Les Mac basculent sous ARM avec les puces Apple Silicon

Apple a confirmé lors de sa conférence WWDC 2020 un passage des solution x86 Intel vers des solutions ARM Apple Silicon au sein des Mac dès cette année.

Les rumeurs étaient persistantes et venaient de sources généralement assez bien informées pour que personne ne doute plus vraiment, sauf grande surprise ou retard, de ce basculement. Les SoC Apple Silicon vont donc venir remplacer les puces Intel dans toute la gamme de Mac Apple.

Apple Silicon

Les premiers Mac sous SoC ARM maison seront donc commercialisés à la fin de l’année. Pour préparer le terrain, la marque va proposer des kits de développement pour que tout le monde puisse travailler à porter ses applications le plus efficacement possible. Les développeurs intéressés par ce changement pourront demander ce Developer Transition Kit à Apple. En gros, un Mac Mini équipé d’un SoC Apple A12Z avec 16 Go de mémoire vive et 512 Go de  stockage sous MacOS Big Sur en version beta. Ces kits ne seront pas la propriété des développeurs mais seront « prêtés » à Apple. Pour les recevoir, il faudra débourser 500$ pour rejoindre le programme et… restituer les machines à la fin de celui-ci. Apple précise que les développeurs n’auront pas le droit de tester les machines ni de faire le moindre reverse engineering dessus. La marque aime cultiver ses secrets.

Cela ne signifie pas qu’Apple abandonne Intel d’un coup, si la production de machines Apple Silicon débutera cette année, les premières livraisons ne correspondront pas aux dimensions du marché actuel d’Apple. D’autres machines sous processeurs x86 seront donc proposées dans l’intervalle. On ne devrait voir la transition totalement opérationnelle que d’ici un an ou deux. Tim Cook s’est d’ailleurs vu rassurant pour les actuels propriétaires de machines sous processeurs x86. Le suivi des logiciels comme celui du système continuera pour eux pendant… au moins quelques années.

Un Apple G5 sous PowerPC
Ce n’est pas la première fois qu’Apple change de moteur technique au sein de ses machines. Il y a 15 ans environ, Apple avait fait un choix similaire en basculant ses machines vers le x86. Plusieurs éléments importants devant accompagner ses clients dans cette transition : une montée en performance, une certains stabilité des tarifs et une panoplie de mesures logicielles prises par la marque pour assurer ce passage difficile : un soutien des développeurs comme la présence d’un émulateur pour assurer une compatibilité avec les vieilles applications Apple sous le nom de code Rosetta.

Rosetta 2
Apple reprend une bonne partie de ces mesures et va même jusqu’à appeler son nouvel émulateur x86 sous ARM Rosetta 2. Rosetta premier du nom était l’émulateur qui a assuré la transition de l’architecture des PowerPC vers le x86 il y a 15 ans. Travaillant à la volée, elle permettait aux « vieilles » applications PowerPC de fonctionner sur processeurs Intel… Avec plus ou moins d’impact sur leurs performances. Rosetta 2 permettra donc de faire tourner des applications x86 sur les puces Apple Silicon de la même manière… C’est à dire avec une impact logique sur leurs performances même si Apple assure que cette deuxième version de son traducteur sera évidemment plus performante.

pierre de rosette

La Pierre de Rosette qui a permis à Champollion de comprendre les Hiéroglyphes

Cette transition passée d’Apple n’a pas été sans soubresauts, beaucoup avaient alors prédit la mort de la marque. Quelques clients s’étaient trouvés floués par ce changement qui rendait leurs applications méconnaissables… Aujourd’hui, en voyant Apple là où il est, on se rend bien compte que la décision prise il y a 15 ans était probablement la meilleure.

Le changement de moteur passant d’Intel vers Apple Silicon à beaucoup de sens pour la marque puisque de son rôle de client chez le fondeur ces quinze dernières années elle est devenue également conceptrice de solution ARM pour ses matériels mobiles. Avec de belles réussites au sein de ses tablettes iPad et ses iPhones. Des engins qui déploient de très belles performances magnifiées par un système profitant au maximum de leurs capacité. La tentation de passer ses autres machines, portables et PC, sous le même format de puces était évidemment énorme.

