Shadow propose de nouvelles offres et valide le concept de minimachine

Blade lance une nouvelle offre Shadow à partir de 12.99€ qui permettra de piloter un PC distant plutôt bien équipé. La marque annonce au passage le développement de nouvelles interfaces mobiles et un support VR universel.

Shadow évolue, l’offre d’ordinateur déporté en streaming de Blade a été retravaillée avec une large évolution de gamme et en services. Ce nouvel équilibre va porter l’offre à de nouveaux usages et pourrait surtout intéresser de plus en plus de monde.

Le cofondateur de Blade Emmanuel Freund, a hier matin dévoilé de nouvelles offres pour Shadow. Dans un contexte assez compliqué avec la mise sur orbite des offres de streaming de Sony, Microsoft et Google, la marque se pose en challenger avec une approche différente. Là où les concurrents visent un système de micropaiement et de services pur, Blade envisage la location d’une machine dédiée dont vous serez le seul maître à bord.

Shadow ce n’est pas juste un tour de robinet pour ouvrir un tuyau vous délivrant du contenu comme Stadia par exemple. C’est la prise en charge d’un stockage distant unique et d’un matériel spécifique vous permettant de profiter de toute la puissance d’une machine dédiée. Le calcul pour Blade est assez simple, en facturant un peu tous les mois ses clients, il peut acheter en volume des produits et une infrastructure qu’il se remboursera sur la durée. Pour le client final, payer un peu chaque mois reste rentable puisqu’il évite une dépense massive pour profiter d’un PC orienté jeu et n’a pas à subir l’obsolescence du matériel loué.

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L’exemple le plus parlant est sans doute l’offre Shadow Boost à 12.99€ par mois. Un montant suffisant pour retrouver un PC permettant de jouer en FullHD. Blade promet un PC quadruple coeur cadencé à 3.4 GHz, 12 Go de mémoire vive et 256 Go de stockage. Le tout associé à une puce graphique Nvidia GeForce GTX 1080. Pas un foudre de guerre face aux standards actuels du haut de gamme mais pour 12.99€ par mois de quoi lancer très correctement des jeux en 1920 x 1080 pixels.
Si on fait les calculs de base de cette offre, les 12.99€ par mois avec engagement annuel se transforment en 155.88 € par an. Un montant qui correspond approximent à l’achat d’une carte Nvidia GeForce GTX 1650 de base seule.

Pour un joueur occasionnel, qui ne va pas faire du jeu vidéo sa passion principale, cette proposition est parfaitement viable. En se connectant grâce à une application Android ou un PC de petit gabarit relié à une télévision ou un écran classique,  il retrouvera des performances tout à fait honorables pour jouer sans pour autant avoir à investir dans une configuration très onéreuse.

Le grand changement de cette offre vient de ce tarif de base, les précédents contrats de Shadow demandaient 30€ mensuels pour accéder au service. Malgré ce prix élevé plus de 70 000 personnes avaient signé chez Blade. Preuve de l’intérêt de l’offre.

En sabrant son prix de départ, même si cela se traduit par une évolution à la baisse de la qualité de celle-ci en terme de rendu, la marque semble avoir écouté les besoins du marché. Blade passe ici d’une phase de tests et de lancement à un programme plus ambitieux de commercialisation. L’offre à 12.99€ va sûrement trouver une clientèle même si elle limite le rendu à du 1080P. Parce que cela correspond à un public qui peut être intéressé par du cloud gaming et que ce type de format colle bien avec l’offre globale des FAI Français. L’offre peut également se conjuguer avec une mensualisation qui augmente son tarif de 2€. 

D’autres offres sont prévues avec un contrat mensuel Shadow Ultra à 24.99€. Cette solution toujours basée sur un engagement d’une année proposera plus de muscles avec une GeForce RTX 2080 et un processeur équivalent à un 4 cœurs cadencés à 4 GHz associés à 16 Go de mémoire vive et 512 Go de stockage. On passera ici à l’UltraHD si la connexion Internet suit niveau débit. Le tarif grimpe à 29,99 € par mois si l’on veut rester sans engagement. 300€ tout de même tous les ans, c’est beaucoup mais c’est là encore loin du prix des composants à l’achat.

Enfin, un abonnement Shadow Infinite qui pousse la solution dans ses retranchement avec du matériel très haut de gamme pour du jeu UltraHD sans compromis. On découvre alors une Nvidia Titan RTX, l’équivalent d’un processeur six coeurs à  4 GHz, 32 Go de mémoire vive et 1 To de stockage. On passe alors à 39.99€ par mois sur une année d’engagement ou 44,99 € mensuels. On grimpe à 480€ par an donc.

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Si les prix semblent élevés c’est parce que la facture ne concerne ici qu’une location et non pas l’achat d’un produit. Il faut bien être conscient de la problématique à laquelle fait face un joueur PC. Les offres ici présentées, les cartes graphiques mentionnées, n’ont de sens que dans la  création de machines homogènes permettant de délivrer tout leur potentiel. On peut toujours acheter une GeForce RTX et la poser sur son bureau sans que l’on puisse en profiter. Pour qu’elle ait du sens, il faut un ensemble complet qui coûte encore et toujours assez cher : Processeur, carte mère, mémoire vive, stockage, boitier, alimentation… Sans même parler de la facture d’électricité.

