NeXT Computer : Une Mini réplique sous Raspberry Pi

Le NeXT Computer, c’est ce qui a occupé les dix doigts de Steve Jobs après son éviction d’Apple en 1985. Il s’agit d’un ordinateur à visée professionnelle et éducative dont la portée commerciale n’a pas été extravagante mais qui a eu pas mal d’influence sur l’informatique d’aujourd’hui.

Un certain Tim Berners-Lee a inventé le concept du World Wide Web. Le réseau sur lequel vous surfez en ce moment. Si Sir Tim est resté très humble sur son idée de base qui semble aujourd’hui l’évidence même, il fallait tout de même un certain génie pour imaginer le potentiel de cette méthode de circulation d’information. Pourquoi je vous parle de Tim Berners-Lee ? Parce que cette invention du Web a été faite sur un ordinateur particulier, le NeXT Computer.

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Le NexT Cube original

Quand Apple force Steve Jobs à démissionner en 1985, ce dernier a des sous en poche et une certaine envie d’en découdre avec son ex-bébé. Il imagine alors l’étape d’après, le NeXT Computer. La première machine sors en 1988. Ce n’est pas un énorme succès commercial, les engins sont terriblement chers, mais elles intéressent beaucoup certains domaines et notamment celui de la programmation. Le système d’exploitation utilisé est appelé NextStep. Il est assez révolutionnaire de par son approche et sa programmation. Next arrête alors de vendre des machines et se concentre sur OpenStep, une version qui découle de NextStep à destination de ses clients.

Suit alors le rachat de NeXT par Apple en 1996, puis l’embauche de Jobs chez Apple en 1997 avant qu’il redeviennent DG puis PDG en 2000. Accessoirement, OpenStep sera une des fondations du futur système d’Apple, Mac OS X.

La rareté de sa production et son passé glorieux font du NeXT Computer un engin mythique. Si aujourd’hui Nina Richards en propose une réplique pour Raspberry Pi, c’est surtout en hommage à Tim Berners-Lee, elle devrait faire vibrer aussi bien les Macintoshiens que les amoureux des vieilles machines. Si vous êtes fans de Doom et du travail de John Carmack, vous avez également une bonne excuse. Wolfeinstein 3D et le Doom original ont été programmés sur un NeXT Cube.

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Nina Richards propose donc la méthode et les fichiers nécessaires à l’impression d’un boitier 3D capable d’accueillir une Raspberry Pi. Il s’agit d’une version réduite de l’engin d’origine. La boitier de la marque était en alliage de magnésium et mesurait 30.5 cm de côté. Le modèle à imprimer ne mesurera que 10 cm sur chaque arrête et sera en plastique… Mais le rendu final est assez réussi.

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Vous trouverez tous les éléments a imprimer sur cette page Thingiverse et des conseils pour le montage de l’ensemble sur le site de Nina Richards.


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26 commentaires sur ce sujet.
  • 3 mai 2018 - 12 h 38 min

    C’est plutot en 1985 pour la création de Next je me rapppelle d’avoir révé une achter une en 90

    Répondre
  • 3 mai 2018 - 12 h 56 min

    merci Pierre pour cet article. C’est vrai que ça faisait rêver à l’époque. Rêver est bien le mot parce que le bébé coutait quand même environ 10 000 euros d’aujourd’hui..
    J’ai surtout souvenir des démos (premier multi-tâches il me semble) et du look du finder et des icônes vraiment très visionnaire pour l’époque.
    On peut aussi rajouter que c’était le premier OS en Unix si je ne m’abuse ? et tout ça sur un processeur Motorola..

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  • 3 mai 2018 - 13 h 34 min
  • 3 mai 2018 - 15 h 31 min

    Ce qui a réellement planté le NEXT sorti en Octobre 1988,
    c’est surtout d’avoir inclus un lecteur magnéto-optique de 256 Mb
    qui valait à l’époque au moins 2000 Euros à lui-seul,
    donc beaucoup trop cher !
    Avoir préféré l’ancienne architecture Cisc 68030,
    plutôt que l’Architecture Risc de ARM, comme pour l’Archimède !
    Et si je me souviens bien, le NextCube n’était pas couleur !