Etant à la fois éditeur de son système d’exploitation et concepteur de ses processeurs, Apple a les moyens de proposer une solution parfaitement homogène, totalement maîtrisée et évidemment… très rentable. Quand la marque annonce que la majorité des applications iPad et iPhone pourront tourner sur ces futurs Mac sous Apple Silicon, l’équivalent de ce que propose ChromeOS aujourd’hui avec les applications Android, on se doute que l’idée est d’étoffer la logithèque d’Apple d’un coup de millions de nouveautés. De permettre à ses clients de profiter des outils qu’ils ont pris l’habitude d’employer en mobilité sur toutes les machines de la marque. De solidifier encore un peu plus son écosystème et d’augmenter son parc installé

Est-ce que MacOS va pour autant devenir une version bureau d’iPadOS ? Non, MacOS va probablement ajouter des fonctionnalités à son environnement mais ne va pas réduire celles-ci vers une ergonomie inadaptée. 

Apps apps apps

Pourquoi ce basculement ?

Outre les éléments économiques qui vont permettre à Apple de ne plus payer à Intel ses puces mais de rentabiliser son propre département de Recherche et Développement, ce changement offre à la marque un contrôle global et total sur la gestion de son système. Si demain Apple veut développer un nouveau produit logiciel qui tirerait partie d’une IA complexe, par exemple, elle pourrait développer de concert le morceau de silicium nécessaire et l’ajuster au millimètre à son système. Sans avoir à attendre qu’un tiers comme Intel ne le déploie ni que la concurrence puisse en profiter au passage.

Final Cut Pro sous Apple Silicon
Apple n’a pas peur d’un abandon de la part de ses développeurs. La marque va évidemment donner l’exemple en proposant ses propres logiciels sur Apple Silicon mais d’autres s’engouffreront volontiers dans cette voie. Microsoft, qui ne rêve depuis des années que de faire le même mouvement avec ARM pour Windows, va développer sa suite Office. Adobe suit également le mouvement avec la même ferveur que d’habitude. La marque a déjà commencé ce travail en portant des morceaux de ses applications phare vers le monde mobile. Elle présentait hier ses programmes les plus connus comme Photoshop et Lightroom tournant sur un Mac sous SoC Apple Silicon. Apple, de son côté, a présenté son outil de montage vidéo Final Cut Pro sur la même plateforme.

En ayant la possibilité d’intervenir sur la partie logicielle et la partie matérielle, la marque va pouvoir profiter à plein de ses talents. On peut donc imaginer de nouveaux outils et des appuis particuliers sur des éléments précis au sein des Apple Silicon. Des pièces de Puzzle qui font probablement défaut chez Intel puisque le fondeur se doit de travailler pour tout son écosystème et non pas uniquement pour Apple.

Un Hackintosh sous Ryzen
Apple Silicon signe la fin des Hackintosh

MacOS est disponible au téléchargement sur le site de la marque, n’importe qui peut aller le récupérer et l’installer librement sur son Mac ou… sur un PC. Apple est en guerre contre les Hackintosh depuis des années. Il est très simple d’utiliser un PC classique, en suivant des guides relativement faciles d’accès, et d’installer MacOS dessus pour obtenir l’équivalent d’un Mac d’un point de vue performances. L’arrivée des SoC Apple Silicon va réduire ces efforts à néant. Apple ne fournira évidemment aucun pilote pour ses puces et il sera bien sur impossible de profiter de ce genre de montage à partir du moment où MacOS aura basculé sous ARM.

Avec ce changement, Apple va verrouiller à 100% son hardware, il sera possible à la marque d’intégrer des routines logicielles et matérielles pour contrôler l’ensemble de ce que vous pourrez, ou ne pourrez pas, intégrer à votre Mac. La tentation de forcer l’usage de DRM pour obliger l’utilisateur à n’utiliser que les éléments choisis par la marque sera énorme. Entre la vente de « passeports de compatibilité » pour les équipementiers et la distribution directe de ses câbles, dongles et accessoires aux prix choisis par Apple, la conséquence de ce changement pourra être très bénéfique pour la marque. Moins pour le grand public.

