AMD et Intel unis face au danger ARM

l’ennemi de mon ennemi est mon ami, c’est en somme ce que raconte cette alliance entre AMD et Intel, les deux fers de lance du monde x86.

AMD et Intel se réunissant pour travailler de concert… Voilà qui semble étonnant. Mais face à un ennemi commun qui pourrait commencer à venir piétiner leurs plates bandes, les deux marques ont trouvé un nouveau terrain d’entente.

Il ne faut pas croire que les deux marques soient dans une froide rivalité, si les AMD et Intel sont concurrents de nombreux ponts ont été construits au fil des ans. Si beaucoup d’acteurs et de commentateurs montrent une vision noir ou blanc entre les deux marques, la réalité du terrain est très différente. La naissance de produits comme les puces Intel Kaby Lake G qui embarquaient des circuit graphiques AMD a surpris beaucoup de monde mais cela ne résulte que de calculs pragmatiques. Si lors des conférences de presse et des annonces, Intel comme AMD mettent souvent dans la balance leurs chiffres face à ceux de leur rival, cela ne veut pas dire que les deux marques se font une guerre de tranchée en permanence.

Aujourd’hui, on découvre que les deux marques sont capables de s’associer et de mettre dans la balance leurs forces marketing pour créer une force commune face au jeu d’instruction ARM. Le lancement de ce « x86 Ecosystem Advisory Group » est donc imaginé pour lutter contre la progression d’ARM en terme de parts de marché. Il regroupe les deux fabricants de puces mais également tout un ensemble d’acteurs industriels.

Et on se rend compte que cette alliance est surtout un coup de marketing en analysant le panel d’acteurs en place. A bord de cette barque, on retrouve un ensemble d’acteurs qui semblent jouer double ou triple jeu :

  • Broadcom :  qui rêvait d’acheter Qualcomm
  • Dell : qui vend des portables sous SoC ARM
  • HP : qui vend des machines sous SoC ARM
  • Lenovo : qui vend également des ordinateurs sous SoC ARM
  • Microsoft : qui pousse ARM au cœur de Windows depuis des années
  • Google : qui propose des systèmes pour ARM
  • Oracle : qui propose des services sous puces ARM
  • Red Hat : qui développe des systèmes tournant sous ARM

Des acteurs emblématiques sont également présents en la personne du fondateur de Epic Games et de son Unreal Engine (optimisé pour les puces ARM d’Apple) et de Linus Torvalds, le créateur du noyau Linux. Linus étant peut être la personne la plus terre à terre dans le lot. Lui a depuis longtemps compris et mis en avant que le choix global du x86 était porté par son simple succès, sa présence. Devant l’absence de concurrence, le marché se tourne vers l’évidence. Si demain ARM proposait les mêmes services en nombre et en prix, que l’offre x86, il est sans doute possible que celui-ci bascule sans aucun état d’âme. 

On le voit bien ici, tout le monde joue, à minima, double jeu. Tout le monde sauf AMD et Intel qui sont, quant à eux, indubitablement dépendants de l’offre x86 pour vivre. La montée en puissance d’ARM avec Qualcomm pour le moment et l’arrivée probable de concurrents à terme, est une menace très claire sur leur marché.

L’objectif de cette alliance est assez mou. Il s’agit de trouver des relais de croissance d’un côté tout en améliorant les offres en place. En s’assurant de leur compatibilité, de leur dialogue. En un mot assurer à l’ensemble des produits x86 une voie lisible pour le future et une cohérence qui devrait se poursuivre. La gros point fort de ce jeu d’instructions étant encore et toujours dans sa compatibilité énorme avec un parc matériel installé.

AMD et Intel cherchent ici à pousser développeurs et concepteurs de produits à continuer à développer des outils sur la plateforme pour qu’elle continue de porter les usages les plus variés. 

