ARM Cortex-M7, un microcontrôleur pour l’Internet des Objets

ARM est surtout connu pour son architecture de microprocesseurs, les ARM Cortex-A9, A15 et autres A7 que l’on retrouve dans la majorité des smartphones et tablettes aujourd’hui. Mais ARM produit également des Microcontrôleurs et l’ARM Cortex-M7 est sa dernière création.

La principale différence entre un microcontrôleur et un microprocesseur est la capacité à pouvoir gérer de la mémoire et ainsi piloter un système d’exploitation quelconque. Un microcontrôleur, c’est ce qui est intégré dans le panneau de commande de votre lave linge. Il contient plusieurs suites d’instructions qu’il exécute toujours dans le même ordre pour s’adapter au programme choisi par l’utilisateur. Il est incapable de sortir de cette routine et vous ne pourrez pas lui en apprendre d’autres.

Les microcontrôleurs sont donc, par essence, assez fermés face à des microprocesseurs qui permettent de disposer d’un système d’exploitation et donc d’une interface afin de modifier leur comportement au travers de programmes. ARM n’est pas un petit acteur sur ce marché, et cela depuis longtemps, le souci c’est que généralement tout le monde se fiche pas mal de ce qui anime sa cafetière ou le programme de son frigo. Les utilisateurs n’ayant pas de moyens d’interagir avec eux, savoir qui ils sont n’a pas plus d’intérêt que de connaitre la marque de l’ampoule qui éclaire votre four. Encore que l’ampoule, on finit toujours pas vouloir connaitre sa référence parce que vient toujours le moment où il faut la changer mais je sens que je m’égare…

Bref, un microcontrôleur c’est un truc implanté presque partout, qu’ARM livre par milliards chaque année (2.9 milliards de puces Cortex-M en 2013) et qui rapporte pas mal d’argent.

Problème, le marché se tourne de plus en plus vers des objets intelligents, des objets connectés. Le temps des 3 programmes sur le lave vaisselle est révolu depuis longtemps et la tendance est à l’Internet des Objets, une démarche un peu différente des habitudes du secteur qui laisse le simple microcontrôleur de base un peu sur le carreau.

ARM Cortex-M7

Mais voilà qu’ARM annonce son ARM Cortex-M7, une puce plus maline que la moyenne qui joue sur l’expérience de la marque Anglaise pour viser ce nouveau segment qui permettra à votre four à micro ondes de vous tweeter que c’est chaud. Je vous passe les détails techniques, ce nouveau venu est désormais capable d’effectuer des calculs plus complexes, de meilleurs traitements de données et plein d’autres trucs du genre. Mais il est surtout capable de gérer de la mémoire flash programmable.

ARM Cortex-M7

L’ARM Cortex-M7 ouvre la voie à des traitements inattendus et fins comme un équaliser audio programmable

En clair, on passe d’une puce qui se satisfait de 15 programmes de lavage dont pas un seul ne vous convient, à une puce qui gérera non seulement ces 15 programmes mais qui pourra en apprendre d’autres et les répéter à l’envi. Ces instructions pourront être plus fines et plus nombreuses puisque l’ARM Cortex-M7 est également plus rapide et plus puissant en terme de calcul ce qui ouvre la voie à des traitements plus complexes en provenance de signaux variés. Cameras, signal audio ou autres interfaces en provenance du web, la puce est désormais plus communicante et pourra prendre en compte des mouvements ou un ordre dicté oralement. « Lance la machine à 5 heures cette nuit » sera peut être la nouvelle prière des buanderies modernes.

ARM Cortex-M7

Comme dans un core à core

Mais cela ne s’arrête pas là puisque ARM a eu la bonne idée d’ajouter ces fonctionnalités à sa petite puce basique: il n’a plus forcément besoin de venir sonner à la porte d’un Cortex-A pour gérer ces informations. Ce dernier, un microprocesseur donc, est plus gourmand en énergie et qui nécessite plus de moyens pour fonctionner en terme de mémoire et de stockage, devient moins indispensable pour des actions simples sur un appareil que l’ont veut connecter. Ce qui est plus économique en terme d’autonomie. Les puces ARM Coterx-M7 ne consommant que très très peu d’énergie.

