Depuis 2019, Handigamers cherche à améliorer l’accessibilité au monde du jeu vidéo des personnes à mobilité réduite. Si ce loisir est devenu un des plus importants au monde, il est tout à fait logique qu’il intéresse toute la population, y compris les personnes ayant des difficultés de motricité.
Il est pourtant très difficile de jouer avec les outils classiques du monde du jeu vidéo quand on n’a pas une motricité fine. Et très peu de solutions permettent de pallier à ce manque. Les produits adaptés sont rares et, produits en petites série ou sur mesures, souvent fort chers. Handigamers crée donc des ateliers au sein de structures de soin pour permettre à des personnes en situation de handicap de jouer à des jeux vidéo avec des matériels dédiés.
Hôpitaux et milieux associatifs manquent cruellement de ces matériels et ne peuvent pas apporter de réponse sur ces loisirs qui sont pourtant cités en permanence par l’ensemble des médias. Mettant de fait de côté de nombreux joueurs à mobilité réduite qui ne peuvent pas y prendre part. Avec son expertise technique, Handigamers aide les structures à faire les bons choix de matériels et à construire des ateliers adaptés.
Mais tout cela a un coût élevé. 10 manettes adaptées coutent la bagatelle de 5 500€. Equiper 3 établissement médicaux représente un budget de 10 000€. Des sommes conséquentes mais qui peuvent être diluées facilement grâce à la générosité d’autres joueurs. L’association monte donc un financement participatif pour tenter d’atteindre cette somme.
Si le coeur vous en dit, vous pouvez participer au projet à la hauteur de vos moyens. Ce n’est pas forcément un montant énorme qui fera la différence mais je sais que si une fraction de mes lecteurs injecte quelques euros, le projet avancera beaucoup. Si le jeu vous a apporté d’immenses joies dans votre vie au quotidien, imaginez la bouée de bonheur que cela peut apporter à quelqu’un en situation de handicap de découvrir ou de redécouvrir le jeu vidéo.
Si vous êtes une entreprise, grosse ou petite, des solutions abordables sont également disponibles pour vous. Au lieu d’acheter un bandeau de pub débile sur une page de réseau social que personne ne verra, n’hésitez pas a montrer votre différence avec une participation à ce type de projet.
Pour participez vous pouvez cliquer ici pour atterrir sur la page du financement. Page hebergée par Human&Go créée pour récolter des fonds par le CCAH ( Comité national Coordination Action Handicap)
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
Merci du partage Pierre.
C’est rare les projets aussi sympa et utile a la fois !
C’est super de relayer ce projet. A noter que la plateforme Human&Go semble abonder chaque don d’un montant équivalent car elle est portée par un fonds de dotation.
https://www.humanandgo.fr/fr/qui-sommes-nous
Chouette projet !
Merci Pierre d’avoir fait un zoom sur ce sujet ;)
Bonjour Pierre,
Très intéressant ce billet, c’est un réel plaisir de voir de telles mises en avant.
Ne commentant jamais, je profite de ce post pour te saluer et te remercier pour le contenu que tu nous offres au quotidien.
C’est toujours un grand plaisir que de profiter de tes analyses et de la liberté de ton.
Connais-tu personnellement cette association ? es-tu certain de leur serieux ?
Parce qu’après 5 min de recherche sur les intérnets- ma CB était sortie – je suis tombé sur quelques éléments qui me chafouinne :
– La page Human&Go a été ouvert au nom de l’association Handigamers par son président : David Combarieu
– Ce monsieur Combarieu se présente également sur les réseaux comme le CEO de la société Hitclic SAS qui est spécialisée dans la vente de controleur adaptés pour les personnes handicapées.
– Sur le site de Hitclic il est écrit « En 2019 le projet Handigamer est devenu HitClic SAS »
On est face à une association ou une société privée ? Pourquoi ce mélange des genres ?
Après j’ai également bien conscience qu’on est sur un sujet spécifique et qu’il ne faut pas voir le mal partout. D’ou mes 2 premières questions : Connais-tu personnellement cette association ? Es-tu certain de leur serieux ?