En clair, le message est assez simple, les tenants du x86 disent au monde : Ca tangue mais on tient bon

Et de fait il est vrai que les récentes évolutions des puces AMD et Intel ont montré que le jeu d’instructions était encore largement compétitif. Cela pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’il profite du parc établi. Et que si demain je voulais acheter un PC sous ARM je ne suis pas sur qu’il serait capable de piloter mon palonnier de simulateur de vol des années 2000, ma vieille imprimante, mon scanner à diapo ou divers autres appareils qui encombrent mes archives. C’est un vrai/faux problème évidemment. Vrai parce que pour beaucoup de professionnels c’est un élément absolument critique de pouvoir piloter leur parc matériel. Faux parce que les particuliers ont malheureusement un peu moins vrai. On vit dans un monde où une imprimante à jet d’encre ne coute pas grand chose et si la vieille ne marche plus, alors on préfère en changer au lieu de chercher des solutions.
Microsoft est d’ailleurs assez malin pour s’immiscer dans cette alliance tout en poussant au remplacement à marche forcée d’un parc x86 avec un Windows qui supporte désormais ARM.

Ensuite parce que le x86 a montré que malgré les litanies répétées parfois en boucle sans comprendre de quoi ils parlent par certains acteurs et commentateurs, les promesses d’ARM ne sont pas aussi fulgurantes que celles annoncées. Dire que les efforts de Qualcomm viennent enfin de porter leurs fruits après des années d’échecs techniques et commerciaux est une évidence. Si je n’ai pas accès aux chiffres des ventes des solutions ARM avec les derniers Snapdragon, je ne suis pas sur qu’elles soient particulièrement brillantes. L’engouement par les commentateurs du monde informatique n’est pas forcément corrélé aux ventes et je connais beaucoup d’acteurs, particuliers comme professionnels, qui ne vont pas prendre le risque d’acheter un portable ARM de si tôt. Non pas qu’ils soient fans du x86, à vrai dire, ils s’en foutent. Mais parce que cela semble simplement plus sage et plus pérenne pour le moment de continuer sur un processeur AMD ou Intel. La tentation Apple est grande évidemment et si le passage à ARM se fait, il passe par là pour beaucoup. Pas sous Windows pour ARM.

Enfin parce que les dernières puces x86 ont montré que le futur ne s’est pas arrêté chez AMD et Intel. Les Lunar Lake sont des monstres d’efficience, les puces AMD sont incroyablement efficaces dans une consommation d’énergie très faible également. Les deux profitent d’un parc de produits secondaires tout à fait incroyable et les machines que l’on peut construire aujourd’hui avec une solution x86 savent répondre à l’ensemble des besoins, mêmes les plus pointus, de la demande informatique traditionnelle. Bien entendu, certains secteurs sont plus impactés, on a vu notamment la montée en puissance de Nvidia avec ses solutions dédiées à l’IA pour les serveurs. Mais si ce secteur est sans concurrence pour le moment pour la marque, les autres éléments clés sont toujours intimement liés à x86.

Les projections de certains analytes poussent les parts de marché de ARM à 40% des ventes de portables en 2029. Outre le fait que  ces analyses tirent leurs chiffres de leur chapeau, elles ne font pas le détail entre les machines ARM sous MacOS et celles sous Windows. Et de ce que je sais de mes interrogations à divers publics aujourd’hui une chose est sûre. Si l’on n’est pas tenté par l’univers d’Apple alors on reste plus volontiers sous x86. Acheter un PC Windows sous ARM reste une démarche très particulière, souvent pilotée par la curiosité plus que par un besoin réel; Certains de mes contacts aimeraient essayer, une fraction seulement le fera pour de simples raisons de budget Plus grand monde n’a les moyens de mettre entre 999 et 1999€ dans un ordinateur portable « juste pour voir ce qu’il donne sous Windows avec cette nouvelle puce ».

C’est le public qui décidera.

AMD et Intel font ici une démonstration de force avec une panoplie d’alliés qui seront prêts à retourner leur veste si un jour l’herbe est plus verte ailleurs. Mais si tous ces acteurs font leur parade amoureuse à destination de leurs publics respectifs, c’est bien leurs clients qui feront la différence. Et c’est là tout l’intérêt de mon blog aujourd’hui, faire la part des choses entre la propagande et le reste. Montrer les avantages et les défauts de chacun. S’interroger sur la performance coûte que coûte de l’un ou la simplicité de l’autre. L’autonomie réellement proposée et pas celles des tests en laboratoire. Montrer les aspects secondaires et importants comme la compatibilité réelle avec les vrais outils du quotidien et pas un panel d’applications triées sur le volet. Expliquer en quoi un accès à un BIOS ouvert ou à des pilotes alternatifs reste un élément déterminant dans l’équation face à des promesses de liberté de choix de système non suivies d’effets.

