10 millions de Raspberry Pi vendues, la carte a t-elle changé le monde de l’info ?

Février 2015, Eben Upton, un des « papa » de la Raspberry Pi, annonçait avoir écoulé 5 millions de cartes depuis 2012. Septembre 2016, on en est désormais à 10 millions. Bien sur, la version Zéro à 5$ est passée par là et a du exploser les records de ventes. Mais tout de même, il s’agit d’un très beau succès pour un engin qui n’avait, à priori, rien pour plaire à un circuit industriel informatique traditionnel.

Mais ces 10 millions sont 10 millions d’arbres qui cachent une foret plus importante encore. Celle de tout un écosystème de cartes de développement qui ont repris un peu de l’ADN de la framboise. Un format est né avec la première Pi, un format et un état d’esprit qui va bien au delà du nombre de cartes vendues.

Raspberry Pi 3

Vous auriez dit en 2012 à un industriel de l’informatique que vous vouliez sortir une carte mère autonome, sous linux, avec un processeur ARM pas franchement dernier cri et à prix cassé, il vous aurait indiqué la porte. Quand  David Braben et Eben Upton lancent la fondation Raspberry Pi en 2009 et la carte première du nom en 2012, ils sont totalement fous commercialement parlant.

Mais comme la fondation n’a pas pour but de faire de l’argent mais d’investir dans une nouvelle génération d’écoliers, scientifiques, étudiants et développeurs enthousiastes avec un nouvel outil informatique dans l’esprit des cartes Micro contrôleurs Arduino, cela n’a guère d’importance. Quand en Février 2012 la première carte est lancée, il s’agit surtout d’inciter des gens à se pencher sur le développement de solutions informatiques originales et éducatives. Le même esprit très anglais qui animait le BBC Micro dans les années 80.

10 millions de cartes vendues c’est énorme, et la Fondation peut être fière de ce chiffre. Mais c’est la partie émergée de l’iceberg. Les véritables conséquences de cette petite révolution d’un ordinateur libre, documenté, programmable, abordable et surtout capable de piloter toutes sortes d’autres solutions électroniques ou robotiques se fera sur le long terme.

Minimachines

Chaque enfant imprégné, intéressé par ces solutions, chaque personne ayant eu en main la carte et devant se creuser les méninges pour arriver à en faire quelque chose, aussi simple que soit le projet. Chacun d’eux effectue une gymnastique salutaire pour son cerveau. Alors que l’informatique personnelle ressemble de plus en plus à un système de consommation de données, ou faire apparaître un ligne de code semble contraire aux bonnes mœurs, l’arrivée de la carte a été une bouffée d’air frais dans ce monde malheureusement de plus en plus fermé.

Alors oui, je pense que la Raspberry Pi a changé le monde de l’informatique, cela ne se voit peut être pas encore mais l’existence de cette carte est une révolution en marche.

 


Soutenez Minimachines avec un don mensuel : C'est la solution la plus souple et la plus intéressante pour moi. Vous pouvez participer via un abonnement mensuel en cliquant sur un lien ci dessous.
2,5€ par mois 5€ par mois 10€ par mois Le montant de votre choix

Gérez votre abonnement

14 commentaires sur ce sujet.
  • 8 septembre 2016 - 16 h 42 min

    Concernant la zéro, j’ai de gros doutes sur l’impact des ventes (ainsi que sur les annonces de production de 50.000/mois) car pas disponible en France (et non dispo sur Amazon fr/uk/com, à part les charlots qui les vendent à plus de $20) et toujours vendu à l’unité exclusivement.

    Répondre
  • 8 septembre 2016 - 16 h 54 min

    @frolix8: Disons que l’ensemble de ce qui est produit est vendu :)

    Répondre
  • 8 septembre 2016 - 17 h 00 min

    Avec une politique de flux tendu et des taxes sur les stocks, et peu de dispo sur le net, j’au dû rater quelques choses. Concernant la politique de 5 Zéros, on en a perdu en route il reste plus que le Zéro stock et le Zéro papier :-)

    Répondre
  • 8 septembre 2016 - 19 h 49 min

    Eben Upton est surtout un salarié de Broadcom et leur cpu/gpu demande un bon gros firmware bien fermé pour démarrer t. (oui c’est pareil chez les autres, uefi, intel me, etc ).

    :-)

    Répondre
  • 8 septembre 2016 - 20 h 06 min

    J’aimerais tellement y croire, étant plutôt fan du petit bidule « à tout faire », mais… Si ce billet pourrait prendre tout son sens Outre-Manche et même Outre-Atlantique, ce n’est pas le cas dans notre hexagone gaulois avec ses décideurs (politiques, éducatifs et économiques) ultra frileux !

    Dans nos contrées, le peu d’écho et de succès que rencontre la Pi, c’est quasiment toujours grâce à des « interventions » individuelles !