On est peut-être simplement face à quelqu’un de dévoué à sa cause qui a voulu aller plus loin dans sa démarche en cherchant à developper de nouvelles solutions (via la création d’une société spécialisée)
Si tu me dis que je peux leur faire confiance, j’irais faire un don :)
@Jonathan: Bonne question, il semble qu’Handigamers soit l’asso qui accompagne les projets des établissements et personnes, et Hitclic la société de création et commercialisation cf cet article qui décrit le lien : https://www.ouest-france.fr/gaming/entretien-david-cambarieu-de-handigamers-pour-le-jeu-video-accessible-a-tous-786973a4-72c3-11ec-b5e2-f1d665483d2a
@Jonathan: C’est une bonne question et pour avoir connu les dérives de grandes associations médicales (ARC) on est tous en droit de se poser ce type de question.
Je ne connais pas personnellement les acteurs de cette association ni de leurs prestataires. Je connais bien le milieu associatif par contre et je peux te répondre sur ce point.
Le soucis vient souvent du fait que les gens perçoivent TOUTES les associations de la même manière. Mais la différence de fonctionnement entre une association de boulistes ou une chorale de chant lyrique sous la forme d’une association et ce type de projet jette souvent le trouble. Les deux entités sont réunies sous le même terme. Mais là où une chorale va surtout devoir gérer quelques impressions papier de partitions sur le montant de ses adhésions et les boulistes acheter du charbon de bois et un barbecue, une association qui veut fabriquer des produits complexes comme une station de jeu pour un organisme de santé, doit débourser plus d’argent que ses cotisations pour uniquement se lancer dans le projet. Les sommes en jeu sont très différentes et les implications immensément plus complexes pour un projet qui visera le public dans un milieu de santé.
Le truc de base a comprendre c’est qu’une association ne peut pas embaucher aussi facilement un salarié à temps plein qu’une entreprise. Cela demande un investissement important en salaire d’avoir un… salarié. Ce qui sous entends d’avoir du personnel avec des problématiques de droit assez complexes : nombre d’heures travaillées, périodes de travail, comptabilité, gestion des salaires, etc. Une association de ce type doit donc dégager des revenus (dons, adhésion) en fonction. C’est à dire très élevés. En général les premiers salariés d’une association de ce type ont des acticités de gestion de l’association, pas de participation à l’activité de l’association elle même, qui repose sur des bénévoles et/ou des personnes indépendantes.
Une personne dans une société peut par contre réagir très différemment. Si elle est aux commandes de sa propre société, elle va pouvoir investir le temps nécessaire à son développement. Plus que 35 heures par semaine par exemple. Pas de salaire au lancement de la société qui peut bénéficier d’aides à la création. Etc. Etc.
En gros, si une petite association embauche quelqu’un pour faire un truc, elle se met en danger économique. Si elle emploie une personne d’une société tierce pour des missions, elle ne prend pas de risque. Pour cette structure peut être que le choix économique le plus évident était de créer une association d’un côté et une société de l’autre. Pour te donner un exemple, l’association dans laquelle je suis reçoit 75€ du département d’aide en tant qu’association. 1000€ de la mairie ou nous sommes. Par an. Pas de quoi fonctionner.
Evidemment le soucis peut être de servir de parure publicitaire à l’emploi d’un seul et unique prestataire, une sorte de paravent pour son activité. Mais en l’occurrence ici il s’agit d’un produit qui n’existe que par l’investissement d’une personne qui a réussi a en faire son métier. Il est par définition difficilement duplicable à l’infini puisqu’il est fabriqué sur mesures en rencontrant les personnes qui vont jouer. Chaque handicap est différent et chaque réalisation doit donc coller à ce handicap. Il ne s’agit pas de fourguer des consoles de jeux avec un sticker associatif à trois fois le prix d’une console en magasin. C’est donc impossible pour la société de faire du « fric » facilement en utilisant l’association comme bouclier publicitaire. Cela reste du vrai artisanat.
