Alors que la fin des cours approche, vous êtes nombreux a me demander quelle imprimante 3D choisir ou offrir pour un débutant ? Qu’il s’agisse d’un collégien, d’un lycéen ou même d’un adulte. Le passage à l’impression 3D ne doit plus faire peur. C’est devenu simple et accessible à tous avec des machines qui débutent à 150€ comme cette Creality Ender-3 V3 SE.
Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour faire cela, certains site spécialisés sont probablement plus légitimes. Mais j’aimerais bien vous faire un « guide du débutant » autour de l’impression 3D un de ces jour. Pour gommer pas mal d’idées reçues et surtout faire un point aujourd’hui, en 2024, sur ce qu’est cette pratique. Avec des appareils de plus en plus faciles a manipuler, de plus en plus accessibles, ce type de produit est devenu vraiment un jeu d’enfant a utiliser au sens propre comme au figuré.
En attendant ce guide on me questionne beaucoup sur ce qu’est devenu l’impression 3D et sur l’attrait qu’elle a chez beaucoup de jeunes. Et, franchement, de la conception d’objets en 3D à l’impression de ceux-ci, il s’est passé énormément de choses ces dernières années.
Je liste souvent des imprimantes 3D sur Mistermatos mais à des prix très variables et cela semble perturber les acheteurs. Le problème avec ces outils c’est la peur de faire le « mauvais choix ». Avec une crainte inscrite en dur liée à des retours d’utilisateurs ou de testeurs expliquant les galères rencontrées avec l’impression 3D des débuts. Et sur ce point je voudrais rassurer tout le monde, les machines ont largement évolué. Si acheter de l’entrée de gamme était un vrai problème il y a quelques années, ce même entrée de gamme est devenu beaucoup plus abouti aujourd’hui.
Il y a bien entendu des différences entre une imprimante à 150 et une autre à 900 ou 1500€ mais cela joue sur la finesse d’impression, la vitesse de traitement et les services accessoires de chaque machine. Pas vraiment sur la possibilité de « sortir » une pièce ou non. Comme vous êtes très nombreux a vouloir acheter une imprimante 3D pour « les vacances » et en particulier pour encourager de futurs Collégiens, Lycéens ou Bacheliers, je voulais porter votre attention sur cette Creality Ender-3 V3 SE qui est proposée à moins de 150€ aujourd’hui. Evidemment, plus vous dépenserez d’argent dans cet investissement, plus vous aurez de services et des modèles fermés ou très rapides seront peut être plus adaptés. Mais même un engin très abordable comme cette Creality est parfaitement exploitable aujourd’hui.
Petit tour rapide de la Creality Ender-3 V3 SE.
Il s’agit d’une imprimante 3D très classique, simple et sans les fonctionnalités les plus avancées disponibles sur le haut de gamme actuel. L’idée est d’imprimer de manière classique mais sans pour autant se casser la tête.
Les dimensions d’impression sont bonnes : le plateau fait 22 cm de côté et la tête d’impression permet de monter des objets à 25 cm de haut. C’est donc un format assez confortable. La vitesse n’est pas « exceptionnelle » sur le papier avec 250 mm/s (On a des imprimantes aujourd’hui qui vont beaucoup plus vite) mais cela n’affecte pas la qualité des impression. A dire vrai ces chiffres de vitesses ne s’obtiennent qu’en baissant la qualité globale des objets imprimés, a part sur le très haut de gamme. Imprimer plus lentement permet d’avoir moins de traitement a effectuer après l’impression ce qui n’est pas un mauvais calcul. La vitesse typique d’impression de ce modèle est de 180 mm/s. Et personnellement je vous avoue que je préfère imprimer en 80 à 100 mm/s seconde plutôt que de devoir travailler la surface de mes projets en les imprimant plus vite. Les seuls moment où je recours à une impression vraiment très rapide, c’est pour le prototypage d’objets. Pour vérifier qu’ils collent à mes besoins en matière de format.
La machine est capable d’un auto nivellement, c’est à dire que sa tête d’impression va venir toucher le plateau en divers endroits pour imprimer correctement et pas dans le vide. C’était la hantise des utilisateurs sur les premières générations d’imprimantes 3D. Longtemps réservé au haut de gamme, cet auto nivellement règle une des plus grosse difficulté de cette pratique. Ici on choisit une option sur l’écran de la Creality et la machine détecte la surface pour un nivellement parfait. L’opération prend quelques minutes et on doit la répéter de temps en temps mais elle n’est franchement pas compliquée.
