Projet Kalamata : La rumeur d’un monde Apple entièrement sous ARM

La rumeur d’un passage de la plateforme x86 d’Intel à une solution ARM pour faire tourner les futurs Macs fait couler beaucoup d’encre numérique. Bloomberg annonce un mouvement en ce sens à l’horizon de 2020 avec un nom de code : « Projet Kalamata ».

Apple adore Apple. La marque n’aime rien autant que de développer toutes les manières d’améliorer son autarcie. Elle développe ses outils propres, son système, son mode de distribution et même sa propre langue à coup d’adjectifs et d’hyperboles. Apple s’adore avec passion et quand la marque construit son nouveau siège, elle le conçoit tournant sur lui même, rond. Avec le même égocentrisme qu’une toupie qui fait sa révolution permanente autour d’elle même.

Apple adore jouer au dragon, roupillant sur un tas d’or confortable comme un gros Smaug boulimique. Levant de temps en temps un oeil patelin pour acheter un fournisseur ou un concurrent. Ajouter à son sérail une marque, une compétence ou une idée qui lui manque encore. Cette philosophie d’un développement qui repose sur l’accumulation fait sens pour la marque. Cavalier seul dans un monde où les fabricants concurrents agissent souvent en meute, la marque fait et défait les modes. Il n’y a qu’a voir l’épisode du notch des iPhones : cette barre noire d’abord décriée puis rapidement copiée par ses concurrents, pour comprendre a quel point le constructeurs est hors concours sur beaucoup de plans.

Quand ce Week End Bloomberg annonce une volonté d’Apple de reprendre le contrôle complet de ses processeurs en intégrant non plus des puces Intel x86 mais des solutions ARM développées en interne, l’annonce fait totalement sens.

Ces puces déjà présentes dans ses tablettes, ses smartphones et ses montres savent satisfaire des millions d’utilisateurs. Pourquoi ne pas poter ce modèles au monde des Macs ? Certains diront que certains Macs ont déjà des puces ARM embarquées, certes mais ce sont des solutions secondaires, abritées dans la carcasse de ces machiens loin des calculs mais uniquement pour des fonctions annexes.

La pub annonçant la transition des Macs vers Intel en 2005

Selon Bloomberg donc, un projet baptisé Kalamata aurait comme objectif de sevrer Aple d’Intel en passant l’intégralité du cheptel des machines sous SoC ARM. Des puces développées par Apple donc, qui deviendraient les moteurs de tous leurs ordinateurs à l’horizon de 2020. Exit Intel. Comme Motorola, comme IBM ou plus récemment comme Imagination Technologies, Apple n’a jamais été très tendre avec ses partenaires quand cela était plus rentable pour son développement.

Les avantages pour Apple seraient nombreux. D’abord cela permettrait de faire entrer de l’argent d’Apple dans la poche d’Apple au lieu de le dépenser chez Intel. Ce faisant la marque pourrait également contrôler finement tous les usages de ses machines et éviter de voir ses solutions sortir en même temps chez les concurrents du monde PC. Développer des applications sur mesures et prenant en compte des fonctions câblées en dur dans chaque puce serait également une forte motivation. Cela décalerait le calendrier d’Apple de celui d’Intel et les nouveaux Macs pourraient être présentés au rythme de chaque transition technique des SoC Apple et non pas en attendant qu’Intel développe ses nouveautés.

Si dans un SoC Apple apparaissait un composant capable de piloter une technologie 100% Apple, aucun concurrent ne pourrait proposer d’alternative reprenant la même fonction. Ce qui permettrait de dépasser l’autarcie pour atteindre l’enfermement. Pour profiter de ces fonctions uniques il faudrait posséder un Mac. On imagine que des partenariats avec des éditeurs de logiciels spécifiques pourraient être trouvés pour développer des fonctionnalités qui resteraient pour un temps indisponibles partout ailleurs. Une des recette du succès de iPhones depuis pas mal d’années.

Autre avantage notable, Kalamata colmaterait la compatibilité x86 qui offre aujourd’hui la possibilité de monter un système Mac sur une machine non Mac. Cette mode du Hackintosh qui permet de profiter des fonctions Apple sans verser sa dîme à la marque n’est évidemment pas bien vue de sa direction.

