La BPI-WiFi6 Mini exploite un SoC ARM Triductor TR6560, une solution composée de deux cœurs Cortex-A9 à 1.2 GHz. Cette puce, associée à un circuit sans fil TR5220 proposant une connexion Wi-Fi6 permettra de dialoguer sur deux antennes en 2.4 et 5 GHz.
La carte BPI-WiFi6 Mini est simple, elle déploie sur une surface de 6.5 cm de large comme de profondeur, tout ce qu’il faut pour construire un petit routeur. Sa mémoire vive est juste de 128 Mo de DDR3, son stockage est limité à 128 Mo de NAND Flash et sa connectique est basique.
On retrouve une alimentation sur un port USB 3.0 Type-C qui servira également d’alimentation, un USB 3.0 Type-A et deux ports Ethernet Gigabit : un WAN et un LAN. La carte devrait également offrir une compatibilité avec un module 5G, elle offre un port M.2 pour l’ajouter et embarque un lecteur de cartes SIM.
Pensée pour permettre de concevoir des solutions de développement maison basée sur des systèmes Linux, la carte se base sur la même architecture que d’autres solutions de la marque pour profiter de leur écosystème. Très compacte elle offrira sans doute des perspectives intéressantes pour un développement mixte incluant Ethernet, Wi-Fi et réseau cellulaire.
Un boitier en métal accessoire sera proposé en option pour la protéger une fois en place. On pourra s’en servir comme relais pour de l’impression réseau ou partager des données même si cela sous exploiterait la capacité cellulaire de la solution. La carte pourra également piloter un outil professionnel à distance. Ou bien entendu devenir une sorte de routeur mobile sur batterie. Ces usages sont évidemment possibles et on imagine la carte reliée à un réseau filaire ou créer un réseau sans fil pour partager les données d’une solution 4G pour créer une bulle locale de réseau.
Mais le format particulier de cette carte et son équipement me laissent une drôle d’impression. En fait, ce format a tout ce qu’il faut pour se transformer en outil d’espionnage industriel parfait. Ultra compact et discret, il est totalement passif. Peut s’alimenter facilement en 12V avec un simple système PowerDelivery et peut recevoir et analyser du trafic sans fil ou filaire assez facilement. La carte Banana Pi BPI-WiFi6 pourrait ensuite transmettre des informations vers l’extérieur en 4G. Je suis peut être paranoïaque mais ce type d’engin caché dans un faux plafond, alimenté par une dérivation électrique quelconque, protégé par une batterie et connecté sans fil ou en Ethernet peut devenir un sacré mouchard dans une entreprise.
Cela ne m’avait pas sauté aux yeux lorsque je vous présentais la Banana Pi R3-Mini en début d’année 2023, probablement parce que l’équipement était nouveau dans son format et plus élaboré. Mais ici, avec les composants embarqués, je ne vois pas vraiment son réel intérêt face à des produits commerciaux déjà existants. Si ce n’est peut être le prix, la carte est en vente sur AliExpress à 34.99€ TTC. C’est beaucoup moins cher qu’un modeste modem 4G. Le prix à payer pour ne pas avoir à suer sur une configuration système, probablement.
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
En mini routeur IoT, ça reste quelque chose de bien.
Chez moi, mes équipements domotiques sont reliés sur leur propre réseau Wifi, fermé, protégé. Et pour ça, j’utilise un vieux routeur Xiaomi que j’avais payé 10€.
Donc, oui, pas d’usage si on a du vieux matos. Mais si on veut faire quelque chose avec une configuration dédiée, en partant de 0, en ayant le contrôle total (et pas de spyware embarqué comme dans les routeurs amazon), ben à ce prix-là c’est pas trop mal même si on doit pouvoir dévoyer des routeurs existants dans le commerce avec OpenWrt.
Mais, à part de fouiner pour trouver encore ce genre de routeur à pas cher (dont les usages sont limités), ça peut valoir le coup de prendre cette banana pour avoir un truc customisé aux petits oignons.
Attention, toutefois, pour OpenWRT, les ressources mémoire et flash peuvent être un peu maigres.
Le gros plus, pour moi, c’est de pouvoir ajouter la 4G/5G pour en faire un routeur cellulaire.
Et là, y’a plein d’usages :
– du wifi à la maison, quand on n’a pas de fibre ou d’adsl correct, mais une bonne couverture 4G surtout Free. Ce sera moins cher qu’un routeur dédié, et surtout très configurable.
– des réseaux séparés, comme moi, pour les IoT, la domotique, le bricolage.
– dans le monde agricole, pour pouvoir contrôler à distance, via 4G, des éclairages de hangar, mais aussi des détecteurs d’ouverture, de présence, peut être des caméras ; avec les vols qui augmentent sans cesse, ça a du sens.
Pour l’espionnage, oui je suis d’accord, ça pourrait. Mais ceux qui s’adonnent à ce genre de pratique sont déjà largement équipés, souvent des raspberry avec un dongle 4G, c’est pas vraiment plus cher et c’est du consommable livré à 24h par Amazon. De plus, pour ce genre de métier, t’es pas à 10€ près sur le matos d’espionnage.
Donc, un tel usage me parait à la marge.
Dans tous les cas, c’est un beau petit joujou bien propre, surtout avec le boitier.
Mais je trouve ça un poil trop cher face à des routeurs 4G chinois hackables qui existent déjà (avec batterie intégrée)
@StarDreamer: Je pensais pas à de l’espionnage de « pointe » qui est bien mieux équipé qu’une RPi ^^. Mais justement de l’espionnage « random » fait par de petites structures et / ou des particuliers.
J’ai quand même le souvenir d’un lecteur qui m’avait envoyé des photos d’un appareillage mis en place par un salarié de la boite pour exploiter la fibre pro installée pour télécharger des trucs pas clairs la nuit. Avec un équipement totalement bricolé, un VPN et une liaison Ethernet. Le type s’est fait coincer parce que les recollections de données mises en place de nuit avaient fini par planter à cause des débits de l’installation pirate. Un examen des entrées et sorties du réseau avait été fait et une fouille a permis de trouver le montage en suivant les câbles Ethernet.
Puce inconnue au bataillon + bananaPi = méfiance en ce qui me concerne
@Pierre Lecourt: ah oui, je comprends mieux le « cas d’usage ».
Effectivement, pour du piratage interne, ou plutôt du détournement de ressource (on dit « bien social », non ?), je sens bien la capacité de certains à jouer à ça.
Au bureau, j’ai déjà entendu des gens parler de détourner les capacités de calcul pour miner du bitcoin la nuit… alors oui je vois bien en fait :)
Mais pour un usage légal, ça reste un super petit jouet.
@Luc: Oui, la marque « Triductor », connais pas trop non plus… est-ce qu’on saura compiler des distribs correctement là dessus ?
Le mieux reste de trouver un routeur supporté par OpenWRT, ça aide pour l’avenir.
Sans trop chercher, pour 35€ sur amazon, tu as un tplink archer C50. C’est du mediatek, c’est plus gros, mais ça tient la route.
Pour quelque chose d’aussi mini, ça doit se trouver aussi.
La concurrence est rude. Mon seul conseil : utilisez OpenWRT plutôt que le firmware pourri par défaut.