La construction est robuste et simple. Quelques vis a monter avec les outil fournis pour assembler la base avec le reste de la structure. Rien de compliqué. C’est généralement monté de A à Z en une petite demi heure et ne bougera plus ensuite. Cette solidité va de pair avec le nivellement. Si les premières imprimantes et surtout l’entrée de gamme n’ étaient pas franchement des plus solides – ma toute première imprimante 3D était en plastique… – les modèles d’aujourd’hui ont une structure bien plus solide. Les axes sont stabilisés, le cadre est en acier et l’ensemble ne bouge pas entre deux impressions.
L’extrudeur est positionné directement sur la tête d’impression. Juste au dessus de la buse qui fera chauffer le filament. L’intérêt et de ne pas avoir un long tube de filament a « remplir » avant d’atteindre le corps de chauffe. Cela autorise plus de matériaux et en particulier les filaments souples comme le TPU. Avec un plateau chauffant à 10°C maximum et une buse pouvant atteindre les 260°C, la Creality Ender-3 V3 SE est capable de gérer les principaux type de matières destinées à l’impression : PLA (le plus courant), PETG (plus solide) ou TPU (souple et élastique) mais également les filaments spéciaux comme les Wood (qui ressemblent à du bois) et autres. L’ABS sera peut être plus difficile car il demande souvent des températures de bus élevées. Certains ABS sont compatibles avec le 260°C mais je ne vous encourage pas a trop les essayer. Il vaut mieux un bon PLA+ qu’un mauvais ABS.
L’extrudeur permet un changement de filament facilité
La ventilation ne sera pas discrète. Si le mouvements des moteurs sont relativement silencieux, ce type d’imprimant n’est pas la discrétion même. Privilégiez un emplacement dans un garage ou un atelier ou dans un coffret fermé. L’idée d’offrir cette imprimante pour une chambre de Collégien n’est pas bonne. Avec des impressions qui peuvent durer 24 heures, cela n’est pas compatible avec un endroit où dormir. Il faut malgré tout garder un oeil pas loin de la machine, notamment parce qu’elle n’offre pas de détection de fin de filament et qu’elle continuera a imprimer même si elle n’a plus de matière pour le faire. Elle dispose en revanche d’une fonctionnalité de reprise d’impression après coupure assez efficace. On peut donc imaginer de la couper pour changer de filament ou pour pouvoir la surveiller quand on doit sortir et la relancer ensuite.
La Creality n’est pas non plus compatible avec une liaison réseau. Qu’il s’agisse de Wi-Fi ou d’Ethernet, il n’est pas possible de la piloter à distance. On retrouve les classiques lecteur de cartes SDXC et ports USB sur lesquels vous pourrez copier vos fichiers a imprimer avant de les choisir via l’écran intégré. Avec un menu en français et un unique bouton rotatif, l’interface est très simple d’utilisation. Bien entendu la machine peut se connecter en direct avec un PC ou être pilotée au travers d’une solution Raspberry Pi avec un outil comme Octoprint.
L’encombrement est bon, l’engin mesure 36.5 cm de large pour 34.5 cm de profondeur et 45.8 m de haut… Si on ne compte pas la bobine de filament placée sur le dessus. Cela fait une imprimante relativement compacte comparée aux mastodontes du marché.
Le prix enfin est très accessible. L’imprimante est proposée à 179€ depuis un entrepôt Européen chez Geekbuyung et elle tombe à 149€ livraison incluse avec le code promo NNNFRCRV3SE. C’est un très bon prix pour un engin qui, si il ne fera pas de miracles, permettra de sortir des objets parfaitement fonctionnels. Pas le plus rapidement du marché, pas avec la meilleure définition mais tout a fait exploitables et satisfaisants.
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En conclusion
Ce que veux faire comprendre avec ce billet c’est que plein de gens vous disent aujourd’hui qu’il faut absolument acheter la dernière imprimante 3D en date, un modèle haut de gamme et forcément beaucoup plus cher. Que si vous ne le faites pas vous allez déchanter. Ces gens sont souvent dans un processus d’auto persuasion. Ils se sont engagés dans un achat haut de gamme qui correspond à leurs besoins mais ils n’arrivent pas a décrocher leurs lunettes et a se projeter dans les usages des autres. En général ils impriment depuis longtemps et on connu les déboires des imprimantes basiques des débuts. La réalité c’est que l’entrée de gamme est aujourd’hui suffisant pour la majorité des utilisateurs.
