Malheureusement pour lui, je n’ai pas l’impression que le PIX NII ne mérite la moindre attention en tant que financement participatif. L’objet à l’air solide et ses compétences sont indéniablement au rendez-vous. Mais j’ai l’impression qu’il s’agit surtout d’une tentative de faire de l’argent facilement et sans prendre de risque en utilisant un design créé par un fabricant classique.
Le PIX NII reprend le design des MicroPC sortis en pagaille depuis 2020. On a d’abord connu le Larkbox de Chuwi avant de découvrir une palanquée d’autres modèles. Ce design compact enfermant alors la puce la plus intéressante de l’époque, le Celeron N4100 accompagné de 4 ou 8 Go de mémoire vive et de 64 à 128 Go de eMMC. Très vite, on a compris que ce design particulier n’était pas l’œuvre de Chuwi mais d’un fabricant OEM. Un fabricant prêt à revendre son design à n’importe qui. Et n’importe qui ne s’est pas fait prier. Des marques comme GMK ou XCY ont lancé à leur tour des micromachines identiques. On a ensuite vu ce format apparaitre en « Noname » pur et dur sur AliExpress. Puis, le mastodonte Xiaomi a lancé son propre modèle et fini alors de lessiver ce design particulier aux yeux de tous.
Il y a bien de subtiles différences entre les engins et le nouveau venu est un poil plus gros avec des dimensions légèrement plus imposantes : 6.8 x 6.8 cm de côté pour 4.8 cm de haut. Mais on sent toujours derrière qu’il s’agit de la même machine. Du même fabricant OEM qui sort les MiniPC de ses usines. Pour ce nouveau Pix NII, la recette change d’un point de vue technique mais je doute très fortement que l’offre ne finisse pas par apparaitre chez des concurrents comme Chuwi ou d’autres à terme.
Sur le Pix NII, on a clairement un équipement haut de gamme pour ce genre de solution avec un Pentium Silver N6005, une puce proposant 4 Coeurs mono thread et un un circuit graphique Intel UHD avec 32 EU. Son TDP est de 10 watts, équivalent à celui des Celeron J4125 qui équipaient déjà ce type d’engin il y a 1 an. Pas la puce la moins chaude du marché et des conséquences en terme de bruit généré en usage intensif mais un processeur qui a tenu dans ce faible gabarit. La marque garantit un engin « virtuellement silencieux » mais je ne suis pas très en phase avec cette affirmation. Les modèles 10 watts précédents produisaient rapidement un son assez sifflant et plutôt désagréable. A noter que ls designs précédents profitaient d’une coque supérieure ajourée pour permettre au ventilateur d’aspirer de l’air extérieur plus facilement, ce modèle préfère conserver une coque fermée. Ce qui n’est pas bon signe.
La mémoire vive est toujours de la LPDDR4X mais grimpe jusqu’à 16 Go et le stockage emploie un port M.2 2242 à la fois compatible NVMe PCIe et SATA III pouvant atteindre 1 To. Le tout est proposé par une société inconnue au bataillon baptisée Pixcore… Le module sans fil fournira un Wifi6 et du Bluetooth 5.2 et la connectique comporte le lot habituel de connecteurs : deux ports HDMI, un jack audio 3.5 mm combo, un Ethernet Gigabit, 3 ports USB 3.2 Type-A et un lecteur de cartes MicroSDXC est également proposé. Un port USB Type-C servira à alimenter l’engin en 12V et 3A depuis un chargeur externe.
Le tarif est intéressant et trois versions sont proposées : La version 8 Go de ram et 512 Go SATA III est annoncée à 159$ avant d’être commercialisée à 259$. Le modèle 8 Go et 1 To SATA III est listé à 219$ avant d’être proposé à 359$. Enfin la version la plus haut de gamme en 16 Go / 1 To SATA III est lancé à 249$ puis 399$ dans le commerce…
Même en ajoutant les frais de dédouanement et de port cela donne un engin très bien équipé. Trop bien équipé pour ce prix… Le cumul des composants mis en perspective avec les tarifs des anciens MiniPC du même gabarit font que l’équation est compliquée à tenir. D’un pur point de vue commercial, je ne comprends pas comment ce Pix NII génère un quelconque bénéfice lors de ce financement participatif. La livraison est pourtant « garantie » en décembre.