MacOS 11 signe en tout cas la fin de l’aventure Hackintosh.

Apple DTK

Qu’est ce qu’il y aura dans cette appellation Apple Silicon ?

On ne sait pas exactement de quoi seront fait ses puces. Si le kit de développement propose une solution Apple A12Z Bionic connue, on ne sait pas ce qu’il y aura dans les futurs Mac. Le Apple A12Z est un SoC huit coeurs assez classique composé de 4 puces Tempest et 4 puces Vortex. Les premières sont les LITTLE du système pour économiser la batterie de l’engin et les secondes jouent le rôle de big pour la performance. Ces puces sont dérivées des solutions ARMv8.3-A. Elles sont associées à un GPU A12. L’ensemble fonctionne aujourd’hui jusqu’à 2.5 GHz dans une solution comme l’iPad mais cela ne veut pas dire qu’une version plus haute en fréquence ne pourrait pas exister dans un boitier ventilé. La fréquence étant dépendante de la consommation de la puce et de la chaleur que la machine peut encaisser, il est possible que cet A12Z soit poussé plus loin en fréquences.

A12Z Bionic

De cette base, on peut imaginer de multiples évolutions à la fois en nombre de coeurs, en nombre de puces et en fréquences. Les SoC ARM n’ont pas vocation à être uniquement déployés en mode fanless et Apple pourra les proposer sous une ventilation classique. Le Apple A12Z n’étant pas la dernière puce en date d’Apple, il est fort possible que les premières machines commercialisées soient équipés de puces plus récentes et pas encore sorties. On imagine mal Apple se situer trop à la traîne sur certains secteurs comme le Wifi6, le Thunderbolt 4 ou le PCIe 4.0.

Autre question assez importante, quelle base graphique sera employée sur les futurs Mac ? AMD est aujourd’hui au coeur des stations de la marque mais le fonctionnement des cartes Radeon est dépendant d’une architecture x86. Est-ce que AMD va suivre Apple et proposer des solutions sous ARM ? La question peut  se poser et des rumeurs d’un intérêt d’AMD vers le monde mobile existent. Mais d’un autre côté AMD, a déjà revendu sa branche mobile à Qualcomm qui a transformé Radeon en Adreno… Est-ce que cette vente n’interdit pas à AMD de revenir sur ce terrain ? Intel ne pourrait donc pas être l’unique perdant de ce changement qui affecterait plutôt tout le secteur x86. 

Nvidia pourrait être appelé à la rescousse pour venir s’implanter dans les puces ARM d’Apple. La marque a en effet dans ses cartons des solutions très solides depuis des années. Si elle a abandonné le secteur mobile avec ses Tegra, ses solutions plus récentes ont su trouver leur public dans des utilisations très variées.

softbank logo

Liberté ! Liberté chérie !

Apple va donc se débarrasser d’Intel, se retrouver libre avec ses propres puces. Libre ? Vraiment ? Apple va juste changer de modèle et si il développera ses solutions, il le fera en achetant des licences à ARM, propriété du Japonais Softbank depuis Septembre 2016 et appartenant à 25% à un conglomérat situé aux Emirats Arabes Unis depuis 2017. SoftBank n’est pas spécialement connu pour être un agneau sur le marché international et ses choix sont toujours du côté des plus juteuses rémunérations. Si demain il prenait l’envie à SoftBank de faire fructifier plus rapidement les 31 milliards de son investissement injectés pour acheter ARM Holdings, il le ferait sans doute sans complexes. Si on imagine qu’Apple a bétonné jusqu’alors les contrats de ses licences ARM pour ses iPhone et iPad, on imagine cependant bien la marque continuer à travailler dans ce sens dans le futur. 