Et c’est un des principaux intérêts de cette puce, elle saura réveiller un cortex-A quand le besoin s’en fera sentir ou se débrouiller toute seule. On peut donc imaginer des événements assez complexes gérés par une puce très compacte et alimentée par une batterie minuscule tout en gardant une très bonne autonomie. ARM estime que cette méthode pourrait réduire de 85% la consommation d’un appareil par rapport à une solution traditionnelle. Un chiffre que l’on ne demande qu’à croire et qui profiterait à la plupart des petits objets connectés du quotidien à commencer par les montres.

Mise en situation : Cortex-M calcule l’heure, tout le temps, en permanence, mais il est pas très futé et mis à part réveiller l’écran quand le bras de l’utilisateur de cette montre connectée, dans lequel il est implanté, bouge, il ne fait pas grand chose d’autre. Aussi quand un signal bluetooth lui fait signe à cause d’une info en provenance d’un smartphone, Cortex-M secoue son pote Cortex-A qui roupille à côté de lui en lui disant d’afficher l’info sur l’écran de la montre. L’autre se réveille, gigote partout, s’exécute à toute vitesse et reste réveillé quelques instants, tout stressé, histoire de voir si il faut faire un truc en plus. Au cas ou… Non ? Personne ? Ok. Et Cortex-A explique à Cortex-M de le prévenir si il y a autre chose mais qu’en attendant il va se refaire une petite sieste parce qu’il en a marre de se faire réveiller tout le temps. C’est stressant tu vois ? Cortex-M lève les yeux au ciel puisque lui il ne dort jamais, ou presque, seulement quand on éteint l’appareil c’est à dire pas souvent. Et ça recommence jusqu’à la prochaine notification.

Si on prend les temps de réveil de cette merveilleuse histoire et qu’on considère que Cortex-M ne consomme que très peu d’énergie par rapport à un Cortex-A à qui on demande d’exécuter des tâches plus complexes, on comprend vite l’intérêt de la manœuvre.

ARM Cortex-M7

Attendez vous donc à découvrir des ARM Cortex-M7 un peu partout à l’avenir, les puces sont déjà arrivées dans les laboratoires de tous les partenaires d’ARM et vont donc fleurir dans tout un tas de solution. ATMel, Freescale et STMicroelectronics sont sur les rangs, ils ont acheté des licences de la nouvelle mouture mais je ne doute pas un instant que cela va faire boule de neige, les marques d’électroménager comme les fabricants d’objets en tous genres sont désormais une industrie en pleine course contre la montre. L’ARM Cortex-M7 reprend l’architecture de la précédente puce vendue à plus de 240 concepteurs et qui a donné naissance à 3000 puces différentes. Ces 3000 puces pourront donc substituer leur anciens microntrôleurs par le nouveau et gagner ainsi en performances et en autonomie.

Pour l’anecdote, après avoir rencontré un cadre d’un grand groupe d’électroménager international, ces marques se sentent désormais légèrement en danger. Pendant des dizaines d’années, elles donnaient le La en décidant petit à petit de l’évolution de leurs produits. Les cafetières programmables par exemple, sont apparues en douceur et ont été pendant quelques années un argument fort de vente avant de devenir la norme; pareil pour les lave linge programmables, comprendre « où on choisit le programme décidé par d’autres » avec retardateur de départ et autres gadgets.

Ces éléments sont désormais devenus des fonctions basiques de la plupart des appareils de marque. Mais depuis peu, depuis l’arrivée des mouvements Makers, des particuliers proposent désormais des fonctionnalités à des années lumières de ces fonctions de base. Tant et si bien qu’un micro-onde sous Raspberry Pi fabriqué par un internaute est beaucoup plus évolué que tous les micro-ondes des plus grandes marques du marché. L’avènement de la carte Raspberry Pi et des solutions Arduino ont rendu ces technologies à la portée de tous et de toutes les bourses. Programmer un microntrôleur était un challenge énorme il y a seulement 10 ans, c’est aujourd’hui un sport pratiqué en primaire.

ARM Cortex-M7

Les laboratoires de ces groupes sont donc en pleine effervescence, passent leur vie sur le web à repérer les idées qui y naissent et lancent des dizaines de prototypes chaque mois. Ajoutez à ce marché déjà établi un marché à créer de toutes pièces avec les objets que l’on n’a pas encore inventés ou ceux qui décollent comme les quadricoptères, et vous comprendrez pourquoi l’ARM Cortex-M7 a de très beaux jours devant lui.