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Ajouter iOS à MacOS serait hyper rentable pour Apple

Cela fait un moment que la marque voit ses camarades de bac à sable opérer des tentatives pour mélanger les univers des ordinateurs classiques et des engins mobiles. Google a plutôt bien réussi l’opération avec ses Chromebooks qui prennent désormais en charge les applications Android. On notera au passage que Google a choisi de  faire tourner ses systèmes sur toutes les puces : ARM comme x86 ce qui lui facilite la tâche. Microsoft s’y essaye depuis Windows RT et tente encore et encore de faire vivre son Store.

On comprendrait qu’Apple veuille étendre l’univers de ses iPhones à celui de ses Macs. L’unification de ces deux entités serait une étape importante pour réunir les différents publics qui gravitent autour de la pomme. Une étape qui deviendrait de plus en plus vitale d’ailleurs au fur et à mesure que les habitudes d’utilisation se tournent vers le mobile et son auto-apprentissage. Une prise en main facile et très satisfaisante, en grande partie parce que le mobile vous guide tout en restreignant beaucoup le champ des possibles quand le monde de l’ordinateur personnel vous lâche dans un grand bain sans beaucoup plus d’aide autre que l’excellent conseil consistant a lire le manuel fourni.

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Apple a pu faire le même constat que beaucoup d’autres : Tous les utilisateurs de smartphones ne sont pas forcément aptes a utiliser un Mac, autant alors faire en sorte que le Mac du futur puisse se comporter comme un smartphone.

Et quoi de plus simple pour cela que de proposer une plateforme matérielle commune ? L’arrivée de puces ARM sur Mac permettrait ce tour de passe passe et une refonte suffisamment en profondeur du système autoriserait une certaine mixité des deux univers.

Intégrer les centaines de milliers d’applications iOS dont certaines, il faut bien le dire, n’ont aucun équivalent sur MacOS ou ailleurs, aurait un impact fort sur les utilisateurs. Si en plus Apple avait l’idée généreuse d’une politique d’usage permettant par exemple de profiter sur Mac d’applications achetées au préalable sur iPhone, l’attrait du dispositif serait probablement énorme.

Reste quelques grosses inconnues par rapport à cette rumeur. D’abord il faut qu’elle se confirme ce qui n’est pas une mince affaire. Le moindre bout de plastique appartenant théoriquement à un iPhone est généralement sujet à des spéculations à n’en plus finir. On imagine que de nombreux commentateurs vont pouvoir gloser sur cette nouvelle avant qu’elle soit confirmée, ou réfutée, d’ici 2020. On peut donc prévoir quelques années de fantasmes variés.

Il est fort possible que cette information transmise par Bloomberg soit un simple bruit de couloir, un fantasme un peu trop pris au sérieux ou une piste examinée en réunion comme il en existe probablement des tonnes chez Apple. Nous n’en saurons rien jusqu’à la dernière minute et il parait fort peu probable que personne ne puisse la confirmer de manière irréfutable avant qu’Apple ne prenne la parole.

D’ici là des experts de tous poils se serviront de cette « information » pour expliquer la politique d’Apple ou celle  d’Intel. La mort de l’un ou le suicide de l’autre. L’émergence du premier au détriment du second ou que sais-je encore. Avec souvent autant d’acuité qu’un spécialiste tel qu’on en trouve bien à l’abri devant des comptoirs de bistrot. Annoncer cette rumeur comme une évidence parait pourtant quelque peu hâtif. Plusieurs éléments doivent être pris en compte avant d’annoncer de trop grosses énormités.

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La réaction du monde pro pour commencer. Tous ceux qui se servent d’applications gourmandes en calcul sur leurs Macs verraient ici un gros recul de performances. On ne sait pas ce que donnera un ARM signé Apple en 2020 mais j’imagine assez mal Apple faire, même avec ses énormes moyens, beaucoup mieux que Qualcomm ou ARM himself. Même en multipliant les coeurs, en multipliant les puces, on imagine mal comment les tâches les plus lourdes seraient à l’avantage d’ARM sur cette période. Bien sûr Apple peut imaginer une combinaison de coeur d’A11X ou de ses successeurs pour monter à 8, 12 ou même 16 coeurs tout en restant dans des dépenses énergétiques relativement modestes. Mais dans ce cas là le coût de production de ses Macs augmenterait en conséquence et le gain économique pour Apple ne serait plus forcément évident. Apple est fabless, fabriquer ses puces à un coût et à moins de racheter son graveur, on l’imagine mal se mettre a fabriquer lui même ses processeurs ARM d’ici 2020. 

