France : un contrôle parental obligatoire sur tous les appareils

Depuis samedi, chaque ordinateur, tablette, smartphone ou même téléviseur vendu en France doit proposer un contrôle parental.

Ce que le législateur appelle ici contrôle parental est assez faible. Il s’agit d’une mesure logicielle permettant de contrôler l’accès au téléchargement de certaines applications interdites aux mineurs.

C’est flou et cela peut être interprété de multiples façons. Sur un téléviseur, par exemple, on peut considérer que cela existe depuis longtemps. Ces appareils proposent des codes de contrôle à entrer lors de leur toute première configuration. Ce qui permet de limiter l’accès à l’ensemble du poste. Pour certains téléviseurs, on peut décider plus finement d’horaires et de jours d’utilisation mais sur la majorité il est juste nécessaire de pianoter quatre chiffres sur la télécommande pour débloquer l’ensemble des services et donc l’accès à toutes les applications. Cela correspond donc totalement à ce que la loi demande même si c’est assez brut. 

Sur un smartphone, une tablette ou un ordinateur évidemment cela est plus complexe. On peut arguer que le contrôle parental est possible de la même manière avec une simple configuration qui empêchera purement et simplement d’exploiter les appareils sans connaitre un mot de passe installé par les parents. C’est possible sans soucis sur la totalité des systèmes d’exploitation proposés commercialement aujourd’hui. Evidemment si cela permet la vente du produit en expliquant que le contrôle d’accès est également un contrôle parental, cela ne solutionne rien. Si un smartphone ou un ordinateur est destiné à un enfant, il faut lui autoriser son usage.

Ce que le législateur a en tête est donc quelque chose d’un peu plus précis. L’objectif est de permettre une autonomie d’accès aux contenus mais pas à tous. Pour être précis, la loi suppose que la machine empêche de pouvoir installer certaines applications non dédiées aux plus jeunes. Elle ne restreint en rien l’accès à un navigateur ni aux différents contenus qu’il pourra proposer. La loi impose de configurer un appareil pour qu’il empêche d’installer ou d’utiliser une liste d’applications précises si l’on ne dispose pas du code parental mais c’est tout. En clair on ne pourra pas utiliser Tik Tok avec son smartphone mais on gardera la possibilité de regarder du contenu Tik Tok sans compte avec un navigateur classique, même si l’on est mineur.

La CNIL avait demandé d’imposer des listes précises de limitation d’accès à des sites internet pour éviter une exposition des enfants à des contenus inadaptés. Cette idée n’a pas été retenue et donc seules les applications jugées problématiques sont retenues. 

Evidemment la meilleure solution aurait sans doute été d’imposer un outil plus complet proposant un réglage précis de plages horaires et des listes de sites autorisés pour les plus jeunes lorsqu’ils utilisent une machine sans surveillance réelle des parents. L’idée étant de pouvoir laisser un ordinateur à disposition d’enfants pour qu’ils fassent leur devoirs en rentrant de l’école et puissent, par exemple, aller consulter leurs exercices en ligne, acceder à des encyclopédies et même de suivre des journaux d’actualité adaptés à leur âge. Cela suppose donc l’installation d’un outil plus complexe et des réglages précis. En général, on établit une « liste blanche » de sites accessibles et des plages horaires correspondant aux besoins de l’enfant.

Pour un fabricant, la recette va sans doute être de se rapprocher de l’éditeur de son système d’exploitation pour déterminer quelle solution de contrôle parental sera la plus adaptée. Et pour l’éditeur, le principal souci sera de proposer un outil gratuit basique avec une option payante libérant de vraies options d’usages… Histoire de faire fructifier la limitation légale en la transformant en abonnement rémunérateur.

Si je comprends totalement l’idée de vouloir protéger les enfants de contenus pornographiques, violents ou d’outils numériques non adaptés à leur âge comme certains réseaux sociaux, la méthode me parait un peu hasardeuse. D’abord parce que les premiers utilisateurs de ces machines sont d’abord des enfants ou des jeunes et que c’est encore souvent eux qui gèrent ce type d’appareil. Cela est en train de changer doucement puisque de nombreux jeunes parents sont désormais beaucoup plus à l’aise avec le numérique que leurs ainés mais c’est encore vrai dans beaucoup de foyers. Ensuite parce que, au final, protéger un accès par la porte en limitant des applications tout en laissant les mêmes contenus passer par la fenêtre me parait un peu ridicule.

Comme d’habitude, la meilleure solution serait probablement de travailler en accord avec des professionnels de l’éducation, de l’enfance et des questions numériques pour proposer un service complet en proposant une application simple et gratuite. Imposer ensuite son installation sur les machines à destination du marché Français et piloter le tout de manière à maintenir les meilleures recommandations à jour de manière concertée. 

