Ecran OLED déroulant, un nouveau prototype chez Lenovo

On octobre 2022, Lenovo présentait un premier portable à écran OLED déroulant, la marque continue sa recherche et développement.

L’idée m’apparaissait excellente en octobre, elle se peaufine en févier. Pour le MWC, Lenovo présente une nouvelle évolution de son concept de portable à écran OLED déroulant dans un format qui laisse beaucoup plus songer à une future commercialisation.

Le concept de ce type d’engin peut se résumer assez simplement. On prend un format de portable classique et on intègre dans ses bordures latérales une glissière permettant de tirer son affichage à la manière d’un store. La dalle OLED, souple, est enroulée sur elle même. L’utilisateur peut donc décider, via une interface logicielle ou matérielle, étendre la surface visible.

Sur ce concept de Lenovo, on dispose à la base d’un format 12.7″ en 4:3 qui affiche du 2024 x 1604 pixels de manière classique même si le format est assez inhabituel. Puis, après l’engagement de la commande d’extension, et au bout de dix secondes de déploiement, on se retrouve face à une autre diagonale. Tout en hauteur, celle-ci affiche en 15.3″ et en 2024 x 2368 pixels. On passe alors à un ratio d’affichage en 8:9 qui ne conviendra pas forcément à tous les usages mais qui sera parfait pour des professions utilisant beaucoup de texte ou pour simplement surfer en ligne. 

Sur les côtés de l’engin, la mécanique de déploiement est toujours en partie visible et on peut se poser la question de la durée de vie comme de la robustesse non seulement de la dalle OLED mais également de ce mécanisme. Il s’agit bien entendu toujours d’un prototype et Lenovo s’est vu rassurant sur la capacité de l’affichage de jouer au store. Estimant que la technologie employée actuellement permettra entre 20 000 et 30 000 déploiements. Ce qui, au bas mot, assurera 10 ans d’enroulements et déroulement si vous déployez votre écran OLED déroulant 5 fois par jour tous les jours. 

Reste la question du coût de cette technologie et de son intérêt réel. On a croisé il y a peu un ordinateur IBM qui me fait beaucoup penser à ce Lenovo, le fameux Thinkpad 701C et son clavier papillon. Un point clé de cette machine est qu’elle proposait elle aussi un élément plus grand que son châssis une fois déployé : son clavier. Une idée géniale et parfaitement maitrisée par IBM à l’époque. Pourtant le 701C a été commercialisé une toute petite année seulement avant d’être retiré de la vente. Pourquoi ? Je n’ai jamais été très certain de ce point mais les questions les plus légitimes sont évidemment les meilleures.

Est-ce la faute à la fiabilité du système ? Est-ce que ce genre de technologie de déploiement pose un souci à la fois de fabrication et d’endurance ? Quel est leur coût et comment l’amortir. On peut légitimement se poser la question de la durabilité de ce type de système. Si le nombre de fois où un écran peut être enroulé et déroulé en laboratoire avant de poser des soucis est rassurant, il reste toujours les déconvenues de l’emploi dans le monde réel. Poussières et autres éléments pouvant trouver leur chemin dans un mécanisme ou résistance de celui-ci mise à l’épreuve des évènements moins anticipés qu’un examen en salle blanche. Je pense à toutes les fois ou un inconnu a donné un coup à un de mes portables ouvert avec son sac à dos, son coude ou autre. Comment un engin de ce type assumerait l’appui sur le haut de l’écran sans laisser le temps à l’écran de s’enrouler ?

La seconde question est évidemment le prix de cette technologie. Un écran de ce type, le mécanisme et la R&D qui sont liés à l’ensemble ne seront pas anodins en terme de financement. Il faudra bien les payer et on risque de voir des tarifs assez élevés apparaitre le jour où ces technologies seront proposées. Pour amoindrir cette augmentation de tarif, la recette employée sera la même que d’habitude, intégrer cette technologie sur des modèles haut de gamme. En rabotant un peu la marge de certains postes plus classiques, la pilule passera mieux. Cela laissera néanmoins ce type de portable à écran OLED déroulant dans une gamme de tarifs très élevés. Il y a peu à parier que ce type de technologie soit rapidement accessible au grand public.

