La nouvelle imprimante Creality K2 Plus se distingue de beaucoup de ses concurrentes à plusieurs niveaux. Il s’agit de la série K de la marque et donc d’un modèle fermé. Elle est compatible avec les modules CFS de gestion de filament qu’elle peut combiner, vitesse d’impression élevée, prise en charge des filaments spéciaux et intégration d’un contrôle de qualité en temps réel à l’aide de caméras. Mais ce qui distingue le plus ce nouveau modèle, c’est bien le volume d’impression disponible.
La Creality K2 Plus en version Combo avec son CFS au dessus.
La Creality K2 Plus propose un volume de 350 x 350 x 350 mm au total, c’est énorme, beaucoup plus que la concurrence grand public. On retrouve ce genre de volume dans les modèles à destination des pros et cela se ressent d’ailleurs assez fortement dans le prix de la machine. A 1499€ TTC prix public dans sa version « Combo » et à 1299€ en version classique, cet outil ne sera pas vraiment à la portée de toutes les bourses.
La Creality K1
K1-caha
L’histoire de la série K chez Creality a débuté avec les K1. Si la marque était connue et reconnue pour ses modèles d’imprimantes classiques de la série Ender et en particulier les très nombreuses déclinaisons des Ender 3, la K1 a été son premier engin fermé. Et, pour en avoir une, c’est un excellent modèle d’imprimante à l’espace contrôlé, capable d’imprimer de multiples matériaux, efficace et robuste. Pas mal de filament a coulé sous les buses à propos de cette série. En particulier parce qu’une armée de possesseurs d’imprimantes d’autres marques se sentent investis dans la mission de venir expliquer en quoi leur modèle est bien meilleur dès qu’une solution se profile. Je vous toujours ce genre de témoignage d’un inconnu expliquant à d’autres inconnus en quoi son matériel deux fois plus cher est meilleur que le reste comme une manière de se rassurer sur son investissement. Comme une sorte de méthode Coué post achat. En pratique, les Creality K1, K1 Max, K1C et K1 SE qui sont sorties au fil des mois corrigent des problèmes remontés par la communauté d’utilisateurs. Et entre une K1 et une K1C ou SE, on sent que la marque a travaillé son sujet.
Ma toute première impression avec une K1 n’était pas flatteuse…
Mais, encore une fois, avec un Creality K1 entre les mains et après avoir réglé des petits soucis de jeunesse, l’imprimante était déjà un formidable outil dès sa sortie. Un de ses gros défauts venait de son absence de profil « clé en main » dans les logiciels de découpage grand public. Ce qui rendait certaines impressions plus compliquées qu’avec une Ender classique bien maitrisée par la communauté. L’autre défaut étant l’optimisme débridé des ingénieurs de Creality qui a eu un effet dévastateur sur l’image de la première K1. En effet, l’imprimante était livrée avec en mémoire un « benchy » de test poussant les paramètres d’impression de la machine au maximum de ses capacités. Ce qui faisait non seulement un bruit énorme mais également de grosses vibrations. Beaucoup de remontées du public laissaient voir une certaine déception à l’impression de ce modèle de test. Tout simplement parce que la machine était tellement sollicitée qu’elle exigeait d’être posée sur une plaque de béton et calée au mieux pour résister à ce qu’impose cette impression ultra rapide et bruyante. Certains ont vu là des failles matérielles alors que quelques réglages transformaient totalement l’outil.
C’est aussi un problème rencontré par ces modèles fermés, comme si le fait que cela ressemble à un produit « fini », bien plus qu’une imprimante 3D classique, poussait les gens à estimer qu’il n’y avait plus de différence d’avec une imprimante papier classique. L’impression 3D reste une pratique demandant doigté et expérience et on ne peut pas faire n’importe quoi sans en subir les conséquences à l’impression finale. Un minimum de réglages s’imposent.
Bref, la série K1 existe, a fait de nombreux pas en avant dans sa courte vie et on sent à la découverte de cette Creality K2 Plus, que la marque a pris en compte de nombreux retours mais qu’elle a également analysé le marché concurrent.