En gros ce que je vois c’est que quelqu’un a fabriqué un adaptateur pour permettre à des personnes en situation de handicap de jouer. Il aurait pu en faire d’autres sur son temps libre, le dimanche quand il est pas invité à un mariage, pour l’association qui aurait payé les matières premières. C’est très bien mais cela veut dire qu’ils auraient pu fabriquer peut être quelques manettes par an et c’est tout. En basculant sur ce modèle Asso/entreprise cela devient un métier, 5 jours par semaine, de fabriquer des outils adaptés. Ca change toute la dimension de l’association qui va pouvoir répondre à plus de personnes et donc mieux se faire connaitre. Démarcher des centres de soin, aller à la rencontre du public. Le créateur des produits se dégage un salaire et peut également répondre à des appels d’offres privés sans passer par l’association.
En gros, pour faire partie du monde associatif – en tant que bénévole pour ma part – depuis de nombreuses années. Ce type de partenariat permet aux associations de ne pas végéter et au contraire de grandir et de mieux répondre aux missions qu’elles se sont constituées comme objectif.
Le prix me semble très élevé quand on sait que Microsoft vend 90€ le connecteur. Après, tout dépend des handicaps des personnes intéressées, je me doute qu’un tétraplégique à besoin d’une manette plus complexe qu’un amputé. De même, s’il semble logique d’aider la personne pour la manette, je trouve scandaleux de financer la console.
par contre, pour suivre des asso qui « produisent » avec des salariés (pas dans la tech par contre) je suis totalement en desaccord avec Pierre : les salariés sont tout de temps des productifs (éventuellement de la direction quand on de passe la demi-douzaine de salariés) tandis que les bénévoles permanents gèrent l’administratif. Même dans l’évènementiel, on a des structures « benevoles dirigeants »》 »salariés organisateurs »》 armée de bénévoles le jour J.
J’espère qu’ici, on avait une asso à la base, que le createur/dirigeant à eu des propositions pour lesquelles le statut d’asso n’était pas adapté et pour laquelle il a créé sa boîte, tout en continuant l’asso à côté. Se pose la question des facturations entre les 2 entités (problématique du prix en l’absence probable de concurrence), surtout si l’asso vit de subventions.
Et s’il s’avère que la société est antérieure à l’asso, alors celle-ci n’est qu’une plateforme de pub et ça devient proche
Bonjour Pierre,
Pour info, si le sujet des moyens de compensation du handicap t’intéresse (mais ce sera peut-être plutôt le côté fablab;)… Il y aussi une approche assez différente portée par l’association My Human Kit : il s’agit de fablabs spécialisés qui accompagnent une personne en situation handicap pour la réalisation d’une aide technique à partir d’un besoin personnalisé (généralement soit quelque chose de tellement personnalisé que l’équivalent n’existera jamais dans le commerce, soit le coût en est prohibitif, ou alors simplement pour que ce soit esthétique).
Tous les projets sont documentés (plus de 200 projets dans leur wikilab) et open source, la personne demandeuse étant positionnée comme chef de projet, c’est le point fort du projet (leur slogan : transformer ses limitations en motivation…). Il ne s’agit pas spécifiquement d’adaptation pour des jeux vidéos, mais ils ont certainement déjà travaillé dessus (par contre je sais qu’ils avaient un projet de gant sonar pour personne avec déficience visuelle avec des vibreurs de manettes de jeux :)
Bref, c’est là, pour les gens que ça intéresse… https://myhumankit.org/
(Et merci pour ton travail, même si je ne viens plus trop ici…)
@Clems:
« Le prix me semble très élevé quand on sait que Microsoft vend 90€ le connecteur. Après, tout dépend des handicaps des personnes intéressées, je me doute qu’un tétraplégique à besoin d’une manette plus complexe qu’un amputé. »
Oui donc en gros le prix n’est pas « très élevé » et tu n’en sais rien puisque l’adaptateur n’est qu’un rouage d’un problème bien plus complexe. S’il faut passer par les étapes d’écoute et de prise en compte du handicap, la modélisation du produit, son prototypage, les corrections qui suivent et enfin la finalisation du produit. Le prix de la pièce chez Microsoft est probablement une goutte d’eau dans la facture finale.
