Si vous avez déjà eu en main un panneau d’encre numérique couleur, vous avez surement eu l’impression de tenir un magasine qui aurait été oublié sur la plage arrière d’une voiture en plein soleil. Les couleurs sont fades, délavées, comme atténuées par un filtre baissant fortement leur contraste. C’est d’autant plus fort que lorsque l’on tient en main un engin électronique, on s’attend en général à une dalle numérique de type IPS, fort contrastée.
La nouvelle encre numérique E Ink Gallery Plus est une vraie avancée. Plus contrastée, plus vive, elle gère désormais 60 000 couleurs que la précédente technologie de la marque. C’est très nettement visible quand on compare les deux technologies entre elles. Si les 60 000 couleurs vous paraissent fort peu face au 16.7 millions de couleurs proposées par les écrans numériques habituels, c’est tout de même un exploit extraordinaire quand on connait le fonctionnement de ces technologies. Du reste, il n’y a pas 60 000 vraies couleurs disponibles. Comme avec les écrans LCD, ce n’est pas la juxtaposition de couleurs entre elles qui créent des assemblages. L’oeil et le cerveau humain faisant le travail d’analyse et de composition nécessaire ensuite.
Comme souvent, les premiers usages de ce type de produit sont liés à la publicité
La précédente technologie de la marque proposait 4096 couleurs, passer à 60 000 est donc une énorme évolution. Et que dire du contraste ? La nouvelle encre augmente celui-ci de 40%, ce qui va probablement enlever une bonne partie de cet effet de couleurs délavées aux solutions qui choisiront cette technologie.
D’abord employée dans l’affichage numérique, cette E Ink Gallery Plus sera mise à disposition dans diverses diagonales d’écran. On parle de 13.3″, de 25.3″ et de 28″. Des solutions plus orientées vers des usages fixes que des liseuses portables. Je doute que le prix de cette technologie soit tout de suite assez abordable pour venir occuper le terrain des liseuses mais cela pourrait être un format déclencheur. La marque Gallery porte bien son nom et vise explicitement l’affichage numérique. Des modèles destinés à équiper des liseuses ne sont pas encore annoncés par le constructeur.
Le souci de l’encre numérique c’est son format et le maigre nombre de producteurs. Quand on cherche un écran IPS sur le marché, il y a énormément de fabricants dans des formats très variés. Assez pour pouvoir faire jouer la concurrence entre les différents fournisseurs et trouver des diagonales adaptées à son projet. Quand on arrive sur le terrain de l’encre numérique, non seulement on a peu de fabricants mais en plus ils ne proposent pas forcément de diagonales à votre convenance. Ce qui pose le souci d’un produit « sur mesures ».
Imaginons un constructeur qui voudrait demander une dalle E Ink Gallery Plus pour lancer une liseuse couleur grand public de 10 ou 12″. Il devrait assumer le prix du développement complet de cette dalle et sa construction. Un prix très élevé qu’il est possible de diluer dans un nombre très important de liseuses. Autrement dit, il faudrait vendre des dizaines de milliers de produits assez chers pour pouvoir rentabiliser cet investissement. Avec un risque caché, celui d’avoir fourni une dalle « pour liseuse » prête à l’emploi à E Ink. Ce dernier pourrait alors commercialiser la diagonale choisie à d’autres marques qui n’auraient pas à payer la même somme en Recherche et Développement. Sortir un produit moins cher en prenant moins de risques et avoir la possibilité de doubler le premier acteur du marché toujours encombré d’un énorme stock. La situation est donc très compliquée à gérer.
La solution ? Comme toujours il faut que plus d’acteurs se développent autour de ces technologies et que E Ink lance une dalle adaptée au marché des liseuses de son propre chef. Dalle dont les fabricants de liseuses pourraient s’emparer ensuite pour proposer des modèles au grand public. Peut être que la technologie couleur est enfin mûre et qu’un acteur international comme Kobo ou Amazon va se pencher sur le sujet ?
