Luc Ferry n’en est pas à sa première opinion, il en a beaucoup, il en produit probablement une par jour sauf quand il se met à la diète. D’habitude les opinions de Luc ne m’atteignent pas. J’ai longtemps travaillé dans la capitale et j’ai donc appris à louvoyer pour éviter de marcher dedans. Seulement voilà, ce matin, j’ai un copain qui relaye un message concernant les IA, l’Open Source et ce bon vieux Luc.
Luc Ferry en 2017 sur Wikipedia
Et ce papier, publié sur le Figaro, est bien classé dans la bonne rubrique des productions habituelles de Luc Ferry à la rubrique « Opinions ». Cela tombe bien parce que le papier est ce qui accompagne le mieux ce qu’il nous fabrique à chaque fois. Cette opinion c’est « Le danger mortel de l’open source et des deepfakes.« .
Bon, cela ne vole pas bien haut et la principale raison de ce papier est qu’il va servir de tambour à la campagne de notre ex-ministre pour la sortie de son bouquin sur les IA. Bouquin que je n’ai pas lu mais qui doit gouter la même opinion rien qu’à la vue de son titre : » IA : grand remplacement ou complémentarité ?« . On est sur de l’analyse lourde et touffue à ne point douter. Chacun a droit à son opinion sur le sujet, je ne vais pas juger le livre sans le lire mais j’ai tendance à penser que Luc est sur un mode « c’était mieux avant » assez classique.
Revenons à nos moutons, à nos Deep Fakes et surtout à l’Open Source qui est ici clairement au cœur des problèmes de notre existence. Des problèmes graves car le danger est « mortel » selon l’auteur.
Les IA c’est vraiment très méchant
On va tous mourir
Luc nous explique que l’arrivée d’une IA balbutiante, portée par l’Etat et à visée éducative, est le signe de la fin des temps. Je ne sais pas si vous avez suivi les aventures de Lucie ces dernières semaines mais c’est un grand classique du genre. Une startup de notre startup nation sort une IA générative baptisée Lucie. Son objectif, devenir un atout pour l’éducation Nationale en épaulant les professeurs pour éduquer les français.
Et ici tout est question de timing. Lucie est ouverte au public avant tout entrainement. Elle est donc très bête, se prend les pieds dans les tapis les plus visibles et annone bêtise sur bêtise. Erreurs de logique, nullité de raisonnement, impossibilité de réaliser des opérations mathématiques les plus triviales, incompétence manifeste en absolument tout.
On oublie souvent que les LLM ne sont pas vraiment des intelligences au même titre qu’un humain et que le terme IA est une facilité de langage et non pas le signe d’une vraie et profonde réflexion. Les IA n’ont pas de morale, pas de conscience de leur essence. Lucie, comme beaucoup d’autres moteurs d’IA avant elle, est condamnée à « pondre » du texte en se basant sur un moteur de probabilité de réponse « logique » à partir d’un prompt. Et cette logique découle des données qu’elle aura assimilées auparavant. Si une IA « lit » 100 fois que Louis XIV était surnommé le roi soleil » alors, elle finira par répondre correctement quand on lui demandera qui est le Roi Soleil. Sinon, elle hallucinera simplement une ânerie astronomique. Si on lui demande une liste des personnes qui ont beaucoup beaucoup d’opinions, elle écrira sans doute « Luc Ferry » dans son texte. Si on l’abonne au Figaro bien entendu.
Lucie sa propre branche
Et Lucie est sortie sur le web les mains dans les poches et la tête vide. Elle est sortie comme une sorte de « proof of concept » comme disent nos amis anglophones. Une manière de dire « regardez, nous aussi, on sait faire des IA ». Problème, on ne peut plus faire cela en 2025. C’était encore possible il y a deux ans d’envoyer des algorithmes la fleur au fusil et cela a d’ailleurs été fait de nombreuses fois. Mais, en 2025, les internautes ont déjà testé d’autres modèles et ils savent où appuyer pour voir ce que ce genre d’outil fait mal. Cela n’a pas duré. Les questions pièges ont déferlé sur cette pauvre Lucie et elle a répondu comme elle pouvait, c’est-à-dire, mal.