    Il faut remettre les choses face aux concurrents de l’époque,
    surtout l’Atari ST, le Commodore Amiga, l’Archimède d’Acorn,
    et les Premiers PC avec Windows !
    Donc Steve JOBS, c’est planté en beauté…
    Une base Archimède aurait été beaucoup plus saine…

    En ce temps là, le Commodore Amiga aurait pu encore facilement vaincre,
    car il avait encore 3 Ans d’avance…
    Il suffisait simplement d’augmenter sa fréquence d’horloge !!!
    Ce que Commodore a fait avec 5 Ans de retard,
    ce qui était malheureusement déjà trop tard…
    Des rumeurs disent que Commodore aurait été saboté de l’intérieur,
    pour ne pas faire d’ombres à certains…ce qui est probable !
    Mais on ne réécrira pas l’Histoire de l’Informatique…

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  • 3 mai 2018 - 16 h 53 min

    @JeanD: il était couleur, j’ai bossé dessus à l’époque (je finissais juste mes études d’informatique)

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  • 3 mai 2018 - 18 h 03 min

    @Aldo:
    Unix a des origines très antérieures, en 1969 aux Bell Labs, pas vraiment chez NeXT.Indépendamment des qualités de leur machine.
    Jobs avait un don pour sentir les bons coups, moins pour créer/inventer.
    Thompson, à l’origine d’Unix, est aussi connu pour son document fondateur de la sécurité informatique soutenu lors de son prix Turing:
    https://www.ece.cmu.edu/~ganger/712.fall02/papers/p761-thompson.pdf
    Un sacré bonhomme, avec d’autres dans les mêmes lieux époques. Tel Dennis Ritchie (co créateur du langage de programmation C), décédé quelques jours après Jobs en 2011 dans un silence assourdissant comparé à Jobs. Leurs contributions à l’informatique telle qu’elle existe ne sont pourtant absolument pas comparables.
    Remettre les pendules de l’histoire à l’heure me semblait ici nécessaire.

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  • 3 mai 2018 - 18 h 09 min

    @grrr:
    La première machine NeXT, la NeXTcube avait bien un affichage Noir et Blanc,
    ensuite NeXT a sorti une NeXTstation qui était couleur 4,096 couleurs (12-bit)!
    Le Commodore Amiga en 1986 avait aussi 4096 couleurs pour bien moins cher…
    Mon Amiga 1000, je l’avais payé 1500 Euros !
    Pour la Next Station on est sur 4 fois plus cher et 4 Ans après !

    Répondre
  • 3 mai 2018 - 18 h 20 min

    @grrr: La Next première itération était livrée avec un écran monochrome (enfin, blanc noir et du gris…)

    @JeanD: Et les mac ?
    Des 3 outsiders, l’amiga était trop puissant pour être une console, le ST aurait pu réussir en Allemagne (son plus gros marché), quant à l’Archimedes, il a finalement réussi en cultivant son jardin ;)

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  • 3 mai 2018 - 18 h 51 min

    @amike:
    Il y avait en effet les Mac… je parlais de prix raisonnables !
    Car il y avait aussi des stations de travail SGI, Silicon Graphics,
    qui étaient vraiment magnifique, mais hors de prix !!!

    Répondre
  • fpp
    3 mai 2018 - 21 h 15 min

    Avant de lire, en voyant apparaître l’image, j’ai immédiatement pensé au boîtier Nintendo version Pi, en mode « Ah, encore un truc chinois à deux balles, plus ou moins fonctionnel, qui joue sur la nostalgie »…

    Mais la vidéo m’a détrompé… alors là, chapeau, c’est conçu, pensé, bien fini, léché, un vrai hommage à l’original plutôt qu’une pâle imitation !

    Tiens, ça me donnerait envie de faire cracher ça à la CR-10, le jour où elle voudra bien remarcher :-)

    Répondre
  • 3 mai 2018 - 23 h 26 min

    « Le NeXT Computer, c’est ce qui a occupé les dix doigts de Steve Jobs après son éviction d’Apple en 1995 »

    comme déja dit plus haut, et aussi dans l’article (!), c’est en 1985 ^^

    Répondre
  • 4 mai 2018 - 9 h 47 min

    Comparer l’Amiga 1000 ou l’Atari ST au Next, je crois pas qu’ils jouaient dans la même cour.
    J’ai eu un Amiga 1000 sur lequel j’ai appris l’infographie et deux Atari ST sur lequel je faisais de la zique, donc je connais un peu..
    Le Next était la classe bien au dessus, surtout pour son OS, qui a survécu d’ailleurs au hardware.
    A ce moment là on peut aussi parler du DALIM sur lequel j’ai bossé, un truc énorme qui permettait de faire des infographies 2D, qui pesait une tonne et qu’on déplaçait avec un trans-palette.