Cela dit, Apple ne sera donc pas totalement libre. Sa dépendance à ARM sera moindre que celle à Intel et la possibilité de modifier les puces suivant ses besoins et ses désirs est un vrai bonus pour la marque. Mais si demain SoftBank décidait de revendre ses parts, d’augmenter ses royalties ou de modifier ses futurs contrats de distribution, Apple serait obligé de l’accepter. Cette liberté retrouvée pose également Apple face à de nouveaux défis. Faire fabriquer des dizaines de millions de SoC supplémentaires sur un marché déjà très tendu.

Intel

 Un coup dur pour Intel ? Pour le marché x86 ?

Sans aucun doute, Intel va perdre un gros client avec Apple. Cela n’est néanmoins pas une catastrophe commerciale. Avec 20 millions de Mac vendus chaque année, Apple est un acteur important pour Intel mais sans être un pilier de son fonctionnement. On estime que Apple rapporte entre 3.4 et 3.5 milliards de dollars par année à Intel, soit à peu près 5% de son chiffre d’affaire. Cette annonce n’est donc pas sans douleur pour le fondeur, et on comprend certains de ses récents discours passés expliquant que le monde du Microprocesseur n’était pas sa seule activité, mais ce n’est pas non plus la fin du monde.

C’est par contre le moment pour Intel de mettre un gros coup d’accélérateur dans son offre processeurs. Il va être indispensable pour la marque de se repositionner fortement et rapidement sur les performances de ses puces. Tant en terme de calcul pur que de circuits graphiques. On a vu qu’Intel s’emploie à ce dernier poste avec l’apparition des circuits Xe. Reste à faire suivre le reste de ses puces avec des développements futurs largement plus performants. Coincé d’un côté par un AMD très mordant tant sur le secteur x86 et de l’autre côté par un Apple qui va présenter des propositions logicielles équivalentes dans un autre écosystème, Intel doit se réinventer.

Ce changement peut ainsi se voir comme une bonne nouvelle pour le marché x86. D’abord parce que Apple devient un concurrent de poids qui devrait stimuler l’ensemble et le forcer à se dépasser. Mais aussi parce que le marché rebat ses cartes. Si Intel et AMD vont devoir se battre contre un nouveau concurrent. L’arrivée de ce troisième acteur sur le secteur PC, quatrième  si on compte Qualcomm et ses balbutiantes productions pour Microsoft, pourrait également changer le marché et provoquer un véritable big-bang. Les concurrents d’hier pouvant être alliés dès demain.


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78 commentaires sur ce sujet.
  • 24 juin 2020 - 12 h 43 min

    @Bastien: « Je m’attends à voir par exemple un acteur chinois comme hawei, mais d’autres aussi, proposer leurs propres solutions à base d’O/S locaux dérivés de linux/android » ça a commencé: https://fydeos.com/ je vais tester ça sur tablette x86, du ChromiumOS pour faire tourner aussi bien les app android que linux.

    Apple a majoritairement une clientèle « Plug and play », alors peut importe ce qui se passe dans la machine du moment que cela fonctionne sans le moindre accros, c’est aussi ça le « prix » Apple ;)

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  • 24 juin 2020 - 12 h 44 min

    @Annoshim: Ah ah non. ARM // ARM. Les puces d’Apple seront blindées de protection et il y aura zéro ouverture.

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  • 24 juin 2020 - 12 h 49 min

    @Emmanuel:

    Dans tous les cas pendant cette transition annoncée de deux ans, je vais trouver vraiment intéressant de comparer le comportement des puces ARM face aux x86. Mais Apple étant ce qu’il est, je ne pense pas qu’ils auraient commencé la bascule sans l’assurance d’avoir des machines au moins aussi performantes sous deux ans.

