La mort des netbooks a été mal comprise par le grand public. Non pas parce que celui-ci raffolait forcément d’un format avant tout dirigé vers les plus mobiles d’entre eux, mais parce que l’idée du petit portable pas cher est rapidement entré dans les esprits. En disparaissant, les netbooks laissaient un vide sur un marché qui s’était finalement habitué a acheter une machine sous les 250€. Et, semble t-il, Google à horreur du vide.
A moins que ce ne soit la nature ? Je ne sais pas lequel à le plus horreur du vide mais il semble que le moteur de recherche ait fait du Darwinisme économico-technologique une marque de fabrique. Face à un trou béant dans la lignée des machines mobiles avec clavier, grosse branche s’il en est de la généalogie des PC, une petite pousse est donc rapidement apparue.
Bourgeonnante et vive, la branche des Chromebooks a pris d’une certaine manière le relais des machines qu’étaient les netbooks.Elle ne l’a pas fait au même niveau que celles-ci, n’a pas conservé le même ADN mais a profité d’une méthode fort utilisée dans la nature, le mimétisme végétal.
Si les Chromebooks ne ressemblent pas énormément aux netbooks d’un point de vue technique, bien que des similitudes soient notables entre les espèces, le Chromebook a surtout choisi une technique efficace pour s’assurer de son succès, il a joué sur la guerre des prix. Il a repris l’étiquette de tarif des netbooks et l’a mise largement en avant. Remplissant ainsi le vide laissé par les machines low-cost de Microsoft. Vide d’autant plus grand que la réponse du marché traditionnel était dans la greffe d’une nouvelle branche, baptisée ultrabooks, qui avait bien du mal à prendre auprès du public parce que située sur un tout autre segment tarifaire.
Aujourd’hui, après quelques années de croissance accélérée, les chromebooks sont devenus des éléments à part entière du marché informatique avec un succès très contrasté suivant les pays où la machine s’est acclimatée mais, dans tous les cas, présent en magasin comme dans les esprits des consommateurs. C’est devenu la machine premier prix dans la généalogie des engins à clavier. Et c’est par la même occasion devenu un problème pour Microsoft pour qui la greffe Ultrabook n’a pas été aussi performante que cela.
La guerre des prix sur le marché portable est relancée.
Et avec elle on peut assister à la renaissance pure et simple du format netbook. « Nous avons une offre pour lutter contre les Chromebooks » déclare Kevin Turner, le Chief Operation Officer de Microsoft à une conférence avec les partenaires de l’éditeur. Connférence qui a annoncé des partenariats avec HP, Toshiba et Acer pour lancer de nouvelles machines à partir de 99$.
99$ c’est moins, beaucoup moins que le prix des derniers netbooks du marché, environ 50$ de moins pour des engins de calibre à priori supérieur. C’est HP qui annonce la sortie future d’un portable baptisé Stream à ce tarif, sans toutefois donner aucun détails sur ses caractéristiques.
Chez Toshiba, un 11.6 pouces est à l’étude, à 249$, pour une machine juste au dessus du kilo avec 32 Go de stockage électronique. Un engin fonctionnant probablement sous un processeur Intel Bay Trail et qui devrait se positionner face à des Chromebooks au même tarif. La différence étant la livraison par défaut d’un Windows 8.1 dans une version complète et un accès libre à toutes les applications et jeux traditionnels de Windows. Avec 32 Go de stockage il n’est pas forcément nécessaire d’employer la méthode de compression de données WIMBoot sur l’engin bien que cela puisse faire une grosse différence au final sur l’espace libre restant sur la machine. C’est en tout cas un moyen imparable pour Microsoft de mettre en avant ses services de stockage dans les nuages et autres fonctionnalités Cloud.
On se doute que l’éditeur ne gagnera pas des sommes fabuleuses avec la vente des licences de Windows 8.1 sur ce type de machine, il se rattrapera alors sur les services annexes, la ventes d’autres licences et les abonnements accessoires. Reprenant ainsi la même méthode de bénéfice que Google.
Ces machines, prévues pour la rentrée aux US, pourraient donc signer le renouveau du format netbook. La bonne nouvelle étant que cela ne semble pas concerner uniquement des engins 11.6 pouces et plus (un 15.6 pouces Acer à 249$ est également annoncé).
Des 7 ou 8 pouces à partir de 99$
Le COO de Microsoft a en effet lâché une info surprenante, des engins aux diagonales que l’on croyait définitivement enterrées sur ce marché devraient réapparaître à des prix incroyables. HP aurait dans ses cartons des engins dont la diagonale de 7 à 8 pouces permettrait d’afficher un tarif de 99$. Un prix difficile à croire, même pour un netbook, puisqu’il explique difficilement le tarif d’une licence Windows. Un Windows dont la licence est gratuite sur un format de diagonale inférieur à 9 pouces pour le marché tablettes. Reste qu’il s’agit ici de portables… Est-ce que Microsoft a étendu son offre de gratuité de Windows 8.1 aux machines avec claviers ou est-ce que ces engins à 99$ seront des tablettes Windows livrées d’office avec un clavier ?