Bien sûr, si vous comptez imprimer intensivement tous les jours en 3D des objets tout au long de l’année ou que c’est un achat qui doit correspondre à un usage professionnel, ce n’est pas le type d’imprimante adapté. Mais pour un usage classique et régulier, pour un adolescent ou un bricoleur, ce type de machine est largement suffisant. Pas le plus rapide, pas forcément le plus pratique ni le plus discret mais vraiment capable d’imprimer sans se casser la tête. D’autres modèles plus chers existent et offriront plus de possibilités mais dire que ce genre d’imprimante 3D ne sert à rien est contre productif.
Un des meilleur exemple que je cite contre cet état d’esprit est le vidéaste Espagnol Duke Doks. Un profil que j’aime beaucoup parce que si il utilise beaucoup d’imprimantes différentes, il ne fait pas de l’impression pour faire de l’impression mais cherche plutôt a réaliser ses propres projets. Dans cette vidéo il emploie par exemple une Creality Ender 3 Pro, un modèle d’imprimante sorti en 2017 bien moins abouti que des modèles entrée de gamme aujourd’hui. Sans auto nivellement ni fonctionnalités avancées. Et qu’en fait t-il ? Et bien un objet d’une technicité complexe avec des finitions exceptionnelles. Alors évidemment depuis que cette vidéo est sortie il a eu accès à d’autres imprimantes et il a surement pu profiter de modèles beaucoup plus aboutis… Mais sa philosophie ne change pas. L’objectif reste d’arriver à ses fins. Et je suis persuadé qu’il pourrait tout à fait retourner a des modèles moins haut de gamme et proposer des objets de qualité.
Faites vous la même réflexion qu’avec l’impression papier. Il ne vous viendrait pas a l’idée d’écouter un pro qui vous conseillerait une imprimante scanner d’entreprise à plusieurs milliers d’euros, capable de cracher des dizaines de copies minute et de la taille d’un photocopieur pour imprimer vos quatre copies A4 par semaine chez vous. N’écoutez donc pas ceux qui ne jurent que par des modèles équivalents en terme d’impression 3D. Oui, ces séries haut de gamme seront indubitablement meilleures mais elles ne seront pas forcément adaptées à tout le monde. L’entrée de gamme du marché de l’impression 3D a énormément changé ces dernières années et il est temps de démystifier ce procédé.
Le problème posé par ce discours de recherche d’une excellence absolue est très clair dans les mails que je reçois : il paralyse aujourd’hui des parents qui n’osent pas répondre aux demandes de leurs enfants qui ont pourtant envie de sauter le pas. Il empêche des particuliers d’investir dans un loisir qui leur fait envie par peur de se tromper. Et au vu de leur besoins, ce risque n’existe pourtant plus vraiment.
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
Si je devais en racheter une aujourd’hui j’en prendrai une avec auto leveling obligatoirement :) !
Les ados ils risquent de pas avoir la patience
@Franck: ben à priori, cette fonctionnalité est bien présente dans la Creality Ender-3 V3 SE
150 euros, c’est assez choquant (en bien) pour un tel équipement. N’aurait-on pas franchi, depuis un certain temps déjà, le pic d’intérêt et tout autant allègrement épuisé le vivier de la clientèle potentielle ? D’où un excès de stock et un effondrement des prix au moment même où les économies d’échelle du secteur sont à leur optimum ?
@Bruce: Il y a de ça mais pas tout à fait dans le sens que tu crois.
Disons que les équipés d’hier ont tendance a vouloir passer à des gammes plus « pro » : des appareils fermés, rapides et très performants.
Mais ceux qui n’ont jamais essayé l’impression 3D veulent plutôt des engins abordables et facile d’emploi. Et le marché s’adapte à ce scénario.
