ModPC : Passer d’un 486 de 1995 à un Core i7 6700K de 2015 avec classe

On a tous croisé de vieux ordinateurs jetés à la poubelle, des machines en parfait état extérieur mais totalement dépassées. Certaines sociétés en conservent des dizaines dans leurs sous-sols en attendant le moment où quelqu’un se décidera d’emmener le tout à le déchetterie.

De ces machines personne n’en veut , elles sont dés fois en état de marche mais leurs performances sont telles qu’il est inutile d’espérer pouvoir les faire tourner avec un système d’exploitation récent. Reléguées ainsi à la préhistoire informatique, elles s’entassent dans des bacs avant d’être démontées et recyclées pour quelques kilos d’acier et parfois quelques milligrammes d’or.

APTIVA 486

Et dans le lot, il y a des machines mythiques, des designs pas forcément glorieux mais des engins que beaucoup de personnes ont croisé un jour ou l’autre en action dans une entreprise. Parmi ces machines, il y a une gamme d’engins signés par IBM qui a régné pendant très longtemps sur le marché des PME : L’IBM PS/1 de la gamme Aptiva.

APTIVA 486

Et c’est sur un PC de cette gamme qu’un membre de Imgur est tombé un jour, l’engin devait partir lui aussi à la déchetterie et il à décidé contre toute attente de lui offrir un autre avenir.

Mod Aptiva

L’idée d’exploiter le corps de cette machine de 1995 pour lui intégrer du matériel de 2015 afin de conserver le look d’origine de cet Aptiva tout en lui proposant des performances décentes s’est ainsi, petit à petit, matérialisé.

Mod Aptiva

Le travail à fournir était énorme, rien de ce qu’un engin de cette époque proposait n’est réellement compatible avec une machine moderne. Il a fallu deux mois de travail pour parvenir à quelque chose.

Si il est possible physiquement d’additionner les pièces détachées dans le volume proposé, il ne faut compter sur aucune compatibilité de format.

APTIVA 486

Il a donc été nécessaire de démonter, découper et dessouder le châssis d’origine pour y faire la place que demandait l’intégration d’un matériel proposé vingt ans plus tard.

APTIVA 486

De l’engin de base, il ne reste qu’une sorte de façade de ville Fantôme, un saloon de décor de cinéma. La tôle des côtés, la façade en plastique emblématique et quelques composants bien visibles comme un lecteur CD ou un lecteur de disquettes 3.5 pouces. C’est tout ce qu’il reste de l’engin d’origine.

APTIVA 486

Tout le travail d’intégration, la création d’un nouveau panneau arrière, a été exécuté de manière invisible. Pour conserver sur son bureau un de ces engins aux allures de vieux coucou dépassé. Il faudra attendre le premier démarrage de la machine.

Le boot sur un SSD Samsung 850 EVO d’abord qui n’a rien à voir avec les premiers stockages mécaniques de l’époque. L’activation d’un processeur Intel Core i7 6700 K à la place du 486DX2 d’origine, les 16 Go de mémoire vive DDR4 qui devaient représenter plusieurs centaines de fois le stockage de cette solution Aptiva quand elle a été vendue et enfin la performance de la carte graphique Asus Radeon R9 390 que l’ancienne machine n’a jamais du espérer dans ses rêves les plus fous.

Mod Aptiva

Pour couronner le tout, la puce de la machine est refroidie par une solution Corsair H80i à refroidissement liquide pour préserver les oreilles de l’utilisateur autant que possible. Les machines commercialisées à l’époque de cet Aptiva avaient beau n’embarquer qu’un 486, elles étaient souvent ventilées de façon très bruyante.

Mais si le rendu global proposé par l’engin est absolument parfait avec son look tout droit sorti d’une machine à remonter le temps, l’opération la plus réussie est sans conteste celle qui a consisté à transformer le lecteur de disquettes. L’auteur du mod aurait  simplement pu le laisser à demeure dans l’engin pour garder son look vintage sans le brancher à quoi que ce soit. Mais il a eu une autre idée.

APTIVA 486

En réalisant que la partie métallique d’une disquette 3,5 pouces était adaptée à la taille d’une carte SD, il a décidé de transformer une disquette en « caddie » pour porter les cartes à lire, transformant ainsi le bon vieux lecteur de disquettes en véritable lecteur de cartes.