    A coté de cela, il y a des tonnes d’argent pour offrir : qui un produit Applesque, qui un produit Archosien, voir Intelien/Microsoftien à nos têtes blondes scolarisées. Mais pour un petit « bougeur de neurones » à 2 francs 6 sous, il n’y a pas l’ombre d’un kopek disponible !

    Répondre
  • 8 septembre 2016 - 20 h 36 min

    Pour ma part, je suis fier que la mairie, ou je vis, a fait l’effort d’acheter quelques kits pour la découverte informatique et électronique et avec la participation d’un prof d’école primaire… comme je me rappelle à l’école primaire la simple découverte du logo.

    Répondre
  • 9 septembre 2016 - 3 h 36 min

    La production de la Pi Zero est un cas à part. Eben Upton les fait produire aux usines Sony UK et c’était un risque financier si la carte ne se vendait pas : la première commande était de quelques dizaines de milliers, juste pour voir comment le marché allait réagir.

    Le business est plus favorable au Pi 3. Pour la Pi Zero, après les 25000 premiers produits, une commande de 250000 a été produite, puis un plan pour 50000 par mois. La distribution de la Zero passe par Pi Hut, Adafruit, Pimoroni et Micro Center ainsi que les « escrocs » qui les vendent à x fois le tarif de base.

    Les autres cartes sont fabriquées et distribuées par les gros électroniciens tels que Farnell, Element 14. Une partie de la production est effectuée par Sony en UK ce qui favorise l’économie UK, mais il y a aussi des unités de fabrications en Chine. Ces cartes se trouvent aussi aux catalogues des Pimoroni, Adafruit etc…

    Tout ça pour dire que clairement la Zero n’est pas le plus gros impact sur les chiffres de ventes. Personnellement je pense que si la fondation en avait produit 10x plus (de zero) le marché aurait tout absorbé.

    Répondre
  • 9 septembre 2016 - 5 h 05 min

    Et « Premier Farnell » qui fabriquait la moitié des Pi (pas la zéro, cela ne l’intéresse pas) par le biais de la licence concédée à Element 14… Vient d’être racheté par une boite Suisse.

    Le Brexit est en train de siphonner le Royaume Uni.

    Donc, pour résumer : les zeros sont fabriquées sur des commandes payées par la fondation, sur ses fonds propres, et c’est un risque pour la fondation. Les autres cartes sont fabriquées sur des licences qui rémunèrent la fondation : aucun risque.

    Répondre
  • 9 septembre 2016 - 9 h 23 min

    5 raspberry pi chez moi
    quel bonheur depuis la 1er version 256mo !

    Répondre
  • VB
    9 septembre 2016 - 12 h 40 min

    J’ai beaucoup aimé l’avant dernier paragraphe. Par expérience il est bien plus efficace de comprendre les bases globales du fonctionnement d’un programme du bit à l’interface que de cumuler l’apprentissage de la maîtrise de « x » logiciels voire d’environnements différents. Le problème c’est que c’est fondamentalement rébarbatif d’où l’intérêt de ces bidules qui permettent l’ouverture sur un univers incontournable de notre société tout en s’amusant.

    Répondre
  • 9 septembre 2016 - 18 h 19 min

    Perso ,je pense que si la PI est un bon produit ,elle reste un peu trop réservée a un marché particulier .

    La PI ZÉRO ,perso je pense ce produit grossier et vraiment pour un marché de niche.

    Je pense que la fondation devrai penser a nous faire une carte mère équipée d’un minimum a savoir port USB ,HDMI et alimentation a l’arrière et une carte fille contenant processeur et RAM .

    Un bon ensemble évolutif a une soixantaine d’euros reste moins cher qu’une box Android et offre plus de possibilité .

    En sortant un processeur et une mémoire sur carte fille cela offre aussi l’opportunité a d’autre fabricants de vendre des cartes mères plus spécialisées.

    C’est un peu dommage que l’ANGLETERRE très(trop) en avance en informatique régresse en stagnant sur un seul produit .

    Le PI a du potentiel ,reste a savoir si cela doit rester un objet de GEEK ou devenir un produit industrielle et le couteau suisse de ce siècle .

    Répondre
  • 10 septembre 2016 - 11 h 46 min
  • 10 septembre 2016 - 19 h 20 min
  • gUI
    11 septembre 2016 - 9 h 08 min

    Pas facile de savoir si c’est RPi lui-mmr qui a lancé la révolution qu’on vit actuellement, mais la baisse des coûts et l’accessibilité, c’est bien une réalité globale.

    Dans tous les cas, le RPi sera LE symbole de cette époque… et c’est tant mieux !

    Répondre
  • LAISSER UN COMMENTAIRE

    *

    *