Creality K2 Plus : volume, confort et potentiel
Parmi les points clés de ce nouveau modèle, le volume d’impression impressionnant proposé. Le marché est en général coincé dans un espace cubique entre 250 et 260 mm de côté. Un volume très suffisant pour de nombreuses pièces mais pouvoir ajouter 10 cm de plus est assez impressionnant. En plus de ce volume, Creality présente son propre module, le « Creality Filament System » ou CFS. Une gestion multi filament qui permet d’imprimer avec de multiples coloris mais également de jouer avec les matériaux.
On peut sans avoir à changer de bobine passer d’un PLA classique à un ABS ou un PETG pour des projets aux besoins différents. Il est également possible de mixer des filaments de différents matériaux compatibles entre eux, ce qui ouvre des perspectives très intéressantes. La Creality K2 Plus pourra combiner jusqu’à quatre modules CFS ensemble. A raison de 4 bobines par module, on obtient ainsi un total de 16 filaments différents. Un peu « trop » pour un particulier mais une possibilité intéressante pour certains usages.
Pour gérer ces différents filaments, on retrouvera le chargement automatique des différents matériaux gérer le changement automatisé de chaque filament, la purge sera automatiquement rafraichie pour enlever les résidus du dernier matériau et les déchets de purge du corps de chauffe seront éjectés dans un compartiment prévu à cet effet. Tout cela nécessite des conditions de températures spécifiques pour obtenir le meilleur résultat possible. On retrouve donc un corps fermé et un chauffage actif de la chambre d’impression piloté par différents capteurs. L’intérieur de la chambre pourra atteindre 60°C, ce qui permet d’accepter des filament spéciaux.
Le risque d’un souci d’impression en utilisant plusieurs matériaux est grand et Creality reprend donc son système de caméras internes qui analysent l’impression pour repérer d’éventuels soucis. J’avoue ne pas être emballé par ce dispositif actuellement, il fait encore de nombreuses erreurs d’appréciation et j’ai du le couper sur la K1. Peut être que l’arrivée de la K2 sera suivi d’une mise à jour plus convaincante.
Autre point positif de la nouvelle venue, la reprise de l’extrudeur Direct Drive « Apus » de la marque. C’est une solution très efficace et particulièrement rapide pour peu qu’on utilise des matériaux adaptés. Avec un PLA conçu pour une fonte rapide et fluide, la K2 promet jusqu’à 600 mm/s. Les autres PLA devront s’étalonner à des vitesses moins grandes. On retrouve également un corps de chauffe en céramique, un changement de buse rapide et une très bonne gestion du refroidissement. Avec une chauffe maximale de 350°C, la K2 promet de gérer des filaments complexes et notamment les éléments enrichis en fibre de carbone.
Enfin, l’imprimante est munie d’une connectique Ethernet, d’un Wi-Fi et peut exploiter le Creality Cloud pour imprimer facilement.
Creality Print
Le logiciel de gestion maison évolue pour prendre en compte plusieurs points. Le constructeur ne s’est pas trop compliqué la tâche et a simplement cloné son concurrent Bambu Lab pour proposer une gestion multi filament efficace. Le logiciel prend en charge les fichiers 3MF pour prendre en charge les multiples filaments et une détection RFID liée au CFS est proposée. Rien d’obligatoire mais une façon maline des constructeurs comme Creality de proposer un filament plus simple d’emploi puisque les informations contenues dans la puce RFID intégrée dans la bobine proposeront d’emblée les meilleures réglages d’impression au logiciel. Il sera parfaitement possible d’intégrer d’autres types de filaments de n’importe quelle marque en réglant ses paramètres manuellement.
Le Creality Filament System
Associé avec la Creality K2 Plus, le constructeur annonce donc son CFS. Vendu seul à 299€ il permet d’intégrer 4 bobines de filaments au dispositif. Compatible avec les classiques PLA, PETG et ABS, la solution permet de prendre en charge les formules PET-CF, PA-CF et ASA. Attention, les filaments flexibles ne peuvent pas faire le voyage du CFS à l’extrudeuse, pas plus que les filaments solubles et j’ai de gros doutes pour les filaments type « cire perdue » qui sont moins rigides que les autres. Cela ne veut pas dire que l’imprimante ne peut pas prendre en charge ces filaments de manière classique. Il reste parfaitement possible de désactiver le CFS et d’entrainer une bobine directement dans la K2 Plus.