C’est le public qui décide ce qui lui convient et aucune parade x86 ou ARM ne peut faire le boulot de son information à la place des médias.


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31 commentaires sur ce sujet.
  • 16 octobre 2024 - 16 h 55 min

    « l’ennemi de mon ennemi est mon ami »

    Vous voulez dire « l’ennemi de mon ennemi est mon ennemi » ?

    Répondre
  • 16 octobre 2024 - 17 h 04 min

    @Claude: non justement, ici par exemple Intel est l’ennemi d’ARM. AMD également. Donc l’ennemi (AMD) de l’ennemi (ARM) devient leur (Intel) ami.

    Répondre
  • 16 octobre 2024 - 17 h 07 min
  • 16 octobre 2024 - 17 h 08 min

    @Clément Nerma:

    L’ennemi (ARM) de mon ennemi (INTEL/AMD selon qui parle) est mon ennemi

    On doit pouvoir faire toutes les combinaisons… Bref Intel et AMD, ennemis historiques, deviennent amis face à l’ennemi commun ARM.

    Répondre
  • 16 octobre 2024 - 17 h 10 min

    @Pierre Lecourt:

    Oui ce qui voudrais dire que AMD s’associe avec ARM contre Intel… Or là c’est bien INTEL qui s’associe avec AMD

    Répondre
  • 16 octobre 2024 - 17 h 19 min

    @Claude: Vu le contexte c’est bien plus évident que mon « ennemi » de toujours (Intel ou AMD) en devenant également l’ennemi de mon nouvel ennemi (ARM) devient automatiquement mon ami. Ce qui est exactement le scénario ici.

    Un concurrent d’Intel (ou d’AMD) devient associé d’Intel (ou d’AMD) parce que les deux sont désormais concurrencés par un nouvel acteur : ARM. Je pense que tout le monde aura compris comme cela, surtout avec le titre du billet. Je n’écris pas pour qu’on sorte une phrase de son contexte.

    Répondre
  • Jle
    16 octobre 2024 - 17 h 25 min

    Parmi les interrogations qui règnent encore autour de ARM sur ordinateur, c’est la durée et la qualité du support, tant matériel que logiciel.
    Autant en x86 chez Intel et AMD on sait très bien à quoi s’en tenir, mais en ARM chez Qualcomm etc (en excluant Apple, chez eux pas de soucis c’est plutôt clair), c’est la grosse inconnue.

    Répondre
  • 16 octobre 2024 - 17 h 40 min

    « Expliquer en quoi un accès à un BIOS ouvert ou à des pilotes alternatifs reste un élément déterminant dans l’équation face à des promesses de liberté de choix de système non suivies d’effets »

    Reste le choix de pouvoir implémenter des UEFI « externes » (sûrement plus ou moins soutenus par la fondation raspberry pi) comme ce projet pour le Raspberry Pi 3 (https://github.com/andreiw/RaspberryPiPkg) et il doit bien y en avoir pour les modèles ultérieurs également.
    Mais c’est vrai qu’en dehors de ces ordinateurs à la framboise soutenus par leurs concepteurs du berceau au cercueil et par leur communauté gigantesque, c’est une problématique sans solution qui se pose pour tous les produits commercialisés avec un processeur arm.

    Répondre
  • 16 octobre 2024 - 18 h 43 min

    tim sweeney, mais pourquoi ?

    Répondre
  • 16 octobre 2024 - 19 h 14 min

    Tim Sweeney c’est UE, donc c’est la direction de la majorité du JV.
    Il est écrit dans l’article qu’Epic a optimisé UE pour l’arm made in Apple.
    Donc il connait tout de l’état réel des performances de l’équipe d’en face.
    Et il a tout à gagner à optimiser son moteur via des instructions utilisées à 100% pour justifier le côté premium des machines x86 (on parle de marketer les acheteurs de 4080 et plus, avec processeurs uhdg).