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22 commentaires sur ce sujet.
  • 26 septembre 2014 - 11 h 24 min

    Woui, en démontant le lave linge, c’est un Atmel (micro-controleur) que j’ai trouvé dedans.
    Le rêve se serait du code open-source pour les laves linges et autres objets de la maison.
    Il n’est pas très loin parce que tous les outils sont disponibles.
    Et que la carte pour le lave linge elle coûte 2/3 du tarif du lave linge, méga foutage de gueule.
    Et qu’à mon avis il n’y a qu’un seul logiciel qui est implanté dans toute la gamme… L’effet de gamme c’est juste un bouton en plastique qu’on ne met pas sur la face avant : ça n’appuie pas sur le contacteur de la carte.
    Certainement un seul soft, c’est vachement moins cher, le versioning, tout ça…

    Moi ça ne me surprend pas que les vendeurs d’électro ménager se fassent du soucis. La technologie bouge et si l’on comprend ce qu’il y a dedans on supporte de moins en moins la façon de procéder des marchands.

    Répondre
  • 26 septembre 2014 - 11 h 26 min

    Est-ce que cela va sonner le glas de l’architecture big.LITTLE? Y aura-t-il encore du sens à intégrer un couple A15 + A7 dans un téléphone au lieu d’un A15 + M7 ?

    Répondre
  • 26 septembre 2014 - 11 h 34 min
  • 26 septembre 2014 - 11 h 39 min

    Excellent !

    Répondre
  • 26 septembre 2014 - 11 h 45 min

    Ha oui, Merci Pierre pour le lien. C’est fastoche à faire, je pose des délais pour la lumière un peu partout dans la maison : un arduino à 2€ parce que j’ai la flemme de « shrinkifyer » tout ça (en même temps, deux euros…) comme indiqué ici :
    http://www.youtube.com/watch?v=30rPt802n1k

    un capteur PIR pour détecter la présence et un relais.

    Budget de 5€, en récupérant un des nombreuses alims de téléphones que les enfants massacrent à tour de bras.

    Répondre
  • 26 septembre 2014 - 13 h 24 min

    A force de tenter de vulgariser, cette article sombre de la petite imprécision a la comparaison complètement loufoque, et surtout complètement fausse.

    Le Cortex M7 n’est qu’une nouvelle itération des anciens Cortex M3/M4 qui sont déjà plus que capables, et largement utilisés dans le monde des objets connectés on est très loin du microcontrolleur 8 bits de machine à laver, on est sur des MCU 32 bits très capables, faisant tourner des RTOS multithreads et apte à gérer de très nombreux périphériques, avec des sur des bus divers et variés. Il n’y a pas de révolution, juste une mise à jour de l’architecture existante qui est présente depuis bien longtemps, presque 10 ans en fait.

    > @TomTom: Oula, un microcontroleur ne sert à rien dans une tablette par exemple.

    Complètement faux, il y a des tas de microcontrolleurs dans tablette / téléphones pour gérer les périphériques qui gravitent autour du cpu central.

    > L’architecture big.LITTLE est la même chose qu’ici mais en se basant sur deux
    > microprocesseurs avec un petit et un gros cpu. Le M7 restera a la portée du
    > pilotage d’objets mais jamais de solutions informatiques

    Répondre
  • 26 septembre 2014 - 13 h 58 min

    @Patoche: Super constructif :)

    Oui les M3/M4 ne sont pas évoqué autrement qu’en survol (et en image) en expliquant la compatibilité du M7 avec ces derniers. Oui les M3/M4 sont déjà très puissants. Mais il ne te vient pas à l’idée que cette absence d’historique du CPU depuis 10 ans est un choix de ma part ? Que si j’ai lu les divers papiers parlant de cette puce je n’ai pas croisé leur nom au passage ? Que je cherche a expliquer les microcontrôleur plus qu’a en faire l’historique ?