« De même, s’il semble logique d’aider la personne pour la manette, je trouve scandaleux de financer la console. »
Mais tu crois que les organismes de santé ont les moyens de se payer des consoles ? Ils ont déjà pas les moyens de faire juste leur boulot de soin correctement…
Financer la console à quoi de scandaleux ? Cela fait partie d’un tout. Il ne s’agit pas d’acheter une PS5 pour un particulier avec les sous du financement participatif de tous mais de payer des éléments pour des organismes publics, des hopitaux et des maisons de santé. Là où les gens peuvent espérer au mieux une boite de puzzle incomplet et un vieux jeu de dames défraichi… Super quand tu as pas de motricité fine. C’est pas M Durand qui repartira avec une console. Ce sont des dizaines de personnes qui seront impactées positivement par cet achat. Ca n’a rien de scandaleux. Ou alors il faut se dire qu’on tolère que ces personnes survivent juste, en s’emmerdant toute la journée, mais pas financer le fait qu’ils puissent également s’amuser. Génial.
On parle pas forcément des mêmes associations. Les assos que je vois et que je fréquente ont rarement des postes « productifs » salariés. Plutôt des postes de gestion sous ce régime. Les productifs sont bénévoles car ils sont plus facilement interchangeables. Mais leur encadrement est piloté par des salariés. Après ca évolue avec le temps. Faire la compta pour une association avec de la gestion de salaires c’est un job à temps plein. Alors il y a des bénévoles qui peuvent éventuellement s’en charger mais c’est très casse gueule. Si M Machin tombe malade ou déménage et que tu ne peux plus assurer la gestion comptable de la structure et les payes tu es quand même un peu dans le cambouis.
« J’espère qu’ici » + « surtout si » + « s’il s’avère » : Ouais en gros tu ne sais pas et tu veux pas vérifier. C’est plus simple de faire dans la présupposition d’une éventuelle malversation imaginaire. Il suffit d’un clic pour comprendre la démarche du mec.
Le mec a déjà un job. Son fils est atteint d’un handicap, il est tétraplégique. Lui bosse dans les nouvelles tech, un jour il construit une manette de jeu adaptée pour que son fils puisse jouer. Ca fonctionne.
D’autres voient la solution et demandent des trucs adaptés pour pouvoir jouer à leur tour. Ca fait boule de neige. Devant l’afflux de demandes il crée en 2017 une association. Ca fait parler du projet et donne de l’espoir à des personnes privées de jeu de pouvoir le découvrir ou le redécouvrir.
En 2019 il abandonne son job et crée une société adaptée afin de répondre aux besoins de l’association grâce à des aides régionales et privées sous la forme de sponsors et d’aides.
Tout est détaillé ici : https://handigamers.com/?rub=Vm90cmUgQXNzbw==
On est loin du portrait d’un mec qui a monté une structure pour faire du fric facile. Il a au contraire pris des risques et cherche a développer son idée du mieux qu’il peut en répondant à un besoin que personne ne semble prendre en charge aujourd’hui faute de compétences et d’intérêt pour un si petit marché. Et là je pense qu’il sort d’une sale période avec les annulations en pagaille d’évènement liée au Covid. Si je peux aider son projet d’un petit coup de projecteur, je le fais sans hésiter.
@Vlk: Les deux m’intéressent :). Le second forge une bonne partie de l’âme du premier.
J’avais rencontrés des personnes dans ce projet lors d’une Maker Faire à Paris, autour d’une prothèse de bras. C’est super ce qu’ils font et toute la démarche est intelligente de A à Z. Voir des gamins qui prennent part à ces projets, se retrouvent équipés d’un produit qu’ils peuvent améliorer et réparer eux même puis qui deviennent à leur tou r le moteur d’autres projets pour d’autres gamins une fois plus grand c’est extraordinaire.
@Jonathan: J’ajouterai au à la réponse de Pierre que j’ai connu quelques associations qui ont fait du partenariat avec des sociétés préexistantes. À chaque fois, elles bénéficiaient de prix de faveur ; comprendre : l’entreprise vendait à prix coûtant. Pas de quoi faire de gros bénéfices avec de telles opérations. Bien sûr l’entreprise avait son logo lors de journée de présentation où mettons 200 à 400 personnes le verrait. Un mois de location d’un panneau publicitaire à l’entrée de la ville aurait été plus rentable.
Pas simple de se faire de l’argent dans ce domaine. :)