Le module prendra en charge vos filaments et assurera que ceux-ci soient à la bonne température et à la bonne humidité en desséchant l’air dans l’habitacle.
Sur le site de Creality…
Et les K1 alors ? Creality vend le CFS seul, probablement pour laisser aux gens la possibilité d’en acheter plusieurs facilement. Mais je ne serais pas surpris de voir un kit pour adapter les K1 à ce dispositif à l’avenir. C’est de la pure spéculation de ma part mais comme rien ne l’interdit techniquement parlant et que ce serait un bon moyen de rentabiliser rapidement la R&D du CFS, c’est plus que probable.
Le kit Creality K2 Plus Combo est listé à 1499€ chez Creality et chez Geekbuying.
Technologie d’impression : modélisation par dépôt de fil fondu
Volume de construction : 350*350*350mm
Dimensions du K2 Plus : 495 x 515 x 640 mm
Dimensions du combiné K2 Plus : 495 x 515 x 916 mm
Poids net du K2 Plus : 35 kg
Vitesse d’impression : < 600 mm/s
Accélération : 30000mm/s²
Précision d’impression : 100 mm ± 0,1 mm
Hauteur de couche : 0,05-0,3 mm
Extrudeuse : Extrudeuse à entraînement direct à double engrenage
Diamètre du filament : 1,75 mm
Diamètre de la buse : 4 mm
Température de la buse : ≤ 350 °C
Température du lit chauffant : ≤ 120 °C
Température de la chambre : ≤60°C
Plaque de construction : plaque de construction flexible
Mode de mise à niveau : mise à niveau entièrement automatique
Moteur XYZE : servomoteur pas à pas
Transfert de fichiers : clé USB/Ethernet/WiFi
Stockage de fichiers : 32 Go EMMC
Wifi : 2,4 GHz/5 GHz
Capteur RFID dans l’imprimante : inclus
Tension nominale : 100-240 V~ CA 50/60 Hz
Écran d’affichage : écran tactile couleur de 4,3 pouces
Puissance nominale : 1200 W
Filaments pris en charge : PLA/ABS/PETG/PA-CF/ PLA-CF/ PET/ASA/PPA-CF
Caméra Al pour la surveillance : Standard
Caméra Al pour l’étalonnage : Standard
Récupération après perte de puissance : Oui
Relais à filament automatique : Oui
Détection d’enchevêtrement de filaments : Oui
Purificateur d’air : Oui
Mise en forme des entrées : Oui
Kit d’éclairage : Oui
Étalonnage actif de l’inclinaison du lit : Oui
Tension active de la courroie : Oui
Chauffage de chambre actif : Oui
Filaments étiquetés RFID : Oui
Format de fichier imprimable : Gcode/3MF
Compatibilité CFS : Oui
Nombre d’extensions CFS : ≤4
Logiciel de découpage : Creality Print 5.0 ou versions plus récentes
Langues de l’interface utilisateur : anglais/allemand/espagnol/français/italien/portugais/russe/turc/japonais/coréen/chinois
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
Pas mal
Il faudra voir les premiers tests
Pour mémoire, avant la mode des imprimantes rapides et des enceintes, les imprimantes en taille 300*300*300 étaient courantes.
Tout dépend de son utilisation de l’imprimante, mais par exemple un boitier pour mettre une tablette 10 pouces au mur pour commander de la domotique tient déjà difficilement sur ce plateau.
A mon sens cela est plutôt nécessaire, il n’est pas rare de devoir imprimer des pièces de remplacement de grande taille.
Même chose pour ceux dont le passe temps est la déco.
Un point qui n’a pas été soulevé dans l’article est la consommation de l’imprimante, généralement maintenant on s’approche des 1KW
1500€ c’est peut être justifié, mais on commence à séloigner du passe temps. Mais bon, l’espoir est qu’on est plutôt sur un prix de lancement et que la concurence va certainement provoquer une baisse des prix :-)
Vue la taille du caisson, Creality aurait pu aller jusqu’à 5 filaments différents, à l’instar du MMU de Prusa, plutôt que de se contenter de copier Bambu Lab et ses 4 filaments de son AMS. Concernant ce dernier, on verra maintenant ce que proposera Bambu Lab au Q1 2025, vu qu’une nouvelle imprimante a déjà été annoncée, sans pour autant en dévoiler les caractéristiques.
