L’idée est excellente et je vous en ai déjà parlé par le passé : Proposer des petits appareils comme ce BBC micro:bit qui sont abordables et qui suffisent pour comprendre la logique d’un langage de programmation de manière massive, c’est exactement le bon moyen de voir des jeunes s’intéresser à la micro informatique et développer un goût pour celle-ci. En France on essaime avec des tablettes qui n’ont pas forcément la même vocation et qui, avec un prix de base des centaines de fois plus élevé, ne touchent q’une infime proportion d’enfants1.
Bref, la BBC micro:bit a fini son tapissage évangélisateur au code en Angleterre et désormais le module est disponible à l’achat à l’international. Pour autant, je ne sais pas si c’est un bon investissement. Dans le cadre d’une distribution gratuite accompagnée d’un professeur et de guides variés pour monter des projets en classe, c’est un outil formidable. Pour un enfant francophone la donne est très différente.
Le BBC micro:bit n’est pas un ordinateur complet comme peut l’être un Raspberry Pi, ni un micro contrôleur aussi ouvert qu’un Arduino. Impossible de le déballer, de le brancher et de lancer un système dessus pour pouvoir en faire un vrai traitement de texte ou lire une vidéo en moins de 20 minutes.
Il s’agit plutôt d’un module réagissant à du code et des événements externe au travers de ses 25 petites leds. Avec ses différents capteurs, son module bluetooth et ses boutons, c’est plus un engin qui va réagir suivant les prescriptions que vous lui programmez qu’un outil à tout faire. Disponible à l’import en France d’ici la fin de l’année à un prix inconnu, il me semble donc que ce n’est pas la voie à suivre.
Si vous voulez faire découvrir à un enfant la programmation, rien de tel qu’une Raspberry Pi ou une petite carte Arduino2. Le web regorge de ressources pour tous les âges et les langages de programmation comme Scratch pour Arduino sont parfaitement adaptés aux plus jeunes.
Notes :
- En France on n’a toujours pas de professeurs d’informatique au collège ou au lycée, pourtant on sait que la grande majorité des métiers de nos chères têtes blondes dépendront du bon usage d’un micro ordinateur…
- A ce propose la Arduino UNO SMD de la mini boutique est à nouveau disponible
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Bonjour Pierre,
Je ne partage pas tout à fait ton analyse. J’en ai offert un à chacun de mes enfants (8 et 11 ans) et il est vraiment bien conçu. Par rapport a un Arduino ou un RPi, c’est utilisable immédiatement, sans installation de logicielle, ou raccordement de Led ou de switch sur un breadboard. On peut programmer en Scratch, en Pyton, et même en C je crois.
Le micro:Bit est vraiment orienté vers la programmation. Avec l’Arduino et le RPi, on rajoute la partie électronique (led, résistance, transistor, etc).
A 18€, je trouve que c’est un excellent investissement.
Bjr Pierre
Les Allemands ne sont pas non plus en reste : https://hackaday.com/2016/10/18/germans-react-to-uks-microbit/
@Anthony: Je suis parfaitement d’accord pour dire que c’est un engin extraordinaire, je ne critique pas l’objet. Surtout dans la vision globale qui a été faite en Angleterre. µMais rien que ta démarche de les avoir achetés en avance (probablement sur Ebay ?) montre que tu n’es pas un parent lambda et que tu as accompagné tes enfants pour leur faire profiter au mieux de l’expérience.
Mais pour un parent qui veut investir dans un objet de ce type et qui n’a pas forcément les compétences pour accompagner l’enfant, je pense qu’il est vraiment plus judicieux de se pencher vers d’autres berceaux. Raspberry Pi et Arduino sont beaucoup mieux documentés en Français que le Micro:bit.
L’avantage de la partie électronique des cartes est dans la satisfaction immense des mômes devant l’immersion du code dans la réalité. Cela les porte réellement et les pousse à s’investir.
@Laurent: Je ne connaissais pas du tout mais apparemment c’est un projet privé sans rapport pour le moment avec l’éducation nationale Allemande ?
Effectivement, dans sa version actuelle le hardware du microBit n’a guère de sens que dans un contexte pédagogique et pour des usages plutôt ludiques adaptés à ce contexte.
En revanche, pour attirer des jeunes, Python est clairement plus adapté que le C et ses variantes Arduino, pour sa facilité d’apprentissage comme pour l’avenir de ceux qui veulent en faire un métier…
Pour concilier les deux il faut chercher du côté des plateformes qui supportent microPython : en premier lieu bien sûr le pyBoard, dont le Kickstater a financé le développement logiciel, qui est à ce stade le mieux supporté et dont le hardware cossu permet des usages non triviaux. Il reste toutefois nettement plus cher que les autres.
Mais comme microPython est un logiciel libre, de plus en plus d’acteurs s’en emparent pour le porter sur toutes sortes de microcontrôleurs, dont certains très basiques et avec de fortes limitations, et d’autres plutôt bien armés comme les tout récents clones d’Arduino, les Teensy 3.5 et 3.6, à des prix bien inférieurs dans tous les cas.
Si j’avais des mômes en âge d’être initiés (hélas, dans mon cas il est trop tard, je m’initie juste moi-même :-)), je regarderais de ce côté-là.
Enfin, comme tout bouge tout le temps, on commence à voir arriver des choses étonnantes, qui ont un physique et un usage de microcontrôleurs, mais avec un cœur capable de faire tourner un vrai OS (comme wrt) et donc s’administrent et se programment comme une raspberry :-)
Par exemple ce Frankenstein qui embarque en plus un Arduino à un prix ridicule :
https://www.seeedstudio.com/LinkIt-Smart-7688-Duo-p-2574.html
La programmation par blocs est vraiment un plus pour les enfants grands débutants qui sont immédiatement rebuté par une interface textuelle, l’apprentissage des boucles et des variables. Outre le très connu scratch, il existe une version qui ‘cache’ un peu moins les choses et au final permet il me semble une meilleure compréhension : blockly, et sa version adaptée à la programmation de l’arduino : http://www.techmania.fr/BlocklyDuino/
Les profs semblent l’apprécier : http://blogpeda.ac-poitiers.fr/lp2i-si/2016/01/17/premier-essai-de-blockly-arduino-lesprit-dardublock-sans-ses-inconvenients/
Je ne pense pas qu’il y aie une grosse différence de difficulté entre un langage ou un autre, mais il y a une grosse différence au niveau du plaisir immédiat à jouer avec des briques qui physiquement ne s’imbriquent pas en cas de souci, plutôt que d’apprendre à lire un msg d’erreur en anglais ou écrire dans une syntaxe rigoureuse. Et une fois cette étape franchie, en un clic on peut passer au programme, et apprendre à le modifier.
Très juste, je n’ai effectivement pas pris en compte cette option, n’étant jamais passé par la case « programmation en Lego » :-)