    Ils intéressent qui les détails historiques ou techniques ? Parler de RTOS de multithread ou reprendre les résultats de benchs ou même le nombre de Mhz de ces puces, ça intéresse qui a part ceux qui sont déjà au courant de leur existence ? Personne. Ne pas creuser ne veux pas dire que c’est faux, c’est juste minimachines et le but ici est d’appréhender le concept et l’intérêt de ces nouveaux microcontrôleurs, pas de faire l’historique d’ARM sur ces puces depuis 10 ans. Ça ne sera lu par personne et ça sera lourd a écrire.

    Je n’emploie pas le terme révolution, j’essaye juste de faire comprendre qu’aujourd’hui, avec une Arduino et un fer a souder, on peut rajouter des fonctions à des objets idiots grâce au microcontrôleur intégré. Je sais parfaitement que la puce intégrée à l’Arduino n’est pas un Cortex-M7 et pourtant je l’évoque. Donc j’explique que c’est possible avec une puce en deça des perfs du M7 tout en disant que cela arrive avec le M7 ? C’est ça que tu me reproche ? Ou simplement de ne pas avoir repris une frise chronologique de toutes les puces Cortex-M depuis leur lancement ?

    Pour la réponse à la tablette, c’est juste une mauvaise interprétation de ma formulation. Quand @TomTom parle de big.LITTLE il est évident qu’il pense que cette nouvelle puce Cortex-M7 est un remplaçant d’un microprocesseur et ma réponse est là pour enrayer tout de suite cette idée. Apres je ne détaille pas les éléments embarqués sur la tablette. juste que la tablette lambda utilise un microprocesseur pour afficher les données d’Android ou Windows, pas un microcontrôleur. La question de savoir ce qui gère ses différents capteurs n’entre pas en ligne de compte.

    Marrant en ce moment où je me frotte à l’électronique, je retrouve cette sorte de gens qui défendent une Tour qu’ils jugent sacrée. Pas le droit de faire de la vulgarisation, pas le droit de ne pas être exhaustif, pas le droit de se risquer dans le temple si on a pas le bon diplôme et la bonne formation. Je retrouve avec bonheur les bon vieux Ayatollah du libre (qui ont quasiment tous disparu d’ailleurs, ils ont compris de leur côté qu’en jouant à ce jeu sectaire ils desservaient leur cause).

    L’électronique n’est pas réservée à une élite de programmeurs et ingénieurs aujourd’hui, plein de gosses débutent sans même savoir comment fonctionne une simple résistance ou comment l’électricité circule dans la carte qu’ils ont sous les yeux. Ils essayent, tâtonnent (en 5V c’est plus facile) avec un prof qui vulgarise tout et si ils ne comprennent qu’après, parce qu’avec l’exemple c’est plus facile, ils finissent par comprendre et c’est le plus important.

    Le principal aujourd’hui c’est de donner envie aux gens de s’y intéresser, c’est aussi le plus dur. C’est pour ça que je n’emploie pas des gros mots comme RTOS ou MCU. Si je le faisait je perdrais le lecteur à la 5 eme ligne alors que je veux qu’il aille jusqu’au bout.

    Et tu sais pourquoi ? Pas pour le clic ou rien d’autre, y a pas de pub ici, mais parce que je pense que si les gosses d’aujourd’hui étaient plus souvent devant une Arduino et un fer à souder, ils seraient plus heureux demain…

    Prête moi l’intention que tu veux mais si je cherchais a faire des articles de vulgarisation loufoque, tant qu’a faire, je choisirais un autre sujet plus porteur que les microcontrôleurs. Je sais pas moi, comment devenir chirurgien esthétique au black ou comment assembler à moteur à eau…

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  • 26 septembre 2014 - 17 h 55 min

    Je ne sais pas si j’ai envie de me palucher 3h de formation pour apprendre à programmer mon micro-onde. La personnalisation, c’est bien, à condition que ça apporte vraiment quelque chose.
    La plupart des gens ont du mal avec une pauvre notice d’appareil électroménager. Imaginez s’ils sont en plus personnalisables? Qui va les configurer?
    Déjà qu’actuellement, sur une machine à laver qui contient 15 programmes (dans son micro-contrôleur), on en utilise 2-3 au plus, pourquoi personnaliser?.

    Si la domotique a du mal à décoller c’est parce que sa maintenance est trop complexe par rapport à l’apport de confort (sans parler du coût). Configurer ou reconfigurer un ensemble domotique nécessite l’appel à un professionnel qualifié.