Il ne faut pas perdre de vue non plus la destination des objets. Si un iPhone est capable d’effectuer des calculs impressionnants, pour de la vidéo par exemple, il s’agit souvent d’appliquer des filtres pré-câblés sur des formats conçus sur mesures et parfaitement maîtrisés. Pour sortir des sentiers battus, pour effectuer un travail original avec des fonctions non présentes dans le design des puces comme ce que proposent des filtres tiers. Pour imaginer des montages novateurs issu de caméras très haut de gamme telles qu’utilisées dans la vidéo aujourd’hui. Pour tout cela il vaut mieux se reporter aux possibilités des machines et des logiciels qu’Apple offre sur ses Macs. La marque fait appel à des réalisateurs connus pour monter des longs métrages promotionnels. L’idée qui sourd de ces opérations publicitaires est qu’un iPhone est semblable à une caméra. Outre le fait que le materiel utilisé ne ressemble pas vraiment à celui qu’on se trimbale dans une poche, il ne faut surtout pas oublier que le montage et l’étalonnage du film, ne sont pas, mais alors vraiment pas, effectué sur ledit iPhone.

Autre point majeur, le délai évoqué. 2020 c’est à la fois court pour révolutionner le marché du SoC ARM et dans une éternité pour laisser le soin à Intel, Qualcomm ou AMD le temps de réagir. Ce délai devra faire avec un marché à nouveau en pleine effervescence, merci AMD. Beaucoup de puces sortent et les performances globales ont tendance a monter. Le marché du processeur à l’horizon 2020 pourrait être beaucoup plus performant qu’il ne l’est aujourd’hui.

Enfin, et ce n’est pas si anodin, il faudrait que les éditeurs suivent le mouvement et investissent du temps de développement pour récréer une logithèque optimisée pour ces nouveaux Mac. Cela veut dire que les utilisateurs devraient accepter de s’offrir à nouveau une logithèque entière lors de l’achat de ces nouvelles machines, les éditeurs ne travaillant que très rarement gratuitement, les pros devraient à nouveau passer à la caisse. Un mouvement que tous ne verraient pas forcément d’un très bon oeil, autant au niveau des éditeurs que des acheteurs.

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Cela mettrait également la stratégie Bootcamp au placard, on imagine mal un Windows fonctionner en multi boot sur un Mac sous ARM. Et de fait les machines se verraient cantonnées à MacOS. Un MacOS qui serait à nouveau hyper fermé et régulé par Apple : On peut supposer que la marque arriverait au fantasme réalisé pour l’iPhone ou l’iPad : Impossible d’installer une application tierce sans passer par la case d’un market maison. Un verrouillage complet de toutes les sources du système et la fin des développements alternatifs.

De quoi assurer une différenciation complète de l’univers PC Windows et de tous ses compétiteurs.

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Que faut t-il donc retenir de ce projet Kalamata pour le moment ?

Pas grand chose en vérité, des dizaines de scénarios peuvent s’imaginer. De la simple rumeur à une idée en l’air inscrite à l’ordre du jour d’une réunion quelconque en passant par un plan d’action concret mais qui ne signerait pas l’arrêt de tout travail avec Intel.