@Pierre, pour info/analyse pas trop « out of nowhere » ;) : https://medium.com/@alexhuckstepp/3d-printing-companies-are-dying-e604cf7a92c7
(…)Too many companies with similar product offerings competing for limited customers leads to dishonest marketing claims, inflated expectations (see SPAC investor decks…), customer and investor confusion, and ultimately dissatisfaction. If demand can’t expand to support a swollen supply base, then it’s a race to the bottom. Margins disappear and companies follow. Which is sadly what we’re starting to see now. Most 3D printing companies are dying. They’re Zombies. They’re the Walking Dead, even if they don’t know it yet.(…)
@Bruce: Oui mais il parle probablement de la folle course de plein de boites qui ont simplement misé sur des designs OEM et ajouté leur logos dessus. Des boites qui n’ont jamais proposé de designs ou de produits a eux ni jamais cherché a suivre les mouvements des leaders. Des marques qui sont mortes aussi de vendre du rebrandé chinois au prix du haut de gamme européen. Il y a eu déjà un beau nettoyage en Asie mais Egalement en Europe et aux US. En France il ne reste plus grand monde pour le grand public ? La majorité des marques se sont orientées vers les pros : soit pour du prototypage, soit pour des métiers précis comme l’orthodontie…
Des marques comme Prusa ou Bambulab montrent par ailleurs qu’on peut rester largement la tête hors de l’eau et même surfer sur des marchés qui étaient considérés en « plateau ». Ces deux là (et dans une certaines mesure Flashforge, QIDI Tech et quelques autres) vendent majoritairement à des gens déjà équipés. Des gens qui veulent changer de braquet.
Après tu as les suiveurs comme Creality justement qui vendent en masse des centaines de milliers d’imprimantes 3D par modèles. Ca leur coute pas bien cher a produire et ils amortissent à tour de bras leurs machines. Le design de la Ender 3 par exemple a été piqué à Prusa puis rincé dans tous les sens avec des dizaines de modèles. Aujourd’hui tu as plein de machines en vente chez Creality qui reprennent encore ce design et qui grimpent en qualité. La SE est un entrée de gamme robuste sans fioritures mais pour 50€ de plus tu peux avoir du réseau ou un détecteur de filament out of the box. Entre la Ender S1, la S1 Pro, la Ender 3 V3, la V3 Plus, la V3 KE et la V3 SE… Tout cela se base sur la même ingénierie. Tu imagines la rentabilité ? Et d’un autre côté tu as les séries K qui sont également largement amorties déjà et dont la R&D est inspirée par d’autres acteurs.
Ceux pour qui c’est plus difficile ce sont les colleurs d’étiquettes ou ceux qui se situent entre les deux extrêmes. Ceux qui ne faisaient que faire fabriquer par un OEM (comme Creality ou d’autres) leurs produits avec un vague design différent. Ils sont plus chers, ils ne sont pas plus intéressants… Ils sont effectivement mal en point.
Reste que le papier que tu me cites semble croire que le marché est déjà saturé mais ce n’est pas vrai. Je côtoie plein de monde qui est attiré par l’impression 3D : des particuliers comme des pros. Et franchement rares sont les gens équipés. En grande partie par peur de ne pas « savoir faire » ou de « galérer ». Le jour où ils découvrent à quel point c’est devenu facile, ils changent d’avis. J’ai un pote bijoutier par exemple qui est resté sur l’image d’un produit complexe. Il a changé d’avis en voyant ma Vyper et se sert aujourd’hui à la fois d’une Vyper et de deux imprimantes résine. Il imprime des bijoux en résine calcinable et des prototypes en filament pour les faire valider par ses clients.
Ce que les gens ne veulent pas – en tant que passionnés d’autre chose que l’impression 3D comme le design ou les maquettes ou la robotique – c’est de devoir consacrer trop de temps à l’impression 3D. Au moment où ils comprennent que pour beaucoup de choses ce ne sera pas vraiment plus compliqué qu’imprimer une feuille de papier (plus long, demandant des compétences plus complexes si il s’agit de concevoir sa pièce en 3D, mais pas plus compliqué de cliquer sur « print » au final) alors ils passent à l’action.
Quand au « marketing malhonnête » je suis bien d’accord avec lui. La première imprimante que j’ai acheté n’a jamais vraiment fonctionné. Avec ses pièces en acrylique elle se déréglait en permanence. C’était un scam plus qu’une imprimante. Le problème de ces modèles c’est qu’ils ont créé cette impression (ahah) d’un loisir de fou furieux et non pas ou outil de production. Hors je vois bien depuis que j’ai ma Vyper d’Anycubic, c’est un outil dont on se sert quasi « out of the box ». Mais malgré tout l’image des produits miraculeux a fait plein de mal aux marques. La blague de mes potes c’est de dire que les imprimantes 3D ça ne sert qu’a imprimer des pièces pour améliorer les imprimantes 3D. Et effectivement au début c’était ça : On imprime 1 kg de filament juste pour améliorer son imprimante…
Ca et le côté « ah ben je me suis acheté une imprimante à 450€ sur un coup de tête mais je sais pas quoi en faire finalement ». C’est ce qui a sapé les bases de ces produits.
