Radxa X2L : une SBC sous Celeron J4125 très prometteuse

Avec 15.5 cm de long pour 8 cm de profondeur et 1 cm d’épaisseur, cette carte Radxa X2L débarque comme une surprise de Noël un peu en retard. Equipée d’un Celeron Gemini Lake Refresh de 2019, elle ne cherche pas à se positionner face aux machines classiques mais se fixe un objectif très intéressant de carte de développement.

Si vous cherchez matière à concevoir un simple MiniPC, passez votre chemin, la carte Radxa X2L n’est pas la meilleure solution pour cela. Mais si vous avez en tête la création d’une solution robotique, d’un projet interactif avec des éléments externes, envie de récupérer des données ou autres besoins de ce type, cela pourrait être une excellente solution. 

Son Celeron J4125 n’est plus d’actualité sur le monde PC « classique ». Il s’agit d’une puce de 2019 gravée en 14 nanomètres avec 4 cœurs fonctionnant de 2 à 2.7 GHz et un Intel UHD 600 comme circuit graphique. Pas une mauvaise puce mais avec 10 watts de TDP, elle est largement inférieure à ce que propose un processeur Intel N100 aujourd’hui avec 6 watts de TDP. Le gros avantage de ce Celeron, c’est la richesse de sa compatibilité logicielle. Le nombre de distributions Linux qu’elle pourra piloter sans aucun souci en plus de Windows. Mais c’est également le tarif de la puce qui a du faire mouche pour la sélectionner. On est ici sur un prix de fond de tiroir puisque la carte Radxa X2L est présentée au prix de base assez incroyable de 39$ seulement¹. Ce qui situe le prix du Celeron vraiment très très bas pour une puce x86 Intel.

Pour ce prix entrée de gamme,  les atouts de la carte resteront intéressants. Avec 2 Go de mémoire vive LPDDR4-2400 soudée et aucun stockage de base, elle sera suffisante pour faire une station météo ou piloter des moteurs et servo mais pas vraiment une fête en terme de multitâche logiciel. Cela peut être pertinent pour énormément de projets cependant, du plus simple au plus complexe. Car la carte propose une excellente connectique. A commencer par un port M.2 2280 NVMe PCIe 2.0 X4 et un second port M.2 pour un module Wi-Fi. 

La connectique suit avec un ensemble très sérieux de connecteurs : deux ports HDMI, un Ethernet Gigabit, deux ports USB 3.0 Type-A, deux USB 2.0 Type-A, un jack audio combo 3.5 mm et une alimentation sous la forme d’un port USB Type-C capable d’encaisser de 18 à 24 Watts en 12V/2A via Power Delivery 2.0. Une solution qui permettra de profiter de nombreuses sources d’alimentation qui iront du bloc secteur à la batterie Power Delivery. 

En plus de tout ces éléments, on retrouve un une solution de 40 broches classiques pilotées par un microcontrôleur Raspberry Pi RP2040 intégré à la carte mère. Cela permet au système de base de s’interface avec les GPIO facilement. On retrouve donc les fonctions classiques de ces broches : 2 SPI, 2 UART, 2 I2C, 16 PWM, 8 PIO,  1 port 5V DC et 2 ports 3.3V. En plus de tout cela, le PCB montre la présence d’une alimentation de ventilateur pour refroidir le processeur, un ensemble de broches de debug, un bouton de reset pour le RP2040 indépendant, un bouton de reset du BIOS et un bouton programmable. Un logement pour une pile servira à maintenir l’horloge interne de la carte à l’heure.

Le ventilateur sur mesures de la carte

Enfin, et c’est un autre atout de cette carte Radxa X2L, le BIOS semble très avancé avec beaucoup de fonctions prises en charge qui vont du démarrage auto à la reprise d’alimentation au réveil via réseau (WoL) en passant par un réveil programmable à heure fixe et au PXE. A noter que beaucoup de documents concernant la carte sont disponibles en ligne. Comme le schéma de fonctionnement de ses différents éléments.

Bref, une SBC qui semble intelligemment construite autour d’une puce certes un peu ancienne mais toujours efficace et assez bien armée pour piloter de nombreux projets. Les tarifs évoluent en fonction de vos besoins de mémoire et de stockage de base. La carte est proposée chez Allnetchina.cn et Arace à différents tarifs.

Je n’ai aucune idée du fonctionnement de ces deux boutiques, les prix sont HT et le transporteur vous infligera probablement quelques euros de frais supplémentaires pour mettre votre beurre dans ses épinards sous couvert de perception de frais de dossier. Malgré tout, ce produit est très intéressant pour de nombreux projets. J’appelle de mes vœux la création de cartes de ce type depuis de nombreuses années et j’espère que ce modèle rencontrera un énorme succès. Le fait que les versions 2 Go les moins chères aient déjà disparu me semble être un bon signe en ce sens. Si demain Radxa décidait de renouveler l’expérience avec une carte plus « moderne » ce serait encore mieux. Non pas que le Celeron embarqué soit incapable de faire son travail, je n’ai aucun doute  à ce sujet. Mais plutôt parce que je doute que la carte soit produite dans des quantités suffisantes dans le temps. Les Celeron J4125 vont bien finir par manquer… Cela reste parfait pour un particulier ou un fablab qui veulent mener à bien un projet. Mais impossible à envisager pour une production plus conséquente dans le temps. A quand une Radxa XNL sous Alder Lake-N ?

Radxa montre encore une fois une certaine vision du secteur et propose ici une solution ingénieuse qui ne va pas empiéter sur le reste de son offre ARM classique mais plutôt la compléter. Le constructeur reste un des plus pertinents du marché actuel et ses propositions montrent à la fois son sérieux et sa capacité à innover.

A noter qu’un projet de MiniPC « en boite » est déjà sur les rails avec un très joli châssis qui permettra une dissipation passive du processeur. Ce Palmshell SLiM X2 n’est pas forcément la meilleure option disponible en terme de MiniPC pour un particulier mais cela pourrait avoir du sens pour des usages plus professionnels. On le retrouve ici en 8Go de mémoire vive uniquement avec de 128 à 512 Go de stockage NVMe et une carte Wi-Fi5 et Bluetooth 5.0. 

1. Même si le stock des version 2Go a totalement disparu…