GPD Win Max 2 : le Ryzen 7 7840U en pleines formes

Qu’il s’agisse de sa forme physique ou de ses formes techniques, le GPD Win Max 2 dans cette version Ryzen 7 7840U est une sorte d’aboutissement. Quelque chose qui approche une forme assez logique dans le développement du format netbook… si on l’avait laissé continuer à évoluer.

Si le marché, et Microsoft en particulier, avaient permis au format netbook de perdurer, il aurait sans doute abouti à quelque chose de semblable à ce GPD Win Max 2. Mais le Darwinisme de ces machines n’a pas eu lieu, faute de possibilités d’intégrer des licences de Windows à bas prix dans les engins de petites diagonales sans limiter trop franchement leurs capacités techniques. Pour avoir Windows, il fallait des puces, de la mémoire vive et des capacités de stockage moribondes. Sans Windows les ventes ne suivaient plus. A l’époque, on expliquait que c’était parce que les netbooks détruisaient la valeur du marché PC en  sabrant le Chiffre d’Affaire potentiellement réalisable avec des portables classiques. Aujourd’hui on se rend compte que les rares qui vendent encore ces engins les proposent souvent plus de deux fois plus cher que les portables entrée de gamme…

Car ce netbook 10″ que propose GPD a de bonnes raisons d’être aussi cher. D’un point de vue technique comme de marché. Commençons par les éléments qui expliquent logiquement une bonne partie du futur tarif de cet engin. GPD est petit, très petit face à des mastodontes comme Lenovo ou HP. On peut imaginer que la marque vendra quelques milliers de machines cette année. Un chiffre qui explique une bonne partie du prix de ce genre de solution aujourd’hui. Difficile d’amortir la conception et la fabrication de pièces sur mesures pour une distribution aussi « confidentielle ». Quand on voit les grands constructeurs proposer des modèles de portables classiques, de diagonales différentes, équipés de la même carte mère. On comprend assez vite l’enjeu vital de faire des économies d’échelle sur ces engins. Fabriquer un châssis, un système de refroidissement et construire une carte mère pour une machine qui se vend aussi peu est forcément très impactant sur le tarif de chacune d’elle. Ici, GPD économise sur une bonne partie de son développement en intégrant le Ryzen 7 7840U dans le châssis du précédent modèle de GPD Win Max 2 sorti équipé d’un Ryzen  7 6800U.

Autrement dit, si le marché s’emparait de ces modèles de machines en masse, si les fabricants en produisaient dix ou vingt fois plus a minima, les prix seraient probablement beaucoup plus accessibles. Et je ne parle pas du fait de devoir importer ces GPD quand une distribution par des marques internationales aurait un impact évidemment plus local.

La seconde raison qui fait que ce Win Max 2 de 10.1″ sera un investissement important tient à la maturité des composants choisis. On ne connait pas encore le prix de ces modèles mais leur équipement aura évidemment un impact fort sur leurs tarifs. Les modèles actuels en Ryzen 7 6800U 16Go / 1 To sont proposés autour des 1000€.

Le design de la machine est semblable à la précédente génération. On a un netbook 10.1″ tactile qui exploite la totalité de l’espace disponible. Avec une diagonale à bordures fines qui propose une dalle IPS pouvant grimper à 2560 x 1600 pixels. Une définition pas forcément bien adaptée aux possibilités des composants choisis mais qui pourra être redescendue à des niveaux moins élevés pour jouer. Le clavier est décalé vers le bas, bord à bord il propose des périphériques de jeu et un pavé tactile sur le haut. 

Pas de place perdue donc et un engin qui permettra de jouer en mobilité même si le confort global de  ce type de machine n’est pas celui d’une console PC. Avec 1.05 Kg sur la balance pour un encombrement de 22.7 cm de large sur 16 cm de profondeur et 2.3 cm d’épaisseur, ce n’est pas l’engin que l’on a envie de garder en mains trop longtemps. Ce genre de design, avec le poids et le basculement de l’écran, a tendance à fatiguer assez vite.

