Intel Compute Module 2019, vers des engins plus évolutifs ?

En plus de dévoiler la feuille de route des Intel NUC, les documents qui ont fuité hier montreraient l’avenir des Compute Module chez Intel. De nouveaux modèles à venir pour 2019 et une certaine ambition chez le constructeur.

L’Intel Compute Card répond à un besoin de mobilité et de confidentialité. Avec une taille de carte de crédit, ce micro ordinateur emporte tous les éléments du coeur d’un PC : Processeur, mémoire et stockage. Il se glisse dans un autre appareil pour récupérer une interface adaptée à son usage. 

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Dans un lecteur format bureau, on retrouvera une connectique USB, sorties vidéos et réseau ainsi qu’un éventuel lecteur de cartes pour brancher tout l’attirail de clavier, souris et écran habituel. En fin de session, on éjecte son petit module et on repart avec, sans risque que nos données soient récupérées pendant notre absence. A son domicile, on peut retrouver le même usage ou alors positionner le Compute Module dans un lecteur prévu à cet effet sur le côté de son téléviseur pour écouter sa musique, passer des appels en vidéo conférence ou lire des fichiers. En déplacement, un portable classique pourrait accueillir une carte de ce genre pour basculer de sa session normale à une session secondaire où les calculs se feraient sur le Compute Card.

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L’idée d’Intel est intéressante mais pour le moment très peu de produits ont émergé. Les constructeurs ne semblent pas vraiment avoir envie d’investir dans ce projet. J’ai presque envie d’écrire « comme d’habitude ». Pour inciter les marques à s’intéresser au projet, Intel devrait donc continuer de porter ce produit en 2019.

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Les modèles actuels « Marble Creek » seront poursuivis avec les solutions Core M3-7Y30 associées à 4Go de ram et 128 Go de eMMC ou la version Core i5-7Y57 pareillement équipée. Les version Celeron et Pentium « Granit Creek » seront également poursuivis allant crescendo du N3350 au N4200. Le  tout fonctionnera avec le lecteur de Compute Card actuel qui sert de design de référence pour Intel.

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Mais Intel ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin dans son concept de micro machine, la marque a décidé de lancer des Compute Module. Des solutions d’un nouveau format. Il s’agit de modules qui reprennent une solution ressemblant aux barrettes mémoire ou aux SSD au format mSATA. Un PCB avec un brochage spécifique qui porte les éléments du module. Et c’est, ma foi, diablement intéressant.

On sort du projet Compute Card d’origine qui proposait des produits véritablement pensés pour être déplacés sans machines autour d’eux. On entre dans une solution qui pourrait toucher plus  de formats et les rendre évolutifs. Vraiment évolutifs. Avec ce produit au sein d’un portable, d’un MiniPC ou d’un All-In-One on pourrait, en ôtant le Compute Module et en le remplaçant par un autre modèle plus récent, changer totalement ses performances : processeur, mémoire vive et une partie du stockage seraient d’un coup améliorés.

Avec des modèles allant du Celeron jusqu’au Core i5 de huitième génération. La solution permettrait de véritablement faire évoluer les machines. Associés à un emplacement de mémoire vive amovible, un ou plusieurs emplacements de stockage et une batterie que l’on pourrait modifier, ils rendraient un portable vraiment évolutif.

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Ce sont pas moins de 5 nouveaux Compute Module qui seraient lancés au dernier trimestre 2019. Les modèles évoluent crescendo : Le premier très joliment baptisé CM1C4CBE2 « Chandler Bay » Celeron Compute Module Embarquerait un Celeron 4305U. Une puce affichant 15 watts de TDP pour 2 coeurs et 2 threads. Il embarquerait 4 Go de DDRL et 64 Go de stockage eMMC ainsi qu’un module Wifi5 et Bluetooth 5.0. On peut se dire que ce type de composant serait un peu léger pour une machine à la fin de 2019 mais ce serait probablement suffisant pour une solution intégrée à un téléviseur de salon.

Vient ensuite un modèle CM1P4CBE2 qui propose un Pentium « Gold » 5405U toujours en 15 watts de TDP avec 2 coeurs mais cette fois-ci 4 threads. Toujours 4 Go de DDR3L et 64 Go de stockage eMMC, Wifi5 et Bluetooth 5.0. Associé à un second stockage, ce produit pourrait constituer un portable entrée de gamme et évolutif.

On passe ensuite aux Intel core avec le compute Module CM1i34CB qui propose un Core i3-8145U 2 coeurs et 4 threads pour 15 watts de TDP avec 4Go de mémoire vive DDR3L à bord et du Wifi5 et du Bluetooth 5.0.