Imposer aux fabricants d’installer un logiciel privé qui va gérer des contenus me parait toujours plus hasardeux. D’abord parce que ce sera probablement inefficace en version gratuite et rarement sélectionné en version payante. Ensuite parce qu’il s’agit d’un filet de protection avec un trou béant au milieu. C’est ce qui le parait être le plus dangereux au final. Proposer aux parents un outil de contrôle parental qui va les rassurer tout en laissant en réalité un accès totalement libre à tout type de contenu en ligne, c’est peut être au final leur donner une illusion de contrôle. Ce qui peut être contre productif.

D’un point de vue pratique, l’obligation d’intégrer ce contrôle parental depuis ce samedi 13 juillet ne concerne que les appareils entrés sur le territoire européen après cette date. Les ordinateurs en vente et déjà présents dans les  rayons avant le 13 n’auront pas d’obligations à ce niveau.


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16 commentaires sur ce sujet.
  • bob
    15 juillet 2024 - 14 h 29 min

    Et on fait comment pour les machines sans OS qui vont accueillir un Linux des familles ?

    L’oligarchie libérale a encore frappé.

    Répondre
  • 15 juillet 2024 - 14 h 53 min

    @bob: Les machines venues sans système ne sont pas concernées.

    Répondre
  • 15 juillet 2024 - 15 h 00 min

    Bonjour,
    Dès que mes enfants ont eu une tablette / téléphone, j’ai installé un contrôle parental.
    Pour mes enfants, j’utilise l’application gratuite Family Link (Android).
    Elle n’est pas parfaite, mais elle suffisante pour moi.
    Comme c’est une application Google, elle devrait être par défaut sur chaque appareil.

    Répondre
  • 15 juillet 2024 - 15 h 02 min

    Concernant le contrôle parental (nécessaires) pour les tablettes distribuées aux collégiens, les services du département (en charge des collèges) sont vraiment à la rue. Pour ne citer que l’exemple qui me concerne (Les Yvelines) : distribution depuis 2 ans de tablette Ipad aux collégiens pour le travail pédagogiques.

    A la première réunion d’information, je pose la question du controle parental -> Les tablette sont administré par un service central au département, on ne pas les inscrire sur le compte parent pour beneficier du suivi de compte Familial incluant le controle parental. Réponse … ce n’est pas prévu :-(

    Au bout d’1 an 1/2, face à l’insistance de nbx parents (et de dérive d’utilisation constaté de collégiens) -> le département propose un système JAMF (https://www.jamf.com/) -> 2 mois de plus pour avoir des identifiants corrects, aucun support pour les parents qui sont perdus dans la configuration de l’outil, et pour ceux qui y arrivent -> s’appercevoir que l’outil est très basique (au moins la version fournis aux parents) : âs de configuration fine des plages horaires, pas de configuration fines des applications ou de services web authorisées, pas de configuration fines de l’usage de Safari (tu bloques l’appli youtube par exemple masi les gamins ont vite compris qu’ils peuvent passer simplement pas=r Safari, …)

    Bref y a encore du chemin à faire pour aider les familles à reprendre le controle du temps écran de leur enfants

    Et tout ça sans parler du manque de formation (ou de motivation) de certains enseignants pour faire decouvrir l’usage des outils numériques à leur élèves. Heureusement j’en ai aussi rencontré aussi qui le faisait très bien

    Bref un désastre au niveau du temps de controle écran et on revient tout simplement à la bonne vieille méthode pour les jeunes enfants de 6/5 eme qui souvent ont du mal à réguler leur usage

    Répondre
  • 15 juillet 2024 - 15 h 26 min

    @calvin: C’est un constat assez général oui. Les outils sont distribués pour valider une communication politique et dire « nos écoles sont connectées » mais sans réflexion sur les usages malheureusement.

    Répondre
  • 15 juillet 2024 - 15 h 46 min

    @Pierre Lecourt:

    En tant que parent (mais aussi accessoirement citoyen payant des impots), je suis effectivement désabusé du manque de profondeur de reflexion des services en charge de ces programmes (pas les services techniques/it qui ne font que mettrent en marche les deploiement)

    Ne pas avoir intégrer une reflexion sur le controle parental … à croire qu’il n’y avait aucun parent dans ces projets de « College Connectés » ?! En amont qu’est ce que a été fait pour évaluer les impacts educatif, pédagogiques, usage sans parler du fameux « change management » pour accompagner parents, professeurs, élèves …).