Le processeur AMD Ryzen 7 7840U embarqué ici est un 8 cœurs et 16 Threads en architecture Zen 4 avec un circuit graphique RDNA 3 comprenant 12 CU à 2.7 GHz. Une puce bien entourée avec de 16 à 32 Go de mémoire vive LPDDR5x-7500 et un stockage NVMe M.2 2280 de 1 à 2 To.  Un second M.2 2230 NVMe sera également disponible pour ajouter de la capacité à l’engin. D’autres postes comme un USB4, un module Wi-Fi6 et Bluetooth 5.2, une batterie 67 Wh et une excellente connectique finalisent les équipements de ce modèle.

Mais  ce sont les performances qui montrent l’évolution globale de l’offre d’AMD avec ce Ryzen 7 7840U. La puce propose un niveau de jouabilité assez impressionnant sur de multiples titres.

Sur Forza Horizon 5 en 1200P et avec des détails élevés, la solution propose plus de 65 images par seconde avec une consommation de 15 watts seulement. Une fluidité suffisante pour profiter de ce genre de titre en mobilité.

Sur Red Dead Redemption 2, toujours en 1200P mais en détails bas, les 15 watts de consommation ne sont plus suffisants pour proposer une jouabilité en 60 images par seconde. Mais il sera possible de baisser la définition (En 800P et 18 Watts de TDP le jeu passe à presque 80 ips) ou… d’augmenter le nombre de watts à la volée pour proposer plus de puissance au processeur. 

Avec 25 watts accordés à la puce d’AMD, on dépasse les 60 images par seconde dans le même jeu. Evidemment, cela aura un impact en terme d’autonomie et de chauffe. La machine offrira moins de temps de jeu et dans des conditions plus désagréables mais on peut imaginer alors un usage déporté sur un écran de télé avec une simple manette connectée à l’engin. 

Last of us en 800P avec détails bas tourne presque toujours au dessus des 50 ips avec 15 watts de TDP.  Avec 25 Watts, il bascule autour des 70 ips. Rendant ainsi ce titre très récent parfaitement jouable.

D’autres jeux sont proposés dans la vidéo avec une jouabilité exemplaire et toujours cette possibilité de régler finement le nombre de watts accordés au processeur directement à l’écran, sans même quitter son jeu. Une souplesse logicielle et matérielle parfaitement adaptée à l’usage mobile de ce type d’engin. 

Mais au delà du jeu en lui même, c’est toute une galaxie de possibilités qu’offre ce type de netbook. Je sais que la grande majorité des utilisateurs, joueurs ou non, ne seront pas forcément attirés par ce type de design très orienté vers le jeu. Qu’ils préfèreraient des machines plus classiques et sortir une manette de temps en temps pour jouer. Parce que ce que promet le Win Max 2 en jeu n’est que la partie émergée d’un iceberg de possibilités. On pourra quasiment tout faire avec ce type d’engin. Et dans des conditions exceptionnelles.

Je rêve d’un retour de ce type de solution sur le devant de la scène. Un format vraiment compact, performant, plus abordable parce que moins spécialisé et capable de dépanner sur le pouce aussi bien un étudiant dans sa prise de notes qu’un photographe en reportage qui voudrait développer immédiatement un cliché numérique. Un engin à la fois apte a piloter un système Linux pour gérer des infrastructures réseau qu’une solution Windows pouvant lancer des outils métiers développés sur mesures.

Enfin, et c’est peut être le plus paradoxal de tout cela, la majorité des gens dans la même situation que moi, dans l’attente du retour de ce type de format, sont déjà équipés de nombreuses solutions. Portables, PC Fixe, MiniPC. Une bonne partie d’entre eux ne se laisseront pas convaincre par le marché des consoles-PC qui ne correspondent pas à leurs usages. Mais ils pourraient tout à fait sauter le pas pour un netbook de ce calibre. Une dépense qu’ils ne feront pas pour un nouveau PC avant plusieurs années puisque leur dernière machine leur convient encore tout à fait.

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