J’ai une petite préférence pour un scénario tout personnel : Pourquoi ne pas imaginer une gamme de machines sous SoC Apple qui viendrait compléter l’actuelle gamme sous puces Intel ? Pour remplacer un MacBook Air par exemple ? Apple pourrait avoir l’excellente idée de sortir un MacBook Air remis au goût du jour en 2020 : ultraportable, ultra autonome et piloté par une version MacOS prévue pour faire tourner les applications iPhone : On ne demanderait pas à ce type de machines les performances d’un PC comme un MacBook Pro. Dans ce sens, pouvoir retrouver la logithèque et la ludothèque d’iOS serait perçu comme un point très positif. Si dans le même temps, ce MacBook Air était capable de lancer une suite bureautique, de surfer confortablement et de lire du multimédia, l’engin remplirait parfaitement le gros du cahier des charges d’une machine ultra mobile. On sait que les Chromebooks font très mal à Apple sur le secteur éducatif ces dernières années. Avec un MacBook Air hyper autonome, hyper réactif et compatible iOS, la marque pourrait à nouveau proposer une offre pour leur faire face. 


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68 commentaires sur ce sujet.
  • 5 avril 2018 - 10 h 54 min

    Il l’était déjà il y a dix ans :) stabilité exemplaire aussi.. du béton armé..

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 11 h 09 min

    @Aldo

    Oui parfaitement 😉

    On ne change pas une équipe qui gagne.

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 11 h 28 min

    @Cerroni:

    « J’ai toujours du mal à comprendre ce qui pose un problème dans le fait qu’Apple fasse ce que tu décris. » Mais j’ai jamais dis que c’était un problème !? Je vois pas pourquoi je reprocherais à un boulanger de faire pousser son blé, d’acheter un moulin et de produire sa propre farine si c’est pour faire un meilleur pain. C’est ce que semble faire Apple, piloter lui même ses projets et les produire pour faire des produits qu’il juge meilleurs. Grand bien lui fasse ! Moi je vois pas le problème. Tu as l’air de croire qu’un fonctionnement autarcique économique est un fonctionnement fermé. C’est juste que tu as un soucis de vocabulaire…

    « Ça c’est de l’honnêteté que j’aimerais lire (dur ton site ou ailleurs) en contre balancement de la liste longue que tu viens de donner. » Mais contre balancer quoi ? Quand Samsung fait la même chose je dis pareil : Samsung produit ses SoC, ses écrans, ses NAND, sa ram… c’est comme apple, ils essayent de vivre en autarcie et grand bien leur fasse. Il n’y a rien a contrebalancer. Je vais pas parler matos et durée de vie de celui-ci pour « contrebalancer » l’effet des politiques internes et économiques d’une boite. ce serait comme parler du poil du chien bien luisant du boulanger pour contrebalancer le fait que le boulanger rendre trop de monnaie. Ca n’a aucun sens.

    « Tu parles trop de forme et pas assez de fond quand il s’agit de cette marque.
    Et trop de la vision geek donc c’est biaisé forcément. »

    Mais c’est une news de Bloomberg, pas de « grosgeek magasine » ! C’est une news économique ! Les tags associés sont : Apple, Intel et Business… Et c’est tiré d’une rumeur à l’horizon très lointain… Il n’y a pas lieu de parler de la qualité d’un OS ou d’autre chose. Apple voudrait un SoC Apple au lieu d’un processeur Intel. C’est un pas de plus dans son autonomie totale du reste des acteurs de ce marché. Quelles conséquences sur le marché. Point. Je vois pas pourquoi j’irais parler d’autres choses !?

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  • 5 avril 2018 - 11 h 49 min

    @Pierre

    ok alors je m’excuse d’avoir interprété tes explications.
    ça manque encore une fois des points positifs, c’est peut-être simplement pour ça.

    Mais tu n’es pas client donc il t’est en effet difficile de trouver du bon dans ces produits.

    C’est pourquoi j’ai eu ce sentiment.

    Si tu me lis, tu verras que malgré mon « tout Apple », et malgré les critiques que j’émets sur la concurrence, je donne aussi les points positifs.

    Voilà, rien de plus Pierre, on en avait déjà parlé il y a longtemps.

    C’est un conseil que je te donnais concernant une analyse.

    Pour rendre crédible une analyse, il est bon de faire peser le pour et le contre, la neutralité est bonne mais t’empêche, de ce fait, de paraitre impartial.Puisqu’il faut nécessairement avoir expérimenté pour savoir…

    C’est ce que je fais continuellement, pas seulement dans la tech, si tu savais jusqu’où je suis capable d’aller pour être sur de mes choix…

    Sans rancunes j’espère et encore une fois, j’ai beaucoup de respect pour ton travail et ton engagement (en temps surtout!)