    Répondre
  • 16 octobre 2024 - 19 h 26 min

    @Jle: Pour la pérennité du support Windows ARM, j’ai des doutes, quand on voit que, même sur du x86, ils essaient de le rendre obsolète en empêchant le passage w11 sur un paquet de machines…

    D’ailleurs, cette obsolescence, ms nous avaient fait le coup avec toutes ces petites tablettes ou netbook tournant sous Atom (les Z37.., 36.., z83.. ou z85..) en empêchant les mises a niveau.
    Amha, ces proc Atom, étaient « capables » de pas mal de choses pour une consommation faible et un prix raisonnable, idéal pour des Minimachines mobiles qui tenaient la dragée a des appareils équivalent sous ARM.
    En fait, pourquoi avoir arrêté cette gamme? A cause de l’echec comercial dont Ms a une grande part de responbilité? A quel niveau ces Atom seraient ils aujourd’hui si Intel les avait continué?

    Ce qui est sûre, c’est que j’aurais, pour encore longtemps, du x86 sous le coude car si les machines ARM sont souvent plus « hype », c’est toujours la méga galère pour se les approprier réellement (mais ça, Mme Michmue, elle s’en cogne)

    Répondre
  • Alu
    16 octobre 2024 - 21 h 25 min

    Et sinon ça se vend les ordinateurs arm mis à part chez apple?

    J’ai pas vu beaucoup de chiffres…c’est normal docteur?

    Répondre
  • 16 octobre 2024 - 22 h 15 min

    Il y a un autre jeu qui monte très modestement : RISCV.
    On est très, très loin ne serait-ce que des ARMs mais ça monte.
    Apple c’est de l’ARM + beaucoup de bricolages propriétaires.
    Quand à NVidia, après avoir échoué, lui aussi, à racheter ARM, place le jeu au sein des ses puces.
    Db

    Répondre
  • LUC
    17 octobre 2024 - 0 h 42 min

    Vous vous souvenez du 1er pc offert dand un magazine ? Et bien s’etait une puce arm de chez broadcom.

    Le constat de cette article est faux amazon est inondé de pc à 50-100€ et le monde ne tourne plus autour de l’Occident, aliexpress en vend partout dans le monde des tablettes de 7 à 11 pouces avec clavier et souris.

    Répondre
  • 17 octobre 2024 - 0 h 56 min

    @LUC: Oui, oui très bien. Bon point. C’est tout à fait ce que les gens utilisent au quotidien partout des tablettes avec clavier et souris pour faire tout et n’importe quoi. Parfait.

    D’ailleurs la chine n’injecte pas des milliards pour développer ses propres solutions x86, non non. Pour quoi faire d’ailleurs ? Ils font tourner leurs centrales avec un PC offert dans un magazine avec une puce Broadcom dedans et ils utilisent des PC a 50€ pour leurs hopitaux et leurs écoles. C’est connu !

    Répondre
  • bob
    17 octobre 2024 - 9 h 37 min

    @Alu: Par millions. Demande à ton docteur de te donner les chiffres de Raspberry Pi, Orange Pi, Radxa etc…

    Demande à ton docteur de te donner le nombre de processeurs ARM dans les baies pour AWS, Google ou Microsoft.

    A moins que ton docteur ne soit capable de voir que les machines sur les étalages de Darty.

    Répondre
  • 17 octobre 2024 - 9 h 50 min

    @Le Breton:

    L’UEFI est surtout poussé sur ARM… par Microsoft. OK c’est un standard etc, mais c’est quand on a pu mettre son nez dans un arbre de sources BIOS du marché (parmi la triade Phoenix/AMI/Insyde a qui Intel/AMD offre un marché mondial) que l’on se rends compte du patchwork que cela représente entre les reference code du fondeur, la base EDK2 faite essentiellement par Intel (avec sans doute des pré-retraités de l’époque Wintel à la base, le shell EFI n’est par exemple pas sans rappeler la syntaxe à chier d’un .BAT) et la partie présentation/ordonnancement de l’éditeur du BIOS: 3 phases d’exécution assez étanches avec 3 sources de code. On prends le multiple des deux et on a a peu près le volume de doublons dans ce foutoir qui semble avoir été crée pour être un métier à part entière de le maintenir (surtout que l’on tire plusieurs chaînes de génération au passage) avec un volume de code proche du noyau Linux pour une fraction infime des fonctionnalités.
    Certes, ARM a depuis aussi ajouté bien des étages à la fusée pour son lancement avec aussi du doublonnage mais cela reste assez limité au tout début du démarrage (phase correspondant à l’exécution d’un ME chez Intel): On saurait tout à fait avoir les device-tree d’un matériel embarqué dedans avec un merge de l’ensemble présenté à l’OS par le boot-loader (u-boot…) pour un démarrage de noyau générique sur ARM. Il suffirait que les acteurs jouant ici double jeu fassent globalement ce que l’on fait dans l’embarque depuis longtemps (et pas seulement sur ARM, mais aussi PowerPC etc ; tout sauf x86 en fait): S’entendre sur une façon de présenter/énumérer ces device-tree fragmentés décrivant le matériel!