    On me répondra sans doute manque de moyen … mais un Ipad pour 65 000 collégiens (étalés sur plusieurs années) en Yvelines cela commence à chiffrer

    Répondre
  • 15 juillet 2024 - 16 h 28 min

    @calvin:

    Dans les Yvelines, les miens étaient arrivé au Lycée quand ces politiques ont été mises en place: Les portables de la région n’étaient pas mieux… Tellement étriqués que même les MAJ de windows ne passaient pas, il fallait a chaque fois supprimer un truc encombrant, genre la suite libre-office… qui revenait ensuite car la politique d’administration l’imposait.

    C’est une filiale de La Poste qui gérait le parc… un désastre dont seul V. Pecresse semblait heureuse.

    Côté Lycée, le wifi installé dans l’établissement étant totalement sous dimensionné, ce sont les réseaux mobiles via les élèves ayant un abonnement illimité qui étaient mis à contribution pour y pallier!

    Le pire là dedans: Allez ensuite dire à un élève de ne pas utiliser son smartphone en cours… La prochaine fois qu’il y a besoin qu’il fasse point d’accès de la classe, il vous dira « fume »!

    Et je ne parle pas de l’accès aux manuels DRMisé (n’ont jamais fonctionné correctement) ou accès en ligne (faut un réseau qui marche!)…

    Il eu mieux valu rester au papier. Ils sont désormais à la FAC, mais je doute que cela ait changé.

    Répondre
  • 15 juillet 2024 - 17 h 24 min

    Le législateur ne peut-il pas imposer un contrôle parental réel ? C’est à dire qu’un des parents soit au près des mômes quand il sont dans leur demi-heure d’informatique journalier ?
    La pratique des outils électroniques c’est bien mais les jeunes n’ont-ils plus besoins de courir, de jouer avec des trucs sans piles ou batterie, le lire correctement et d’effectuer une addition et très exceptionnellement une division (sans l’aide de leurs machinphones) ?
    Nos bachelier d’aujourd’hui sont-ils capable de passer l’examen du CEP de la fin des années 50 et nos BAC+5 sont-ils en mesure de re(passer) les épreuves du BAC des années 70 ?
    J’ai fait carrière dans l’informatique je suis pour l’utilisation des cet outil devenu indispensable mais pas au point (bientôt) d’avoir une IA de surveillance de l’environnement afin d’éviter de voir se cogner des «connectés maladifs» !
    Quant au législateur ne pourrait-il pas interdire la démission parentale ?????

    Répondre
  • 15 juillet 2024 - 20 h 34 min

    Pour les petits enfants j utilise Family Link. Suffisant et efefficace mais n’excluant pas une surveillance par dessus l’épaule.

    Répondre
  • 15 juillet 2024 - 21 h 30 min

    Personnellement, j’ai utilisé la communication verbale avec mes enfants et les petits-enfants aussi.
    Il est préférable de leur expliquer les dangers plutôt que les faire vivre derrière un paravent.
    Cela fonctionne plutôt bien, peu de mise à jour à faire, administration assez simple, fonctionne quelque soit l’OS.

    Répondre
  • 15 juillet 2024 - 23 h 45 min

    @fdufnews:

    Soyez béni, Monsieur!

    J’ai fait pareil avec ma petite Nièce quand elle était petite. Des années plus tard, cela lui a sauvé la vie lorsqu’elle a donné l’alerte. Ensuite, des Anges qui ne plaisantent pas avec la sécurité des Enfants ont neutralisé les monstres qui ont tenté de s’infiltrer. Je ne les remercieraient jamais assez <3

    @Pierre Lecourt:

    Merci encore et toujours, Pierre, pour cet excellent article d’utilité publique.

    «(…) c’est peut être au final leur donner une illusion de contrôle. Ce qui peut être contre productif.»

    «Le Chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions.»

    Encore et toujours, mais je constate avec joie que des Familles s’emparent de la question, celles des Enfants, du cercle familial où les Politiciens n’ont rien à faire. Rien.

    Si ce n’est informer, donner les moyens aux Parents et aux Enseignants et… à celles et ceux qui «ont le doigt sur la gâchette» (au propre comme au figuré) quand des monstres s’avancent trop.

    Merci.

    Répondre
  • 16 juillet 2024 - 9 h 05 min

    @fdufnews: C’est, à mon avis l’approche la plus judicieuse. Une aide à l’apprentissage de l’internet et des outils connectés. Et qui permet d’aborder des sujets tels que la fiabilité / véracité de ce qu’on voit (C’est applicable également devant la télé et les journaux).

    Répondre
  • 16 juillet 2024 - 9 h 21 min

    Je rejoins fduf… de la com, de la com, de la com avec eux.

    A 99%, nos plus jeunes ont une compétence numérique, ainsi que la sociologie des réseaux associées, largement supérieur à celles de leurs parents, même ceux qui maitrisent l’info. Ils sont pleinement conscients.

    Le danger réside dans la charnière « découverte-apprentissage » jusqu’à la maitrise.
    Et là, ce qui est important, c’est l’accompagnement parental !

