AMD FSR 2.0 : un upscaling amélioré mais toujours pas d’IA

AMD prépare son FSR 2.0, une technologie visant à proposer plus de performances d’affichage dans les jeux, avec une approche différente de la simple puissance brute.

AMD FSR 2.0 ou FidelityFX Super Resolution 2.0 est la suite d’un premier jet proposé par AMD en réaction au DLSS de Nvidia. Si les deux technologies sont en réalité sans rapport techniquement parlant, le FSR premier du nom a servi de contrefeu aux annonces du DLSS. Limitant autant que possible son impact sur les joueurs et potentiel clients, il n’avait pas la même prétention technologique que l’offre de Nvidia.

Le gros point fort du FSR est sa très large compatibilité matérielle puisque la technologie employée est totalement logicielle. Elle n’est pas liée à la présence d’une puce ou d’un composant quelconque estampillé AMD et implanté sur une carte graphique ou un processeur. C’est un filtre qui peut être embarqué sur tout type de plateformes, même celles sous processeurs graphiques non AMD. Son gros point faible, c’est sa qualité d’image. 

Le FSR premier du nom est un filtre qui prend une image de définition assez basse et l’étire pour la monter dans une définition plus haute. On calcule une image FullHD et on l’affiche en 1440P par exemple. On économise ainsi une partie des calculs lourds que demandent les hautes définitions grâce à une technologie maitrisée depuis longtemps et baptisée « upscaling ». Problème, cet upscaling « brut » dégrade l’image sans un travail en aval pour la rendre plus nette. En gros, on joue avec une loupe logicielle au dessus de son écran. L’image est calculée en petit et on l’agrandit en additionnant des pixels de même couleur autour de chaque pixel véritablement calculé. C’est bien mais c’est source de perte de qualité, de finesse… Des détails qui peuvent sembler flous ou « baver ». C’est particulièrement notable sur les images en mouvement. Cette baisse de qualité est le point que veut corriger le FSR 2.0 en basculant sur une technologie d’apprentissage.

Chez Nvidia, le DLSS promet le même concept mais avec une amélioration de l’image grâce à une IA et des composants intégrés aux GeForce de la marque capable d’accélérer le travail de cette IA.  C’est Nvidia qui se charge de dresser son IA pour chaque jeu. En faisant tourner les jeux en laboratoire sur des fermes de rendu pour que puisse se dégager un modèle adapté et optimisé à chaque titre. Nvidia offrant ensuite, à chaque mise à jour de ses pilotes, une solution adaptée pour piloter les titres estampillés DLSS. 

AMD va également s’intéresser à des développements spécifiques pour chaque jeu et faire rentrer dans la boucle non plus seulement un étirement de l’image mais une compréhension logique de celle-ci au travers de l’analyse de plusieurs secondes de jeu. Imaginez une fenêtre dans un jeu, vous vous déplacez et elle suit une perspective qui s’adapte à vos mouvements.  Perspective qui peut se résumer à des changements de taille de sa largeur et sa hauteur. Autrement dit des droites décorées par des textures, des lumières et des ombres. Une fois ces éléments pris en compte, il est possible d’anticiper plus facilement l’image suivante si on sait comment celle d’avant a été formée. Cette vision « temporelle » de l’analyse permet au FSR 2.0 un rendu plus mathématique et plus précis que le simple collage de pixels « bouche trous » dans une image étirée.

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Cette méthode demande néanmoins une adaptation à chaque jeu et comme il est nécessaire d’avoir une validation DLSS chez Nvidia pour qu’un titre soit compatible, le FSR 2.0 demandera un travail en amont par AMD pour qu’il soit exploitable avec cette technologie. AMD garde ainsi son point fort qui est de ne pas être dépendant du matériel du joueur puisque la solution continue de fonctionner sur tout type de plateforme. Qu’il s’agisse de circuit AMD, Nvidia ou Intel, toute les machines pourront faire appel à cette technologie.

On devra attendre le second trimestre pour savoir l’impact réel du FSR 2.0 sur les jeux, tant en nombre d’images par seconde gagnées par rapport à un rendu natif qu’en qualité de ce rendu. Après Nvidia qui a ouvert le bal avec le DLSS, Intel qui a suivi avec son XeSS et AMD qui sort le FSR 2.0, le marché du circuit graphique semble trouver dans ces alternatives logicielles des approches assez intéressantes pour améliorer les performances des matériels disponibles. La crise des composants et les prix délirants des circuits graphiques ayant probablement poussé les constructeurs à réfléchir à de nouvelles manières d’optimiser les résultats de leurs puces. 


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Un commentaire.
  • 22 mars 2022 - 13 h 00 min

    AMD propose une démarche qui me plaît plus que celle d’Nvidia : faire du neuf avec du vieux, peut importe le circuit et comme le dit l’article, le contexte de pénurie de composants actuel nous montre à quel point on est capable d’exploiter son potentiel pour extraire le meilleur avec ce qu’on a sous la main.

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