    Répondre
  • luc
    17 octobre 2024 - 11 h 23 min

    @Pierre Lecourt:

    Pas sur que la chine développe vraiment du x86 pour les particuliers ? je ne serais pas étonné qu’a la fin on se rend compte que l’inde est encore plus intéressant à suivre comme marché étant donné qu’il est complètement fermé avec ses droit de douane donc particulièrement rechercher pour des usines intel non ?

    Il faut être pragmatique et reconnaître que le futur du marché dans les prochaines années sera lié à la technologie automobile pour nous particulier ?

    Répondre
  • 17 octobre 2024 - 11 h 29 min

    @bob:
    Je pense qu’il parlait des PC utilisables par des humains. C’est sûr que la mamie du Cantal, elle utilise son Raspberry Pi, Orange Pi, Radxa etc, pour se connecter à son compte Ameli…

    Répondre
  • Alu
    17 octobre 2024 - 11 h 29 min

    @bob:

    Hum faut se détendre quand même…ça reste des niches dont tu parles.

    A ce compte la on peut aussi parler des smartphones…la oui ARM surdomine.

    Moi je parle des laptop/desktop: mis à part Apple…j’ai pas l’impression que ARM se vend.

    Et je vois peu de communication à ce sujet depuis les annonces fracassantes des nouveau snapdragons X/windows ARM/Copilot…

    Répondre
  • 17 octobre 2024 - 11 h 48 min

    @luc: Je ne comprend rien… Que viennent faire les automobiles là dedans ?

    La chine développe du x86 pour être indépendant d’Intel et d’AMD qui sont US. Cela passe par des investissements colossaux et une vision qui bloque également les importations. A terme l’idée est autant de proposer des machines 100% Chinoises à son incroyable parc de machines d’état qu’aux particuliers.

    L’inde n’a pas le même engagement technologique dans ses propres outils et se fait vider ses cerveaux par les US depuis toujours. Elle a récemment décidé de limiter les importations d’ordinateurs et smartphone étrangers oui… Mais si cela ennuie Dell et HP, Apple et Lenovo, cela ne pose aucun soucis à AMD ou Intel.

    La requête du gouvernement Indien c’est :

    Un octroi de licence pour vendre du materiel en Inde. Donc en gros pour faire du biz, HP ou Lenovo doivent demander l’autorisation d’importation et payer des taxes ce qui diminue leur CA.

    Une « fabrication » Indienne. En gros si HP ne veut pas de soucis d’octroi, ils créent une succursale HP India avec des lignes de fabrications locales ou ils passent par un sous traitant local qui fabrique pour eux (entendre fabriquer par assembler pour la majorité des pièces). C’est le cas depuis très longtemps sur des secteurs stratégiques comme l’agriculture dans ces régions (Inde, Pakistan par exemple.) les fabricants de tracteurs US ont des filières locales qui fabriquent et fournissent des pièces détachées pour l’Inde. Celma évite les soucis de douane et assure une main d’œuvre moins chère et donc des produits plus abordables (et adaptés) aux agriculteurs locaux.

    Dans les deux cas : octroi de licence ou fabrication locale, le processeur reste le même. C’est juste la fabrication qui est locale, la puce c’est toujours du Intel ou du AMD. Donc cela ne change absolument rien à ce qui nous préoccupe dans ce billet. Les puces sont toujours importées dans le pays, l’Inde n’a pas de plan pour fabriquer ses propres wafers x86 ou ARM dans le même niveau de compétitivité que la Chine par exemple.

