus un probleme familial, social et environnemental que d’addiction en tant que tel.

    Répondre
  • 10 février 2019 - 18 h 16 min

    @ping
    comment dire… cette partie-là du programme c’est celle que je connais.
    En dehors de ça il y a la personne, le pré ado qui a connu la dépression, qui sait étudier s’il veut mais ne comprend pas à quoi ça sert. Et c’est un problème de système scolaire avant tout, pas adapté à ce type de personnalité.
    Oui, je comprends que pour certains le problème ce sont les parents qui ne savent pas comment élever leurs enfants.
    Ce n’est pas un cours de morale sur l’éducation donné par quelqu’un qui ne connaît pas mon enfant, son histoire, ni ce genre de personnalité que je viens chercher ici.
    Je souhaite juste un échange avec quelqu’un qui a un vécu qui se rapproche de ce que vit mon enfant. Et cela vient en plus de tout ce que je peux mettre en place par ailleurs.

    Répondre
  • 10 février 2019 - 18 h 24 min

    @Lydia: Pourquoi ne pas réguler son temps de jeux quand il est à la maison ?

    Répondre
  • 10 février 2019 - 18 h 31 min

    Pour le PC sous Linux avec les enfants, je plussoie d’autant plus que je donne l’exemple. Ca ne veut d’ailleurs pas dire qu’ils ne peuvent jouer, il y a pas mal de jeux anciens, y compris en ligne, toujours maintenus sur la plateforme après libération des moteurs de jeu… Mais ça tue les effets de mode. A la limite, les potes qui font l’effort de les y rejoindre ca permet de faire le tri.
    Les débilophones, ma femme a fini par céder à leurs 13 ans. Forfait bloqué avec data quasi nulle + ils restent en bas à la maison et ne montent pas dans les chambres (principe général à la maison: Un truc avec micro et cam n’a rien à foutre dans une chambre).
    Globalement, ils sont sensibilisés aux problèmes liés aux réseaux sociaux + données privées par nous mêmes… et je dois dire que le collège fait un bon boulot là dessus aussi: Visite d’une avocate spécialiste du sujet avec étude de cas, ça calme et c’est un appui bienvenu a notre discours.
    Pour ce qui est PC, on impose peu de limite tant que cela ne nuit pas au travail. De toutes manières leur DNS est fait par le raspberry hébergeant la domotique (avec download/selection de listes de filtrages updatées 2x/semaine) et log tout. De temps en temps je regarde avec eux et leur dit « là, attention, trop de youtube »… Mais bon, parfois y’a des explications (documentaire lié à un exposé, vidéo de dessin indiquée par un prof).
    Bon, c’est devenu aussi un élément dans l’apprentissage impossible à bloquer totalement à partir du collège. Il faut donc laisser de la liberté… un minimum encadrée et surveillée.

    Répondre
  • 10 février 2019 - 22 h 07 min
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