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  • 24 juin 2020 - 13 h 03 min

    @Pierre Lecourt: Tout comme le moindre de ses composants internes ou périphériques, d’ailleurs, je ne serais pas surpris de voir un jour arriver également un verrouillage total des « accessoires » (carte son, souris, etc….) comme c’est le cas avec les Ipad, les licences, ça rapporte gros.
    Et bizarrement, je ne suis pas certains que les associassions de consommateurs se battent comme ils ont pu le faire avec les constructeurs automobiles pour les pièces de rechange génériques…

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  • 24 juin 2020 - 13 h 07 min

    @Mezz: C’est sans compter le fait qu’AMD et Intel ne vont pas se tourner les pouces…

    @Madwill: Clairement, je l’évoque dans le billet, mais le câble à 39€ sera le seul reconnu pour connecter un appareil.

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  • 24 juin 2020 - 13 h 24 min

    @Pierre Lecourt:

    Tu veux dire qu’Intel a dans sa botte d’autres 14nm+++++++++ ? (je plaisante ^^)
    Certes , c’est ce qu’on dit depuis quelques années ; mais pour moi la conjoncture est clairement défavorable à Intel. Après jamais rien est joué d’avance non plus, on pensait bien AMD au fond du gouffre il y a peu et pourtant ils font un joli come back actuellement.
    Mais bon concernant Intel je suis quand même plus pessimiste à l’avenir, ils sont restés à la marge du boom des smartphones et je vois leurs prés carrés (laptops/serveurs) se réduire à l’avenir. Après je ne suis pas devin et je leur souhaite le meilleur ^^.

    D’ailleurs anecdote en passant, il me semble avoir lu une news concernant un nouveau supercalculateur (TOP 1), justement sous ARM.

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  • 24 juin 2020 - 13 h 26 min

    @Mezz: Ils ont de quoi tenir, t’inquiète pas trop pour eux.

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  • 24 juin 2020 - 15 h 01 min

    Huawei pourrait lancer des PC pour le marché chinois dès cette année. Des machines basées sur une carte Kunpeng et le système d’exploitation maison de la société, HarmonyOS 2.0. Un processeur Kunpeng 920 muni de 4 cœurs / 8 threads. La puce Kunpeng 920 est un processeur ARMv8 gravé en 7 nm avec une vitesse maximale de 2,6 GHz qui sera disponible en version quadricœur ou octa-core (bien que les versions serveur de la puce puissent venir avec un CPU jusqu’à 64 cœurs).
    https://www.tomshardware.fr/huawei-pourrait-lancer-des-pc-pour-le-marche-chinois-des-cette-annee/
    .

    Répondre
  • 24 juin 2020 - 15 h 35 min

    Je pense aussi que des qu’il y aura une version Windows parfaitement compatible Huawei/Honor (comme peut être Samsung également) pourra être vraiment tenter de sortir des laptops sous ARM plutôt qu’en x86.

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  • 24 juin 2020 - 20 h 31 min

    @Kikimoo:
    Pas faux et c’est bien le problème, mais au doigt mouillé, ça me parait de plus en plus marqué
    Trouver normal d’avoir une bécanne à 8 coeurs 64bits (+GPU à what mille+15 coeurs) dans la poche avec plus de patate qu’une station indy des années 90 pour jouer à candicrush est sidérant, et tous ces petits jeunes qui se sont abreuvé jusqu’à plus soif de high-tech magique en ont maintenant une overdose et parlent tous de retour à la terre, ou se tournent vers des parcours non scientifiques, plus tangibles.
    Je n’ai rien contre l’écologie, c’est louable tant que ce n’est pas abordé d’un point de vue régressioniste, mais ce que je vois surtout, c’est que contrairement à ceux qui ont connu l’époque ou pour avoir un PC, on faisait sa conf soi même et on essayait de la maintenir autant que possible et le plus longtemps possible, eux se sont retrouvé avec du prémâche ludique tout cuit dans le bec, totalement fermé pas du tout pérenne et vendu comme un objet de mode, donc vide de sens
    Et au final ce sera peut être (c’est du moins mon impression) la première génération à moins maîtriser le fonctionnement d’un ordinateur que ses parents

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  • 24 juin 2020 - 20 h 38 min