Pour préciser ma pensée, en tant qu’utilisateur intensif pro/perso quasi-quotidien d’équipements FDM, je vois surtout cette technologie comme totalement obsolète, pour ne pas dire préhistorique (comme un « fossile vivant » en quelque sorte). Je l’adore dans sa simplicité et son pragmatisme autant que je la déteste dans ses limitations criantes. Je ne lui vois un avenir que dans des marchés d’ultra-niche comme la pâtisserie, la poterie ou encore l’impression grande échelle d’habitations low-cost. En cherchant vainement à préserver des marges opérationnelles, la pléthore de fabricants (grand public) me semblent condamnés à une course à l’échalote technologique et/ou fonctionnelle qui finira d’épuiser un concept (le dépôt de fil fondu) nécessairement transitoire et voué à disparaitre. My two cents…
@Bruce: Remplacé par quoi ? La résine ? Je suis pas sûr du tout pour la résine. Parce que par exemple moi je n’en veut pas. On m’a proposé plein de fois de tester des imprimantes résine. Et à chaque fois je dis non. C’est pas que j’ai pas envie, c’est que j ne peux pas me le permettre. Qui dit résine dit chimie et espace réservé. Hors, comme beaucoup de monde, je n’ai pas cet espace. Je ne veux pas de résine dans mon salon ni mon atelier, j’en suis donc réduit a dire non.
Et puis le FDM me satisfait pour plein d’usage sans aucun soucis : figurines, prototypage, créations perso. J’imprime plein de trucs variés pour des potes, pour mon asso, pour plein de choses avec des résultats très satisfaisant. Là je voudrais monter un cours pour des enfants en élémentaire d’initiation à la 3D. Je vais leur faire faire des toupies. En 2 après midi j’ai fat 5 prototypes et trouvé un modèle qui fonctionne très bien. Je vais me servir de tout ça pour expliquer plein de choses et chaque enfant partira avec sa propre toupie fabriquée sous Sketchup ou Fusion 360. Le FDM me permet de laisser les enfants découvrir tout ça sans trop de risques.
J’adorerais faire des figurines de JDR avec une résine, je m’y refuse pour des histoires tout simplement pratiques.
Je ne vois pas le FDM disparaitre. C’est simple, c’est stable, c’est multimatériaux, c’est facilement réparable, c’est accessible et encore une fois il suffit de voir le boulot de Duke Doks pour voir a quel point cela va au delà de la simple copie d’objets téléchargés si on s’interesse vraiment à un projet.
perso, je ne me suis pas lancé car manque de temps, d’espace et je ne sais concrètement pas les étapes et leurs difficultés. Pourtant j’aurai eu l’usage à plusieurs reprises : remplacer une pièce défectueuse en plastique d’un poste radio par exemple, récemment. Mais le fait de ne pas savoir si c’est compliqué de créer un modèle 3D puis de l’imprimer, et surtout du temps d’apprentissage nécessaire pour toutes ces étapes me parait rédhibitoire.
@Pierre: La résine (et les machines à technologie DLP), ne permet pas plus de prototyper une pièce fonctionnelle sérieuse et durable (dans le sens RDM, notamment en terme d’isotropie ou de fatigue), tout en nécessitant une mise en œuvre effectivement incompatible avec son adoption massive par le grand public. Les COV dégagés par nos imprimantes FDM ne sont pas non plus négligeables, surtout dans le cas d’une mini ferme d’impression. Les procédés de type SLS/SLM m’apparaissent nettement moins déraisonnables. Mais il demeure quasi-impossible de faire joujou avec ces engins en tant que simple quidam. Les 180, puis 250, puis 400, puis 600, et maintenant les 1200 mm/s d’une FLsun S1 par exemple, ne sont-ils pas le signe flagrant d’une technologie et d’un marché au bout du rouleau (ou devrais-je plutôt dire, de la bobine), condamnés à la fuite en avant pour tenter de survivre ? L’avenir nous le dira. Et en parlant de Prusa, je ne suis pas le seul loin de là, à voir cette entreprise, vraiment sympathique et longtemps exemplaire, comme l’archétype de la compagnie « zombie » qui marche encore alors qu’elle est déjà morte, accroché à sa gloire passée et à ses imprimantes tout autant dépassées.