@Martin: Pour quel tarif en 5 filaments ? Parce que techniquement ils pourraient directement en proposer 8 ou 12.. Mais c’st une chose de pouvoir le faire et une autre de pouvoir le vendre.
Je suppose que ce choix de 4 bobines vient du fait que la majorité des utilisateurs n’ont pas spécialement besoin de plus.
Le truc dont il faut se souvenir en général en matière de R&D, c’est que les ingénieurs ne sont pas des débiles. Ils ne font pas les choses au hasard.
@eugene: Pour ce qui est des grandes pièces, bien souvent on peux découper en plusieurs parties et assembler, la précision générale permet des assemblages parfaitement propres et il ya pleins de techniques d’assemblages (inserts, colles, etc…). Par exemple pour une tablette 10 pouces pas de soucis on peux se faire un support en plusieurs parties (exemple: une forme générale en X reliée au centre…). Sachant que bien souvent on utilise moins de matière à la fin et l’impression prend moins de temps… Après pour ce genre de besoin autant partir d’une coque existante (les coques en silicone/TPE sont robustes et pas bien chères…) et ne créer en impression 3D que la partie pour fixer au mur. Pour la petite histoire, jme suis fait un support téléphone de cette facon et en realité c’est bien plus pratique (car plus facilement amovible…) qu’une coque rigide que j’aurai réalisé totalement à l’imprimante, tu vas me dire t’aurai pu faire la coque du telephone en TPU, c’est pas faux mais vu le prix du matériau sans compter les eventuels problèmes d’impression (qui incitent à recommencer…) et sachant que je n’aurai jamais atteint le même niveau de finition , bien souvent vaut mieux pas chercher à réinventer la roue, parfois la fénéantise apporte du bon ;)
J’ai du avoir une vingtaine d’imprimantes en tout depuis 10 ans. Pas mal de Creality et du coup j’ai développé un petit sentiment de fidélité. J’ai acheté une K1 Max et j’ai un peu eundu mal jusqu’à tout démonter et remettre le plateau de niveau, depuis ça roule. Ensuite deux K1C sans soucis. Dans mon historique, comme indiqué ci-dessus, des plateaux de 300 et de la pièce imprimée en plusieurs morceaux pour faire la taille.
La nouvelle venue est un peu chère pour l’instant mais il y a des gens qui achètent des smartphones à plus de 1000€… Ou qui ont une auto et qui font des pleins d’essence.
Je l’ai précommandé en juin à 900 euros avec quelques cadeaux, je ne l’ai toujours pas reçu mais les premiers retours sont plutôt bon. Je vais pouvoir comparer avec la Bambulab X1C du boulot.
Grand plateau en 350x350x350 et chambre active, ça fait un plus pour imprimer nylon et autres filaments techniques. Sur le papier c’est un véritable couteau suisse.et ça changera de ma longer lk4 pro et Ma sidewinder.
Je me suis séparé de ma sidewinder X2 avec ses éternels problèmes de nappes.
La compatibilité du CFS avec la série K1, voir les Ender 3 V3 a été annoncée sur le store il y a un moment. Quand vous commandiez une K1C, un avertissement vous indiquait l’arrivée prochaine du multicolore.
les premiers essais chez « lesimprimantes3D » sont plus que concluants.
Quant au prix, Prusa sort une imprimante bien plus petite, monocouleur, au même prix aujourd’hui.
Si une k2 (pas max) doit sortir, on passerait probablement sous la barre des 1000€
@jooj: Entre une « annonce » de multicouleur et la réalité de terrain, surtout sur ces marchés là, il y a une nuance importante. Je ne me risquerais pas a signer un papier affirmant que cette compatibilité aura lieu demain, je préfère informer en deux temps plutôt que de décevoir. Surtout si cette déception s’accompagne d’un investissement dans un produit à 300€ qui s’avèrera alors inutile.
Et si je me souviens bien, rien n’indique que le CFS des K1 et des Ender sera exactement le même que celui de la K2. Creality peut très bien décider d’étager ses produits. Et entre temps un acteur comme Sunlu peut très bien sortir un boitier externe, moins cher, et qui gérerait du multi-filament avec diverses imprimantes en plus de sécher les bobines (non, mon petit doigt ne m’a rien dit).