Source E Ink
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
Pour se donner une idée, si un écran E Ink Gallery Plus était comparé au meilleur écran LCD du passé, on parle de quelle année ? 2015, 2010, 2005 ou 2000 ?
merci pour la news Pierre !
enfin !!!
je vote pour une liseuse 13,3″ :-)
pour enfin avoir la sensation d’avoir une BD avec soit.
reste à connaitre le temps de latence entre 2 pages…
En fonction de l’usage, je me demande ce que ça pourrait donner sur un ordinateur portable ou une tablette (sans tenir compte du prix de l’écran)
Par exemple quelle autonomie pourrait-on atteindre en sachant que puisque la dalle restreint un peu l’usage en terme de rafraîchissement, et de profondeur de couleur, ou ne le choisirait pas pour du multimédia ou du jeu
En pc industriel, pour un commercial pour du dev, de la conception 3D, etc
Je pense que cela serait bien pour atténuer la fatigue des yeux et pour travailler en environnement très lumineux
@eugene: Je ne pense vraiment pas que le résultat serait très pertinent sur un usage PC, même bureautique… Faire défiler plusieurs pages de texte d’affilée risque d’être vite frustrant. Le développement logiciel actuel vise à fluidifier l’affichage, il faudrait presque réécrire les logiciels pour s’adapter à l’eInk… Sur les liseuses, on se déplace généralement page par page, sous Word c’est un défilement continu par exemple… Quand au commercial, osera-t-il seulement montrer son écran à un client ?…
@eugene: D’accord avec aka_mgr. Il faut que l’interface soit remaniée afin d’éviter les rafraichissements trop rapides. Il faut aussi éviter toutes les petites animations (du genre qui fait jaillir une boîte de dialogue).
Enfin, le problème de ces écrans et la qualité du rafraichissement lors d’un affichage complexe. Pour éviter les scintillements, seul ce qui change sur l’écran est rafraichi. Cela fonctionne bien… ou pas. Dans plein de cas il reste des petites bricoles qui trainent quand l’écran change trop radicalement. Et la solution est de tout rafraichir régulièrement. Non seulement cela fait clignoter l’écran, mais encore cela pompe sur la batterie et on perd une partie du côté sobre de ce type d’affichage.
C’est joli mais, d’après mon expérience, cela n’a pas beaucoup d’intérêt sur les liseuses, a la rigueur la première version couleur pour différentier un surlignage. Pour le reste…. La format bd est trop grand pour une liseuse (les tablettes 11pouces sont déjà plus lourdes qu’une bd…), les mangas sont souvent en noir et blanc et les revues ont souvent une pagination double page ( sans doute volontaire) rendant difficile une lecture sur tablette ( alors sur une liseuse…)
Reste les manuels techniques et les dicos dont l’usage ne fait pas sur liseuses et peu sur tablettes.
Il est vrai que je considère mes liseuses comme des livres de poche utilisables dès que j’en ai envie ( sur un banc, une chaise longue,au lit ou dans les transports).
En revanche je péblicite ce format pour l’affichage informatif (dont la domotique) et décoratif. Un beau cadre et voilà un tableau numérique passif pour afficher des reproductions ou des photos qui ne consomme rien au quotidien et qui ne dérange pas la nuit( pas de lumière parasite).
Bon d’accord si le prix d’une liseuse couleur reste correct je testerai quand même !
@Xo7 sauf que ce type de technologie a le potentiel de révolutionner le secteur de l’éducation, et particulièrement dans les pays en voie de développement, par sa faible consommation d’énergie et son autonomie.
Je ne parle même pas sur le écologique, avec la réduction de l’usage du papier.
Koshi:
> Je ne parle même pas sur le écologique, avec la réduction de l’usage du papier.
Euh ? et ta liseuse ça ne serait pas un déchet électronique ? Le papier se recycle facilement, ça…
Sans compter l’obsollescence, un livre peut avoir siècle et rester utilisable, ce truc dans 2ans il est complètement obsolète (ex: nouvelle dalle avec des vrais couleurs) et dans un peu plus la batterie sera complètement rincée.
Je crois que l’écologie est totalement hors sujet ici (mais je ne nie pas le potentiel sur d’autres points)