    Répondre
  • 26 septembre 2014 - 18 h 14 min

    On peut également ajouter que ce système à déjà été utilisé par une grosse boite : TI !

    Les OMAP 4 étaient des dual core A9 combinés à des dual core M3 pour se charger des tâches plus courantes. Idem pour les OMAP 5 qui remplaçaient les A9 par des A15 et les M3 par des M4.

    C’est semble-t-il une alternative intéressante au big.little ‘traditionnel’. Je ne connais pas le fonctionnement de ce système sobrement nommé ‘Ducati’ (ca devait aller vite !) et comme ils ont été abandonnés, je n’ai jamais creusé.

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  • 26 septembre 2014 - 21 h 29 min

    @Pierre: Bonaldi de l’électronique va! On t’adore :)

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  • 26 septembre 2014 - 22 h 31 min

    @Balbylon: En fait il y a plusieurs aspects a traiter dans ce que tu dis, j’en retiendrais 3 importants à mon sens.

    Apprendre a modifier une machine à laver peut être un exercice théorique au moins aussi amusant et passionnant qu’apprendre les echecs. C’est simplement que la coplexité de la tâche devient à partir d’un moment totalement sublime. La jouissance de parvenir finalement à ses fins est parfois supérieure à la réalisation elle même. Certains préfèrent avoir une porte de guingois réalisée par leurs soins plutôt qu’une porte nickel achetée à un marchand de portes. Le processus d’apprentissage et de réalisation domotique fonctionne de même.

    Second point, et il est tout aussi important, apprendre l’électronique c’est apprendre à devenir plus autonome. Il y a 100 ans tu étais autonome en sachant la menuiserie. Il y a 50 ans tu étais le roi du pétrole en sachant souder l’aluminium. Aujourd’hui tout tourne avec de l’électronique. Alors certes tu peux aussi t’en foutre et passer à la caisse quand un truc tombe en panne mais c’est à la fois coûteux, dommage et peu écologique.

    Un grand patron de la VPC en France m’a raconté un jour qu’il avait passé son WE a démonter une télé grand écran qui était tombée en panne. Plus d’image, plus rien. Avec un peu de matos et quelques heures devant lui il a tout démonté, isolé la panne, commandé sur Ebay le composants HS, reçu ledit composant, dessoudé, ressoudé et remonté le tout. Fierté d’avoir réussi a réparer l’irréparable aux yeux de Darty et surtout ravissement de remettre debout une télé à 800€ avec un peu de savoir faire, un peu de temps et un composant à 4$…

    Enfin le but ici n’est pas de hacker son lave vaisselle mais de saisir comment fonctionnera le monde des objets connectés et de l’électronique plus tard. C’est un énorme réservoir d’emplois pour le futur et une opportunité très intéressante car il ya tout à faire. Quand on voit qu’aujourd’hui une marque toute jeune comme GoPro est plus visible que les vieux routiers de la photo/video dans les boutique aux US, on se dit que le marché est en attente d’un nouveau regard sur des tas d’objets. Ok le lave linge ne t’impressionne pas mais le lave linge n’est qu’un élément a mettre dans une galaxie d’autres. Tu doutes de la logistique et de l’ergonomie de l’objet mais il suffit de le mettre en perspective d’un futur assez proche.

    Cherche 5 minutes des vidéos de Raspberry Pi qui sont pilotées à la voix et tu comprendra qu’il est aujourd’hui possible et fort peu coûteux pour un particulier d’imaginer un lave lige qui reconnaisse une phrase comme « Lavage à froid laine avec assouplissant » Et on n’est pas là dans la science fiction, c’est faisable sous Raspberry pi. Le futur est plus dans des interfaces sans ces conneries de boutons et de logos qui diffèrent de marque en marque. Une application faisant une interface claire ou tu choisiras calmement les vêtements que tu embarques à bord, l’heure du départ de la machine en sachant que son taux de remplissage sera calculé automatiquement par l’engin… Bref l’avenir des machines connectées n’est pas dans lire la météo ni afficher des notifs sur 80 appareils différents, c’est plutôt de rendre les objets plus simples d’utilisation et de récolter des données sur l’usage qu’on en fait (Trop de lessive, horaires a décaler, pic de linge le Jeudi qu’il serait opportun si possible d’étaler sur 2 ou 3 jours pour ne pas surchauffer le sèche linge…)

