Les démos jouables gratuites et obligatoires, c’est fini sur OUYA

Un des points clé de la Ouya, un des arguments qui avait fait mouche lors de son financement en ligne, c’était la promesse de pouvoir tester avant d’acheter un jeu. Cela se traduisait en pratique par des démos jouables plus ou moins longues et plus ou moins complètes qui permettaient de savoir dans quoi on allait investir. Ces démos ne seront plus obligatoires pour les développeurs.

Résumé : Petit à petit, la OUYA perd de ses attraits. Déjà dépassée par ses caractéristiques techniques aujourd’hui, la marque Ouya s’oriente de plus en plus dans le rôle d’un portail de jeu avec Ouya Everywhere et non plus dans la fabrication de machines. Après ses annonces d’ouverture vers d’autres consoles dont la Mad Catz M.O.J.O, voilà une annonce de fermeture avec l’arrêt de l’obligation de fournir une démonstration jouable de sa création pour apparaître au catalogue de la console.

Console OUYA

Un gros recul pour la Ouya qui offrait jusqu’ici un large catalogue de jeux et autant de démonstrations jouables. Certains titres étaient très limités comme Canabalt qui offrait la possibilité de 5 essais par jour. D’autres proposaient une limitation exploratoire tandis que les derniers incitaient simplement à enregistrer le jeu pour plus de fonctions. Autant de solutions qui laissaient la possibilité de jouer avec sa console Android sans débourser un centime tout en profitant des applications gratuites et qui permettait surtout de découvrir des titres et leur jouabilité avant de verser sa dîme.

Cet esprit de découverte et cette ouverture, imposés par Ouya aux développeurs, sont désormais abandonnés. La marque confirme qu’il ne sera plus obligatoire de proposer une démonstration jouable pour apparaître dans leur catalogue. Plusieurs raisons sont évoquées en mettant en avant le choix offert aux développeurs et la plus grande liberté que cela leur donne; un argument un peu bancal lorsque l’on se souvient que ce même Ouya tentait il y a peu d’empêcher les créateurs de déposer leurs titres sur d’autres plateformes en échange d’un financement.

La marque expose d’autres problématiques remontées, semble t-il, par les développeurs qui ne sauraient pas forcément créer une démo de leur jeu; un argument encore une fois bancal à mon avis, il y a toujours moyen de limiter les actions ou la durée de jeu au jour le jour. Le seul point évoqué qui peut rentrer en ligne de compte serait la part du budget que demande la création de la démo. Mais je pense que laisser les internautes tester un titre à beaucoup plus de sens que de faire une campagne de publicité en ligne : Je n’achèterai jamais un jeu que je n’ai pas testé avant et le passage par la démo permet de me faire une idée sur l’ergonomie, l’optimisation et la jouabilité d’un titre. Autant d’arguments pour moi qui valent plus qu’une campagne de pub.

Console OUYA

A mon sens, cette levée de l’obligation de démo colle bien avec la nouvelle politique d’Ouya de devenir un magasin d’applications et de jeux pour plusieurs consoles et non plus un petit terrain d’expérimentation indépendant. Cette nouvelle politique est peut être à l’origine du départ du co-fondateur de la marque il y a quelques mois. Cela va permettre à Ouya de déverser un tombereau d’applications en vrac sur leurs pages sans qu’il soit possible de les tester.

Ce qui faisait l’intérêt de la console, le petit espace d’indépendance et de jouabilité qu’elle représentait, risque même d’être mis à mal par ces arrivées qui vont noyer les pépites du genre dans un flot d’applications déjà disponibles sur Google Play. Il n’y aura d’ailleurs plus de raisons de passer par Ouya plutôt que par le magasin de Google puisque les titres devraient rapidement être les mêmes.

Un choix politique très dangereux à mon sens, qui ne fait que banaliser une offre auparavant triée et classée en rapport avec les performances de la console et un certain état d’esprit. Je ne donne plus très cher d’Ouya et m’en vais rooter la mienne.

Source : Ouya


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14 commentaires sur ce sujet.
  • 25 mars 2014 - 12 h 04 min

    Cette console restera dans les mémoires tellement elle fût un des plus grand flop du 21ème siècle.

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  • 25 mars 2014 - 12 h 09 min

    @Jeannot: Flop ? Bof plusieurs milliers de consoles vendues sans campagne marketing, c’est quand même pas mal non ? Apres la société vieillit mal, malheureusement/ Si les démos jouables disparaissent, je ne vois plus trop l’interet face au Play store pour ma part.

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  • 25 mars 2014 - 13 h 02 min

    Pour moi le catalogue Ouya, GameStick, TegraZone… ne servent qu’a chercher les jeux avec support de manette et puis direct sur ma MINIX X5 [et non X5 n’est pas obsolète et Ouya encore moins, au moins a mon sens ](+ G910) depuis le Play Sotre

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  • 25 mars 2014 - 13 h 36 min

    Le Play Store de Google est trop générique et fourre-tout, il n’y a pas d’éditorialisation réelle. En plus, la compatibilité manette n’est pas assurée et pas mise en avant. Bref, il y a de la place pour plusieurs stores Android. Comme il y a plusieurs stores Linux ou plus stores Windows.