Je suis suffisamment vieux (mais pas trop) pour me souvenir du précédent flop des CN grand public, où à la fin des années 90 début des années 2000, tout le monde devais déjà se mettre à l’usinage domestique avec le succès qu’on connait (OK, le G-code perdure sous une autre forme)… Dans un tout autre domaine, me revient en mémoire la « révolution » des machines à pain : Quel succès rétrospectivement !?…
@gep Produire intégralement un simple capotage peut vite nécessiter une cascade vertigineuse de compétences et d’équipements. Cela n’est pas impossible ni inaccessible, mais l’arbre du maker cache bien opportunément la forêt des gens ni qualifiés et équipés, ni véritablement désireux et motivé pour le devenir. Or, il y a toujours du stock de machines à écouler et le récit marketing omet délibérément (par des raccourcis outranciers) de développer ce qu’implique véritablement la chaine de conception d’une simple pièce, notamment en terme de maitrise d’outils très techniques comme un modeleur paramétrique ou même un simple slicer, mais également en terme d’itération parfois très laborieuse (mise au point par essais-erreurs successifs). À bon entendeur…
@Bruce: Oui les FDM polluent mais le contournement de cette pollution est sans commune mesure avec les contraintes de la résine. Ce n’est pas du tout le même emploi ni les mêmes règles d’usage. Une simple ventilation ou un filtrage résout la majorité des soucis du FDM. Le « laboratoire » nécessaire à la résine c’est autre chose. Je ne laisserais pas un enfant manipuler de la résine. De l’impression filament, après 10 minutes de formation, est à la portée d’un enfant de 8-9 ans sans aucun risque.
Le SLS c’est super mais ça ne sera jamais un procédé pour hobbyiste, c’est évident. Entre les réglementations liées aux lasers qui les équipent, le prix de l’investissement, la consommation et l’amortissement, c’est autant un produit de particulier qu’une presse offset l’est par rapport à une imprimante laser papier.
Cela restera un procédé de pro et si cela va sans doute se démocratiser, c’est au travers de sociétés de services qui proposeront l’impression de ce type de produit pour des particuliers après que les phases de prototypage soient justement établies en FDM ou résine. On modélise, on teste, on commande en ligne et on reçoit sa pièce e métal quelques jours après.
Prusa se porte très bien et si certains ont ce prisme de croire que la société va mal c’est parce qu’ils ne voient que la bulle « grand public » affichée sur les réseaux. Je connais plein de gens qui disaient à l’arrivée de Prusa que Ultimaker allait mourir. Ils sont toujours là. Quand Bambulab est arrivé on a eu droit à « Prusa va mourir » et Prusa est toujours là. Le truc c’est de croire qu’il n’y a la place que pour une seule grande marque au gré de la hype du moment. La vérité est surtout qu’il y a largement de quoi proposer des solutions différentes à des publics différents. Et que demain il y aura sans doute un acteur plus à la mode que Bambulab qui débarquera et ceux qui crient aujourd’hui à la victoire par KO de Bambulab sur le reste du marché retourneront leur veste pour la nouvelle marque.
Cela est porté en grande partie par le monde de l’influence qui rêve de voir ce genre de match arriver car cela permet de faire des articles ou des vidéos à sensation. Du type « Versus » ou de titres accrocheurs disant « XXX c’est ringard vive YYY ». C’est ce que je met en avant dans ce billet. Prusa est pas plus mort qu’un autre grand acteur parce que leurs imprimantes fonctionnent et que les gens qui ont acheté « pour de vrai » une imprimante Prusa n’ont aucun besoin d’en changer. Elles impriment bien, de manière continue, elles ne tombent pas en panne et en cas de pépin la communauté est énorme. La majorité des gens qui utilisent une Prusa autour de moi rachèteront une Prusa un jour. Sans se poser de questions.
Quand je dis « pour de vrai » c’est parce qu’ils utilisent leurs imprimantes pour imprimer des trucs. Leur objectif c’est pas de tester des imprimantes c’est de produire avec. Ils font des maquettes, des objets de leur quotidiens, réparent des trucs, désignent d’autres trucs.
