Pas de processeur Intel Cannon Lake 10 nanomètres avant 2019

La mise en place d’une production de masse de processeurs Intel de génération Cannon Lake sera encore plus longue que prévue. Le fondeur semble avoir bien du mal à produire en masse sa nouvelle génération de puces gravées en 10 nanomètres.

Cannon Lake, c’est le nom des futures puces d’Intel, une génération de processeurs qui devrait être gravée en 10 nanomètres et qui peine, c’est le moins que l’on puisse dire, à sortir en production de masse.

Intel vient d’annoncer un report de cette production à 2019, c’est un énième délai pour cette cette technologie alors que la marque piétine sur le 14 nanomètres depuis plusieurs années. La première annonce d’une sortie de processeurs en 10 nanomètres chez Intel était prévue pour 2015… Depuis, le fondeur n’a pas cessé de repousser cette technologie.

Le PDG de la marque, Brian Krzanich, précise que les puces 10 nanomètres commencent à sortir des usines de la marque mais en faible volume pour le moment. La technologie n’est pas assez maîtrisée pour être proposée en une volumétrie suffisante pour satisfaire une production mondiale. Si il précise que les rendements de la productions sont de plus en plus efficaces, ils restent insuffisants pour parvenir à satisfaire un marché mondial. 

Intel Tick-Tock

Demie surprise, cette absence du calendrier laissera l’opportunité à Intel de lancer une nouvelle gamme de puces 14 nanomètres supplémentaire, baptisée « Whiskey Lake » à destination du grand public. La fameuse théorie d’un développement sur deux années consécutives avec un changement de technologie sur la première, le « Tick ». Avec l’introduction d’une nouvelle technologie de coeur puis puis le raffinement de cette technologie l’année suivante en diminuant la finesse de gravure sur le « Tock » a été abandonnée par Intel en 2016.

Intel Tick-Tock

On comprend pourquoi, avec Whiskey Lake, le travail d’optimisation et les « Tock » se multiplient au point de transformer le « Tick-Tock » en Tick-Tock-Tock-Tock… Un écho beaucoup moins séduisant car moins rythmé. Les puces Intel Core de cinquième génération ont été le dernier Tick d’Intel. Les sixième, septième et huitième génération sont des évolutions en 14 nanomètres de cette même technologie. 

Propagande : Action exercée sur l’opinion pour l’amener à avoir et à appuyer certaines idées.

La guerre du nanomètre, un marketing comme les autres

Face à un AMD qui annonce des puces Ryzen 2 en 12 nanomètres toujours plus convaincantes et à des constructeurs ARM qui proposent désormais des SoC 10 nanomètres, le lustre de l’icône intouchable qu’était Intel il y a seulement quelques années commence à beaucoup se ternir. 

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Un Wafer de puces gravées en 7 nm chez IBM : Des puces de laboratoire pour le moment

Il est pourtant difficile, voir totalement incohérent et contre productif, de comparer ces technologies entre elles. La finesse employée pour graver du ARM en 10 nanomètres ne pourrait pas être utilisée pour graver des puces Intel. La différence de technologie nécessaire pour passer du 12 vers du 10 nanomètres est également gigantesque. Il est également intéressant de creuser les différences de mesures effectuées entre tous les protagonistes. Chez Intel, les 14 nm mesurent l’espacement maximal entre 2 transistors avec une moyenne finalement inférieure à 14 nm. Chez d’autres on indique du 10 nm en comptant l’espacement minimal entre 2 transistors… Mais la moyenne de finesse de gravure est au final au-dessus de ces 10 nm. Autrement dit, il suffit de réussir à graver deux transistors avec 10 nm d’écart pour obtenir cette « note ». 10, 12 ou 14 nanomètres, au fond cela n’a pas grand intérêt pour le consommateur. Le plus pertinent est de comparer les performances et services réels de ces solutions, pas des caractéristiques techniques invisibles à l’oeil nu.

Les récentes informations autour des futurs circuits graphiques d’Intel auront certainement plus d’impact pour les utilisateurs que la finesse de gravure des processeurs. 

Source : Anandtech


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6 commentaires sur ce sujet.
  • An
    28 avril 2018 - 1 h 17 min

    La barrière est-elle technologique ou économique ? N’est-ce pas aussi une question d’absence de concurrence sérieuse sur ce créneau qui pousse Intel à ne pas entreprendre pour l’instant les coûteux investissements nécessaires à la mise en place de cette finesse de gravure ?

    Répondre
  • 28 avril 2018 - 9 h 20 min

    le probleme est bien technique.
    On parle la de tel précision que même la mer a quelques centaine de kilomètres avec ses mouvements de marré influe sur la production … (et je suis sérieux).
    Le moindre micro mouvement de terrain est totalement impensable les bâtiments eux même sont des bijoux pour accueillir les machines de productions.

    Répondre
  • 28 avril 2018 - 9 h 21 min

    A un moment il faudra soit aller produire dans l’espace soit changé totalement de mode de fabrication.

    Répondre
  • 30 avril 2018 - 13 h 16 min

    @krantfredo : Pour se faire livrer, les astronautes te balancent le colis depuis l’espace ;-)

    Livraison en 1H.

    Répondre
  • 30 avril 2018 - 13 h 36 min

    @kantfredo envoie un tweet a Elon Musk

    Répondre
  • 4 mai 2018 - 11 h 35 min

    […] avec des pincettes. Elles peuvent être purement « marketing » et faites en écho de celles d’Intel qui persiste sur le 14 nanomètres. elles peuvent également subir un décalage technique lié à la difficulté de production de ce […]

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