Le retour du netbook
Le netbook n’avait aucune raison de mourir, son asphyxie pure et simple a été volontairement orchestrée par les différents acteurs du marché pour 2 raisons principales : Ils imaginaient que le format siphonnait les ventes de leurs autres machines mobiles – ce qui doit être vrai pour un pourcentage des ventes mais loin de la fameuse cannibalisation tant mise en avant pendant des années – et ils ne trouvaient plus les marges générées à leur goût.
Ces questions ne semblent plus être à l’ordre du jour et plusieurs marques en perte de vitesse sur le marché mondial ont bien fait comprendre à Microsoft leur besoin de retrouver des ventes sur les formats les plus low-cost. La question que je posais à plusieurs fabricants pendant l’agonie des formats 9 et 10 pouces à des tarifs intéressant était la suivant à l’époque : Croyez vous vraiment qu’un 9 pouces à 250€ est considéré par un client de la même manière qu’un 15.6 ou un 17 pouces à 400€ et plus ? Il me semble évident que non et qu’un achat d’un portable à 99, 199$ ou 249$ demain, dans une version mise à jour du concept, sera considérée comme une machine nomade de tous les jours et non pas comme un portable de travail. Les concurrents les plus en dangers par ces formats ne sont pas les portables Windows traditionnels mais bien les Chromebooks et les tablettes.
Que peut t-on espérer dans ces engins ?
Si beaucoup d’éléments sont encore flous il y a fort à parier que les machines Windows 8.1 soient beaucoup plus performantes que les derniers netbooks 10 et 11.6 pouces que nous avons connu. Les puces embarquées ont beaucoup changé et des Atom de l’époque nous sommes passés à des Atom Bay trail performants et peu gourmands. Processeurs qui autorisent la plupart des usages au quotidien : Surf confortables, jeux, traitement d’image, lecture vidéo et bureautique.
Les écrans de ces formats ont aussi fait de gros progrès, qu’il s’agisse de dalles de type TN ou de dalles IPS. Il n’est plus rare de voir des tablettes IPS à 60 ou 80€ dans des formats 10 pouces et de bons TN abordables en 1366 x 768 pixels. On peut donc imaginer des machines de ce type équipées de bons écrans.
Le problème ne serait donc ni lié aux performances de calcul, ni forcément à l’affichage. Il sera plutôt à rapprocher d’autres éléments importants comme le stockage, le multitâche et la connectique.
Pour le stockage, on sait que les engins premiers prix ne sont guère équipés d’une grosse capacité stockage et que ce type de format privilégie aujourd’hui des solutions électroniques du type eMMC. Pas forcément dans le haut de gamme. Un stockage mécanique serait aussi une solution mais Google aurait beau jeu de comparer des éléments entre ses Chromebooks et ces nouveaux venus au détriment des derniers : Réactivité, temps de démarrage. Je penche donc pour des solutions en 32 ou en 16 Go de type SSD.
La mémoire vive pourrait également être limitée à 1 Go, le minimum requis désormais pour Windows 8.1. Un malheureux gigaoctet qui ne laisserait pas beaucoup la machine respirer. Pour limiter les coûts ce dernier serait soudé à la carte mère et non évolutif au sein d’un engin 7 ou 8 pouces. Pas le signe d’un énorme multi tâche pour ces engins. Il est bien sur possible que des fabricants grimpent à 2 Go de mémoire vive et permettent alors à la machine d’être beaucoup plus efficace.
Enfin la connectique pourrait être limitée au strict minimum comme c’est déjà le cas sur les machines de type tablettes Windows. C’est une manière d’empêcher facilement ces engins premier prix de faire de l’ombre aux services que peuvent rendre les machines plus haut de gamme. On l’a déjà constaté avec les tablettes Windows 8 actuellement sur le marché, c’est probablement un trait génétique qui sera repris sur les nouvelles. Un maigre port USB, un port casque, un lecteur de cartes et… C’est tout. Si l’engin annonce une sortie vidéo externe de type Micro-HDMI on pourra s’en réjouir mais il ne faudra pas compter sur une solution plus étoffée que cela en ports USB ou Ethernet à mon avis.
La guerre des prix est annoncée pour la rentrée, la ligne de mire est clairement posée sur les Chromebooks qui se vendent très bien aux US. Reste à espérer que cette guerre traverse l’Atlantique et vienne également perturber un peu les lignes encore trop bien établies chez nous.
Source : The Verge.
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Hhhuuummmm, un bon petit Netbook 8″, même avec seulement 2 gigots de ram (le minimum vital, car le 1Go ça craint), et 16 gigots de stockage, avec une résolution de 1280*720 -même non tactile- à 99€…
Juste pour assurer le minimum en mobilité, sans prise de tête sur le « et si je le casse » et/ou « et si on me le vol », ou « et si je lui collait moulte Linux pour voir », ou encore « et si je lui greffait ceci ou cela à gros coup de tournevis, de fer à souder », etc…
Ancien possesseur de netbooks sous windows 7 (asus eeepc) et actuel possesseur d’un chromebook (acer c720p), pour moi l’intérêt de ces machines est le temps d’allumage et l’autonomie de la batterie (l’objectif n’étant pas forcément du multitask)… donc windows bye bye si google passe les chromebook en android (même si chromeOS c’est pas mal du tout pour 90% de ce qu’on en fait)… mais si ça permet de baisser les prix, tant mieux !