    Je me souviens de l’arrivée des magnétoscopes avec télécommande lecteur de code barre. Une super idée qui permettait enfin aux gens de se mettre a s’en servir pour enregistrer des trucs. La plupart des utilisateurs étant totalement imperméables à l’ergonomie de ces bidules. Manque de pot l’inventeur de la technologie l’a brevetée rendant ainsi celle ci mono-marque. Les autres marques ont fait alors un chantage aux journaux TV en leur demandant d’arrêter de publier les code barre permettant de faire les enregistrements sous leurs programmes TV… Je vois l’internet des objets, les Arduino et autres Raspberry Pi comme la solution pour éviter ce type de chantage au « je bouffe ce que l’industrie veut bien me donner ». Si cela arrivait aujourd’hui, non seulement l’idée de base serait probablement améliorée sur le réseau mais aussi et surtout Internet permettrait de contourner les tentatives de censure sur ce type.

    L’exemple du magnétoscope ne va pas forcément te parler mais il y en a 1000 autres. De la centrale de gestion d’aquarium pro qui coûte des fortunes et qu’on peur réaliser avec une enveloppe de 100€ en Arduino + relais. Jusqu’aux idées les plus extravagantes qui vont devenir des objets industriels après des phases de prototypage barbares et totalement artisanales.

    Je deviens lyrique moi.

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  • 26 septembre 2014 - 22 h 33 min

    @Paulin ARBOUX: Alors oui… et non. L’exemple est bon masi il est inverse. Les OMAP c’est Cortex-A + Cortex-M et là il s’agit de l’inverse. Cortex-M + Cortex-A. Ca se ressemble mais c’est pas du tout la même chose en fait :)

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  • 26 septembre 2014 - 22 h 33 min

    @aiRVB: Je sais pas comment je dois le prendre. Allez comme un compliment :D

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  • 26 septembre 2014 - 22 h 36 min

    LOL je vois que Pierre est toujours aussi ouvert à la critique concernant le degré d’exactitude de ses tentatives de vulgarisation sur ce méchant univers technique. A un moment je me croyais seul, mais voilà que Patoche y va de sa critique. Et bien sûr, à l’auteur de se justifier par sa didactique implacable du gentil professeur qui pense à nos générations futurs… Vraiment très fort!

    Ecoute, Pierre, je suis désolé mais Patoche a tout à fait raison de te faire ces remarques. En fait, concernant au moins ces passages, ta tentative de vulgarisation aboutit à du grand n’importe quoi. Je ne suis pas un expert des microcontrôleurs mais j’ai une infime contribution dans ce domaine, et je peux te dire que si un jeune plein d’envie te lit, il va vraiment apprendre n’importe quoi. Parfois, il vaut mieux s’abstenir que de raconter des inepties telles qu’elles sont dans ce billet.

    « La principale différence entre un microcontrôleur et un microprocesseur est la capacité à pouvoir gérer de la mémoire et ainsi piloter un système d’exploitation quelconque. Un microcontrôleur, c’est ce qui est intégré dans le panneau de commande de votre lave linge. Il contient plusieurs suites d’instructions qu’il exécute toujours dans le même ordre pour s’adapter au programme choisi par l’utilisateur. Il est incapable de sortir de cette routine et vous ne pourrez pas lui en apprendre d’autres. » oh, sans blague, t’as déjà programmé un microcontrôleur dans ta vie pour écrire ça??? pour ton info, un microcontrôleur c’est fait pour contrôler des périphériques, et un microprocesseur c’est fait pour « processeur » de la data, en français on dit que c’est pour faire des calculs. Tous les microcontrôleurs peuvent faire des calculs, la seule différence c’est le temps qu’il faut à ces microcontrôleurs pour les faire. Comme le Cortex M4 mais en plus balèze, le M7 possède une partie DSP (Digital Signal Processing). De cette manière, une simple microcontrôleur, dont la mission première n’est pas forcément de calculer mais de… contrôler, peut avoir la puissance de calcul d’un Pentium 3 (M7 à 400Mhz). Ah, excuse moi Pierre, j’ai dû utiliser des mots trop compliqués dans mon explication… J’ai dû te perdre à la deuxième phrase, pardon!