Le Core i5-8265U du CM1i58CB passe à 4 coeurs et 8 threads pour 8 GHo de mémoire vive mais ne propose plus de stockage de base. La machine qui l’accueillera devra donc impérativement proposer un élément de stockage à son bord. Il propose lui aussi un module Wifi5  et du Bluetooth 5.0. 

Enfin, un modèle CM1iV8C8 toujours sous Core i5 4 coeurs et 8 threads mais en version i5-8365U qui embarque la fonction vPRO et un Trusted Platform Module de chiffrement. Il proposerait également 8Go de DDR3L en mémoire de base et aucun stockage. Lui aussi apporterait un wifi 5 et du bleutooth 5.0.

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Trois plateformes d’accueil sont ensuite listées, toutes correspondant à un format différent dans une gamme du nom de code « Austin Beach ». Dépourvues de ventilateur, renforcées et évolutives, cela en ferait des solutions robuste aussi bien à l’usage que dans le temps.

D’abord le CMC1ABA qui n’est rien d’autre qu’un format identifié comme un NUC et dans lequel on pourrait enficher une des 5 premières unités listées ci dessus. 

Vient ensuite le CMC1ABB qui est décrit comme une passerelle et qui devrait donc ressembler au lecteur que l’on connait. 

Enfin le CMCIABC présenté comme un « lecteur » et qui pourrait donc prendre diverses formes pour une intégration professionnelle pour de l’affichage numérique ou pour intégrer des salons de particuliers même si j’y crois moins.

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Les modules peuvent être ainsi combinés à plusieurs solutions avec, par exemple, la prise en charge de deux emplacements M.2 2280 NVMe ou SATA. Suivant les besoins des clients ces Compute Module pourraient être intégrés dans ce type de « player » qui ressemble fort à ce que l’industrie de l’affichage dynamique emploie aujourd’hui. La connectique pouvant évoluer en fonction des missions assignées à la machine. On voit le panneau arrière s’étoffer de ports USB et réseau supplémentaires ou de plus de sorties vidéo.

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Quel avenir pour cet informatique modulaire souhaitée par Intel ? Difficile à dire. D’un point de vue utilisateur, c’est une excellente idée. Il n’est pas sur que cela plaise aux constructeurs qui, en proposant ce type de produit au grand public, seraient assurés de perdre des ventes. Si votre MiniPC pouvait évoluer ainsi vous le feriez vivre bien plus longtemps. Même chose pour un All-In-One ou un portable. En cas d’essoufflement des performances, il suffirait de changer la carte Compute Module et éventuellement d’ajouter un nouveau stockage plus rapide pour repartir à zéro. Pas besoin de changer les autres composants et pour peu que l’on choisisse un châssis solide en métal, la machine serait presque comme neuve. Mieux encore, les éléments extraits ne seraient pas bons pour le recyclage mais pourraient intégrer une autre solution : Un lecteur multimédia de salon, un téléviseur, un autre PC… Difficile pour un fabricant de se dire qu’à chaque PC vendu, sa vitesse de remplacement sera augmentée de manière conséquente…

Pour les pros, ce sera probablement une autre histoire car le format a des avantages importants. Pour de l’affichage numérique, pour créer une borne ou piloter un robot par exemple, le format Compute Module est un gros avantage. Le fabricant peut concevoir une unique carte mère pour toute sa gamme de machine et décider de changer son coeur suivant les besoins en performances de chaque projet. Piloter un affichage FullHD dans un hall d’hôtel avec un programme d’information tactile ne nécessitera qu’un petit Celeron. Afficher sur deux écrans UltraHD en haut d’un immeuble sur deux écrans géants qui devront être mis à jour par 4G peut demander un processeur plus performant et la présence de système servant à authentifier l’utilisateur et les données affichées. Dans les deux cas, le boitier serait le même, seul le coeur de la machine et la connectique seraient adaptés.

Source : PCeva


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8 commentaires sur ce sujet.
  • 6 décembre 2018 - 18 h 01 min

    C’est intéressant et Superbe !!!
    Je verrais bien ces cartes mères à intégrer comme des Cartouches de Jeu,
    dans des tablettes, des NUC, des PC portables et même beaucoup mieux…
    mais c’est sur, que ça ne plairait pas aux fabricants !

    Mais ne faudrait-il pas mieux revenir à des smartphones X86,
    compatibles Windows que je trouverais assez proche et complémentaire ?!
    Les technologies ayant tellement évoluées en 6 ans,
    que ce qui n’était pas possible hier, serait possible aujourd’hui !