Bonjour,
Merci Pierre pour tous tes articles de fonds, ca fait plaisir de voir des articles travaillés et argumentés. J’ai decouvert minimachine en faisant des recherches pour l’Asus t100 depuis c’est ma reference.
Juste une petite question technique, je pense acheter un Asus t200 pour une amie en derniere annee de these. Pensez-vous qu’elle pourra travailler efficacement un doc word de 200 pages via un Asus t200/t100 ?
Je penche pour le t200 car ce sera plus confortable pour elle.
Sinon, avez-vous une alternative abordable, avec une autonomie equivalente ?
Merci d’avance.
[…] A peine annoncé et déjà en images, l’Acer ES1 est un 15.6 pouces promis par Acer d’ici le mois d’août au US et qui devrait permettre au constructeur et à Microsoft de contenir les assauts du monde Chromebook. Assault surtout ressentis aux US puisque pour ma part je n’ai jamais croisé le moindre Chromebook dans la rue en France. […]
Petite question à peine à côté du sujet: c’est quoi la machine à gauche sur la photo d’accueil du sujet, avec un trackpoint ?
Je confirme ce que je dis depuis des années : un netbook moderne de 9 pouces ou moins avec la qualité du Dell mini 9, sans ventilateur et qui reprend vraiment le concept du vrai petit PC mobile (et pas une tablette déguisée en PC avec un OS sclérosant), J’ACHETE !
@cyberfox: à n’en point douter un lenovo mix amélioré (ou le 2 ?), car je ne l’ai jamais vu avant avec un trackpoint.
j’adore leurs 6 points windows > chromebook
un peu redondant, un peu exagéré, sujet à troll, tellement microsoft…
Depuis la pub de la fille qui n’arrive pas a « refourguer » un chromebook à un gars tenant un troc de l’ile/cash converter version USA, on sent que Microsoft a peur… il savent qu’aujourd’hui tout se passe en ligne, tout peut se faire en html5 (office y compris)… certains arguments ne tiennent pas la route, d’autres oui, tout dépend de la cible visée.
1 g de ram et 16 ou 32 g de stockage et peu de perf globale … c’est idéal pour xubuntu par exemple .. en espérant que le bios permette d’installer autre chose …
Dimitri, j’ai creusé un peu, en fait il semble que ce soit une Thinkpad tablet 2 avec un dock clavier bluetooth, excellente machine d’après les qq tests que je viens de voir, mais hors de prix :/
enfin soyons prudent MS serait capable d’y coller un win RT car il existe encore….
[…] étape, redécouvrir les diagonales plus petites cehz les constructeurs, on sait déjà qu…, reste à connaitre le calendrier. Avec cette première référence Bing […]
Ayant manqué la génération des EEEPC 9″, je dois dire que ‘idée revenir sur des machines d’une telle diagonale me laisse rêveur.
Une machine fanless au format 8-9″, un clavier limité en largeur mais qualitatif, un minimum de touchpad de qualité, une autonomie raisonnable (6-8h réelles), un poids contenu (moins de 800g ?) et au moins deux ports USB plein format feraient mon bonheur, et ne me semblent pas impossible avec un Atom pour tablettes.
Je serais disposé à donner 2 à 3 fois plus que les 100€ de départ pour une telle machine, pour peu que l’ensemble soit qualitatif et cohérent. Idéalement au moins 4GO de RAM et 64GO de stockage pour le confort, quittes à rajouter une cinquantaine d’euros pour ces options.
Dans mes rêves les plus fous, la machine serait insérée dans un chassis similaires à ceux des ultrabooks Samsung, dont la légèreté et le design me laissent rêveur.
Je ne comprends pas qu’Apple soit le seul assembleur à comprendre l’intérêt d’investir lourdement sur la qualité des éléments d’ergonomie(chassis, clavier, touchpad, écran, batterie…) en priorité sur les performances. Au delà des geeks accrochés aux benchmarks, le grand public s’attache plus à son ressenti avec la machine qu’aux performances. Personnellement, je me fous que ma machine soit équipée du dernier core I7 si ses finitions mal jointées, son touchpad peu réactif et sa dalle TN me renvoient l’image d’une machine inconfortable, bas de gamme et peu durable. D’autant plus que les performances d’un atom répondent la plupart de mes besoins en mobilité, tout en limitant la consommation de la machine.
Pourquoi pas un netbook premium à 400-500€ ?
On se rapproche des taros d’un raspberry PI mais avec 1 Go de MEV, un proc Intel et, surtout, un écran !
Cool,
Db