Gratuit, performant, personnalisable et peu gourmand, Linux est un système d’exploitation qui a tout pour plaire. Pourtant, les chiffres relevés par StatCounter révèlent que seuls 3% des PC de bureau connectés à Internet sont installés sous Linux.
Windows est comme toujours le grand vainqueur de cette course avec plus de 68% du marché. MacOS est au dessus de 21%. ChromeOS est à 4.15% et Linux reste juste au dessus de la ligne des 3%. On note que 3.23% des machines n’arrivent pas à être identifiées par StatCounter et apparaissent comme pilotées par des systèmes inconnus. On note également que ces systèmes inconnus ont des mouvements de hausse et de baisse symétriques aux mouvements de Windows, ce qui me laisse croire qu’il s’agit surtout d’un problème d’identification de la part du système suite à une probable mise à jour.
Linux Mint : complet et parfait pour des usages classiques
La présence d’un ChromeOS à 4.15% sur ce tableau vous aura probablement mis la puce à l’oreille. Ce que StatCounter appelle « Desktop PC » et que j’ai maladroitement traduit par « PC de bureau » ne veut pas dire « machine fixe ». Cela veut dire machine différente des serveurs mais englobe à la fois les portables et les tours de toutes les tailles. C’est plutôt ce que Personal Computer veut dire de manière classique, à savoir ordinateur personnel. Au contraire des solutions serveurs qui, si elles étaient intégrées au graphique, augmenteraient largement le pourcentage pour les machines Linux. Si on mettait la masse des ordinateurs dans la statistiques, des machines à bord de véhicules en passant par l’IoT, les machines embarquées et autres, le graphique aurait une toute autre tête.
Q4OS : une distribution intéressante et légère dérivée de Debian
Ce constat des 3% en 30 ans1 peut être vu sous un angle assez pessimiste car malgré tous les efforts de la communauté Linux, malgré les immenses qualités des systèmes développés, la situation est d’une stabilité étonnante. La progression de Linux existe, le pourcentage a doublé depuis 2015, mais cela reste toujours largement minoritaire.
DietPi : un système très léger pour faire revire vos minimachines
Pour le reste la recette est toujours la même, Windows étant vendu avec la grande majorité des machines commerciales et le système de Microsoft étant suffisamment efficace, il conserve toujours une large part de marché. MacOS est tout de même en progression, avec une courbe qui a tendance à grimper ces derniers temps. Sur un an, c’est une hausse très sensible, probablement portée par les nouvelles machines de la marque que l’on a vu en progression également.
ElementaryOS, un très beau système dérivé d’Ubuntu, parfait pour débuter
Microsoft vend désormais fort peu cher ses licences aux OEM. On peut le voir assez facilement avec le marché des MiniPC noname. Livrés avec une licence Windows tout à fait valide pour une dizaine d’euros de plus que sans. Cette mainmise sur les machines neuves, fraichement installées en sortie d’usine, verrouille effectivement le secteur. Chez Apple, c’est la même logique avec un enfermement encore plus contraint puisqu’il est difficile d’utiliser un autre système que MacOS sur les ordinateurs équipés des puces fabriquées par Apple.
Pop!_OS : un autre choix intéressant pour débuter
Mais il y a quand même des évolutions notables et positives pour le monde Linux dans l’ensemble, ne serait-ce que parce qu’on peut considérer que ChromeOS est un dérivé de Linux. Mais surtout, il est désormais possible d’utiliser les outils Linux sur la très grande majorité des systèmes. Pas sur tous les Windows mais depuis la version 10, il est assez facile d’en profiter. Même chose sous MacOS où il est facile d’installer une distribution complète. Et ChromeOS lui même peut être remplacé très facilement par un Linux libre et sans asservissement à Google.
Ces 3% sont donc bien faibles face à l’offre actuelle du marché. Mais pour un système libre et sans marketing, cela reste un assez joli résultat.
Source : Linuxiac
Notes :
| 2,5€ par mois | 5€ par mois | 10€ par mois | Le montant de votre choix |
@Gaduc: Oui les supercalculateurs, mais ce n’est pas le sujet du blog ni des PC. On a déjà eu ce débat dans les commentaires. Il ne faut pas se sentir agressé ni fragilisé dans ses choix par ce constat. Linux est partout, il fait tourner la planète web mais n’occupe que 3% des machines personnelles. Et il faut bien le constater pour comprendre pourquoi non ?