Je vois donc plein de raisons à ce financement participatif.
La première, la plus classique, c’est de profiter du délai qui existe entre les propositions de catalogue d’assembleurs pour leurs futurs produits et la livraison de ceux-ci pour se positionner. Ce qui colle parfaitement bien avec un financement participatif. Un petit malin lance une société comme Pixcore et entrevoit alors la possibilité de proposer un MiniPC quelques mois plus tard. Pour ne pas avoi à avancer son propre argent, il met en avant son produit sur une plateforme comme Indiegogo et compte sur les internautes pour avancer la mise initiale. Avec quelques centaines de financement, il pourra passer une commande au fabricant qui le livrera en… décembre. En attendant, si la machine est finalement disponible avant, il pourra proposer l’engin au prix « commercial » sur son site ou au travers de revendeurs partenaires.
Cela permet ensuite d’obtenir une bonne publicité internationale et gratuite. On va parler du Pix NII sur plein de sites sans qu’il n’ait rien à débourser et la plupart du temps en faisant juste l’éloge du rapport composants / prix de son offre.
Cela offrira ensuite à Pixcore d’atteindre le MOQ demandé par le fabricant. Ce minimum de commande est souvent un pallier difficile à franchir pour un nouveau venu. Pour bénéficier des meilleurs tarifs, il ne faut pas commander 10 ou 20 machines mais plutôt quelques centaines. En faisant payer les internautes un certains nombre de MiniPC d’avance, il peut atteindre ce chiffre plus facilement. Cela peut lui permettre de gagner ensuite de l’argent sur les ventes plus traditionnelles de sa machine sans avoir à prendre de crédit auprès d’une banque, par exemple.
Enfin, si le financement participatif fonctionne vraiment bien, il aura un argument de poids pour aller voir des partenaires pour proposer « son » Pix NII et lancer sa marque. Et cela même si le MiniPC est alors disponible chez d’autres « fabricants » plus connus comme Chuwi ou autres.
L’autre scénario est le catastrophique « Je disparais dans la nature ». Celui qu’on a connu avec le Mi MiniPC par exemple. Un engin repris d’un design existant, vendu à des prix défiant toute concurrence et des milliers de personnes qui se retrouvent le bec dans l’eau et sans aucun recours que de faire appel à leur assurance bancaire qui ne les remboursera que rarement. Il s’agit d’un investissement à risque et aucune règle du commerce classique ne s’applique dans cette opération.
lol
Décembre c’est loin !
Bref, comme d’habitude avec le financement participatif, étant donné qu’il n’y a aucune raison technique de financer ce produit puisqu’il n’est en aucune manière novateur, je ne vous encourage vraiment pas a prendre ce risque. Il y a de fortes chances que cet engin soit commercialisé un jour dans un circuit plus classique avec une marque plus connue. Tout simplement parce que ce n’est pas Pixcore qui le fabrique mais un assembleur quelconque qui va le proposer à son catalogue. La marque aura beau essayer de faire croire que son MiniPC est une création propre avec un joli calendrier et une super équipe de R&D, cela n’est rien de moins qu’un PC OEM comme tant d’autres.
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Hello, je suis bluffé par les jalons projets proposés dans le calendrier. Y a-t-il des industriels ici ? un mois par jalon, ça me choque mais si ça se trouve c’est normal dans ce secteur. Merci
Bonjour,
Au-delà de cette machine, je suis intéressé par un équipement similaire pour héberger un serveur PLEX, visionner les vidéos stockées sur un NAS en réseau local via PLEX, naviguer un peu sur Internet, voire de la bureautique légère. Un N6005 (je pense notamment à ceux d’un NUC Intel) est-il suffisant pour tout cela ou vaut-il mieux un miniPC avec un Core i3-i5/Ryzen 5xxx ?