    Un plan « India Semiconductor Mission », avec 10 milliards de dollars d’investissement a été décidé il y a peu pour inciter des entreprises internationales a développer des puces et encapsuler des processeurs en Inde. En gros l’Inde met en avant le bas cout de ses salariés et sa force avec son armée d’ingénieurs de haut niveau à l’international.

    Mais elle ne fait que chercher a attirer des gens comme AMD, Nvidia, Broadcom et compagnie. Pas a développer ses propres puces ni a fabriquer des wafers. Il y a plein de startups qui s’engouffrent dans ce marché avec des idées autour de RISC ou de ARM mais toutes sont… fabless.

    Répondre
  • 17 octobre 2024 - 11 h 53 min

    @Alu: Oui, aucun chiffre n’est disponible sur les ventes. Alors qu’ils existent. L’information n’a pas fuité et c’est un signe. On va bientôt avoir les chiffres d’expéditions mais probablement pas le détail ARM/x86 dedans.

    C’est les résultats opérationnels des grandes boites comme HP ou MS qui risquent d’être plus intéressants.

    Répondre
  • bob
    17 octobre 2024 - 15 h 19 min

    @Alu: c’est certainement parce que l’on ne travaille pas sur les mêmes sujets. Je ne vois jamais Windows, je travaille autant sur de l’AMD64 que sur de l’ARM. A ce compte là Windows n’existe pas. Ce n’est pas parce que l’on ne voit pas quelque chose que ça n’existe pas.

    D’autre part, dans un tout petit pays tel que la Chine, les particuliers en général n’ont pas de PC à la maison, mais plutôt des gros smartphones, qui tournent effectivement sur des architectures ARM. Et dans les autos il me semble que c’est de l’ARM qui fonctionne.

    Répondre
  • 17 octobre 2024 - 16 h 07 min

    @bob: Depuis 2013 la chine est le premier pays consommateurs de PC. Devant les US.

    50% de ce marché est pro. Les 50% restant sont donc des particuliers.

    La moyenne nationale d’équipement en informatique est de 54% de foyers équipés d’un ordinateur (20% en zone rurale.)

    Pour le smartphone la moyenne nationale c’est 253% d’appareil par foyer (ce qui logique puisque tout se paye et on s’identifie avec) et là, la moyenne s’inverse avec une zone rurale à 283%.

    Répondre
  • Luc
    17 octobre 2024 - 16 h 37 min

    La gamme de pc chinois de lenovo

    https://m.lenovo.com.cn/

    Un article intéressent :

    https://www.windowscentral.com/software-apps/windows-11/android-apps-on-windows-11-arent-dead-at-least-if-youre-in-china

    Oui pierre l’inde est le plus gros fournisseur d’ingénieur d’intel… Et pourquoi pas d’amd

    https://www.fredzone.org/inde-amd-compte-investir-400-millions-de-dollar-dici-2028-rcj753/

    Ba l’automobile c’est comme la guerre il y a du pognon et de la marge voir NVIDIA c’est la clé !!!

    Répondre
  • 17 octobre 2024 - 16 h 45 min

    @Luc: Mais comment on peut passer de « je ne serais pas étonné qu’a la fin on se rend compte que l’inde est encore plus intéressant à suivre comme marché étant donné qu’il est complètement fermé avec ses droit de douane donc particulièrement rechercher pour des usines intel non ? »

    a un lien qui montre comment AMD contourne la fermeture diplomatique de l’Inde soi même ? Ca n’a aucun sens ?

    AMD et Intel ont depuis longtemps adapté leur stratégie aux caprices des différents états. Si cela doit passer par un flatterie politique en assurant quelques centaines d’emplois qualifiés localement, ils s’y plient sans soucis. Mais on voit bien qu’il n’y a là aucune espèce de fermeture, juste des aménagement locaux.

    Quand aux autos, le fait qu’il y ait un potentiel de croissance c’est une chose mais en quoi cela concerne le sujet de ce billet. Personne ne va aller dans sa bagnole pour faire sa compta sur son tableau de bord ? Les ordinateurs de bords ne sont pas des PC…

    Répondre
  • Luc
    17 octobre 2024 - 18 h 28 min

    Peut-être parce-que ça n’a aucun sens de croire que la chine en a quelque chose à faire du x86 mais pour l’inde on sait pas !