Il faudrait peut-être une loi qui interdit à un PC vendu dans le commerce d’être dépendant d’un seul système d’exploitation ce qui finirait peut-être à terme par avoir pour chaque PC vendu la proposition de booter sur une distro linux ou windows au démarrage (tous deux pré-installés) ce qui rendrait davantage de gens curieux.
@Le Breton: Probablement. Problème, les tentatives de législation dans ce sens se heurtent à des obstacles législatifs majeurs.
En 2013 un amendement dans ce sens n’a même pas abouti à un vote :
https://www.minimachines.net/actu/loi-un-amendement-pour-limiter-la-vente-liee-a-lachat-dun-pc-8491
En 2017 la cour de cassation a confirmé l’absence de concurrence déloyale de la vente liée d’un OS :
https://www.minimachines.net/actu/vente-liee-os-cour-de-cassation-50029
Perso je milite pour l’obligation d’un choix au boot. Pas de système, un système X et un système Y. Avec le paiement afférent à chaque choix. Arrêter de lier le paiement « invisible » de l’OS dans le prix global de la machine.
@prog-amateur: Je te remercie pour ce retour, je vais peut-être attendre encore un peu, que cela soit plus fonctionnel 😉
@Madwill: Avec plaisir et désolé d’avoir tardé à te faire un retour.
Au final, Linux sur smartphone, ça reste expérimental, et je pense malheureusement qu’il ne faut pas être pressé car c’est pas mal d’apps qu’il faut repenser ou proposer pour l’affichage smartphone, ainsi que la prise en charge des drivers lorsqu’on installe un OS sur un smartphone Android.
J’ai dû commander mon Librem 5 en 2017 et il reste encore pas mal de choses à améliorer. Il n’y a pas si longtemps que ça, le téléphone avait une autonomie d’environ 2 heures selon utilisation (donc impossible de l’utiliser au quotidien), là c’est plutôt 20 heures. L’équipe Purism est active mais la tâche est colossale, donc en bossant avec l’équipe GNOME, on gagne en améliorations ces derniers temps.
J’ai une petite déception pour le Pinephone Pro car pour moi il pouvait largement démocratiser le téléphone Linux avec ses spécifications correctes et son tarif accessible, mais le développement a l’air d’être au point mort, Pine64 semble être à fond sur le hardware avec ses oreillettes, liseuses, tablettes, etc. mais pour l’OS… ça a l’air beaucoup plus compliqué et donc il a l’air loin d’être utilisable au quotidien (d’après les tests, car je ne l’ai pas).
Pareil pour Ubuntu Touch qui est un OS complètement alternatif jusqu’ici le plus fonctionnel que j’ai utilisé au quotidien avant PostmarketOS. J’ai envie de dire qu’il donne l’impression d’être presque « fermé » même si paradoxalement c’est de l’open source car le store a son propre package d’applications (click au lieu de flatpak), et le départ d’un des dev principaux a l’air de ralentir les nouveautés. J’espère qu’ils vont trouver un nouveau souffle.
Bref Linux, c’est tout un univers sur PC comme sur smartphone ^^
on pourrait dire que mac os est un BSD, donc un unix comme linux.
je crois que cela pose tout simplement un gros simplisme de la communauté, l espoir qu au paradis il n y est pas de centre.
la force du BSD du mac os actuel c est qu’il est centralisé par Apple et freebsd tout le monde s en fout et c est normal sans centre l ordre émerge lentement du chaos.
linux est l exemple critique, tout le noyau reposait sur un homme linux torvalds, y a pas plus centralisé que cela.
et les distributions décentralisé ( Ubuntu, debian..) bah on les connait moins que le noyau Linux..
le refus d un centre qui standardisé ( sacrilège) une interface, des outils préinstallé ( OpenOffice, VLC et si ses logiciels sont bons, on encourage les développeurs a ne pas faire le même logiciel, mais d autres projets pour la communauté), comme apple ou Microsoft, qui a une organisation pour promouvoir son standard ( qui est aussi un gain de temps, la même interface, c est les mêmes connexions neuronales qui fonctionnent), quitte a avoir un budget un rapport annuel, un secrétaire et des frais de gestion, bah Ubuntu y était presque.
mais les vrais préféreront une autre distribution qui les distinguent de la masse et Ubuntu reste une interface de noob pas très sexy.