    Déjà, avant 13 ou 14 ans, il faut m’expliquer l’intérêt d’un smartphone (à part la pression sociale).
    Avant 10 ans, ils peuvent jouer sur des écrans mais en supervision totale ultra limitée dans le temps. Pas d’intérêt sinon, soyons clair ; mais il ne faut pas les faire vivre dans une cave, ils doivent « savoir » => achetez une console !

    A partir de 10 ans, on peut commencer à les initier sur un ordinateur, avec le web, ses merveilles et ses dangers.
    Ils sont pas cons, ils savent déjà tout, autant être ouverts et leur dire qu’on peut passer de disney à pornhub en 1 seul clic.
    On les accompagne, on leur montre carrément les dangers, puis on les laisse voguer en leur demander de venir faire un débrief régulier.
    Ils apprennent juste super vite, ils sont trop contents d’échanger avec les parents.
    Et en quelques mois ils nous dépassent.

    Vient ensuite le smartphone, et on peut déjà les considérer comme autonomes.

    Je sais que ça peut être frustrant, voire terrifiant pour les parents, mais c’est le sens de la marche.

    Bon courage à ceux qui ont encore des tout petits, c’est le moins pire des trucs à passer à la puberté :)
    (mais c’est trop génial)

    Répondre
  • Xo7
    17 juillet 2024 - 8 h 19 min

    Il faut définir  » le contrôle parental » trop de choses se cachent sous ce label pour certains c’est un contrôle du temps de connexion (insuffisant) pour d’autre c’est un accès au contenu ( très mal maîtrisé, ne gère pas les pops) ou un accès unique a des pages definies par le tuteur ( une galère pour le parent). J’ai essayé et j’ai vite compris pourquoi c’était une vaste fumisterie. Rien ne vaut un bon accompagnement parental et ….une bonne législation car voir une scene de sexe après un recette de cuisine quoi de plus choquant !!! Pour la gestion des virus linux et Chromebook laissent des parents sereins mais le problème revient vite quand l’ado devenu grand met les mains dans le cambouis sur son tout nouveau pc gamer ! 🙂

    Répondre
  • 17 juillet 2024 - 12 h 39 min

    […] France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées. Depuis le 13 juillet, il est obligatoire que tous les appareils électroniques possèdent un service de contrôle parental. Voici les questions et les problèmes que cela […]

  • 21 juillet 2024 - 3 h 05 min

    @Xo7: Tu as mis le doigt sur un problème qui paraît à beaucoup d’entre nous standard du fait qu’on baigne dedans depuis quelques années : la perte des « programmes » en termes de contenu, et l’hypersexualisation notamment publicitaire, devenue normal. J’ai déjà vu un gamin regarder innocemment une appli genre Instagram diffusant un clip de 2 jeunes filles de moins de 10 ans chanter, maquillées à donf, et habillées en conséquence. Y a un problème je pense. Étique (de la part du diffuseur) et éducatif (pour l’enfant).

    Un constat avant-après permet de s’en rendre compte. J’irais même jusqu’à dire que c’était mieux avant et plus facile aussi.

    Dans mon enfance, la TV était l’écran le plus généralisé des foyers français. A part quelques loupés (ex: émissions de Stéphane Collaro, certains mangas type Cobra/Ken le survivant, etc.), les horaires et la récurrence des programmes étaient clairs et adaptés au public, avec la pub qui lui était associée :
    – 6h-8h télé-achat/feuilleton,
    – 8h-12h enfants,
    – 12h-16h programmes familiaux,
    – 16-18h programmes enfants,
    – 18h-20h programmes familiaux,
    – 20h-21h JT
    – 21h films enfants/familles/adultes
    – 22h30 adultes

    Les autres écrans (PC, consoles, VHS, etc.) demandaient un support physique pour voir du contenu, pas aussi facile à voir qu’en 2 « tapes » d’écran tactile.

    Aujourd’hui, nous avons perdu ce rythme des programmes (ex: replay, applis, navigateur) et la gratuité des contenus se finance par la pub basée non plus sur des tranches horaires/type d’émission mais sur des algorithmes. Les contenu médias et publicitaires devant être de plus en plus insolites pour attirer le regards du consommateur, le risque pour les enfants est plus grand, d’autant plus qu’il devient donc très difficile pour les parents d’anticiper. On ne peut que sensibiliser ou contrôler physiquement l’accès aux écrans.

    Je partage ta citation : « Rien ne vaut un bon accompagnement parental et ….une bonne législation car voir une scene de sexe après un recette de cuisine quoi de plus choquant !!! »

    Le législateur doit s’impliquer à un autre niveau que tout déléguer aux parents en mode « y a qu’à, faut qu’on ».

    Répondre
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