    Je ne comprends toujours pas la politique d’Intel et de Microsoft, car rien n’interdirai
    aussi d’intégrer un processeur ARM pour la gestion de la partie mobile…
    et créer si besoin une double compatibilité !
    A croire que certains n’ont pas tiré profits des raisons de leurs échecs…
    Un Smartphone X86 compatible Windows a un prix raisonnable,
    mais j’achèterai tout de suite…

    Répondre
  • 6 décembre 2018 - 22 h 06 min

    J’ai pris le risque d’équiper il y a un an un Ehpad avec 8 compute card dock / compute cards.
    J’en suis très content, le tarif est contenu et le matériel est très sérieux, il faut dire que j’ai assez confiance en Intel après avoir livré près de 1000 NUCs sous Linux qui montrent une fiabilité remarquable (même pas 4 RMA au bout de 4 ans…)
    Ici les compute card sous Celeron font du TSE et les autres bureau traditionnel.
    J’aimerais beaucoup trouver des notebook accueillany ces compute cards…

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  • 6 décembre 2018 - 22 h 55 min

    @gilles: C’est drôlement intéressant ça. Tu m’en parlerais en privé ?

    Répondre
  • 6 décembre 2018 - 23 h 23 min

    @Gilles (dont j’ai vu le commentaire sur la homepage en « derniers commentaires », mais que je ne vois pas sur cette page..), je serais aussi curieux de savoir quelle a été ton utilisation de ces computecard en Ehpad ?
    A moins que Pierre nous en fasse un article ;)

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  • 7 décembre 2018 - 9 h 27 min

    @gilles: Bonjour, je suis curieux aussi de la solution de Gilles sur les solutions TSE pour ces compute card… un reportage d’ici peu ???!!??

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  • 9 décembre 2018 - 10 h 55 min

    @Pierre : je n’ai rien fait de miraculeux. J’ai juste choisi les compute card parce que, si jamais Intel n’abandonne pas ce matériel, je pourrai mettre à jour facilement les postes ou en tout cas réduire la maintenance.
    Et finalement, le prix de la compte card Celeron + dock étant de l’ordre de 210 euros pour les modèles Celeron ça m’allait (pour des perfs pas dégeu : 3000 sous geekbench en multi core et la eMMC qui sort du 290Mo/s en lecture et 120 en écriture, ça me suffit).
    ça m’a permit en restant dans le budget de mettre des beaux écrans HP IPS elite display 223…

    Le serveur est un fuji TX1330 sous Windows foundation (même pas controleur de domaine) avec TSplus pour le TSE. Je lui ai juste patché le bios pour être sur un SSD NVMe…

    @Fred : pour TSE j’ai du mettre les compute card sous W10. J’aurais pu les mettre sous Linux pour faire du TSE mais comme il fallait brancher des lecteurs de cartes sesam-vitale (qui doivent « remonter » sur la session TSE), j’ai du choisir windows. Et j’aurais voulu mettre du LTSB mais il ne supportait pas encore les processeurs des compute (l’an dernier).

    J’ai installé toutes les compute à partir d’un master sous Aomei, et sur cette image le shell windows (explorer) est remplacé par ThinWin : comme ça les postes se comportent comme des Thinclients.

    Le but du TSE était d’avoir le personnel qui peut naviguer dans l’établissement. Pour l’instant je n’utilise même pas la possibilité de déplacer les compute card (et d’ailleurs je les verouille par logiciel pour empêcher qu’elles soient piquées).

    Répondre
  • 9 décembre 2018 - 11 h 19 min

    Je n’y crois pas des masses moi à ce port d’upgrade universel, c’est un peu ce qu’on est supposé avoir avec un PC fixe :
    des barrettes de RAM, un socket CPU, des connecteurs PCI-e. Côté extérieur de l’USB, HDMI, DP dont les versions upgrades chaque année…

    Résultat, à chaque upgrade de machine y’a un truc obsolète et faut quasi tout changer.
    Là j’ai peur qu’on ait la même: « Ah mais non! Ton nouveau « ComputeModule 2020 » ne peut pas rentrer dans le « ComputeModule Dock » de 2019. On est passé du HDMI 2.0b à 2.1 donc faut tout changer. »

    Répondre
  • 14 mai 2019 - 17 h 45 min

    […] Comme toute rumeur, point de prix et encore moins de disponibilité, mais le format est innovant, ce qui se fait rare de nos jours. Pour l’informatique embarquée (on pense notemment aux distributeurs de billets, certains restant sous Windows XP…), la solution prend tout son sens. Avis aux amateurs ? (Source : PCEVA via MiniMachines) […]

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