Champagne ! Je mise sur les 5% en 2025 et Adobe et Microsoft qui porte leur suite avec Wine :-)
@Jojol: Il a dépasser les 15% il ‘y a 5 ans et c’est meme 35% aux US , les ventes d’apple avec les puces M1-2 sont énormes.
@Jérémy: Sauf que le PC préinstallé Linux sera mis a jour » a vie » , Le PC Windows trouvera pleins de bonnes raisons pour te casser les pieds dans 5 ans.
@Jérémy: Les perfs sous Linux ou Windows pour les jeux Windows sont maintenant équivalentes avec Vulkan
Mais il nous reste une centaines de jeux avec Anticheat bloquant a résoudre
https://areweanticheatyet.com/
@prog-amateur: @prog-amateur: Il est vrai que cela n’est pas encore au top pour des applications mobile mais bon, il faut du temps, et de l’argent, problèmes que les GAFAM n’ont pas…
Sinon, il y’a ce projet pour les convergence des applications https://mauikit.org/
@Madwill: merci pour le lien! je ne connaissais pas Mauikit mais je vois qu’ils font du KDE Plasma Mobile, c’est bien ça aussi. J’ai hésité à l’installer sur le OnePlus 6 mais l’habitude de GNOME et quelques bugs techniques sur Plasma Mobile m’ont découragés.
Franchement j’espère que Linux va devenir bientôt exploitable car appeler, naviguer, jouer sans avoir le sentiment d’être « tracké » par les cookies ni par les apps, c’est vraiment super comme sensation.
Vente liée et forcée le seul exemple que je connaisse de vente liée ( il y en a d’autres) mais aussi forcée impossible d’y renoncer ( en Belgique) ou impossible d’y renoncer facilement sans coût financier ou temporel ( en France) et après on nous parle de souveraineté et de relocalisation alors que la justice et le gouvernement français soutiennent cette vente liée et de facto forcée. Corruption ou incompétence crasse ou désintérêt total pour la souveraineté numérique ?
@prog-amateur: Je suis sous /e/OS pour mes smartphones, dé-Googlisé aux max (merci Gaël Duval, créateur de Mandrake Linux ;) )
C’est du clé en mains.
https://doc.e.foundation/devices
Pour le boulot je suis sous Windows (que je déteste depuis la Windows 8), pour mon perso, je suis sous Macos, quand j’avais un PC j’étais sous Ubuntu. Le grand public, n’a que faire de ces querelles de chapelle. Quand monsieur Tout le monde achète un ordi, il veut une machine qui marche point barre! Comme pour sa TV ou sa Voiture, le reste il s’en fout. La grande faiblesse de LINUX, de ce coté là c’est qu’il est bcp trop divers: trop de distributions, trop d’interface graphiques et pas assez intégrés: Ca m’a beaucoup amusé jadis, de jouer avec les lignes de commandes pour paramétrer mon touchpad ou mon imprimante, mais c’est mon coté geek. Monsieur tout le monde, ce genre de truc ça va plutôt le faire chi…
A mon avis, Linux sur ordinateur personnel, ca restera un jouet, un très beau jouet pour une population d’utilisateurs avertis, un peu comme les amplis à lampes dans la hifi ou les reflex en photographie, c’est très bien, mais comparé à la masse des enceintes bluetooth ou des smartphones, c’est peanuts…
@Madwill: Oui j’en ai entendu parler merci, et je suggère aussi GrapheneOS pour celles et ceux qui ont un Google Pixel compatible car c’est selon moi, le plus sécurisé (aussi paradoxal que cela puisse paraître d’avoir un produit Google respecter la vie privée, l’équipe derrière GraphenOS a l’air d’avoir conservé l’aspect sécurisé du matériel Pixel tout en le débarrassant au max du tracking de Google et des autres).
C’est triste. Et dommage.
Je viens de me remonter deux machines ces derniers mois : une sous LINUX, une sous WINDOWS. Des machines récentes, assez chères (proc INTEL 13th gen, cartes mères ASUS, SSD NVME rapides, …), et mon constat est le même qu’il y a 15 ans :
– La machine sous LINUX (archlinux) est ultra stable (carte graphique bas de gamme pour celle là : une T600), et me suffit pour 95% de mes besoins : c’est stable, c’est ultra réactif, mais comme toujours, l’interface (GNOME 4.3) est vraiment pas terrible. Fonctionnelle, largement suffisante, mais il y a plein de petites choses qui ne vont pas au fil du temps (les extensions notamment, quel bordel (incompatibilités au fil des montées de versions), plein de petits glitchs, rien n’est vraiment ultra ergonomique au final, etc.).