Comme pour le Thinkpad d’IBM et son clavier papillon, la cible sera donc avant tout celle de professionnels à la recherche d’un engin au design très particulier. Des utilisateurs ayant un besoin précis et un portefeuille bien garni. Ce qui est par définition aujourd’hui un véritable marché de niche.

Parce qu’au delà de l’effet magique proposé par le déploiement de cet écran, il faut se rendre à l’évidence de son usage. Au final, le portable présenté par Lenovo est un 15.3″ en 2024 x 2368 pixels. Une offre qui n’existe pas aujourd’hui mais qui est compensée par des affichages plus classiques comme l’UltraHD. Certes moins haut en pixels mais qui, en 3840 x 2160, propose un déploiement finalement assez proche en terme d’affichage. Face à une concurrence de produits UltraHD désormais assez bien établie chez différents constructeurs, je ne suis pas sûr que le choix de la majorité se tournera vers le 12.7″ évolutif. Surtout si le ticket d’entrée est très élevé.

Que retenir de ce prototype au final ? Que Lenovo poursuit son travail dans ce sens et qu’il est possible qu’a terme des machines soient proposées avec cette technologie. Sur le plan théorique, j’en suis ravi, proposer une diagonale en dessous des 13″ pouvant se transformer en 15″, même avec un format particulier, est une excellente nouvelle. Mais est-ce que j’achèterais ce type d’engin pour autant ? Il ne faut pas être devin pour imaginer que la cible de ces machines ne sera pas les caddies de supermarché mais plutôt le gratin des catalogues professionnels. Et qu’il faudra bien peser le pour et le contre des usages avant d’investir dans ce type de machine. Savoir qu’on pourra la manipuler pour les 10 ans à venir en terme de fiabilité théorique est une chose mais il faudra surtout regarder la viabilité de l’offre en pratique. Peu de pros gardent leurs machines 10 ans d’un simple point de vue performance et amortissement. 

Entre les usages et le coût de ces machines, j’imagine que la flexibilité sera surtout à trouver du côté des acheteurs.

Source : Android Authority


Soutenez Minimachines avec un don mensuel : C'est la solution la plus souple et la plus intéressante pour moi. Vous pouvez participer via un abonnement mensuel en cliquant sur un lien ci dessous.
2,5€ par mois 5€ par mois 10€ par mois Le montant de votre choix

Gérez votre abonnement

5 commentaires sur ce sujet.
  • 27 février 2023 - 12 h 01 min

    Je RÊVE d’un tel PC, moi qui pratiques le traitement de texte à longueur de journée : pouvoir travailler en affichant une page entière, quel confort ! Fini, le défilement pénible de la page !

    Répondre
  • 27 février 2023 - 12 h 43 min

    Dans le sens horizontal ça serait aussi bien sympathique pour ceux qui sont souvent sur tableur.
    (Un peu comme évolution du projet Valérie de Razer au CES 2017).

    Répondre
  • 27 février 2023 - 13 h 08 min

    @RMGM:
    Tu as des écrans qui s’inclinent de 90 degré pour cela non? Mais effectivement pas en mode portable…

    Répondre
  • 27 février 2023 - 22 h 14 min

    L’emploi de verrins électriques au lieu d’un système à déploiement manuel semble coûteux pour le but recherché. Comme tu l’a dit c’est prévu plutôt pour un marché de niche, pour satisfaire quelques CEOs qui cherchent à avoir la plus grosse (diagonale).

    Répondre
  • 28 février 2023 - 1 h 00 min

    « Il enroulait, il déroulait, il enroulait, il déroulait.
    Afin de l’assouplir peut-être. »

    Désolé, pas pu m’empêcher 😁

    Répondre
  • LAISSER UN COMMENTAIRE

    *

    *