Pas très douée en mathématiques notre Lucie nationale
Le papa de Lucie c’est une société baptisée Linagora. Une société soutenue par de nombreux partenaires dont EDF, le CNRS et de divers alliés d’état. Mais Lucie n’est pas encore passée par le regard de l’Education Nationale. En gros, Lucie, c’est un outil qui est proposé pour l’éducation nationale mais qui n’a pas encore eu le temps d’être remplie des informations et autres gardes fous de ce ministère. C’est en quelque sorte comme si un éditeur de manuels scolaires présentait ses nouveaux formats pour 2026 remplis de pages aléatoires à la place des contenus mathématiques, historiques ou linguistiques habituels. Bien sûr un éditeur de manuels scolaire ne ferait pas une erreur aussi grossière que d’écrire des bêtises pour « remplir » ses ouvrages. Le risque que le personnel de l’éducation Nationale s’inquiète de cette pédagogie sauvage serait un peu trop grand. C’est pourtant la très mauvaise idée qu’a eue Linagora en offrant son IA au public français sans même la protéger des pires dérives possibles pour ce genre d’outil. Évidemment, après quelques jours, Lucie a disparu des radars, trop d’internautes avaient relevé son manque d’entrainement et ses réponses ridicules.
Lucie est un marchepied idéal pour dézinguer l’IA
Mais pour Luc Ferry c’est bien LA preuve que l’IA est nulle. Peu importe qu’il ne s’agisse que d’un outil qui pourra répondre à des questions une fois passé son entrainement, peu importe que son modèle de langage soit différent des autres, peu importe si son opinion mélange à la fois les Deep Fakes graphiques et le manque de données de cette IA. Comme cela s’appelle de la même manière, alors il faut tout mettre dans le même panier.
Et de convoquer en prime Geoffrey Hinton, un des pères fonadteurs des IA modernes. Un chercheur qui a quitté Google en 2019 effrayé qu’il était de l’évolution de son travail chez Alphabet. Lauréat d’un prix Turing en 2018 et d’un Nobel de physique en 2024 pour ses travaux, Hinton est un personnage très intéressant qui pose de très bonnes questions au sujet des développements sociétaux des IA. Des risques que ces outils font encourir à notre monde. Il parle très clairement des impacts économiques de ces développements dans le futur, des risques de mauvais usages techniques et milite pour un contrôle strict des IA via des organismes indépendants.
Ce qui fait dire à Luc Ferry que Hinton serait contre les IA et contre l’Open Source. Sa source, à Luc, est une vidéo « postée » sur Twitter en avril 2024. Alors évidemment, rechercher la vraie source dont nous parle notre rigoureux ancien ministre sur tout Twitter sur un mois entier de 2024 serait un petit peu trop long puisqu’on ne sait pas qui l’a postée ni dans quelles conditions. Luc Ferry aurait pu se fouler un petit peu plus en partageant un lien, mais il n’en fait rien. Ce qui lui permet de faire dire ce qu’il veut à ce père fondateur des IA. Et c’est là que son opinion commence à sentir vraiment mauvais.
Luc Ferry écrit dans le Figaro « Geoffrey Hinton […] a déclaré dans une vidéo postée sur X en avril 2024 d’une voix si tremblante qu’elle dissimulait mal son émotion, que «l’open source (était) une pure folie, que (c’était) plus dangereux encore que l’arme atomique et que les autorités de régulation (devaient) de toute urgence mettre en place des limites, poser des interdits». ».
J’ai retrouvé une vidéo de Hinton postée ci-dessus où il explique sa vision du partage Open Source des LLM. Il ne semble pas avoir la voix si tremblante que cela et tient un propos qui sépare clairement le contenu partagé et la méthode de partage. Ainsi Hinton ne remet pas du tout en cause l’Open Source en tant que telle mais bien le partage des « Big Models » de données exploitées par les IA pour travailler. C’est un peu comme si, parce qu’un photocopieur avait été employé par un salarié pour copier la recette d’un secret industriel, un ancien ministre nous expliquait que les photocopieurs étaient un danger mortel pour notre société.