L’intérêt de l’offre Blade pour un particulier se situe sur la frange qui existe entre la rentabilité d’un achat dans la durée et l’évolution proposée par un service de location. Si dans deux ans l’offre à 12.99€ est toujours basée sur le même matériel, il est possible que les clients se désintéressent de l’offre Mais si Shadow poursuit son offre en apportant de nouveaux services et en suivant l’évolution du marché, la pertinence du service restera intacte. L’acheteur d’une carte graphique voulant évoluer se confrontera à l’obsolescence de son matériel et au prix toujours renouvelé d’un modèle de remplacement. Pire, il pourra se retrouver coincé par une évolution réclamant des changements plus profonds dans son matériel.

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Attention, je ne dis pas que ces offres sont parfaites et correspondent à tous types de joueurs. Certains seront sans doute réticents face à une offre qu’ils ne peuvent tout simplement pas contrôler physiquement. D’autres rebutés par les aléas liés à leur fournisseur d’accès. Mais pour toute une catégorie de joueurs, cette solution a beaucoup de sens. Certains qui ne jouent que rarement, pour des périodes données comme les vacances ou qui veulent tout simplement pas acheter un PC pour un jeu en particulier, trouveront tout à fait pertinent ce type d’offre. 

Blade promet 50 000 nouveaux comptes en suivant ces offres, la marque ne livrera pourtant rien avant Février 2020. Les utilisateurs actuels pourront par contre bénéficier d’offre établies sur ces nouvelles plateformes en avance même si la communication sur ce point n’a pas été très claire.

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Blade fait également évoluer ses interfaces Android et iOS

Blade n’a pas chômé d’un point de vue développement, la marque propose un nouvel écosystème pour les appareils Android et Apple. La marque a choisi de repenser son offre sur ces dispositifs pour se débarrasser de l’interface Windows inutile. L’inspiration des « launchers » de jeux comme Steam Big Picture est évidente avec la présentation des applications à lancer sous forme de tuiles facilement manipulables. 

Une manette suffira à lancer son titre sur ce type d’interface, ce qui permettra d’exploiter une TV-Box Android pour jouer mais également une tablette ou un smartphone reliés sur un grand écran. Il est également parfaitement possible de profiter de l’offre sur un PC classique. On pourra donc profiter d’une minimachine dénuée de carte  graphique dédiée pour travailler et basculer sur sa machine dans le cloud chez Blade pour jouer.

Le meilleur des deux mondes pour qui bénéficie d’une connexion suffisante. Pas de bruit, pas d’encombrement, pas  de grosse facture électrique et un PC puissant à la demande dans son salon.

Shadow se présente comme une boite à outil VR

Blade annonce une compatibilité VR totale, quelle que soit votre solution de diffusion. Tous les casques et toutes les technologies seront exploitables avec sa solution. L’idée est de prendre un titre ne tournant que sur une plateforme précise et de le diffuser via Shadow sur celle que vous possédez. Cette approche universelle est très pertinente puisque les éditeurs se jouent une guerre sans merci sur les titres VR de leur catalogue. Réservant leurs offres pour des périodes plus ou moins longue à l’exclusivité d’un catalogue. Avec le couteau Suisse Shadow, un titre dédié à une plateforme pourrait fonctionner sur le casque d’une autre. Ce type de service justifiant à lui seul l’investissent dans un abonnement chez Blade tant les prix des différents équipements VR restent élevés.

Avec ces évolutions, la marque sort quelques jockers intéressants pour jouer la délicate partie du Streaming qui s’annonce. Avec des concurrents comme Sony, Microsoft, Apple et Google, la bataille ne fait que commencer et l’acteur Français n’a que sa matière grise à mettre dans la balance face ces autres acteurs qui peuvent faire marcher la planche à billets de manière quasi illimitée. L’approche de Shadow est différente, la marque se focalise sur une location de matériel et non pas l’ouverture ou la fermeture d’un tuyau. Le client reste maître à bord de ses contenus et de l’usage qu’il fera de son PC. Cette différence permet à la marque de proposer des fantaisies utiles comme la gestion des casques VR tout en laissant un large choix d’usages de ses machines.

Reste à savoir si l’obligation financière qui en découle, celle de fournir une infrastructure finalement assez lourde à ses clients, pourra résister au raz de marée marketing de ses concurrents.


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53 commentaires sur ce sujet.
  • 7 novembre 2019 - 14 h 56 min

    *économie numérique par écologie numérique

    Répondre
  • 7 novembre 2019 - 15 h 29 min

    De plus il est a parier que le gamer changera moins souvent son matériel et qu’il achètera uniquement le composant dont il a besoin (souvent carte graphique, ram voire cpu) qui plus est il l’achètera peut être d’occasion.

    A mon avis shadow renouvelera son parc de machines et ses composants bien plus rapidement que l’utilisateur qui détient son matériel pour jouer.

    Répondre
  • 23 novembre 2019 - 18 h 44 min

    Il existe un code ( qui n’est pas du parrainage ) qui permet d’avoir son shadow Boost avant Février, et même avant Noël parait-il.

    LEPCDELOMBRE

    Je viens de passer une commande, on verra bien.

    Répondre
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