APTIVA 486

Il lui a fallu intégrer une lecteur qui vienne se positionner sur les contacts de la carte SD. Pour cela, il a pris une nappe IDE de l’engin qu’il a à moitié ouverte pour la transformer en une espèce de peigne de lecture.

APTIVA 486

En enclenchant la disquette dans l’appareil le « peigne » vient se positionner sur la carte tandis que le cache en métal est repoussé pour la laisser apparaître.

APTIVA 486

APTIVA 486

Les fils sont reliés à un lecteur de cartes USB classique lui même connecté à la carte mère. Et le tour est joué :

Le résultat est vraiment sympa avec des disquettes qui affichent désormais plus de 100 Go d’espace libre.

APTIVA 486

Cette petite touche finale rend le mod parfaitement réussi à mon sens, et si le look austère de la machine ne ravira pas les amateurs de solutions plus bling bling et lumineuses, il devrait raviver une petite flamme nostalgique à de nombreux lecteurs.

Merci à Paul pour sa trouvaille.


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21 commentaires sur ce sujet.
  • 26 février 2016 - 17 h 49 min

    Gros boulot et joli résultat, mais trahi par l’écran et la souris!!

    Répondre
  • 26 février 2016 - 18 h 17 min
  • 26 février 2016 - 18 h 23 min

    @emilio: Ah ah j’en ai porté des écrans de ce type. Des 22″ Mitsubishi Diamondtron : 22 kilos pièce, un carton d’un mètre cube, 12000 franc piece :) On en vendait plein !

    Répondre
  • 26 février 2016 - 18 h 26 min

    Rha, la disquette de 100 Go :)

    Un SSD dans une cartouche ZIP, c’est pour quand ?

    Répondre
  • 26 février 2016 - 19 h 27 min

    @Pierre
    Ils étaient trop chers pour moi. Le max que j’ai acheté c’était un 21″ en benq je pense. Pour le développement c’était sympa (et dans ce cas la justesse des couleurs tu t’en contrefiche) L’option deux cartes vidéo + 2 écrans en 2000 ça coutait un bras.

    Les 22″ c’était pour des graphistes et bureaux d’étude ?

    @Benjamin
    Je te donne la cartouche, tu fourni le SSD :-)

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  • 26 février 2016 - 19 h 27 min

    … tu fournis … bien sûr

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  • 26 février 2016 - 19 h 34 min
  • 26 février 2016 - 20 h 58 min

    @emilio: Graphiste, joueurs riches (Flight Sim) et riches tout court. On était à Neuilly ^^

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  • 26 février 2016 - 21 h 45 min

    @Pierre Lecourt:
    Par palettes complètes …
    Je les commandais chez un grossiste qui s’appelait Yrel.
    C’était pour tout ce qui était arts graphiques : agences de com, photographes … graphistes, imprimeurs, photograveurs … VPCistes (catalogues) … architectes … avec des Macs :)
    Ces écrans étaient moins chers (un peu) et meilleurs que les Trinitron, avec un taux de panne quasi nul, tout en ayant une meilleure garantie et une meilleure marge :)
    Pour le Mod c’est pas mal, surtout le coup de la disquette.
    Dans le milieu du Hackintosh il y a un paquet de Mods, du classique boitier G5 transformé pour accueillir un « PC » moderne à la réutilisation de l’imac G4 « Luxo » : celui avec le pied en demi boule.
    J’ai même déjà vu une ferme de rendu 3D dans un meuble multi-tiroir de Ikea, il y avait une CM dans chaque tiroir :)
    Dans les boitiers IBM certains PS2 avaient de supers boitiers très très pratiques et accessibles, sur le principe des G3 et G4 qui s’ouvraient en grand, mis 3 ou 4 ans auparavant (à l’époque de OS2).
    j’en avais récupéré un il y a une dizaine d’années (une tour serveur) mais il est parti à la ferraille un jour de rangement du bureau.

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  • 26 février 2016 - 21 h 57 min

    @emilio: en fait, non. Les NEC avaient leurs propres tubes cathodiques (qui imitaient un peu l’arrangement des Trinitrons, mais sans grille de convergence collée au verre). Par contre, Mitsubishi avait acheté à Sony les droits de fabrication sous licence de tubes Trinitron et les commercialisait sous le nom Diamondtron. Ces appareils qui jonglaient avec les lois de la physique feront bientôt les délices des musées de la science, comme le Concorde et le SR-71.