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 12 h 16 min

    @Cerroni: Je conclus en disant que si Apple sortait un MacBook Air sous ARM il répondrait aprfaitement au cahier des charges dque l’on demande à ce type de machine et en filigrane on devine que cela ferait à mon sens un gros carton. Je serais même probablement client. Je sais pas ce que je peux faire de plus positif sur la news sans rentrer dans une ambiance « voyance extralucide »…

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 13 h 38 min

    Il y a un peu plus de 10 ans, Appel a eut 2 idées de génie, l’App Store et la migration des MAC vers les puces Intel

    Je passe sur l’App Store et ses pendants matériels que sont l’iPhone et l’iPad qui sans l’App Store n’auraient jamais eut le succès qu’ils ont aujourd’hui.

    Le passage des MACs vers les puces Intel a en partie sauvé les MACs, car avant la quantité de logiciels disponibles était très peu fournie par rapport à un Linux ou un Windows, les éditeurs n’avaient aucune envie de devoir migrer leurs logiciels sur des architectures différentes, donc même plateforme matérielle = temps et coûts de migration réduits = plus de logiciels sur MAC)

    Ce qui amène cette constatation : les MACs et les PCs ont maintenant des logithèques proches, avec quelques spécificités comme la vidéo au MAC (choix historique) ou les jeux au PC (chois historique aussi ?)

    Donc Apple pense surement que maintenant que leur part de marché a augmenté (merci aux acheteurs d’iPhone/iPad qui achètent aussi des MAC, et merci à cette logithèque enfin fournie qui permet de conserver ces acheteurs), ils peuvent tenter la migration inverse et se débarrasser d’Intel en espérant que :
    – les éditeurs se sentent obliger de porter leurs applis de ne pas braquer les utilisateur et fan boys d’Apple
    – les technologies modernisées de VM (Java, Python, …) permettent de simplifier ces portages

    J’en déduis que cet choix d’Apple pourrait enterrer à terme les développements de logiciels lourds en code natif, et populariser les solutions managées type Java, .Net et consorts, suffisamment performantes aujourd’hui pour fournir une expérience utilisateur plaisante (cf Android)

    Conclusion : Oracle peut peut-être se frotter les mains en ce moment, ils ont le potentiel d’être la pierre angulaire du futur de l’informatique (et devenant son point faible en même temps)

    Enfin, les remarques concernant les performances des processeurs ARM vs Intel dans tous les cas de figure sont tout à fait fondées à cause des différences de conception entre les architectures RISC (ARM) et CISC (Intel)

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 14 h 08 min

    @Pierre

    Avec un 2560 mini quand même…

    Le 1280 c’est plus possible…

    Le rêve c’est le Macbook en ARM avec un peu plus de proc.
    Le format est redoutable.

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 14 h 12 min

    @krazyme

    pas faux.

    le passage aux ARM sera je pense mieux négocié et moins douloureux.

    Ils le feront en 2 étapes (mobiles avant) et sans reproduire les mêmes erreurs.

    Je reste persuadé qu’un ARM chez Apple dans 2 ans est difficilement pensable sans intégrer la notion d’optimisation actuelle et future donc…

    je veux dire par là que leur solution dans 2 ans sera surement au dessus de ce que l’on pourrait projeter.

    Je ne pense pas qu’on aurait pu s’imaginer il y a 3 ans qu’ils puissent nous pondre un iPad Pro avec ces perfs…
    Même si ça reste de l’os, c’est vrai, donc pas la même architecture.

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 14 h 22 min

    @Pierre :

    Je trouve le ton de l’article plutôt négatif, alors que je pense au contraire que c’est une bonne nouvelle. Pour tout le monde.

    « Si dans un SoC Apple apparaissait un composant capable de piloter une technologie 100% Apple, aucun concurrent ne pourrait proposer d’alternative reprenant la même fonction. Ce qui permettrait de dépasser l’autarcie pour atteindre l’enfermement. Pour profiter de ces fonctions uniques il faudrait posséder un Mac. On imagine que des partenariats avec des éditeurs de logiciels spécifiques pourraient être trouvés pour développer des fonctionnalités qui resteraient pour un temps indisponibles partout ailleurs. Une des recette du succès de iPhones depuis pas mal d’années. »

    Touch ID a bien été repris par la concurrence, malgré certaines particularité en dur dans les processeur Apple (Secure Enclave).