Et si tu fais le rapprochement avec l’impression papier, tu as eu la même chose. A une époque (dans les années 90) dans la presse papier il y avait des comparatifs de 40 pages avec 25 imprimantes jet d’encre analysées sous toutes les coutures. En 2000 ça a disparu. Pourquoi ? Parce que ça n’intéressait plus personne puisque la moindre Canon ou Espon à 60€ en supermarché savait imprimer très correctement. Aujourd’hui même le laser couleur ça n’intéresse plus personne. Est-ce que les gens n’impriment plus ? Est-ce qu’il n’existe plus qu’une seule marque ? Non. Simplement l’impression papier est devenu un truc banal.
Les parallèles avec l’impression 3D sont nombreux. La différence entre une laser entrée de gamme et une laser haut de gamme ne sont pas la qualité du texte imprimé. Les deux vont faire la même chose. Mais la plus chère le fera plus vite, pourra scanner des documents, se connectera au réseau, offrira de la couleur, aura 2 bacs de papiers différents, permettra l’assemblage de documents, gèrera le recto-verso… Mais si il s’agit d’imprimer 4 pages par semaine, quel intérêt ? Les deux auront le même résultat.
L’impression 3D est en train de subir le même atterrissage. On est passé d’imprimantes 3D à 300€ vraiment médiocres il y a 10 ans à des modèles de plus en plus évolués et parfaitement fonctionnels à moitié prix. Et dernièrement ces modèles baissent encore plus leurs tarifs. Un jour il y aura sans doute des imprimantes robustes et pratiques dans les rayons de la grande distribution, dans un carton à coller dans son caddie autour des poireaux et du lait, pour 100€. Les marges seront faibles mais les marques chercheront a vendre leurs filaments avec une puce intégrée dans les bobines. Il restera 5 ou 6 marques très grand public et elles déploieront autour de cet entrée de gamme qui sera présent chez une majorité d’utilisateurs des modèles beaucoup plus haut de gamme dans un ensemble qui ira crescendo pour des gens plus passionnés ou des utilisateurs pro. La même chose que pour l’impression papier en somme.
Et cela représentera un marché sans doute de plusieurs milliards de dollars par an que quelques acteurs seront ravis de partager.
@gep: C’est en grande partie pour répondre à ces question et démystifier cette peur de la complexité de la chose que je veux faire une sorte de guide. En tant que particulier*, aujourd’hui, sans être un expert en rien ni avoir eu une formation particulière, je peux créer un bouton pour régler la longueur d’ondes d’un poste FM en 10 minutes (bouton basique) ou 30 minutes (bouton identique à l’original). Il sera imprimé en filament en 1 à 2 heures et installé en 5 minutes. L’investissement pour cela n’est pas au delà du prix de l’imprimante (150 à 500€), d’un peu de filament (0.5€) et d’un simple pied à coulisse pour mesurer l’objet dont j’ai besoin (10 à 30€).
Le logiciel est gratuit, des guides d’apprentissage sont gratuits… Tout le reste est un mythe.
*En tant que particulier parce que évidemment mon besoin de particulier, c’est à dire remplacer le bouton de ma radio, n’est pas du tout le même que celui d’un pro qui doit concevoir un bouton de radio et qui n’a pas du tout les mêmes contraintes.
La modélisation 3D c’est facile avec Solvespace, libre, gratuit, multi-plateforme et léger.
@F0rth: Il faut que j’essaye ! J’ai été « élevé » avec TrueSpace et 3DS alors ça fait une sacrée différence de conception.
Article intéressant, suivi d’échanges constructifs du même niveau.
Merci à Pierre et aux autres intervenants pour cette lecture.
J’ai une ender 3 achetée dans les 120€ il y a quelques années et je m’en sers toujours. Je m’en suis bien plus servi que ce que j’imaginais et j’ai même conçu quelques pièces simples moi-même.
Le plus frustrant:
– refaire le nivellement du plateau, notamment quand les enfants y ont touché…
– le filament qui peut commencer à casser (à cause de l’humidité peut-être)
– taille d’impresion parfois limitée par rapport à un STL que j’ai trouvé sur le net
Globalement très content de la machine, et je peux sortir des pièces de bonne qualité. Ça dépend plus de la patience et de la qualité du fil je pense que du prix de l’imprimante.