    « Mais il est surtout désormais capable de gérer de la mémoire cache programmable. » elle est bonne celle là, d’une part, ça ne veut rien dire, mais en plus, un simple cortex M3 ou M4 gère dans 90% des cas de la mémoire cache. oh je vois, tu as vu les slides AMR qui disent que le core M7 gère de la cache level 1, et bien sûr tu as voulu « vulgariser » ça, ben désolé mais c’est raté!

    « En clair, on passe d’une puce qui se satisfait de 15 programmes de lavage dont pas un seul ne vous convient, à une puce qui gérera non seulement ces 15 programmes mais qui pourra en apprendre d’autres et les répéter à l’envie. » ah oui? ben va falloir m’expliquer comment ton M7 « apprend » alors…

    Répondre
  • 26 septembre 2014 - 22 h 55 min

    @Bertrand:

    Donc quand j’écris plus bas qu’un microcontroleur pourra gérer un équaliseur ou intégrer des calculs nécessaires à la stabilisation et au pilotage de quadricoptère je parle dans le vide. Le dernier microcontroleur que j’ai vu dans une machine à laver était franchement très frustre et aucune porte de sortie ne laissait une chance de le reprogrammer. Par contre la carte était montée de telle sorte que l’on puissa facilement la foutre en l’air pour la remplacer par une neuve.

    -Ok, un microcontroleur peut grimper à 400 MHz, très bien. Est-ce pour autant le genre de puce que l’on va employer logiquement dans une solution informatique ? Pas à mon sens, les puces spécialisées, les SoC dont on parle habituellement ici, sont bien plus aptes a gérer tout cela et je n’ai pas voulu dire autre chose.

    -Plus bas je ne parle pas des puces Cortex mais du microcontrôleur que l’on trouve aujourd’hui dans notre quotidien. Celles de ma machine à café, de mon lave ligne. Je voulais simplement faire sentir la différence et le « pourquoi c’est important que ça évolue » entre les deux types de SoC. Je comprends bien ce que tu veux dire par « mémoire cache programmable » qui ne veut rien dire. J’utilise pas le bon terme, je voulais écrire Flash et pas Cache. L’idée étant de faire comprendre qu’on peut écrire un programme sur ce type de microcontroleur, qu’il l’executera ensuite et que cette mémoire n’est pas volatile. Je corrige.

    -Le M7 sera programmable non ? Je veux dire si un jour il atterrit sur une arduino like, on pourra lui écrire des programmes a exécuter non ? C’est tout ce que je veux dire par là.

    PS : Pour mon côté « grand prof », je suis généralement très patient et à l’écoute des lecteurs et de ceux qui prennent la peine de laisser un commentaire. C’est juste que parfois le ton employé ne passe pas. Tu es beaucoup plus précis dans ton commentaire que ne l’est Patoche. Ma réponse s’en ressent probablement. Venir quelque part et ne pas chercher a comprendre ni a qui je m’adresse ni la volonté qui est derrière me laisse parfois amer. J’ai beaucoup de choses a apprendre en électronique, j’écris peut être des bêtises, le plus simple serait de les signaler plutôt que de venir écrire un petit commentaire fort peu constructif sans l’étayer…

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  • 27 septembre 2014 - 9 h 58 min

    SoC ou microcontrôleurs c’est pareil. Diffèrent juste la puissance du processeur embarqué et le type d’entrées-sorties. Pas besoin de processeur à 400MHz ou de port ethernet sur une machine à laver. Le micro contrôleur d’une machine à laver est généralement une puce à 4-8MHz en 8 bits avec un programme de gestion très basique mais suffisant. La puce est très peu chère. Maintenant si il faut relier la machine à laver à internet, cette puce ne suffit plus ni en terme d’entrées-sorties ni en capacité mémoire flash et les cortex Mx, sont alors justifiés car pour gérer une pile tcp/ip il faut un système d’exploitation qui ne tiendra pas sur 4Ko de flash. Le fabricant de machine à laver paiera plus cher ses puces et les ingénieurs chargés d’écrire les programmes carrément plus complexes.
    @pierre: Je bouffe ce que l’industrie veut bien me donner: c’est déjà le cas pour Windows!