L’Open Source n’est pas en cause ici puisque l’Open Source est juste une méthode de travail et de partage. Ce que dit Hinton est que le fait d’avoir proposé des algorithmes et des données en Open Source de façon a ce que d’autres puissent s’en emparer et travailler avec, est un souci. Car rien ne nous met à l’abri d’un usage malveillant de ces outils. Et du reste, on l’a vu déjà à de nombreuses reprises, les IA sont déjà à pied d’œuvre dans des pratiques illégales. Des escroqueries, des tentatives de déstabilisation de gouvernements ou de campagne électives. On imagine facilement ce que la combinaison fuite de données et IA peuvent avoir de formidable pour un escroc. Une mafia pourrait générer des millions de mails personnalisés automatiquement avec la mise en place des ces outils. Puis ensuite laisser des robots conversationnels prendre le relais pour trier les « clients » les plus prometteurs a plumer.
Mais jamais Hinton n’a mis en cause l’Open Source en tant que tel. Et cela pour une bonne et simple raison, l’Open Source est la démarche scientifique moderne par nature. Sans Open Source, sans révision de ses théories par des pairs et une analyse de son travail, jamais Hinton n’aurait eu son prix Nobel. L’Open Source c’est littéralement la méthode de travail des historiens, linguistes, mathématiciens et autres physiciens. Un historien moderne fouille et arrache aux archives des données qu’il va ensuite dévoiler à toute la communauté scientifique pour qu’elle soit analysée. C’est le principe même de l’Open Source. Partager la source, la faire fructifier.
Quand Luc Ferry nous dresse un tableau d’un prix Nobel qui prendrait conscience de l’impact de l’IA à tel point qu’il en quitte Google. Il oublie de dire qu’il ne part pas s’enfermer dans une grotte pour élever des chèvres et se tenir à distance des ordinateurs. Non, Hinton continue son travail sur les IA, mais s’est éloigné de Google qui n’en avait pas un usage vertueux d’après lui. Il est aujourd’hui conseiller de Cusp.ai, une startup dont l’objectif est de développer des solutions matérielles et économiques pour lutter contre le changement climatique grâce à l’IA. Cela relativise le discours de tonton Luc. Ce ne sont pas les IA qui sont mauvaises, ce sont les humains qui jouent avec.
David Hahn, un adolescent américain a construit un engin nucléaire dans l’abri de jardin de ses parents dans les années 90.
Il est urgent d’interdire les abris de jardin.
Cette cascade logique est réalisée par un professionnel
La suite de sa démonstration est assez amusante. Luc affirme que le fait de rendre ces IA Open Source permettrait, et je cite, « au premier imbécile venu, de fabriquer des armes de destruction massive ou des virus mortels dans sa cuisine ou au fond de son jardin.« . Oui, c’est bien une citation. Le même type qui nous explique que Lucie est con comme ses pieds et qu’elle ne sait pas faire une opération mathématique basique, faute d’un entrainement suffisant, nous apprend quelques lignes plus bas qu’elle pourrait malgré tout réussir à nous faire construire une arme de destruction massive d’un claquement de doigts.
La cause de tous nos malheurs ? L’Open Source. Vous-savez le truc qui fait qu’un chercheur à Singapour puisse avancer sur les trouvailles d’un scientifique Universitaire à Toronto. Le truc qui a permis de développer à vitesse grand V des traitements en tous genres contre le cancer ces dernières années. C’est lui le responsable de tous nos problèmes. Avec un argument aussi puissant que celui qui se plaint du fait que les marteaux peuvent être dangereux et qu’il faut donc les interdire, Luc Ferry s’en prend à l’outil avec un acharnement que l’on ne trouve guère que sur des insectes aveuglés par un lampadaire.
La conclusion opiniatre de notre ancien ministre de la recherche est d’un limpidité parfaite : « Le deuxième danger à terme, pire encore, est celui de l’open source, qui, malgré une bonne intention de départ (partager la recherche avec le public, mais, comme on sait, l’enfer est pavé de bonnes intentions…), tournera vite à la catastrophe s’il n’est pas encadré, donc plus vraiment «open»! « . C’est vraiment le raisonnement qui explique que le coupable dans un accident de voiture, ce n’est pas le conducteur mais bien le véhicule.