    @Annoshim: Ce serait génial, mais Avec des étages crypto/DRM de partout dans la puce apple, … je ne sais pas si ça n’est pas illusoire de croire que ce sera du même ordre de difficulté que sous x86. Une approche d’ABI compatible, à l’instar de Wabi puis Wine me paraîtrait être plus pérenne, et avec gnustep comme base, ne repartirait pas de zéro

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  • 24 juin 2020 - 21 h 13 min

    @Madwill+Mouv92: ah ok, je savais avec la trumperie de l’année dernière que c’était sur le grill, mais pas que c’était mature

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  • 24 juin 2020 - 22 h 51 min

    Pour un PC de tous les jours un proco ARM passe sans soucis, sur l’ipad pro c’est zéro ralentissements, super fluide, etc.

    Donc, ce n’est pas une mauvaise stratégie pour Apple.
    En plus ils vont passer ça pour une révolution et augmenter les prix ^^

    Répondre
  • 24 juin 2020 - 23 h 27 min

    Un iPad peut monter des films à partir de rushes en 4K qu’une application de montage comme Lumafusion sait lire de manière fluide et qui vaut moins de 33 €… L’ARM s’en tire parfaitement bien en création.

    Windows a loupé le smartphone avec le ratage de l’adoption de son éco-système, et celle des tablettes ARM car soit elles sont trop chères, soit il n’y a pas les meilleures applications créatives dont Apple peut s’enorgueillir, soit avoir gardé le même nom Windows crée de la confusion pour des acheteurs qui veulent y retrouver ce qu’ils connaissent sous Windows 7 ou Windows 10.

    Répondre
  • 25 juin 2020 - 0 h 26 min

    J’ai toujours aimé ARM, sous Android ou Linux, par exemple… quand celui-ci est libre et open-source.
    Je sens que Apple va me faire haïr cette architecture. J’adorerais voir des jailbreak… où n’importe quel hack permettant d’avoir les sources.
    Faire tourner l’OS d’Apple sur une autre plateforme va booster les utilisations qu’on peut faire d’un SBC ARM.

    Répondre
  • 25 juin 2020 - 0 h 38 min

    @wazou:

    Je ne sais pas s’ils vont monter les prix, en tout cas ils risquent de réaliser quelques économies en se delestant d’Intel. Pour les marges et le cour de l’action, c’est tout bénéf.
    Le seul risque serait que leurs puces ARM ne concurrencent pas du x86 en perf’, mais c’est maintenant acté que ça ne sera pas le cas.

    Répondre
  • 25 juin 2020 - 0 h 47 min

    Perso j’attends de l’iPhone 13 qu’on puisse le brancher sur un dock et zou on passe d’iOS à macOS, et les utilisateurs de Samsung DeX qui diront : « on avait ça depuis des années, Apple n’a rien inventé ».

    Répondre
  • 25 juin 2020 - 1 h 42 min

    @Raoul:

    T’aurais pas peur qu’Apple se tire une balle dans le pied en faisant ça ?
    Bon remarque au prix où ils vendent leurs écrans .. 😁

    Répondre
  • 25 juin 2020 - 7 h 44 min

    @Raoul: Motorola Atrix…2011 et peut-être d’autres avant ;)

    Répondre
  • 25 juin 2020 - 9 h 29 min

    Ah tiens, je viens de m’en apercevoir, mais sur le Syno de leur puce A12, Chez popomme ils ont réussi à placer plus de superlatifs que dans un discours de Trump, et ça n’est pas peu dire

    Répondre
  • 25 juin 2020 - 9 h 46 min

    @Raoul: Les utilisateurs de Samsung DeX ne diront rien.
    Depuis un an, ils ont vu l’abandon de « Ubuntu on DeX ».
    Donc DeX est toujours sous Android !

    Répondre
  • 25 juin 2020 - 15 h 24 min

    @Bastien:

    Je ne suis pas un pro Apple, mais en même temps les faits parlent pour eux pour le moment.Et ils ne se risqueraient pas à faire le basculement dès à présent s’ils n’étaient pas sur d’eux.
    S’ils ne se jettent pas quelques fleurs à leur conférence, les concurrents ne vont pas le faire pour eux.