    Répondre
  • 27 septembre 2014 - 11 h 10 min
  • 27 septembre 2014 - 12 h 12 min

    @Forth: génial… Je suppose que ce type dois prendre un panard terrible avec des arduinos et autres raspberry like…

    Répondre
  • 28 septembre 2014 - 23 h 10 min

    A force de mettre de l’intelligence dans mon lave-linge, il finira par ne pas vouloir coucher avec moi et me dire qu’il a mal à la tête!

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  • 30 septembre 2014 - 18 h 28 min

    Pierre, merci pour la longue réponse. (et désolé de revenir aussi tard, je n’ai pu voir la réponse qu’aujourd’hui)

    Avoir la possibilité de configurer entièrement un appareil, c’est bien. Je suis pour l’ouverture. Pour celui qui en est capable, c’est sans doute très intéressant, didactique, amusant, de bidouiller l’électronique domestique. C’est un loisir comme un autre. Pour d’autres, c’est une perte de temps. Chacun ses goûts.

    Par contre, où je ne suis pas d’accord, c’est sur ce que ça peut apporter à l’ensemble des utilisateurs.
    Toute création individuelle, aussi brillante soit-elle, ne restera qu’une bonne idée enterrée de plus si un processus d’industrialisation et de normalisation n’est pas enclenché.
    Hors, si industrialiser est relativement simple, créer une norme, c’est nettement plus compliqué. Ton exemple du magnétoscope avec lecteur code-barre illustre parfaitement un ratage complet de normalisation (à cause de l’industriel comme tu l’as dit). Pourquoi? parce que le seuil critique d’adoption n’a pas été dépassé.
    Si un produit passe ce seuil, il devient la norme, la référence indispensable auquel tous les autres produits du même type s’inspire et doit OBLIGATOIREMENT intégrer les principes.
    Tout le monde sait à quoi ressemble un bouton de mise en route (marche/arret). Si un industriel met une croix sur ce bouton, le produit sera un flop commercial car les utilisateurs ne comprendront pas l’utilité de réapprendre une norme considérée comme acquise. Même si le produit est parfait par ailleurs.
    Ces normes tacites permettent de prendre l’appareil et de comprendre immédiatement son fonctionnement de base.
    Ouvrir le fonctionnement, permettre aux utilisateurs de tout faire avec leur appareil, ne garantit en rien leur adoption par la masse (les utilisateurs de Linux en savent quelque chose).

    Actuellement, pour la domotique, il n’y a pas de norme. Pas un système ne se ressemble. En admettant que j’en installe un chez moi, pour bénéficier de certains de ses avantages (parler à ma machine à laver?), comment ma belle mère va s’en sortir pour laver le linge des enfants quand elle les garde à la maison, ce qui n’arrive pas tous les jour (c’est ma belle mère, faux pas déconner ^^). Arrivera-t-elle à fermer les volets? Mettre le chauffage? Chauffer un biberon au micro-onde? Pas sûr.

    Qui impose une norme? Les industriels. Certainement pas les bricoleurs dans leur coin.

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  • 2 octobre 2014 - 10 h 06 min

    […] Un joli déplacement de tour sur l’échiquier d’une importante partie qui va se jouer d’ici les prochaines années. Le marché colossal de la puce dédiée à ces objets du futur est un enjeu capital pour ARM comme pour d’autres acteurs qui voudraient bien s’immiscer dans le pré carré de la marque. Pour assurer son avenir ARM utilise la bonne vielle solution du package « Materiel + Logiciel » en proposant mbed, un logiciel taillé sur esure pour répondre aux besoins de l’Internet des objets… équipés d’une puce ARM Cortex-M. […]

  • 3 octobre 2014 - 8 h 41 min

    Je vois que ça guerroie pour définir un micro-contrôleur vs microprocesseur. J’ajoute ma pierre à l’édifice: Un micro-contrôleur est comme un mini pc: il contient un microprocesseur, de la ram, des entrées sorties et plein de fonctionnalités qui sont intégrés directement dans la puce. Pour simplifier encore davantage : c’est un PC d’il y a 30 ans en mieux dans plus petit qu’une pièce de 50 centimes.

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