L’Open Source est une méthode de partage et de travail, cela permet de faire avancer toutes les sciences et les seuls qui y trouvent à redire en général sont ceux qui ne le comprennent pas. Que l’on puisse vouloir éviter de donner la recette d’un poison mortel à fabriquer facilement à toute la planète en la diffusant dans un livre, c’est compréhensible. Mais personne n’aurait idée de vouloir interdire l’objet livre en général pour autant. Proposer d’encadrer l’usage des IA génératives semble être une idée à creuser. Mais le faire en sabrant au passage une méthode de travail et de partage aussi puissante et performante que l’Open Source parait être une opinion bien maladroite.
En intro, une image du film de John Badham Wargame sorti en 1985. La vidéo en intro est tirée de « Monthy Python and the Holy Grail » de Terry Gilliam et
Terry Jones sorti en 1975. Il y montre comment on peut associer des idées pour déterminer « scientifiquement » la culpabilité de quelqu’un.
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Oula je suis un peu perdu. Il me semble que l’éducation national à son IA qui s’appelle MIAseconde. Quant à l’administration elle a son IA qui s’appelle « Albert ». Lucie est seulement une nouvelle IA open source.
Sinon 100% des IA sont générés par des serveurs tournant sous Linux et aucune sous Windows Server.
Merci pour ton article Pierre.
Un peu désespérant quand même quand on sait que ce type a été ministre de la Recherche et de l’Education Nationale ! Dommage aussi que ton article sera, sans doute, moins lu que celui du Figaro…
Un politicien FR qui ne comprend rien à l’informatique ? Pour une surprise c’est une surprise…
Il a dû recevoir une surface pro de la part de MS pour raconter autant de c……s.
Il est devenue de notoriété public que tout ces politiques, nombrilistes, sont prêts a dire toutes les daubes possibles, pourvu qu’ils reçoivent un petit cadeau de la part d’un lobby et que, si ça peut faire parler d’eux, c’est encore mieux, histoire d’exister…
Et pour l’IA, même si cela me fait toujours un peu flipper sur pas mal de sujets, ce n’est pas l’outil qui m’inquiète mais les tarés qui peuvent l’exploiter, comme tu dis, dans l’accident, ce n’est pas la voiture qui est responsable mais bien le conducteur.
Un petit coup de gueule qui fait du bien :-) Mais à vrai dire à écouter ou lire notre grand Luc et bien d’autres, jusqu’à l’actuel président d’un puissant pays, je me demande toujours comment des gens à la réflexion aussi courte et/ou à l’ignorance impressionnante peuvent se retrouver à des postes de responsabilité. Ceci dit, ce n’est pas nouveau et justement ce qui manque peut-être c’est plus d’open source dans le contrôle de ceux qui décident. On comprend que Luc n’aime pas trop cette idée.
C’est pas pire que Enthoven « L’esprit artificiel », qui bat des records.
Voir https://youtu.be/dOF9vc5tLJ4?si=thgNJgQZUHAh-wat
MERCI.
Il faudrait faire lire ce billet à tous les journalistes.
C’était bien à lire ! Par contre, ni les abris de jardins ni les livres ne s’auto préservent.
Sur Youtube, la chaine Ego a publié une vidéo « l’horreur existentielle de l’usine à trombones ».
Mieux que Terminator, il y a Alien 4, I robot, 2001 L’odyssée de l’espace, et des références infinies sur les réflexions du danger de créer un outil intelligent. Et sur l’absolue inutilité de la vie humaine. Qui n’échappera pas à une machine qui sait que 2+2=4.
Je suis tout à fait d’accord. J’ai malheureusement bien peur que l’intersection des gens qui vont prendre le message de Luc Ferry pour argent comptant et de ceux qui lisent ton blogs soit particulièrement restreinte
Ferry va-t’il finir en politique chez nous comme Doc-Ballmer (le cancer de l’open-source!) chez Microsoft? Ce type est un dandy (qqsoit le camp, c’est pareil) du genre de Villepin jadis mis là par Chirac pour dézinguer Sarkozy: Une sorte de type qui a eu le physique de l’emploi à un moment mais à qui il manquait un cerveau! On se rappellera les 2 courants côté-côte sur la plage l’un faisant un pas tandis que l’autre c’était 2 foulées haletantes: Raté, la cible a succédé au marionnettiste-dézingueur.