– La machine sous WINDOWS (WIN11), utilisée uniquement pour des cas particuliers, avec une carte graphique un peu plus costaud (4070 TI) (pour modélisation 3D, jeux) : aussi incroyable que ce soit en 2023 sur du matos récent, j’ai les mêmes problèmes qu’il y a 15 ans sur les drivers, c’est fou (écrans bleus, drivers carte mère et autres pas reconnus / installés automatiquement par windows, et pire que tout, des soucis réguliers d’USB avec des déco/reco consantes, c’est juste délirant). Mais l’interface WINDOWS est mieux léchée (même si toujours un peu bancale niveau préférences avec des choses issues des vieux windows), et tout le principe d’installations de softs est devenu un foutoir démentiel (installation standalone via des setup.exe infernaux, ou via microsoft store, ou winget, ou chocolatey, ou soft asus, … qu’est ce que çà manque d’unité tout çà).
Bref, malheureusement, ce n’est pas prêt de changer :
– WINDOWS va continuer à évoluer tout doucement en restant fragile et en portant le poids du passé, et sans remettre en cause ses principes d’installations par ex.
– LINUX a toujours une base très stable pour le coeur de l’OS, mais des bureaux beaucoup trop splitté en équipes divergentes, d’où une perte au feu démentielle et aucune solution graphique qui soit vraiment efficace, propre, léchée, stable dans le temps, qui ne finisse pas abandonnée, etc. + un bémol sur les procédures d’installations – les installations systèmes unifiées étaient une force jusqu’ici, mais c’est en train de dériver depuis quelques années (toujours plusieurs packages managers (un type par grande distribution) mais entre temps, des .AppImage qui fonctionnent une fois sur deux, du Snap, du Flatget, etc., çà recommence à devenir trop hétérogène).
En conclusion, les années, mais les mêmes erreurs continuent d’être faites de part et d’autres, et rien ne va s’améliorer de sitôt.
Bonjour
Je viens de montrer l’article à un collègue, fervent défenseur du Logiciel Libre et du manchot.
Première réaction de sa part, il tique devant le titre.
« Linux, ça veut rien dire. C’est GNU/Linux. »
La conversation s’embraye sur les distributions, la grande variété des bureaux, gestionnaires de fenêtres, dépôts de paquets, de licences…
A mon avis, GNU/Linux est victime de sa fragmentation, qui disperse les efforts de développement ou qui fait qu’un tuto sous Ubuntu ne marchera pas ad-hoc sur une Fedora. Lui pense au contraire que c’est sa force. Que ça permet de trouver le système qui colle à ses habitudes, ou de migrer vers une autre solution quand on le souhaite. Mais qu’il faut s’investir pour tout configurer à sa sauce.
Quant aux efforts de développeurs, d’après lui, si leur application a un intérêt, elle devrait trouver des volontaires pour l’intégrer dans les autres distributions.
Là je ne suis pas d’accord. J’ai en tête plein d’applications utiles qui n’étaient supportées que par un gars seul, et qui finissent par disparaître des dépôts. Parce qu’elles n’ont jamais été portées de Python 2 à 3, par exemple.
Et là, on ne migre pas vers une autre solution « quand on le souhaite » mais parce que on le doit. Et c’est bien moins drôle.
Bref, en cinq minutes, en me détaillant ce qui lui plaisait dans l’écosystème du Logiciel Libre et comment fonctionnaient ces communautés, il m’a expliqué, sans le vouloir, pourquoi le grand public trouvera toujours GNU/Linux trop compliqué.
Je rejoins beaucoup de commentateurs : Linux est trop compliqué, il y a trop de couches, trop de choix (???). Et il faut l’installer.
Linux n’aura d’audience dans le grand public qu’à la condition première d’être livré avec la machine, prêt à utiliser. Les eeePC étaient livrés avec Linux et, même si c’est resté une niche, le succès a été là. Les smartphones sous Androïd (dérivé de Linux), ça se vend, et (très) bien.
Tout le reste, Germaine Pichepette et Jules Mouchabeuf, ils s’en fichent (même des mises à jour). Ils veulent juste que « ça marche ». Comme sur leur spartphone ou leur auto. Les guiqueries c’est pas pour eux.