    La force de Ouya, c’est d’avoir un Store de 600 jeux compatibles 100% manette et une certaine notoriété maintenant. Il va croit indépendamment du matériel. Pour moi, on est sur une stratégie similaire à Steam, il n’a jamais été question d’être dans une philosophie console à l’ancienne.

    Les devices Android dédiés aux jeux vont continuer de progresser, en terme de puissance et d’acteurs (nVidia Shield, Asus Gamebox, etc.). Ouya va se retrouver naturellement sur ces appareils. C’est donc loin d’être terminé, au contraire, ça commence véritablement maintenant.

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  • 25 mars 2014 - 13 h 51 min

    @Pote: J’aimerais bien y croire mais j’ai peur que très rapidement des centaines de jeux arrivent et noient l’offre de base qui faisdait la force de la Ouya alors qu’avec Android 4.4 la gestion des manettes fait désormais partie de l’ADN d’Android. On va avoir une dilution de l’interet d’un côté et une compatibilité grandissante de l’autre.

    Ensuite, si apres quelques mises à jour, les jeux actuels qui sont massivement joués en tant que démo font disparaître cette démo au profit d’une appli payante, ca sera la fin des haricots. Des titres comme Bombsquad ou Knightmare Tower pourraient devenir uniquement payant.

    J’ai un peu peur des effets flappy bird et 2048, des clones de clones de clones en pagaille. On verra, mais en tout cas c’est un grand recul par rapport à la promesse de lancement : « For gamers, every game will be free to play: what this means is that there will at least be a free demo, or you’ll be able to play the entirety of the game for free but may have access to additional items, upgrades, or other features that come at a cost. »

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  • 25 mars 2014 - 16 h 56 min

    @Pierre Lecourt: Il y a 15min pour se faire rembourser sur le PlayStore. Le jeu complet. Donc ca n’a jamais été un argument pour Ouya, a part pour ceux qui voulaient une démo non pas pour tester, mais pour ne jamais acheter la version payante.

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  • 26 mars 2014 - 0 h 48 min

    Sans campagne marketing pierre?? C’est une blague j’espère ? ! Cette console est le fruit d’une ex journaliste qui a fait exposer son projet par tout ces anciens contacts! Du pur copinage..le buzz mondial s’est fait grâce aux sites qui ont repris les news..

    Le produit final est clairement en deçà de ce que les fonds récoltés laissait supposer :o

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  • Non
    26 mars 2014 - 0 h 51 min

    Pierre, depuis le début, la promesse de base n’est pas tenue. Cette console est un cheval de troie aux daubes indé du google play store.Seul Tower Fall sort du lot. Conçue par une ancienne responsable de chez IGN opportuniste. T’as raison ils n’ont pas eu de budget com’ : la presse s’en est occupé pour eux. Je me rappel encore les premières vidéos où cette conasse nous promettait une console 100% libre, etc. Résultat ? Bootloader verrouillé, store imposé, et la liste est longue. Je ne parle pas des retards à répétition, de la 2eme manette offerte aux bakers aux oubliettes, des soucis d’input lag (meme une cle chinoise sous un rk3066 n’a pas ce soucis). Heureusement que c’est un des plus gros succès de kickstater, j’imagine pas ce que ça aurait été sans les millions de $ engrangés

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  • 26 mars 2014 - 0 h 58 min

    @Non:

    On peut peut-être éviter les vulgarités…

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  • 26 mars 2014 - 2 h 33 min

    @john: Quand je dis campagne marketing c’est $$$ investit dans le marketing.

    @Pote: On DOIT éviter les vulgarités.

    @Non: Les millions engrangés correspondent aussi à des machines a fabriquer. Cela relativise les gains obtenus d’autant.
    Je n’ai pas de souvenir d’une seconde manette offerte aux bakers et pourtant… j’en suis un :)

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  • 30 janvier 2015 - 12 h 32 min

    […] Sur ces promesses,  aucune n’a été réellement tenue. La Ouya a bien été livrée mais la petite soeur qui devait sortir un an après n’a finalement jamais vu le jour. Le catalogue s’est bien développé mais les blockbusters exclusifs ont vite été disséminés sur d’autres plateformes fautes de ventes suffisantes sur Ouya. Le système de démos jouables a également été mis aux oubliettes… […]

  • 29 avril 2015 - 18 h 29 min

    […] son lustre au fur et a mesure que l’équipe rabotait les privilèges accordés aux joueurs : Disparition de l’obligation de livrer un jeu en démo jouable et autres manque d’exclusivité on transformé peu à peu le catalogue Ouya en un endroit […]

  • 11 juin 2015 - 14 h 39 min

    […] sellers ou les exclusivités de l’objet ne faisaient presque pas de ventes. Ensuite parce que les promesses faites pendant la période Kickstarter s’évanouissaient toutes petit à […]

  • 29 juillet 2015 - 11 h 00 min

    […] une promesse d’évolution annuel de la console d’un point de vue materiel. Trahi par une politique de magasin d’applications qui changeait, en mal, de semaine en semaine. Trahi par une promesse d’aide aux développeurs qui […]

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