Ces deux là, chacun a leur niveau, ont lamentablement échoué à remettre l’éducation sur les rails ou faire dérailler naboléon.
Illustration du problème de l’IA copiant l’humain: Là ou il y a de l’intelligence, il y a fatalement aussi une part de connerie! Certaines IA comme certains humains en modèle ayant un ratio assez défavorable.
Merci pour avoir sorti de manière si amusante de l’ombre Luc qui n’est décidément pas Jules, père de l’école « publique laïque obligatoire »! Comme l’habit ne fait pas le moine, le patronyme non plus…
C’est quand-même fou que de telles choses soient relayées autant par la presse française alors qu’il existe des articles comme celui-ci qui passe presque inaperçus en comparaison… Apagnan..
@Quoicoubeh123soleil:
Yep. Perso, j’ai perdu espoir.
Quand tu vois que des émissions comme « C’est dans l’air », émission censée être sérieuse (mais qui, à mon goût, a finit par perdre ses lettres de noblesse), parle des IA comme de véritables personnes, rappelle que Musk est un génie… Le grand public est paumé, mais les journalistes ainsi que les invités censés être experts, le sont tout aussi.
Il ne reste plus que l’éclatement de la bulle IA pour assainir la situation. Pendant ce temps là, on va lire et subir 1001 âneries.
@Pierre Lecourt : Ce « papier » est publié sur lefigaro.fr ; il me semble que ce n’est pas la même équipe rédactionnelle que celle du Figaro papier. Bon, pas sûr qu’ils auraient fait un meilleur article, mais laissons-leur le bénéfice du doute.
@Tux61 : C’est oublier que la grande majorité des personnages politiques sont des gens sans réelle instruction. La plupart d’entre eux ne lisent pas. D’où, dans bien des cas, une médiocrité du propos.
@petitevieille : Cela changerait-il quelque chose ? Les pigistes du figaro.fr (et beaucoup de personnes ayant une carte de presse) ne sont pas plus des journalistes que les personnages politiques ne sont des gestionnaires.
Honte à nous qui lisons les premiers et élisons les seconds (même de façon indirecte) ! Nous les faisons perdurer au lieu qu’ils sombrent dans l’oubli.
@yann : « Merci pour avoir sorti de manière si amusante de l’ombre Luc qui n’est décidément pas Jules, père de l’école « publique laïque obligatoire » ! Comme l’habit ne fait pas le moine, le patronyme non plus… »
Il est sûr que Jules, tout raciste et cynique qu’il ait été, avait un plus grand sens de la stratègie !
Ce gars est une calamité.
C’est symptomatique de nos politiciens qui pour une partie ne savent pas de quoi ils parlent et prennent des decisions catastrophiques ensuite. D’ailleurs l’education nationale ballotée de reforme stupide en réforme cinglée en est un bon exemple.
A quand un open source des politiques et des politiciens, à force de sortir du même moule, des mêmes écoles et formations….
J’adore ta phrase « Avec un argument aussi puissant que celui qui se plaint du fait que les marteaux peuvent être dangereux et qu’il faut donc les interdire, Luc Ferry s’en prend à l’outil avec un acharnement que l’on ne trouve guère que sur des insectes aveuglés par un lampadaire »
Bon attendre mieux de ce gars c’est se bercer d’illusions…
Les penseurs bien pensant et les politiques sont complètement à coté de la plaque… j’aurais plus peur du Pare-feu OpenOffice….
No comment … on ne peut que déplorer le manque de culture scientifique (dont l’informatique, l’ia, …) de la part des décideurs politiques et aussi d’une bonne partie des journalistes qui relaient sans distance critique et expertise pas mal d’info pas assez contextualisé sur les avancées techno et scientifiques.
Si vous avez le temps, écoutez Alain Aspect(Prix Nobel sus travaux en physique quantique) lors d’une interview par Etienne Klein (Physicien nucléaire). Il plaide pour plus de culture scientifique chez le personnel politique et journalistique. C’est passionnant et éclairant
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-conversation-scientifique/vertiges-quantiques-7654418
@calvin: Vous avez raison. Mais nous avons, comme premier ministre celui qui a supprimé le BAC C. Le Bac de l’effort.
Un petit rappel pour ceux qui ont oublié : « Lettre à tous ceux qui aiment l’école ».