    Tu parles d’enfermement, terme négatif, mais c’est juste le jeu de l’innovation… Si une société (Apple ou autre, peu importe), développe une nouveauté, c’est normal que ce ne soit pas disponible tout de suite ailleurs. Je n’y vois pas un « enfermement ». Chaque constructeur est bien obligé de se différencier. Qu’Apple aille dans ce sens c’est plutôt excitant je trouve, d’un point de vue technologique. Surtout qu’ils n’ont pas à rougir des performances de leurs CPU vis-a-vis de Quelcomm ou ARM.

    C’est peut être même ce qui peut arriver de mieux pour avoir des PC ARM sous Windows…

    Je suis d’accord avec toi, je les vois plutôt faire ça progressivement.

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 14 h 39 min

    @Fred: En terme de business, comme explicité ici, l’enfermement est un point qui n’est ni négatif ni positif. C’est un protectionnisme logique pour sécuriser son investissement en R&D. Je ne le perçois pas comme négatif, juste logique. Et c’est un jeu pratiqué par tout le monde à grands coup de brevets.

    Quand je parle d’enfermement ici c’est pas au niveau du hardware car on sait bien qu’il sera impossible à Apple de garder des fonctions hard en exclusivité. comme c’est impossible pour Samsung (écrans courbes) ou Lenovo (charnière souple) ou Asus (Ecran détachable). Mais c’est bien dans une liaison logicielle et materielle.

    C’est un enfermement volontaire. Quand je parle de partenariats avec des développeurs c’est la possibilité de concevoir en dur dans un prochain SoC apple un encodage/décodage au format AV1 par exemple, quelque chose qui fluidifierait l’usage de solutions vidéo complexes. Enfermer c’est mettre quelque chose dans un lieu clos. Avec une gestion hard/soft à la Apple tu as forcément plus d’enfermement que dans un système dépendants de tiers comme windows ou Intel. C’est encore une fois un constat plus qu’une hypothétique dénonciation.

    Les éditeurs comme Adobe concoivent une version Mac de leurs softs et une version PC. La différence c’est que la version Mac ne marche que sur Mac alors que la version PC va marcher sur toutes les marques de PC. On est dans une situation close d’un côté, ouverte de l’autre.

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 16 h 57 min

    Ne pas perdre de vue qu’Apple a déjà effectué ce genre de « transplantation » 2x précédemment:

    – des processeurs 68000 et dérivés au PowerPC, dans les années 90;
    – des processeurs PowerPC à Intel, en 2005-2006.

    A chaque fois, étant utilisateur depuis longtemps d’ordinateurs à la pomme, cela s’est fait sans vague, ou presque. Le seul véritable hic s’est produit lors de la migration de OS 9 à OS X, avec la « couche Classic »; l’intégration n’était pas terrible, de la bouche même d’Apple.

    Et puis les processeurs maison, T1 des macbook et T2 du iMac Pro, servent aussi au boot sécurisé (et non l’EFI comme précédemment, ou l’openfirmware des PowerPC) et surtout au cryptage des disques (sans passer par les processeurs Intel pour se faire, et leurs failles…).

    Donc, pour résumer, est-ce qu’Apple en est capable ? Il me semble que la question ne se pose pas… Mais, est-ce que ça va se faire ? Là, rien n’est moins sûr… ;-)

    Au plaisir de vous relire.