    Enfin, en ce qui concerne cet incrroyable « mod », il serait plus utile de remplacer le floppy par des connecteurs usb3 en façade d’une couleur assortie.

    Répondre
  • 26 février 2016 - 22 h 28 min

    @Emmanuel: On bossait avec Mitsubishi France et oui le DiamondTron équivalait au Trinitron de Sony avec les deux fameux « fils » visibles à l’écran mais une justesse et une qualité d’image appréciables.

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  • 26 février 2016 - 22 h 38 min

    @zhir: En fait non , Sony avait acheté la société qui avait développé cette technologie qui ne s’appellait pas encore Trinitron. La boite s’appelait CFT et c’était une société Française. Le génie de Sony a été de commercialiser leur produit avec un très bon Marketing baptisé Trinitron.

    Mitsubishi s’est de son côté rapproché de NEC et a développé une copie de Trinitron appelé DiamondTron mais ce n’était pas le brevet de CRT/Sony et il y a eu une intense guerre entre les deux entités a une époque. Sony voulant garder l’exclusivité du procédé.

    Ilyama, Nec, Eizo et d’autres se fournissaient chez NEC-Mistubishi et vendaient du DiamondTron. Ce qui n’a jamais fait plaisir à Sony. Si Sony avait pu les bloquer ils l’auraient fait.

    Quand à la remarque sur le lecteur de disquette, il me semble que tu es bien insensible à la « poésie geek » proposée par ce petit usage nostalgique. Si l’idée de ce détournement du lecteur de disquette ne te séduit pas je ne vois pas pourquoi tu accepterais d’exploiter un boitier d’IBM aptiva, ça na pas de sens. Du coup autant aller dans un magasin et acheter un boitier lambda, faut être cohérent.

    Ce lecteur de disquette est la cerise sur le gâteau de cet exercice de style, il faut y voir un challenge et un hommage plus que la véritable recherche d’une simple connectique. (D’autant que le port USB en façade est aussi présent via le lecteur optique)

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  • 27 février 2016 - 7 h 49 min

    486 DX 33mhz 4mo de Ram…. Mon premier PC <3

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  • 27 février 2016 - 8 h 40 min

    Super fiche. Ça me donne des idées je regarde dors et déjà l’histoire du lecteur disquette que j’aimeraisavoir gardé comme il le fait. Mais l’histoire du peigne pas compris je vais regarder sur le net si ça existe un tuto.

    Cdlt

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  • 27 février 2016 - 13 h 20 min

    @cddede:
    c’est normal que tu piges pas, Pierre a fait une erreur dans l’article, ce n’est pas une nappe IDE mais un connecteur de lecteur floppy 5.25″…
    Moi aussi je comprenais pas en lisant parce qu’une nappe IDE ne ressemble pas dutout à cela niveau connecteur.
    « I noticed the 5.25 floppy edge connector had the same spacing a an SD card »

    voilà pour la précision…

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  • 28 février 2016 - 5 h 43 min

    @Pierre Lecourt: J’en possède encore un que je déplace peu lol Et quel place ç aprend sur le bureau surtout en double écran lui aussi cathodique ^^

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  • 28 février 2016 - 9 h 19 min

    Même l’écran de veille est d’époque ! La classe, pour sûr.

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  • 28 février 2016 - 9 h 41 min

    J’adore l’idée ! Cela me rend nostalgique …

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  • 29 février 2016 - 10 h 18 min

    C’est le truc qui ne sert absolument à rien… mais qui est magnifique :)
    Beau travail qui me fait penser à une réplique des Inconnus : « Hé, c’est vachement important la beauté intérieeeeureee. ». :)

    Le coup du lecteur de disquettes 3.5″ rétrofité en lecteur de carte SD est magistral. Bravo l’artiste !

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  • 29 février 2016 - 13 h 23 min

    @Jerrybutcher:

    Idem, avec fonction « Turbo » désactivable, faisant passer la bête à 25 Mhz si toutefois certains programmes tournaient trop vite. (ce qui n’a jamais été le cas pour ma part ^^)

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  • 5 avril 2016 - 17 h 37 min

    […] vous souvenez de Dr Moddnstine ? C’est lui qui avait remis en marche un vieux PC IBM Aptiva en intégrant à l’intérieur une machine récente et en poussant le vice à proposer un […]

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