Les enseignants n’en ont pas fait un retour très élogieux :)
Grand plaisir à lire cet article.
Malheureusement, la plupart des politiques sont hors des réalités, même pas besoin de les corrompre pour qu’ils pondent des âneries.
@Pierre: tu devrais demander un droit de réponse au Figaro. Ce canard, comme tout ses concurrents, n’est plus qu’une enveloppe vide, l’ombre de qu’il était, mais peut-être l’IA rédacteur en chef te donnera tribune.
Quant à Ferry, que dire d’un type qui anime des croisières dans les fjords de Norvège où les îles grecques ? Le soucis c’est que ces gars (autre exemple Einthoven, le philosophe pour les nuls, qui était cité plus haut…) causent de sujets qu’ils ne maîtrisent absolument pas: informatique, algorithmie, mais aussi immunologie épidémiologie, écologie, disciplines liées à l’étude du climat etc etc. C’est le souci de la mode de l’expertologie et du fact checking… éteignez les écrans et prenez le temps de lire, c’est le seul salut.
Ferry n’en est pas à sa première ânerie. C’est même sa spécialité, sa marque de fabrique. Après l’EN, c’est au tour de l’open source. Mais qui d’autre que les lecterus marqués « droite décomplexée » du Figaro tient encore compte de son opinion ? A mon avis, c’est lui faire trop d’honneur que de lui consacrer même un billet, il n’en vaut pas la peine.
On critique Lucie mais en fait c’est une question de temps avant qu’elle dépasse intellectuellement Luc Ferry!
Pour revenir à Lucie, je suis étonné de retrouver Linagora dans cette galère, sachant que l’algorithmie et l’IA n’ont jamais été leur fond de commerce ??
@Pierre : je ne pense pas que EDF et le CNRS soient leur clients. Lucie doit être un projet subventionné par l’état et ces deux entités doivent en être partenaires. Le projet fini, les sousous touchés, Lucie va terminer dans un tiroir et chacun retourner de son côté.
Pour revenir sur les propos éclairés de ce génie de tout, qu’est M Ferry, si on enlève la ressemblance frappante avec les propos de MS par le passé (linux et l’Open source sont des cancers…d’où ma vanne d’une surface pro en cadeau, mais bon, c’est gens la ne sont pas soumis aux lobbies 😅), il doit sûrement penser que de l’IA propriétaire et propriété d’un Musk, Zuckerberg, Bezos, MS, Apple ou Google est tellement plus saint pour l’ensemble de la population, pour le bien de l’humanité…
@eeegr: Pas clients, soutiens et partenaires.
Je pense qu’il est nécessaire que tous est le droit de parole y compris pour dire ou écrire n’importe quoi .Qu’on soit Lucie Ferry ou luc l’inconnu du coin de la rue
Je fais confiance pour que le bon sens l’emporte
Je serai partisan pour que messieurs Lecourt et Ferry débattent pour que les uns et les autres s’interrogent aillent se documenter puis se forgent eux même leurs idées et même les fassent évoluer
Je me suis payé l’article et finalement j’aime bien le ton de Pierre et j’aime bien son avis
@ Etienne
ok pour le droit à la parole mais pas pour le droit à la désinformation. en l’occurrence c’est quand même ce à quoi est habitué de monsieur dont les propos n’ont qu’un seul objectif, véhiculer une idéologie. de plus, quand on est ou qu’on a été un homme politique, qu’on a donc une certaine notoriété, propager de fausses vérités est doublement condamnable. raconter n’importe quoi, ce n’est pas une opinion, c’est de la manipulation.
@Etienne « Le droit à la parole » qu’est ce ? sinon de l' »open source » ??? Un « ferry » ça ne devrait servir qu’à aller voir ce qui se passe sur l’autre rive.
