L’histoire de CinePi a beau être Open-Source, elle est très intimement liée à son développeur principal. Un certain Csaba. Il y a presque 10 ans, il ouvrait le puit sans fond qu’est le monde des boitiers de caméras numériques. Avec un boitier BlackMagic Cinema Camera, il découvrait la richesse potentielle de la capture numérique. Potentielle car comme pour toute solution vidéo capturant en images RAW, les possibilités de développement sont infinies.
Pour profiter totalement des capacités de ce type de caméra, il faut avoir conscience du temps nécessaire à l’apprentissage de toutes les possibilités qui sont offertes par ce type de dispositif. Et on commence rapidement à progresser dans une jungle luxuriante de fonctions et de capacités. Csaba a donc investi beaucoup de son temps pour comprendre et nuancer les problématiques soulevées par la capture RAW : le fonctionnement des capteurs, des codecs, de la profondeur de bits, de la couleur et autres éléments qui constituent la mayonnaise nécessaire à l’usage de ce type de boitier. Mayonnaise généralement préfabriquée industriellement avec quelques recettes maison par les industriels sur les produits grands public.
Des exemples de captures effectuées par CinePi
Ce temps passé à apprendre à piloter ce type de caméra lui a donné l’idée de créer CinePi. Une caméra RAW également, mais Open Source et accessible à tous. L’idée est de permettre de capturer des signaux en « 2K » au format DNG jusqu’à 50 images par seconde sur 12-bit de profondeur de couleurs. De quoi capturer des plans dignes d’un long métrage aussi bien pour des particuliers que des pros. Sans dépenser des fortunes.
Le choix d’une carte de développement Raspberry Pi s’est fait naturellement en raison du support logiciel et de la communauté autour de ces solutions. La dernière version de CinePi a débuté son développement en septembre dernier, la partie matérielle de son côté a réellement débuté en janvier 2023. L’ensemble du boitier est imprimé en 3D sur lequel on vient implanter un objectif et un écran HyperPixel 4.0 pour le contrôle de l’ensemble et le cadrage. Un écran choisi pour ses qualités mais qui posait le véritable casse tête d’occuper à lui seul la quasi totalité des ports disponibles sur la carte? Il a fallu trouver des parades pour connecter le reste des éléments sur un seul I2C, notamment la partie gérant l’alimentation de la carte.
Le design global est né de ces aménagements mais également des choix logiquement appliqués par le marché. De nombreuses marques de caméras de ce type ont fini par proposer un design de ce type pour plus de praticité et de compacité. Le résultat est un capteur qui propose un format vidéo de meilleure qualité que ce que capture le H.264 classique du système proposé par la fondation. Le cadreur peut également facilement adapter la solution à ses usages. En rajoutant ses propres capteurs, ses boutons et autres suivant ses besoins. La solution peut s’adapter à tout type de capture et même déporter la partie contrôle de l’objectif. Le format de base est juste une indication « classique » et passe-partout mais la grande force de CinePi est dans son adaptabilité. Il est également possible de tirer partie d’un écran HDMI directement relié à la carte ou de concevoir des boutons ajustant des éléments de capture facilement.
Le résultat des captures effectuées sur CinePi équivaut à ce que proposent – ou proposaient – des caméras très haut de gamme il y a quelques années. Cela met à portée des cinéastes amateurs ou professionnels des possibilités incroyables pour une fraction du prix des capteurs pros. Cela permet également d’imaginer des modules capables de capturer des éléments en très bonne qualité sans avoir à se soucier d’un éventuel accident.
L’idée générale restant de créer le profil de ce que l’on veut enregistrer via l’écran tactile, de cadrer puis de démarrer la capture avec un simple bouton. Mais la suite de cette aventure devrait passer par le choix de capteurs encore plus performants et la création d’un HAT permettant de piloter facilement l’ensemble. Ajouter des solutions de réglage d’exposition, par exemple. Pour y parvenir, Csaba cherche des partenaires capables de l’aider dans le développement de son projet. Si le cœur vous en dit, la page Github du projet est ici. Un serveur Discord est également actif.
2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
Kubrick aurait adoré
Le potentiel est immense
C’est plus un framework qu’un simple objet.
En gros, c’est évolutif et c’est une porte ouverte aux imaginations tant techniques qu’artistiques.
Si une communauté se bâti sur cette plateforme, ça peut envoyer du lourd.