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 17 h 40 min

    je vois pas pourquoi tous le monde se prends la tête.

    le « close source », ça a toujours été la politique d’apple, logiciel comme hard avec toujours du pas toujours standard mais « presque »
    surtout le apple de Jobs, wosniak beaucoup moins mais bon, Jobs, c’était quand même un gros dictateur donc bon, voilà hein

    ils continuent, c’est cohérent avec leur système de pensée et la culture de la boite (que ce soit la direction, les ingés, le marketing etc etc).

    avec la culture du secret, les rumeurs feront un buzz (dont l’apple de steve jobs a toujours su parfaitement jouer avant même que le terme soit à la mode);
    et on verrat bien ce que ça donne

    le reste, c’est toujours spéculations, débat pénible (et totalement stérile) entre pro et contre, bla bla

    ça fait des années que ça durent, vous êtes pas encore fatigués tous ?

    on connaît le truc pourtant

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 19 h 37 min

    tout a fait possible, le marché visé par apple c’est la masse et ce marché a des besoins simplistes

    Répondre
  • 5 avril 2018 - 23 h 06 min

    Smaug doit bien se régaler en fin d’années avec tout ces actionnaires qui essais de lui piquer son magot .

    Sinon Pierre, très bonne analyse « by the way » et ton commentaire sur le notch de l’iPhone X m’a fait penser à un truc. Si Apple passe réellement aux puces ARM pour ses Macbooks, cela risquerait de lancer une mode des portables sous ARM qui pourrait profiter à Windows 10 on ARM. Apple au secours de Microsoft, ce serait marrant.

    Bien, bien, bien …. Je sors.

    Répondre
  • 6 avril 2018 - 8 h 44 min

    La concurrence n’a qu’un seul gagnant, c’est le client.

    Donc qu’ils continuent à se taper la bourre surtout.

    Idem pour les smartphones, c’est une très mauvaise chose pour nous tous que cet abruti de Ballmer ou encore le PDG de Nokia aient eu aussi peu de vision sur l’avenir du téléphone portable.

    Leurs réactions ridicules à l’époque nous ont privés de 2 mastodontes qui aujourd’hui pataugent dans la boue au lieu d’alimenter une concurrence nécessaire.

    Je ne me réjouis pas que les iPhones ou les Galaxy aient ce succès et Xiaomi et Huawei vont très sérieusement remettre les pendules à l’heure,

    Pour un inconditionnel de la pomme comme moi, ce sera tout bénef au final quoi qu’il en soit.

    Sur les tarifs, malgré le positionnement élitiste d’Apple, on accède de plus en plus à des modèles « premier prix » (oui je sais…)

    On n’a pas tous besoin d’octo cœurs avec 6G de ram pour envoyer des mails, sms, téléphoner et prendre des photos .

    Mais perso j’ai besoin d’un OS et d’un écran de qualité et savoir qu’ils ont la pression des 2 chinois me fait plaisir.

    Répondre
  • 6 avril 2018 - 10 h 35 min

    Nonobstant le <> qui est avéré (j’ai la même tendance, je puis donc comprendre) il ne faut pas écarte la possibilité pour Apple de mettre la pression sur Intel afin de faire baisser les prix.
    db

    Répondre
  • 10 avril 2018 - 9 h 32 min

    Nos PC et même nos téléphone on de plus en plus de ‘cœur’. Ils n’est pas illogique d’avoir une architecture hétérogène avec un PC démarrant avec des cœurs ARM et de déléguant des taches demandant de la puissance (ou pour éviter une émulation) à un ou des cœurs x86. Cela permet d’avoir une gamme pas cher avec seulement des cœurs ARM et des versions PRO avec des processeurs x86 moins cher (pour Apple) car comportant moins de cœurs x86.

    L’avantage c’est d’avoir des Mac pouvant exécuter des application iOS sans émulation. Économe en énergie pour des taches courantes (Intel, malgré ses efforts n’est jamais arrivé a battre ARM dans ce domaine) et en assurant sa propre implémentation des µP ARM, Apple peut penser avoir une solution plus sécuritaire que celle d’Intel qui a été mise à mal par la révélation des problèmes de sécurité sur ses implémentation.

    Comme déjà indiqué, cela permet aussi d’éviter l’utilisation professionnel de solution Apple sur du matériels non Apple. Au niveau marketing, en mettant en avant les cœurs ARM, cela permet d’utiliser des µP AMD, la marque Intel étant moins nécessaire d’être mise en avant et de grappillé encore de la marge en les mettant en concurrence ou d’utiliser des composants intégrant des cœurs x86 et graphique AMD.

    Répondre
  • 10 avril 2018 - 13 h 42 min

    @Sopilou:

    Ah ah pas mal mais le Troll ne passera pas :)

    Répondre
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