@PM: :D
@vive les frites: où s’arrête la parole et où commence la désinformation ?? peut-être que c’est en toute bonne foi que M. Ferry nous mène en bateau…
Monsieur Ferry fait la tournée des plateaux pour sa promo, je l’ai entendu ce matin, pas un mot sur l’Open source (il a dû lire minimachines…)
Mais je retiens 2 choses de ses propos :
1- Lui qui est aussi traducteur de métier, il a tester chatgpt pour traduire un genre de mémoire, en allemand, 6min pour la traduction et bien, il ne changerait même pas une virgule tant ce fut parfait ( donc, soit chatgpt s’est encore amélioré, soit, M Ferry n’est pas un grand traducteur… Soit, il est payé pour dire ça)
2- Il connaît bien le grand patron de MS avec qui il discute souvent (ce sont ses mots), ce qui me conforte dans l’idée que son discours dans le Figaro, en plus d’etre à côté de la plaque, est loin d’être impartial, l’Open source et linux sont des cancers…
Je passe les critiques sur la France et l’UE mais je dois dire, amha, que certaines sont pertinentes.
Pour alimenter la discussion
Un eclairage de Yann Le Cunn (Laureat comme G. Hinton du prix Turing) sur l’apport de l’approche Open Source et Open Research
https://www.linkedin.com/posts/yann-lecun_to-people-who-see-the-performance-of-deepseek-activity-7288591087751884800-I3sN?utm_source=share&utm_medium=member_android&rcm=ACoAAARhbE4Bac7vXdqTYmnk1UObenA_u7F1rs4
Luc Ferry, c’est bien le gars qui quand il était ministre de l’éducation signait de gros contrat avec Microsoft pour l’éducation nationale et sans appel d’offre: https://www.zdnet.fr/actualites/polemique-autour-d-un-accord-entre-microsoft-et-l-ducation-nationale-39140224.htm
Luc Ferry c’est désormais le gars qui n’existe plus que par des postures médiatiques sur tout et n’importe quoi pour se faire inviter à la TV (et donc continuer à exister)… fort probable que ses assistants qui lui préparent ses fiches le fassent avec l’aide de chat GPT ;)
@eeegr:
Tres bon me voilà remis à flots
Luc Ferry a séché le cours de philo traitant des sophismes : « Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat »
De manière générale, les lettrés de profession, et les philosophes en particulier, ont assez fréquemment deux défauts
(1) Parler c’est agir : Une belle parole, déclamée avec conviction, vaut action, terrasse la faim dans le monde et met fin aux guerres
(2) Maîtrise du beau langage donne science et prise sur tout : je connais l’essence de la parole et de la pensée, et tout procède de là, donc je sais tout
Mais à la décharge de ce pauvre monsieur ferry, qui aurait mieux fait de parler de lettres :
(1) A part dans les milieux académiques et les départements de recherche, le discours sur les LLM les algos apprenants et l’IA se résume
a. Au discours de haters : ils l’ont dit dans terminator, ce sera la fin du monde, seul 10% des humains seront employés, pour s‘occuper des vieux dans les EPHAD
b. Au discours bulshito-religieux (cette étonnante manie outre atlantique de tout aborder par la foi, la croyance, la lumière interne… même les sciences) : I’s amazing,, it’s a revolution, it’s gonna change our life
c. Au discours bulshito consumériste : « une nounou qui va vous materner à chaque étape de votre vie, vous libérer du fardeau de connaissances totalement inutiles et vous permettre de vous concentrer sur l’essentiel : jouir de la vie »
Vous cherchez quelque chose qui soit pondéré, décrive bien et de façon technique le s perspectives et problèmes… et non tomber dans une simplification outrancière digne d’un slogan d’extrême « compromis gauche/droite » ….moi aussi
(2) Pour l’open source, je suis comme la plupart d‘entre vous d’une génération qui a baigné dedans. C’est quelque chose de neutre, ni bien, ni mal, seulement un mode de diffusion et un cadre juridique (Le savoir se partage de façon encadrée, mais les services autour peuvent vendent). Mais
a. Ila quelques angles morts, comme la protection des savoirs stratégiques
b. Il a beaucoup de détracteurs, qui souvent s’en cachent, à commencer par beaucoup de DSI dans les grands comptes, qui lorsqu’ils achètent un logiciel, exigent
– Une entité commerciale avec qui faire une transaction
– Un SAV
– Une entité juridiquement responsable
Les exemples ou une compagnie préférera le logiciel phare du commerce avec un nombre limité de licences plutôt que son équivalent libre sont légions.
Ferry a eu un accident en garant sa Porsche, il faut interdire les Porsche