    On le sait avec nintendo que c’est important le développement des puces arm et nvidia de l’automobile pour leurs produits, car nvidia eux ils font des marges.

    Pour le reste a part Qualcomm qui c’est complètement planté dans sont choix d’architecture arm depuis sa gen 1 à 3. Le pc est prêt à passer sous arm depuis l’architecture v9 et plus particulièrement la v9.2, le cortex x4 et à sa 3 ème évolution et les performances sont incroyable.

    Répondre
  • 17 octobre 2024 - 19 h 48 min

    @Luc: « Peut-être parce-que ça n’a aucun sens de croire que la chine en a quelque chose à faire du x86 mais pour l’inde on sait pas ! »

    Qu’est-ce que veut dire cette phrase ?

    « On le sait avec nintendo que c’est important le développement des puces arm et nvidia de l’automobile pour leurs produits, car nvidia eux ils font des marges. » Quel rapport avec votre premier commentaire ? Est-ce que les Switch et les automobiles vont remplacer les PC ? C’est ça que vous suggérez ? Ou bien parce que Nvidia fait des marges alors le x86 ne sert à rien ? Ca n’a aucun sens !?

    « Pour le reste a part Qualcomm qui c’est complètement planté dans sont choix d’architecture arm depuis sa gen 1 à 3. Le pc est prêt à passer sous arm depuis l’architecture v9 et plus particulièrement la v9.2, le cortex x4 et à sa 3 ème évolution et les performances sont incroyable. »

    Oui, d’ailleurs ça se voit, 99% des nouvelles sorties PC sont sous ARM. A tiens, en fait non. C’est – hormis Apple – un infime pouillème des ventes. Comme c’est étrange ? Pourtant sur le papier ARM est « mieux » mais personne n’en veut sur PC. Y aurait-il des raisons qui font que la « performance incroyable » n’est pas l’alpha et l’omega du choix des clients ? Un soucis de compatibilité peut être ? Un parc logiciel valable ? De l’évolutivité ?

    Si on réfléchis uniquement sur la performance, et encore qu’il faille voir ce que performance veut dire, on aurait tous logiquement des Formule 1 pour partir en vacances ou déraciner une souche d’arbre car c’est le plus performant en terme de moteur. Mais bizarrement il y a quelques éléments de la vie qui font que la performance n’est pas forcément le sujet. Si demain un jeu d’instruction PERFORMATOR sortait en développant 1000 fois les performances des meilleures puces actuelles mais qu’il n’assurait aucune compatibilité avec le reste du materiel et sans aucun logiciel a faire tourner, ce serait un flop.

    On verra bien ce qui adviendra avec ARM, pour ma part je crois toujours fort dans le jeu d’instruction mais beaucoup moins dans Microsoft. Il faudrait un développement Linux plus poussé pour qu’ARM s’en sorte. Ou un autre produit que Windows qui rebatte les cartes. C’est d’ailleurs ce que l’on voit avec Apple et son écosystème. Les puces Apple Silicon sont une réussite parce que tout y est maitrisé.

    Répondre
  • 17 octobre 2024 - 22 h 49 min

    […] Cela pourrait expliquer pourquoi on retrouve Microsoft dans l’alliance stratégique entre AMD et Intel pour renforcer le jeu d’instru…. […]

  • bob
    18 octobre 2024 - 0 h 54 min

    Oué, parfois la discussion est difficile quand la structure du discours échappe à la compréhension.

    Dehors il pleut et ça doit avoir un impact sur les importations de produits laitiers, c’est pour ça qu’Intel s’associe avec AMD pour produire l’architecture Camembert.

    Répondre
  • Alu
    18 octobre 2024 - 8 h 58 min

    @bob:
    Intel est sous pression c’est évident mais il n’est pas impossible qu’on surévalue la menace à cause de l’air du temps (explosion de ARM avec les smartphone tablette et Apple qui passe à ARM, explosion des besoins en puces AI…).

    Je me méfie des effets de mode et des croyances des uns et des autres à un instant T: « La prévision est difficile surtout lorsqu’elle concerne l’avenir. »

    Par contre il est assez habituel que le management d’entreprises comme AMD ou Intel réagisse à l’air du temps…pour plein de raisons.

    Bref wait and see.

    Répondre
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