Wacom tenait à la baguette le monde des stylets, la marque japonaise étant quasiment seule sur ce marché, c’était l’ergonomie de ses propositions qui donnait le La de toute programmation autour de ce type de produit. Avec des stylets identiques de tablettes en tablettes, avec une grosse majorité de la production mondiale en terme de ventes. L’ergonomie Wacom dictait l’ergonomie d’Apple, d’Autodesk, de Corel et des autres.
Un stylet Wacom
Mais avec de nouveaux acteurs sur le marché, la donne change. La concurrence a donné aux stylets de nouvelles options, des fonctions différentes. Là où Wacom posait un bouton programmable d’autres vont intégrer une fonction gomme. Là où Wacom mettait sa gomme justement, d’autres ont collé un bouton. La raison de cette disparité est probablement très simple, les concurrents de la marque japonaise voulaient surement éviter tout risque juridique en clonant les solutions « historiques » et permettre de différencier les leurs avec des options supplémentaires.
Le souci c’est que là où un éditeur logiciel pouvait à coup sûr faire correspondre son programme à un outil physique en tablant sur du Wacom, il ne peut plus désormais être certain de la correspondance entre son intention logicielle et la possibilité matérielle proposée par le stylet. Retourner l’outil pour gommer par exemple n’est pas possible avec toutes les solutions existantes et Microsoft voit dans cette disruption un véritable problème.
Le stylet de la Surface Pro
Imaginez par exemple que votre souris à deux boutons n’ait pas le même comportement d’un programme à l’autre. Que parfois le clic soit considéré comme un double clic ou que le bouton droit donne un clic gauche. C’est exactement le même problème qui est en train d’envahir le monde des stylets numériques.
Microsoft va assurer une compatibilité entre les stylets et les dalles au travers de Windows.
Windows a donc pris le taureau par les cornes en lançant son Microsoft Pen Program. Non seulement le système demandera aux fabricants de proposer une interface reprenant des éléments basique communs, mais il assurera une inter-compatibilité des éléments entre eux. En clair vous pourrez prendre un stylet N-Trig et l’utiliser sur une dalle Wacom. Inversement, vous pourrez utiliser un stylet Wacom pour l’exploiter avec une dalle Synaptics.
Bizarrement, tout le monde de l’industrie semble suivre Microsoft sur ce créneau. J’écris bizarrement car cela casse totalement une partie du jeu de la concurrence et de l’obligation de suivre le fabricant de sa dalle en rachetant systématiquement un stylet de sa marque. Wacom, Synaptics, SiS, Atmel, Sunwoda, APS, Elan, Goodix et EETI ont répondu à l’appel de l’éditeur.
Il faut dire que si les constructeurs ne suivent pas les lignes directrices accordées par Microsoft, ils n’auront plus droit à une certification de pilotes de la part de l’éditeur. Cela veut dire, en clair, que l’interface elle même de Windows ne pourrait plus répondre à leurs outils et que les fonctions de caligraphie intégrées ne seraient pas non plus reconnues.
Deux stylets types ont ainsi été présentés, des objets qu’il faudra copier pour être compatible avec Windows : Le premier reprend la forme classique d’un engin Wacom avec une gomme d’un côté et un stylet de l’autre et un bouton sur le corps de l’objet. Le second propose un interrupteur au bout du stylet, façon critérium, et la fonction gomme est reprise via un bouton intégré qui tombe sous les doigts.
Comment se différencier alors quand on s’appelle Wacom et qu’on tracte depuis des années la communauté des créateurs sur tablettes ? Tout simplement en travaillant sur des « détails » annexes qui ne sont pas repris dans le cahier des charges de compatibilité de ce Microsoft Pen Program. Par exemple, Wacom annonce que sa treizième génération de tablettes graphiques prévue pour la fin de l’année aura 4096 niveaux de pression contre moitié moins aujourd’hui et que les tablettes sauront prendre en charge le positionnement du stylet par rapport à la feuille pour le traduire numériquement. Il sera possible de pencher un marqueur virtuel ou un pinceau d’aquarelle. Éléments que la concurrence ne maîtrise pas encore.
Source : WinBeta via Liliputing.
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Entre le retour des crayons optiques :) et des casques VR, j’ai l’impression que l’univers high tech/informatique n’invente plus rien…
« En clair vous pourrez prendre un stylet N-Trig et l’utiliser sur une dalle Wacom. Inversement, vous pourrez utiliser un stylet Wacom pour l’exploiter avec une dalle Synaptics. »
Intéressant comme info! Cela veut-il dire que Wacom va abandonner sa cher (ds les 2 sens du terme) techno EMR (résonnance électromagnétique) dont l’avantage était que le stylet n’avait pas besoin de batterie car alimenté par l’écran pour la techno AES (Active Electrostatic Solution) qu’on trouve chez la concurrence (N-Trig, Synaptic…)?
@sidero: Non je ne pense pas. Je pense qu’il vont introduire un autre support dans leur techno en plus de leur techno a eux. Sinon ils perdraient leur avantage.
@Pierre Lecourt:
Donc, ça va pas aider a diminuer le prix des digitizer. En tt cas, c’est une bonne nouvelle cette uniformalisation des stylet actifs. Cela va aider à avoir des driver plus mature et plus stable.
Pour les pauvres, les stylets passifs à embouts toile métallique sont plus performants que ceux à embouts caoutchouc pour des tablettes comme l’Asus T100. Ils glissent mieux et sont plus sensibles.
Ceux que j’utilse, très peu chers :
https://www.amazon.fr/dp/B00I7Q84ZM/ref=wl_it_dp_o_pC_nS_ttl?_encoding=UTF8&colid=3VO6TI6LU13WD&coliid=I33OTE79RPCEIX&psc=1
@Doigt Agile:
Les stylets dont tu parles n’ont rien à voir avec la techno présentée dans l’article, mais merci pour l’info, je ne connaissais pas ces embouts métalliques, je testerai ça.
@Hobbes
Tu as parfaitement raison, mais les sujets sur les stylets ne sont pas légion et comme la majorité des tablettes en circulation ne sont ouvertes qu’aux stylets Bluetooth pas forcement performants et plutôt chers, et aux stylets passifs, c’était l’occasion de signaler un progrès.
D’ailleurs, l’Asus T100 premier de la série avait une dalle tactille d’une sensibilité assez médiocre aux stylets passifs (sauf ceux à toile métallique auxquels je fais allusion), et l’Asus T100 TAM que j’ai pris depuis est plus sensible.
Et pour dessiner sur une tablette Windows, je peux recommander deux outils de dessins gratuits et bien équipés (pour compléter le Fresh Paint de Microsoft) :
– Firealpaca doté d’un module pour d’oignon et preview de calques en mouvement pour du dessin animé (importation et sauvegarde en PSD Photoshop possible)
– Mischief free dont l’originalité est de permettre de zoomer à l’infini (en quelque sorte) pour dessiner des choses très détaillées après avoir zoomé dans quelque chose de déjà crayonné.
Module pelure d’oignon ! Erreur de frappe.