Le Dirtywave M8, c’est un séquenceur audio mais également un synthétiseur de sons et un sampleur. Un outil très spécialisé, donc, et qui demande un poil d’apprentissage avant de parvenir à un résultat. Comme souvent avec les instruments de musique électronique, il nécessite un gros paquet de bases techniques et théoriques avant de se jeter dans le grand bain.
C’est par l’entremise de Red Means Recording, vidéaste musicien expérimentateur sur Youtube, que j’ai rencontré le Dirtywave M8. Il fait la démonstration ci dessus des capacités de l’objet et, comme à tout ce qu’il touche, arrive à en tirer quelque chose d’assez incroyable. Si vous avez connu la MAO des années Atari/Amiga, ce petit engin et son interface tout en chiffres et en lettres devrait vous parler. L’objet est bel et bien un « tracker » autonome et programmable. Les possibilités sont très intéressantes et complètes et il est possible de programmer/composer des choses assez variées avec l’objet.
Mais ce qui m’a le plus intéressé avec ce produit, c’est sa fabrication. L’engin est issu d’une production artisanale. La conception tout comme l’assemblage final et le code sont le fruit d’un vrai artisan. Comme pourrait l’être un violon ou tout autre instrument sur mesures. Les petits appareils sont fabriqués à la main à partir de pièces détachées et d’une carte mère soudée en usine. Leur assemblage final est effectué à la chaine tout aussi manuellement.
Le code y est injecté au travers d’une solution Teensy 4.1 de PJRC. Une solution embarquant un SoC ARM Cortex-M7 à 600 MHz et hautement adaptable à tout type de solution. De telle sorte que vous pouvez injecter vous même le code du M8 sur une de ces cartes et profiter de son rendu sur un écran externe. Une page Github donne accès au changelog du firmware de la machine.
Le Dirtywave M8 n’est pas donné, il coute tout de même 550$. C’est cher mais c’est encore une fois un instrument particulier fabriqué avec soin et qui bénéficie d’un suivi logiciel complet. Son châssis est en métal, sa construction est assez robuste pour vous accompagner partout et ses capacités de traitement sonore assez vastes pour en faire un vrai outil de composition.
Random song generated randomly. New firmware version 2.0.8 has been released. Better battery life and bug fix version! Find it on https://t.co/03nedl1qCO pic.twitter.com/O7xpP0PyXt
— Dirtywave (@DirtyWaveMusic) October 21, 2021
Avec un traitement du son Analogique et midi en entrée comme en sortie, un écran de 2.8″ IPS tactile, une batterie lui offrant 6 heures d’autonomie et un lecteur de cartes MicroSDXC… le créateur de cet engin a réussi à exploiter tout le potentiel de la solution Teensy avec une gestion plus que complète des possibilités sonores de l’engin : 8 canaux, des centaines d’instruments, des fonctions d’écho, de reverb, de chorus et de delay gérées en temps réel, un sampler 24 bits stéréo WAV et une gestion complète du MIDI… Pour ne citer que quelques fonctions de l’objet.
Pour tout savoir de l’appareil, vous pouvez aller faire un tour sur le site dirtywave.com
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
Je me souviens bien de l’époque ou on parlait de PAO (publication assisté par ordinateur), mais le seul qui parle encore de MAO, c’est katerine :)
Et un Arturia ?
https://www.univers-sons.com/arturia-microfreak-vocoder-edition-p73535.html
J’adore ce genre d’instrument, bien que le prix puisse paraître élevé, ce n’est pas ce qui fera la fortune de cet artisan et pourtant, énormément de taf derrière ça…
J’espère pour lui qu’il ne se fera voler son travail, c’est quelque chose que l’on voit régulièrement arriver avec ces « petits » artisans (notamment dans électronique analogique).
@bob: Arturia n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un artisan, et puis si l’on devait comparer Dirtywave M8 a un autre instrument du même type, j’irais plus sur un NerdSeq (https://xor-electronics.com/nerdseq-portable/) ou un OP1 ( https://teenage.engineering/products/op-1 )
« l’artisanat du XXIe siècle » est, comme le diy, quelque chose qui explose ces derniers temps, la technologie le permettant.
Il y a pas mal de personnes qui passent de la fabrication d’effets ou d’instruments électroniques analogique vers le numérique mais toujours avec ce coté « boutique » de qualité…et c’est tant mieux ;)
Bref, merci Pierre pour cette découverte.
Ce qui est le plus impressionant je trouve c’est le boitier. Le rendu est très propre et j’aimerais bien savoir comment ils font pour concevoir cette pièce.
Allez voir du coté de notre compatriote Audiothingies de Dijon.
https://www.audiothingies.com/product/micromonsta2/
J’ai la chance d’avoir eu ce micromionsta2 en cadeau collectif de proches. un vrai merveille, je n’ai jamais eu le courage de l’ouvrir, mais je suis grave curieux de savoir ce qu’il a dans le ventre !
Contrairement à ce bijou présenté par pierre : pas de séquenceur et de sampler dans le micromonsta2
Avec le code source de Sunvox d’Alexander Zolotov dispo (merci à ce gars qui fait mieux que les grands éditeurs, en opensource), y’a moyen de faire ce genre de machine avec un sunvox adapté.
Merci pour la découverte Pierre ! Dommage qu’il ne livre pas en europe (fuckin’ US), perso j’aurai pu casser la tire-lire pour ce genre d’engin portable robuste et aussi maniable.
Excellente machine pour qui veut se passer d’une DMG avec LSDJ
La vidéo mentionne le patreon trash80, le célèbre artiste chiptune serait lié à ce matériel ?
@Cinos: les sons n’ont rien à voir même si les interfaces se ressemblent. On est pas sur du low-fi voir du 8bit
Pour un bel exemple d’ingéniérie artisanale, regardez du côté de Gotharman :)
@fsuchs:
Le dirtywave M8 est une sacrée machine qui vaut bien son prix. Trash80 son inventeur ne cesse de le faire évoluer aussi bien au niveau logiciel que matériel. Je le conseille à quiconque est intéressé par la composition nomade. Il ne s’agit pas juste d’un tracker mais d’un veritable outil de synthèse inspiré du célèbre LSDJ. Pour conclure, la communauté M8 est extra et il fait bon en faire partie. Foncez!