    Répondre
  • gUI
    4 mai 2018 - 9 h 54 min

    Comment arriver à une telle finissions en impression 3D ? Non parce que ce que j’ai déjà eu en main est très très loin de ce résultat.

    Répondre
  • 4 mai 2018 - 10 h 06 min

    Bonjour, merci beaucoup pour l’article.
    Original d’avoir une mini station next qui à l’origine en plus à fait tourner le premier serveur web.
    A quand les plans pour faire une BeBox de Jean Louis Gassée.

    Répondre
  • 4 mai 2018 - 10 h 10 min

    @gUI: On le voit un peu dans la vidéo mais il n’y a pas de secret :
    – ponçage
    – appret
    – peinture

    Répondre
  • 4 mai 2018 - 10 h 43 min

    @Aldo:
    Je parle de l’Amiga de manière générale, au niveau Hardware, l’Amiga était bien supérieur
    au NeXT, simplement, Commodore ne l’a fait évoluer que bien trop tard,
    une véritable hérésie commerciale !
    Au niveau de l’OS, le NeXT avait un petit avantage…
    mais qui n’a pas été suffisant pour faire la différence !
    Ce n’est pas l’OS qui a fait la différence, mais son environnement de programmation,
    la programmation orienté objet, donc ce n’est pas tout à fait la même chose…
    La preuve, c’est qu’ensuite Steve JOBS a lancé l’OpenStep multiplateformes Sparc, PA-RISC et x86 !!!

    Je dirai que Steve JOBS est passé à côté de l’ARM,
    même si ça peut se comprendre à l’époque…
    fidèle à Motorola !

    Répondre
  • 4 mai 2018 - 11 h 07 min

    Ah vous parlez tous d’une lointaine belle et excitante époque révolue que les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent pas…
    snif, à 43 ans je commence à parler comme un vieux de 70 :(

    Répondre
  • 4 mai 2018 - 11 h 33 min

    @Jerry Khan:
    Ne pousses pas,’Pappys’ dans les ortilles…
    Je n’ai que 5 ans de plus que Toi !

    Même si la majorité des Anciens de Microtel,
    on dépassé les 65 ans…
    Les Clubs Microtel, c’était l’équivalent des FabLabs de maintenant,
    mais pour l’informatique et de la télématique en France, à partir de 1977…
    J’ai du commencé en 1980, mais j’étais le plus jeune,
    la plupart étaient des ingénieurs dans l’informatique et l’électronique !
    C’était un autre temps…

    Répondre
  • 4 mai 2018 - 14 h 14 min

    @JeanD ce n’était pas non plus une tuerie l’Amiga, faut pas exagérer. J’avais un Amiga 2000 (et non pas 1000) et un Atari 1040 ST. Au niveau performance, ils étaient équivalents. L’avantage de l’Amiga, c’est qu’il avait une sortie vidéo PAL. On pouvait directement attaquer un magnétoscope VHS et c’est surtout cela qui a fait son succès, car le grand public pouvait faire de l’infographie et du montage vidéo bon marché. Le succès de l’Atari, c’est avant tout son interface MIDI qui permettait de l’utiliser comme séquenceur bon marché.
    Les deux étaient destinés au grand-public, alors que le Next était destiné aux professionnels. Tout comme les MacIntoshs d’ailleurs.

    Répondre
  • 4 mai 2018 - 15 h 06 min
  • 4 mai 2018 - 15 h 48 min

    @gUI: J’ai acheté la CR-10 dans les bons plans de Pierre, et franchement, ce n’est pas difficile d’arriver à un bon résultat ! Il suffit de bien régler le plateau, et la température du filament. :-)

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  • 4 mai 2018 - 15 h 50 min
  • 4 mai 2018 - 22 h 48 min

    J’ai encore une SGI Indigo2 sous IRIX et tous les Amiga avec carte accel et je pense qu’ils étaient bien supérieurs a cette NextStation hors de prix, comme tout ce qu’a commercialisé Jobs, d’ailleurs.

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  • 4 mai 2018 - 22 h 50 min

    J’ai aussi beaucoup aimé BeOS…

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  • 18 avril 2021 - 12 h 14 min

    Bonjour,
    Merci beaucoup pour la présentation et cet article.
    C’est très intéressant je ne connaissais pas.
    Roland De Kerviel

    Répondre
  • 11 septembre 2021 - 10 h 55 min

    J’.avais un NeXTCube sur mon bureau à la fac de sciences de Nice dans les années 90.
    Une expérience inoubliable, comme d’avoir pu échanger brièvement avec Steve Jobs quand il faisait le VRP…

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