@Pierre Lecourt: super, je crois que c’est ce que j’attends pour me lancer.
autre exemple : une partite plastique a lâché sur un vieux robot mixer de mère, pièce désormais introuvable. Je sens que l’impression 3D pourrait remédier à cela
Ça fait un bon moment que je lorgne ces imprimantes 3D, que je tergiverse, temporise …
Les imprimantes à la résine me fascinent mais sont trop contraignantes. Alors j’ai pensé à un modèle filament fermé pret à servir à 400/500€.
Finalement ce billet va me faire opter pour un modèle de ce genre vers 150€. L’investissement est raisonnable et l’utilisation simplifiée. Pour se faire la main et tester des prototypes de boîtiers ça ira bien.
@benoitb: j’ai achetè une Ender 3 (v1) à la brocante pour 50€. Et effectivement de prime abord elle est frustrante… mais j’ai atténué ces frustrations avec quelques upgrades.
Certaines upgrades en imprimant des pièces, et le succès des imprimantes Creality a pour résultante que nombre de modèles de pièces conçues par la communauté et d’idées d’améliorations se trouve aisément sur le web.
D’autres upgrades en achetant des pièces à bas prix sur les petites annonces:
– plateau en verre (3€) pour avoir une surface bien plane + BL touch (7€) pour l’auto-nivellement
– un extruder en métal (3€) pour un débit du filament plus stable
– carte mère 4.2.2 (7,5€) installée avec Marlin 2
– isolation thermique du plateau pour 1€ en DIY
Finalement, pour ~20€ de plus, elle est beaucoup moins frustrante, voire plaisante. (Et ces upgrades ont été ajoutées en standard sur les versions suivantes fabriquées par Creality).
Pour ne pas avoir le filament qui casse, je conserve mes filaments en sac plastique (avec zip) sous vide avec des petits sachets de silice dans le sac.
@Tof: Voilà ! Ca c’est ce que j’aime lire !
Je ne peux que te donner raison, la base est pas forcément haut de gamme mais elle est robuste, la communauté énorme et le solutions déployées sont légion. Au delà du prix de l’ensemble – qui est un argument majeur déjà – il y a le fait que cette Ender 3 V1 sera toujours debout dans 10 ans si son propriétaire le veut. Il y aura peut être des changements a faire sur d’autres pièces mais elle est totalement documentée et accessible niveaux composants.
Et ça c’est un autre argument massue.
Bravo !
Merci Pierre !!! J’ai reçu la mienne vendredi et l’ai montée hier soir. Pas eu le temps de préparer un modèle 3D original, je me suis replié sur celui qui était inclus avec la carte SD de la machine, et les enfants/ados sont revenus avec un joli petit chat chinois !
Plutôt content, cette imprimante a vraiment l’air assez abordable et pratique, et puis ado n°2 qui regardait tout ça d’un air très blasé, façon « le dernier délire inutile de papa » a observé le chat de façon assez curieuse, et dès lors que je lui ai donné une petite idée des modèles STL qu’on trouve un peu partout, a levé un sourcil lourd de sens…
Bref, j’ai l’impression (sans mauvais jeu de mots) qu’on va être quelques uns à laisser libre cours à notre imagination et à nos envies :)
@lc_lol: Ah ben cool ! Conseil, leur montrer le logiciel Cura et indiquer dans l’interface le cout du filament au kilo, cela les calme de voir le temps et le prix des trucs a imprimer.
La dernière vidéo de 3D Printing Nerd vient définitivement ruiner mes espoirs de technologie SLS grand public : https://youtu.be/SpMDtjQLSws?feature=shared
Comme le montre le démonstrateur lui-même et l’indiquent les premiers commentaires avisés, jouer de la sorte, à la maison, avec un « cake » de poudre agglomérée, entrainera inévitablement de très graves conséquences pour la santé. On en revient, malheureusement, à la relative innocuité du PLA mis en œuvre par FDM, en comparaison.
Pour en revenir à la fuite en avant des imprimantes à filament fondu, hyper vitesse = hyper bruit = usage en enceinte « pro » exclusivement, comme l’indique en conclusion l’un des premiers tests complets du nouveau fleuron de chez FLSUN qui commencent à pulluler : https://youtu.be/liYJpCapE8s?feature=shared