    Répondre
  • 25 juin 2020 - 21 h 25 min

    Article très bien écrit. Vraiment bien, Pierre: précis et complet.
    Juste un tout petit détail historique: c’est la 4ème fois que NextStep/OSX change de jeu d’instruction CPU:
    M68030 -> i486 (1993) -> PowerPC -> intel -> ARM (2020)
    Finalement, c’est aussi la porte ouverte à vendre des apps AppStore ARM nativement sous OSX. L’éco-système iTunes/AppStore deviendrait la seule source de softs pour les clients.

    Pour mes hackintoshs, c’est effectivement la fin des haricots… Bon ben, il faudra utiliser des émulateurs, comme pour les Nintendo…

    Répondre
  • 26 juin 2020 - 8 h 53 min

    @Bastien: Non, ce n’est pas un problème. Dans un monde complexe (et ce monde a toujours été complexe) il est normal que certains maitrisent une technique et d’autres en maîtrisent une autre.

    Tous ce que tu écris sur la jeune génération, je peux le reprendre à propos de la génération d’avant en changeant de technologie. Par exemple l’automobile : la génération précédente trouve normal d’aller faire ses courses avec un monstre de 150cv plus puissant qu’une voiture de sport des années 80. Et elle est incapable d’en comprendre vraiment le fonctionnement ou de l’entretenir correctement, encore moins changer des pièces.

    Et pareil : une partie d’entre eux en a marre et rêve d’un « retour aux sources ».

    J’ajouterai en conclusion (car nous dérivons franchement du thème du billet) que j’ai le sentiment que tu prends comme mesure d’une génération le comportement de quelques uns. Là où j’habite, les jeunes autour de moi ne sont pas blasés par la technologie qu’ils ont dans la poche et leur téléphone leur sert plus à communiquer qu’à jouer… et Candy Crush est vu comme un jeu de vieux :)

    Répondre
  • Tof
    30 juin 2020 - 10 h 29 min

    Effectivement, cela sonne la fin du hackintosh à moyen terme mais pas à court terme.

    Mais cela questionne aussi de l’intérêt de ne pas acheter un Mac en ce moment ni prochainement.
    Acheter un Mac aujourd’hui c’est se poser la question de sa pérennité dans le temps et de son suivi logiciel et OS…
    Certes Apple a la réputation générale d’assurer un long suivi logiciel/OS (exemple: le Macbook de 2008 de ma compagne a eu des mises à jour durant 8 ans), mais les acheteurs de l’Ipad 1 ont probablement le mauvais souvenir d’un appareil qui 2 ans après sa commercialisation était abandonné par Apple et n’avait plus de mise à jour OS ni de possibilité de nouvelles applis (développées pour une version supérieure de l’OS). La grogne et l’amertume de ces clients ont été effacé à gros coup de budget marketing…

    Donc acheter un Mac aujourd’hui à prix d’or, qui pourrait très bien être abandonné par Apple dans 2 ans en terme d’OS, ben autant se faire un hackintosh qui pourra toujours servir ensuite avec un autre OS.

    Répondre
  • 6 juillet 2020 - 17 h 57 min

    Salut du Québec!
    La question que je me pose : faut-il attendre le passage à ces puces pour acheter un mac ? Ou est-ce encore pertinent d’en acheter un sous Intel sans que le produit ne se déprécie trop ? En sachant que je n’y connais rien à la techno…

    Meci merci !! Henri

    Répondre
  • hle
    8 juillet 2020 - 10 h 27 min

    Apple développe sa propre gamme de GPU dédiés basés sur son API graphique Metal. Avec partage de la mémoire entre le CPU et le GPU (Unified Architecture Memory)et en combinant des cœurs à faible consommation d’énergie et des cœurs haute performance.

    Répondre
  • 1 octobre 2020 - 19 h 54 min

    […] cela sans compter un Apple qui annonce clairement la couleur d’un passage sous ARM avec Apple Silicon. La firme à la pomme qui dispose d’un atout d’importance en étant à la fois aux […]

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